La palette de Pierre

La palette de Pierre

Lexique 4 Lueurs


Lexique Antonin, Saison 4, Episode 10, Contrainte

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 4 " LUEURS "

ÉPISODE 10 " CONTRAINTE " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Contrainte

 

 

 

 

LES FAMEUSES SÉRIES DE COMPIÈGNE  (Contrainte)

 

 

 

S'il est un rituel étonnant du Second Empire qui se reproduira chaque année de 1856 à 1869, c'est bien celui des " Séries de Compiègne " se déroulant au Palais de Compiègne dans l'Oise.

 

De fait, l'Empereur Napoléon III ayant fortement apprécié le château de Compiègne dès 1849, alors en tant que Prince-Président inaugurant la ligne de chemin de fer Compiègne/Noyon, il y retournera régulièrement en tant qu'Empereur.

 

Ainsi, en décembre 1852, il attachera une attention toute particulière à celle qui deviendra sa femme, Mlle de Montijo, comtesse de Teba, venue en compagnie de sa mère à la réception d'une centaine de personnalités.

 

Par la suite, elle témoignera de son attachement sentimental à ce lieu déjà marqué cinquante ans plus tôt par l'Impératrice Joséphine de Beauharnais puis Marie-Louise d'Autriche et Napoléon 1er, comme en veut l'anecdote de la broche. Émerveillée par l'effet de gouttes de rosée sur un trèfle lors d'une promenade dans le parc du château, elle s’en ouvrit à l'Empereur qui lui offrit le lendemain une broche sertie de diamants et d'émeraudes qu'elle portera fidèlement.

 

Bénéficiant d'un allègement de l'Étiquette attachée au palais des Tuileries, la Cour se rendra chaque année (ou presque) au Palais de Compiègne pour y séjourner durant quatre à six semaines à l'automne.

 

De fait, les monarques aimaient bien fréquenter un lieu moins rigoriste que leur palais où ils pouvaient s'amuser et se divertir plus librement, ce qui était déjà le cas autrefois, notamment sous Louis XV et Louis XVI avec le petit Trianon.

 

Dans cet esprit sont apparues les " Séries ".

 

Il s'agissait alors d'inviter durant une semaine, auprès de la Cour réunie au Palais de Compiègne, une centaine d'invités de marque pour leur témoigner l'intérêt reconnaissant de l'Empereur et de l'Impératrice.

 

Inutile de dire qu'enthousiastes, ceux-ci se répandaient à leur retour en compliments émerveillés sur l'Empereur et sa suite !

 

On imagine aisément la difficulté d'organisation et la complexité diplomatique des choses tant il n'est pas évident de rassembler et de faire cohabiter des personnalités fort différentes de milieux aussi distincts que les mondes de l'art, de la science, de la religion, de la littérature, des armes, du théâtre et de la danse, de la musique, ou de l'industrie, sans parler des têtes couronnées, des princes et de leurs ambassadeurs... Et c'est justement l'Impératrice Eugénie qui s'en chargea.

 

L'idée était bien que tous ces invités se divertissent presque librement à Compiègne, fassent connaissance dans une sorte de brassage moderne des classes sociales, aisées certes, mais justement pas uniquement aristocratiques. On parlerait de " société civile " aujourd'hui...

 

Après avoir reçu une invitation signée du Grand Chambellan, complétée de tous les détails de leur voyage en train de la gare du Nord jusqu'à Compiègne puis en char à banc jusqu'à leur petit appartement réservé dans le domaine, chaque heureux bénéficiaire allait être présenté au couple impérial, puis déjeunerait à sa table, profiterait de la salle de bal, de la chasse à courre ou "à tir", ainsi qu'à toutes sortes de divertissements.

 

Citons par exemple, de nombreux loisirs plus ou moins futiles pour agrémenter leur séjour tels des jeux de cartes, jeux de palet et billard japonais, des spectacles diurnes et nocturnes, promenades dans le parc et en forêt, jeux de croquet, représentations théâtrales conduites par des troupes célèbres, "tableaux vivants" réalisés comme "acteurs" par les invités eux-mêmes, jeux de charade et devinettes littéraires, danse amusante au son d'un piano mécanique, farandoles, feux d'artifice, ou bien encore un manège de chevaux de bois, etc.

 

Enfin, la fête de l'Impératrice servait de prétexte le 15 novembre à des festivités supplémentaires et dans un autre ordre d'idées, l'impératrice faisait profiter les invitées de sa passion pour la tapisserie quand l'empereur se prenait à faire visiter des sites archéologiques.

 

Et pour couronner le tout, le couple impérial emmenait tout ce petit monde visiter le château de Pierrefonds voisin sous la conduite du grand architecte Viollet-Le-Duc, chargé de sa restauration. Cette dernière attraction aurait été qualifiée aujourd'hui de " must " !

 

Autant dire que ces " séries " étaient fort enviées et jalousées, car c'était une réelle faveur et un honneur reconnu que d'en faire partie.

 

Au total, ce furent pas moins de 5.000 invités qui marquèrent de leur présence les séries de Compiègne. Et parmi elles : 

 

  • les architectes Lefuel, Hittorf et Garnier ; les sculpteurs Cavelier, Carpeaux, Schoenewerke, Dubois et Bartholdi,
  • les peintres Winterhalter, Isabey, H. Vernet, Couture, Delacroix, Gudin, Cabanel, Baudry, Meissonnier, H. Flandrin, Bida, Hébert, Gérôme, Jadin, Pils, Cogniet, Boulanger, Doré, Amaury-Duval, Fromentin, Protais, Th. Rousseau, J.-N. Robert-Fleury, Lami,
  • les musiciens Auber, Meyerbeer, Verdi, Ambroise Thomas, Félicien David,
  • les écrivains et poètes Vigny, Sandeau, Feuillet, Augier, Gozlan, Paul de Musset, Gautier, Sainte-Beuve, Ponsard, Dumas fils, Flaubert, Caro, Nisard, About, Féval, Sardou,
  • les savants Claude Bernard, Cuvier, Pasteur, Le Verrier, Chevreul, Milne-Edwards. 

 

 

 

Le Palais de Compiègne 

 

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Le salon des Dames d'honneur

 

Compiègne_(60),_palais,_salon_des_Dames_d\\\'honneur_1

 

et les Dames d'honneur de l'Impératrice

(tableau de Winterhalter)

 

Winterhalter_Eugenie_1855

 

 

Le salon de musique

 

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La salle à manger de l'Empereur

 

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La salle de bal

 

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La chambre de l'Impératrice

 

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La chambre de l'Empereur

 

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La Cour Impériale (24 juin 1860)

 

cour impériale à Fontainebleau 24 juin 1860

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


15/03/2022
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Lexique Antonin, Saison 4, Episode 9, Aboyeuses

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 4 " LUEURS "

ÉPISODE 9 " ABOYEUSES " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème :  Aboyeuses

 

 

 

 

 

 

 

LES " ABOYEUSES DE JOSSELIN "  (Aboyeuses)

 

 

 

Parmi les curiosités historiques, légendaires, folkloriques et pieuses de la Bretagne, figure celle des "aboyeuses de Josselin".

 

Il s'agissait de femmes et parfois d'enfants, qui entraient littéralement en transe hystérique en poussant des cris rauques d'animaux comme des aboiements de chien, lors du pardon processionnel de la Pentecôte comme pendant le pèlerinage de Notre-Dame-du-Roncier à Josselin (56).

 

Cette manifestation d'hystérie collective fut largement observée du 18è au 20è siècle par les foules rassemblées localement lors de ces processions religieuses, et fit l'objet de témoignages confirmés par les autorités civiles et ecclésiastiques ainsi que d'inscriptions sur des registres officiels attestant de leur caractère héréditaire dans un certain nombre de cas.

 

Ce phénomène porterait à sourire s'il n'était pas solidement ancré dans la mémoire collective de traditions fortes d'identité locale pieuse (les grands pardons de Sainte-Anne-d'auray ou de Saint-Yves à Tréguier), comme de superstitions et diverses légendes liées à des apparitions miraculeuses en rapport avec des éléments naturels comme des arbres, des forêts ou plus généralement des sources ou des fontaines.

 

Toujours, elles puisent leur origine dans l'évocation d'une apparition singulière auprès de simples gens, vécue comme celle de la Sainte Vierge Marie ou de sa mère Sainte-Anne qui, par la suite, s'imposa auprès des foules locales pour en honorer la mémoire. Dès lors, un, puis plusieurs miracles ou supposés tels marquèrent les esprits avant que d'étendre leur renommée bien au-delà des frontières bretonnes. Ainsi, des pèlerins venus de loin témoignèrent-ils de la guérison miraculeuse d'handicapés ou comme à Josselin, de la cécité et, ou de l'épilepsie, grâce à l'eau de la fontaine Notre-Dame-du-Roncier.

 

Pour en revenir au cas des aboyeuses, qui n'étaient d'ailleurs le plus souvent pas originaires de Josselin, mais de bourgades alentour, ces femmes possédées au point de perdre tout discernement et de hurler en se roulant à terre dans des convulsions épouvantables, étaient alors traînées de force jusqu'à la fontaine Notre-Dame-du-Roncier dont elles devaient en boire l'eau à moins que d'y être plongées, puis jusqu'à une statue de la vierge Marie qu'elles devaient baiser. Dès lors, le miracle s'opérait et ces malheureuses s'en trouvaient sitôt apaisées, calmées et paisibles.

 

La légende, à l'origine du pardon de Notre-Dame-du-Roncier à Josselin remonte à l'an 808 où un paysan accompagné de sa fille aveugle auraient été éblouis par une lueur intense provenant d'un buisson de ronces. Le dégageant, le paysan mis à jour une statuette en bois lumineuse représentant la Sainte-Vierge. La présentant à sa fille, elle aurait aussitôt recouvré la vue.

 

Plus tard, cette statuette de la Vierge fut brûlée pour être détruite lors de la Révolution française, et l'église qui lui servait d'écrin, fut profanée. Mais un fragment calciné de la statuette pu être sauvé puis, placé dans son reliquaire en la basilique actuelle.

 

Une nouvelle statue de la vierge fut couronnée en 1868 au nom du pape Pie XI lors d’une procession réunissant alors 25.000 fidèles, ce qui à l’époque était considérable. C’est cette relique que les aboyeuses doivent baiser le jour du Pardon.

 

Mais quel est le rapport entre le buisson de ronces de la vierge, la source miraculeuse et les aboyeuses de Josselin ?

 

Une autre légende tenace raconte...

 

" Il y a fort longtemps, des femmes des environs de Josselin lavaient leur linge à une mare au bord d’un chemin, quand une vieille mendiante apparut, qui se trainait avec peine et leur demanda l’aumône d’une voix suppliante. Insensibles à ses malheurs, les femmes la chassèrent en l’insultant, mais la pauvresse insista et agacées, elles lancèrent sur elle l’énorme chien qui les gardait. Le molosse fonça avec un aboiement mauvais mais soudain les haillons de la vieille femme se transformèrent en des vêtements étincelants de pierreries, les rides de son visage s’effacèrent et rayonnante de gloire et de beauté, elle leur dit :    

" Mauvaises femmes, je suis la Vierge Marie. Vous vous êtes montrées sans pitié pour l’infortune. Je vous condamne vous et toutes vos descendantes à aboyer comme ce chien que vous avez lancé sur moi. "

 

" Puis, avant que de disparaître dans un nuage, touchée malgré tout par le désespoir des lavandières, elle leur permit d’obtenir le pardon le jour de la Pentecôte à condition de ne pas être en état de péché et d’aller en pèlerinage à l’église de Josselin. Cette faveur devait s’étendre à leur descendance après une année d’expiation. "

 

Plus prosaïquement, certains historiens prétendent que les " aboyeuses " de Josselin seraient des victimes de la conquête de l'Armorique par Conan Meriadec (roi légendaire de la Bretagne Romaine des îles britanniques actuelles) dont la langue aurait été coupée afin qu'elles ne parlent plus leur langue maternelle armoricaine. 

 

Dans mon poème " Aboyeuses " j'évoque la création d'un vitrail réalisé par Anne et Antonin aidés de Louis (Austerlitz), se rapportant à la guérison miraculeuse des enfants de Camors en 1728. Ce vitrail existe et se trouve à l'emplacement numéro 15 des baies de la basilique de Josselin. Il a été réalisé par la fabrique de vitraux du Carmel du Mans et Ferdinand Hucher (Maître-verrier 1814/1889).

 

Il " raconte " donc en couleur, le miracle des enfants de Camors se rapportant au Pardon du 25 mai 1728 comme en atteste le procès-verbal paroissial détaillé. Ces trois enfants âgés de 6 à 12 ans (2 filles et 1 garçon) étaient atteints de convulsions et de crises multi quotidiennes au cours desquelles ils hurlaient comme les aboyeuses. Conduits à la fontaine miraculeuse puis à l’église de Josselin, ils furent aussitôt guéris.

 

 

 

Une " aboyeuse " de Josselin

 

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La fontaine Notre-Dame-du-Roncier

 

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Josselin_Fontaine_Notre_Dame_Du_Roncier

 

 

 

la basilique Notre-Dame-du-Roncier à Josselin

 

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la statue de la Vierge en la basilique de Josselin

 

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Le reliquaire

 

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L'apparition de la Vierge au lavoir

 

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Le vitrail du miracle des enfants de Camors sis en baie n° 15 de la basilique 

et que je "prête" à Anne, Antonin et Austerlitz dans mon poème...

 

Josselin_-_basilique_Notre-Dame-du-Roncier,_intérieur_(28)

 

 

Josselin_(56)_Basilique_Notre-Dame-du-Roncier_Baie_11-3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


01/03/2022
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Pardon

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l'ancien lavoir sur l'île des Récollets à Pontivy

 

 

Frédéric Chopin " valse en si mineur opus 69 n° 2 "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exceptionnellement, il n'y a pas d'article correspondant

à ce poème dans le Lexique, car inutile, sachant que les notes de bas de page de ce poème sont assez complètes.

 

Sinon, n'oubliez-pas de visiter : 

 

la rubrique SOMMAIRE avec un "résumé" : 

Sommaire de La passion d'Antonin

 

et la rubrique CHRONOLOGIE : 

Chronologie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pardon

 

 

 

 

Les remous du Blavet que brasse le lavoir

Chauffent le ciel d’été qui se traîne paisible,

Colorant l’onde tiède de mousse en bavoir

Et rinçant les vapeurs des ragots prévisibles.

 

 

 L’île des Récollets1 donne un peu de fraîcheur

À l’homme qui s’en vient laissant peser sa peine

Demander son pardon comme un simple pécheur

Voulant laver sa faute et châtier sa déveine.

 

 

Austerlitz2 attend là, le retour de son fils,

Ressassant chaque mot, chaque phrase en désordre,

Prolongeant le supplice du preux sacrifice

De l’orgueil oublié d’un passé qu’il faut mordre…

 

 

Serrant froissée sa lettre, il a relu le pli

De son cher Antonin répondant à sa quête,

Lui fixant l’entrevue sans le moindre repli,

À l’aplomb du moulin dont les aubes hoquettent.

 

 

Il a fait le voyage espérant son pardon,

Rabâchant ses regrets, murmurant en prière

L’amour et la fierté pour son petit lardon,

Son soldat décoré sentant la poudrière...

 

 

Et d’un coup il le vit éclipsant le soleil,

Magnifique et glorieux, s’avançant en souplesse,

Armé de son sourire et de galons d’abeille3

Tranquille et victorieux, transporté de noblesse.

 

 

Au pays du pardon, point n’est besoin de mots,

Dominant son parent par le cœur et la taille,

Antonin s’approcha du moulin, du hameau,

Puis fondit droit sur lui sans ordre de bataille.

 

 

À deux pas s’arrêta, le toisant sans défi,

Tandis que le silence enflant sous sa poitrine

Sembla sonner l’assaut qui blesse et tuméfie,

Mais céda son dépit, sa rancœur qui chagrine.

 

 

Superbe et généreux, le fils lui prit les mains,

Puis les bras, l’enserrant, le brûlant de ses larmes,

Alors soudain l’ondée ravina le chemin,

Ruisselant en tableau d’un pardon sans vacarme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 L’île des Récollets se tient à Pontivy (Morbihan) de part et d’autre du Blavet et du canal de Nantes à Brest traversant la ville.S’y trouve une ancienne minoterie et son musée, une auberge de jeunesse ainsi qu’une vingtaine d’associations et un peu plus loin l’ancien lavoir dont les cheminées sont encore visibles.

 

2 Comme on le sait maintenant, « Austerlitz » est Louis, le père d’Antonin, qui n’hésita pas à « le vendre » à un notaire pour 2.000 francs au titre du remplacement d’un conscrit aisé qui avait tiré le mauvais numéro (à l’époque, la conscription se faisait au tirage au sort). Voir mon poème « Tourments » ainsi que le poème « Journaux » qui voit le vieux Louis chargé de remords...

 

3 La symbolique des abeilles impériales choisies par Napoléon 1er et figurant à l’origine dans son blason est celle de l’immortalité. N’oublions pas qu’Antonin a reçu ses épaulettes de lieutenant (voir mon poème « Fierté »).

 

 

 

Pierre Barjonet

Novembre 2021

 

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14/02/2022
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Lexique Antonin, Saison 4, Episode 6, Journaux

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 4 " LUEURS "

ÉPISODE 6 " JOURNAUX " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Journaux

 

 

 

 

 

 

 

REPORTAGE SUR LE VOYAGE IMPÉRIAL DANS LE JOURNAL " LA PRESSE "  (Journaux)

 

 

 

Parmi les très nombreux journaux de l'époque - il y en avait bien davantage qu'aujourd'hui car c'était le seul média - figurait en bonne place " La Presse ".

 

La diversité des journaux était fort grande et se partageait entre une presse officielle (comme " La Gazette du Palais "), pro-gouvernementale (comme " La Presse "), catholique (comme " L'Univers "), monarchique (comme " L'Union " ou " La Gazette de France "), Orléaniste, libérale, anti-cléricale et d'opposition  républicaine (comme " Le Siècle ", " La Marseillaise " ou " La Revanche " Corse), Bonapartiste (comme " l'Époque "), satirique (comme " La Lanterne ou " Le Charivari "), mais aussi " Le Temps ", " Le Monde ", " La Liberté ", " l'Étendard ", " Le Figaro " (journal littéraire fondé en 1826), etc. sans oublier les feuilles locales ni surtout, les magazines illustrés tels " La Vie parisienne " ou le fameux " L'Illustration " (fondé en 1843 qui publia 5293 numéros !).

 

Ces journaux s'engageaient totalement dans des campagnes de soutien au pouvoir Bonapartiste en place ou d'hostilité déclarée. D'ailleurs, il n'était pas rare d'assister à des conflits virulents entre journalistes conduisant même à des duels ou meurtres tel le meurtre du journaliste Victor Noir en 1870 !

 

 

Ce voyage impérial se déroula en trois temps : 

 

  • en train de Saint-Cloud à Cherbourg du 3 au 8 août 1858 en passant par Caen et Bayeux, avec à chaque fois des arrêts, messes, parades militaires, inaugurations, banquets, bals et réceptions dans les villes traversées... Napoléon III reçut également à Cherbourg, en grande pompe, la reine Victoria en visite officielle avec sa propre escadre ! Puis, retour de Rennes à Saint-Cloud/Paris dans le train impérial, le 21 août.

 

  • en mer sur " La Bretagne " sur laquelle ils embarquèrent dans des cabines totalement réinstallées et ponts modifiés pour accueillir un banquet (!) avec une escadre composée de neuf principaux navires de Cherbourg à Brest du 8 au 10 août,

 

  • sur terre en voitures à cheval et chaises de poste, calèches, postillons... de Brest à Rennes du 10 au 21 août.

 

Afin de vous faire une idée de l'état d'esprit et de la liesse populaire qui accompagnèrent le voyage de l'Empereur Napoléon III, de l'Impératrice Eugénie et de leur fils en Normandie puis en Bretagne, je vous joints ci-après des photos et textes du journal " La Presse " tels que publiés sur le site de la B.N.F. - Gallica  « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF », ainsi que des photos tombées dans le domaine public tirées du journal " L'Illustration ".

 

 

Enfin, je vous mets également ces liens vers un site remarquable " infobretagne.com " qui détaille ce voyage, étape par étape, et que je vous recommande vivement de visiter en cliquant sur ces liens :

 

 

 

 

N.B. Bien dérouler jusqu'en bas cet article, après ces premières photos généralistes, pour y trouver les extraits du journal " La Presse ".

 

 

 

 

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Le train impérial

 

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Sur le navire " La Bretagne "...

 

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...avec le banquet donné à bord !

 

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...et la chambre de l'Impératrice !!

 

 

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Capture d’écran 2022-01-14 à 11

 

 

 

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Extraits du journal " La Presse "

 

1/ exemplaire du 11 août 1858, avec extraits agrandis :

 

 

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2/ exemplaire du 13 août 1858, avec extraits agrandis :

 

 

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Capture d’écran 2022-01-09 à 18

 

 

 

 

3/ exemplaire du 14 août 1858, avec extraits agrandis :

 

 

 

Capture d’écran 2022-01-09 à 17

 

 

Capture d’écran 2022-01-09 à 17

Capture d’écran 2022-01-09 à 17

Capture d’écran 2022-01-09 à 17

Capture d’écran 2022-01-09 à 17

 

 

 

 

 

4/ exemplaire du 16 août 1858, avec extraits agrandis :

 

 

 

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5/ exemplaires du 17 et du 18 août 1858, avec extraits agrandis :

 

 

 

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6/ exemplaires du 19 août 1858, avec extraits agrandis :

 

 

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15/01/2022
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Lexique Antonin, Saison 4, Episode 5, Fierté

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 4 " LUEURS "

ÉPISODE 4 " FIERTÉ " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Fierté

 

 

 

 

 

 

 

L'ACCUEIL IMPÉRIAL À NAPOLÉONVILLE & L'ÉGLISE SAINT-JOSEPH (Fierté)

 

 

 

 

 

 

Le voyage d'août 1858 (du 9 au 21) en Bretagne de l'empereur Napoléon III accompagné de l'impératrice Eugénie et de leur fils en Bretagne reçut un accueil exceptionnel des populations.

 

N.B. Je reviendrai ultérieurement sur ce voyage à l'occasion de mon poème suivant " Journaux " et donc dans un petit lexique afférent. 

 

Il faut bien comprendre que c'était la première fois qu'un monarque faisait ainsi l'honneur à "ses pays" de les visiter, et qu'après tant d'incertitudes politiques ayant ravivé les terribles souvenirs des guerres vendéennes de la Révolution lors des essais républicains mal transformés, trouver en la personne d'un héritier du grand Napoléon 1er un tant soit peu d'intérêt et de reconnaissance, était vécu comme un don du ciel ! D'autant qu'il avait tout fait pour mettre à l'honneur le clergé, comme l'atteste sa présence à Sainte-Anne-d'Auray le 15 août puis son intention de construire une église à Napoléonville (Pontivy).

 

La grand-messe pontificale de l'Assomption à laquelle assista le couple impérial accueilli par l'évêque de Vannes à Sainte-Anne-d'Auray marqua le point d'orgue du voyage en Bretagne de Napoléon III. À  cette occasion furent distribuées pas moins de 60.000 médailles commémoratives !

 

Mais ce superlatif ne fut pas le seul.

 

Lors de sa réception à Napoléonville visitée pour la circonstance en tant que "Napoléon" - puisque son célèbre prédécesseur du même nom n'avait jamais honoré de sa présence Pontivy ainsi rebaptisée - l'Empereur répondit aux Pontivyens qu'il leur accordait la somme fabuleuse de 400.000 francs pour financer leur nouvelle église Saint-joseph, devant accroître la surface trop exiguë de la basilique Notre-Dame-de-la-Joie. Son voyage fit donc le bonheur des ecclésiastiques et des paroissiens bretons.

 

Plus tard, entre Vannes et Napoléonville, le cortège impérial fit escale au domaine de Korn-er-Hoët à Colpo où il fut rassasié par la cousine germaine de Napoléon III, la princesse Élisa Bacciochi - elle-même nièce de Napoléon 1er - qui offrit 6.000 repas aux officiels comme aux paysans escorteurs.

 

Ce fut justement cette princesse Élisa Bacciochi que chargea Napoléon III de contrôler la bonne exécution des travaux de l'église Saint-Joseph qu'il finança largement, craignant que les architectes locaux soient débordés par un si vaste chantier. Du reste, elle coordonna les différentes instances concernées, dont un jeune architecte parisien travaillant auprès de Viollet-le-Duc. Les travaux ordonnés en 1858 et débutés en 1863 furent achevés en 1867 sans que les fonds épuisés permissent d'élever la flèche de l'église.

 

Pour en revenir au cortège entre Vannes et Napoléonville, il fut escorté par d'autres cavaliers que ceux de l'escorte militaire. Ces cavaliers singuliers composés de paysans à cheval et de leurs femmes ou de jeunes filles montées en croupe au nombre de... 1.500 accompagnèrent l'Empereur et sa suite ! On imagine aisément cette incroyable parade de Bretons vêtus de leurs plus beaux atours défilant ainsi pour la plus grande gloire de leur pays...

 

En cours de route comme d'ailleurs depuis Brest, l'Empereur distribua médailles, argent et cadeaux. Ainsi, à Locminé, il versa 1.000 francs au maire pour son asile, les indigents de sa ville et son bureau de bienfaisance.

 

L'arrivée à Pontivy portant désormais son nom de Napoléonville se fit en fanfare, en passant sous un arc de triomphe fleuri et surmonté d'un aigle déployant ses ailes. Partout foisonnaient des inscriptions à la gloire de Napoléon III, des drapeaux claquant au vent, des bouquets fleuris, sans oublier la population plus qu'endimanchée !

 

L'empereur assista à une parade comportant des danses populaires et des chants accompagnant cette large démonstration du folklore breton traditionnel, en complément du défilé militaire sur la vaste place (l'actuelle place Aristide Briand) jouxtant le "Quartier Clisson" (caserne de cavalerie du 2e régiment de chasseurs à cheval) de l'autre côté du Blavet.

 

Après la réception officielle à la sous-préfecture se tint un grand bal (voir mon poème " fierté ").

 

 

 

 

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Le banquet

 

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à Sainte-Anne-d'Auray

 

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L'église Saint-Joseph à Napoléonville (Pontivy)

 

 

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Le Quartier Clisson sur l'autre rive du Blavet, et faisant face à la grand-place

 

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Défilé aujourd'hui de la Garde Républicaine (Gendarmerie à cheval)...

 

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et "hier",

enfin, reconstitution historique conduite chaque année avec talent

par l'association " Crinoline & cie "

qui organise tous les 2 ans l'évènement " Napoléonville en fête " 

 

 

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l'Étendard glorieux du 2ème Régiment de Chasseurs à cheval

 

 

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en l'occurrence, reconstitution ici à Pontivy de " Sissi " (Élisabeth de Wittelsbach)

au bras de l'empereur d'Autriche François Joseph 1er...

 

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Ah, les robes de crinoline (nom du jupon consolidé d'armatures rigides)...

 

 

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Et pour en revenir à mon poème,

la médaille de Crimée (anglaise), 

 

 

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la légion d'honneur telle que décernée sous le Second Empire

 

 

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et la légion d'honneur de la République Française (Chevalier),

 

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Croix de Chevalier, Officier et Commandeur

 

 

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la médaille militaire d'époque à l'effigie de Napoléon III

 

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Médailles personnelles d'aïeux alors détenues par mon grand-père...

 

 

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02/01/2022
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Lexique Antonin, Saison 4, Episode 4, Rumeurs

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 4 " LUEURS "

ÉPISODE 4 " RUMEURS " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Rumeurs

 

 

 

 

 

 

 

LE CANAL DE NANTES À BREST (Rumeurs)

 

 

 

 

 

 

L'idée de la création de ce canal fluvial n'est pas récente puisqu'elle trouve son origine avec le rattachement du duché de Bretagne au royaume de France au XVIe siècle. De fait, la jonction de Rennes à Messac par la Vilaine "canalisée" permit alors de désenclaver un peu cette partie du centre-Bretagne fort difficile d'accès, et poussa les esprits novateurs à concevoir un type de transport fluvial audacieux.

 

Par la suite, de nombreux projets se succédèrent afin d'élargir les voies navigables, mais sans pour autant aboutir.

 

En 1627 par exemple, on imagina relier Brest à Carhaix. Et les nombreux blocus maritimes de nos ports bretons par les Britanniques ont conduit les États de Bretagne à s'entourer des services d'ingénieurs, architectes et mathématiciens tels Condorcet pour proposer aux monarques (Louis XIV, Louis XVI) différents réseaux fluviaux, mais toujours sans succès.

 

Il faudra attendre le blocus, une fois encore, de nos ports par les Anglais, dont celui de Brest, pour que l'Empereur Napoléon 1er se décide à mettre en oeuvre un véritable canal " de Nantes à Brest " s'appuyant sur huit cours d'eau (l'Erdre, l'Isa, l'Oust, le Blavet, le Doré, le Kergoat, l'Hyères et l'Aulne) à canaliser aux fins de navigation comme d'alimentation en eau et reliés par trois canaux de jonction, pour un total de 364 km. Grâce à ce "canal" les ports de Brest, Lorient et Nantes, sans parler les villes intérieures comme Pontivy, ne risqueraient plus d'être "bloqués" par les Anglais !

 

C'est donc en 1803 qu'on chargea l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Guy Bouessel de concrétiser ce projet.

 

Mais il faudra attendre 1858 pour que soient enfin achevés les différents travaux du fameux canal. Ce seront donc Napoléon III et l'impératrice Eugénie qui l'inaugureront durant l'été 1858 à Guilly Glaz, se félicitant de ce que " l'eau coulant dans le canal, comme le sang dans les veines, aille stimuler l'industrie, car tout changera par la navigation ". 

 

 

" Entrée de leurs majestés dans le goulet du port de Brest "

 

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Sa construction fut longue et difficile : 55 ans !

 

On n'hésita pas à employer des bagnards, dont des prisonniers de guerre espagnols dès 1812. Ces forçats eurent à creuser des tranchées, à déblayer et curer des voies de navigation, démolir des maisons, percer des falaises de roc et d'ardoise et construire pas moins de 325 écluses sur les 600 km au total des différentes canalisations. Imaginez que le point le plus haut du canal culmine à 184 m d'altitude quand la mer est à zéro...

 

On engagea aussi des paysans, des ouvriers, parfois des vagabonds tous mal payés et exploités comme il se doit... Du reste, les conditions climatiques très dures achevèrent d'exténuer, voire d'exterminer ces malheureux. On parle encore sur son trajet de " Petite Sibérie " ou de " Sibérie de Bretagne ".

 

Aujourd'hui, ce canal ne fonctionne plus du fait de la concurrence fatale du chemin de fer et de sa limitation par un gabarit trop faible pour accueillir la batellerie moderne, mais surtout, par la construction du barrage hydroélectrique de Guerlédan en 1930 engloutissant 17 écluses et divisant en deux tronçons non joignables sa circulation. 

 

Les berges du canal sont désormais un haut lieu touristique des promeneurs et cyclotouristes, des pêcheurs, amateurs de canoës, kayaks, voiliers et bateaux de plaisance motorisés. Surtout quand il s'agit de traverser des cités comme Josselin !

 

 

 

 

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Le barrage de Guerlédan mis à sec en 2015, avec la vallée du Blavet et les écluses englouties

 

 

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14/12/2021
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Lexique Antonin, Saison 4, Episode 3, Frissons

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 4 " LUEURS "

ÉPISODE 3 " FRISSONS " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Frissons

 

 

 

 

 

 

 

 

JOSSELIN (Frissons)

 

 

 

 

N.D.L.R.

Mon poème " Frissons " n'évoque pas à proprement parler la cité de Josselin, mais comme il s'y trouve le château des Rohan appartenant dans ma saga aux parents d'Anne et de sa soeur Elen, seigneurs de Josselin, ainsi que l'atelier de vitraux où s'active Anne, il m'a donc semblé naturel de lui consacrer ce petit lexique.

 

Cette ville historique de renom dont les racines remarquables remontent à l'an mil est d'ailleurs reconnue à de nombreux titres comme "Petite cité de caractère", "ville et villages fleuris ****" et "ville étape".

 

Pour mémoire, rappel de mes notes de bas de page du poème précédent " charité " à propos de Josselin :

 

5 La Maison de Rohan est l’une des plus anciennes familles de la noblesse française, ayant possédé duchés, comtés et seigneuries illustres en Bretagne dans le Morbihan, dont les châteaux de Pontivy et de Josselin. N.B. Sœur Elen et sa sœur cadette Anne, respectivement âgées de 28 et 22 ans dans mon poème « Charité », ne sont ici que des personnages de roman sortis de mon imagination.

 

6 La rivière de l’Oust qui traverse la ville de Josselin, est incluse dans le fameux « Canal de Nantes à Brest », décidé par Napoléon 1er et inauguré pour son dernier tracé par Napoléon III en 1858.

 

7 Josselin est une commune du Morbihan proche de Ploërmel et distante à l’Est de 34 km de Pontivy (Napoléonville dans mes poèmes), célèbre par son château dominant l’Oust comptant parmi les plus beaux de Bretagne, son village médiéval de l’an mil et sa basilique Notre-Dame-du-Roncier dont j’aurai l’occasion de reparler, puisque dans ma saga, sœur Elen et Anne sont les filles du Duc de Rohan, seigneur possédant les châteaux de Pontivy et de Josselin...

 

 

 

Cette cité moyenâgeuse adossée à son château féodal surplombe la rivière l'Oust depuis le " roc " de schiste sur laquelle elle s'appuie fièrement. 

 

Au premier château (la motte) fait de bois du XIè succédèrent d'énièmes constructions et reconstructions de la forteresse en pierre de granit du fait des tentatives de destruction et des assauts répétés tout au long de son histoire contre ce  domaine apparaissant à ses ennemis comme un bastion redoutable des Bretons et des protestants. Le Cardinal de Richelieu fit d'ailleurs démanteler son Donjon en 1629 pour affirmer avec éclat le pouvoir royal catholique.

 

Classé au titre des monuments historiques, aujourd'hui il ne reste du château triangulaire à l'origine avec ses neuf tours et son donjon  que sa magnifique façade dominant l'Oust ainsi qu'une tour en retrait " la tour prison " ayant d'ailleurs servie de prison révolutionnaire et des jardins à la française.

 

La demeure est privée, appartenant au 14ème Duc Josselin de Rohan, mais des visites sont organisées en période touristique. La façade intérieure remaniée en gothique flamboyant à la Renaissance témoigne d'un art incroyable des sculpteurs ayant littéralement transformé le granit en dentelle de pierre ! 

 

Des sons et lumières et autres manifestations artistiques, telle une étonnante exposition de plus de 600 jouets et poupées ayant appartenus à la famille des Rohan y sont régulièrement organisés. 

 

S'appuyant sur une légende remontant au IXè la basilique (mineure) Notre-Dame-du-Roncier s'impose au sommet de la butte fortifiée, entourée du village médiéval ayant gardé ses bâtisses. Elle dispose de fragments en relique d'une statue de la vierge Marie apparue à un paysan au milieu d'un buisson de ronces et qui, l'ayant découverte en 808 aurait bénéficié d'un miracle pour sa fille aveugle ayant alors recouvré la vue.

 

Elle fait toujours l'objet d'un pélerinage annuel " le pardon de Notre-Dame-du-Roncier de Josselin " réputé dans tout le Morbihan, juste après celui de Saint-Anne-d'Auray.

 

La basilique regorge de vitraux rares et d'une très grande beauté avec un orgue et un mobilier ancien remarquable, ainsi que les gisants de marbre du connétable Oliver de Clisson, allié de Du Guesclin, et de sa seconde épouse Marguerite de Rohan.

 

S'agissant des vitraux, il est aisé d'imaginer que notre héroïne Anne en réalisa certains...

 

Autre tradition, autre légende à partir de faits reconnus, mais incroyables, celle des " aboyeuses de Josselin " dont je reparlerai ultérieurement ( pas tout le même jour ;-) à partir d'un prochain poème.

 

Si vos pas vous conduisent en Bretagne, franchement, faites le détour par Josselin, vous ne serez pas déçus !

 

 

 

 

Le château

 

 

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Josselin

 

 

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Le bourg

 

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La basilique

 

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Statue de Sainte-Anne-du-roncier

 

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Gisants des seigneurs de Rohan

 

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Fontaine Notre-Dame-du-Roncier

 

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LIENS VERS DEUX VIDÉOS SUR LE CHÂTEAU DE JOSSELIN :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


19/11/2021
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Lexique Antonin, Saison 4, Episode 2, Charité

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 4 " LUEURS "

ÉPISODE 2 " CHARITÉ " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Charité

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ LES SUITES DE L'ATTENTAT D'ORSINI (Charité)

 

 

 

 

En ce soir du 14 janvier 1858, alors que Napoléon III et l'impératrice Eugénie venaient tout juste d'arriver à l'Académie Impériale de musique (Opéra) se tenant alors au numéro 12 de la rue Le Peletier à Paris 9ème, trois explosions assourdissantes retentirent provoquant un carnage alentours.

 

Les trois bombes ou grenades lancées par des terroristes ont littéralement soufflé l'escorte impériale dont les lanciers, les badauds, les policiers en faction, les chevaux et attelages, les vitres des immeubles et becs de gaz, creusant même un cratère sous la voiture impériale couchée sur le côté, mais préservée par son blindage (déjà...). En effet, la berline était protégée par des plaques de fer placées jusque sous le plancher !

 

De fait, le couple impérial en sortit indemne malgré les 76 impacts décomptés ensuite sur leur voiture.  En revanche, les chevaux furent euthanasiés et l'on compta pas moins de 12 victimes décédées suite à leurs blessures parmi les 156 blessés par ces trois "machines infernales" lancées successivement à côté et dessous la voiture impériale.

 

Afin de ne pas inquiéter l'opinion publique et dans un esprit fait de sang froid que ne renierait pas l'étiquette de nos voisins britanniques, le couple impérial assista malgré tout au concert exceptionnel donné à l'opéra avant que de se retirer à minuit...

 

L'enquête de police aussitôt diligentée permit d'arrêter dans la nuit même trois conspirateurs complices et auteurs de l'attentat, se dénonçant d'ailleurs mutuellement, ainsi que leur chef au petit matin, qui se faisait passer pour un ressortissant britannique, mais était en réalité un jeune comte italien de 35 ans dénommé Felice ORSINI. (1819/1858).

 

Tous les quatre reconnurent et revendiquèrent leur rôle dans cet attentat commis en tant " qu'acte politique " s'insurgeant contre la trahison à leurs yeux de l'idéal de jeunesse de Louis-Napoléon Bonaparte soutenant alors, avant que de devenir empereur, la cause des républicains italiens. Orsini était militant d'une organisation secrète " La jeune Italie " qui, après avoir lutté contre les troupes autrichiennes lors de la 1ère guerre d'indépendance italienne en 1848 combatit auprès de Garibaldi  les troupes françaises venues réinstaurer le pape Pie XI en 1849 (chassé par une émeute populaire) contre la jeune République romaine de 1848 dont il était devenu député aux côtés de Giussepe Mazzini.

 

La justice fut rapide comme on le devine et condamna à mort Orsini et Pieri qui furent guillotinés le 13 mars 1858 Place de la Roquette à Paris, tandis que leurs deux autres complices Rudio et Gomez furent envoyés au bagne en  travaux forcés à perpétuité.

 

Orsini écrivit à Napoléon III deux lettres dont celle-ci, la veille de son exécution :  

 

« J’adjure votre Majesté de rendre à l’Italie l’indépendance que ses enfants ont perdue en 1849, par le fait des Français (…). Que votre Majesté se rappelle que les Italiens, au milieu desquels était mon père, ont versé leur sang pour Napoléon le Grand, partout où il lui plut de les conduire ; qu’elle se rappelle que, tant que l’Italie ne sera pas indépendante, la tranquillité de l’Europe et celle de votre Majesté ne seront qu’une chimère : que votre Majesté ne repousse pas le vœu suprême d’un patriote sur les marches de l’échafaud ; qu’elle délivre ma patrie, et les bénédictions de 25 millions de citoyens la suivront dans la postérité. »

 

Le plus étonnant est que l'Empereur, sans pour autant grâcier Orsini, fut ébranlé par leur contenu qui, du reste, atteignirent leur but puisque Napoléon III recevra secrétement les 20 & 21 juillet 1848 CAVOUR, premier ministre du Piémont-Sardaigne, à Plombières (Vosges) en s'accordant contre l'Autriche.

 

Napoléon promet d'engager les troupes françaises  aux côtés des Piémontais au cas où l'Autriche " provoquerait un geste agressif " (d'où mon allusion à la guerre qui menace, dans mon poème "Charité"). Ainsi, il volerait au secours du Piémont en libérant la Lombardie et la Vénétie ainsi que les Principautés de Parme, Modène et de Toscane. Cet échange de bons procédés permettant le rattachement sur le dos de l'Autriche de ces terres au royaume de Piémont-Sardaigne, serait payé de retour par la remise à la France de Nice et de la Savoie...

 

Outre ces relents de guerre, l'attentat d'Orsini eut trois autres conséquences :

 

  • D'abord, une répression autoritaire musclée dont Napoléon III ne se priva pas, nommant le rigide général Espinasse (1815/1859) à la tête du Ministère de l'Intérieur et diligentant une loi de sûreté générale anticipant sans procès des mesures d'arrestation, d'emprisonnement, d'exil et de déportation !

 

  • Ensuite, un grand " déplacement populaire " de l'Empereur et de l'Impératrice en Normandie et en Bretagne afin de se rapprocher des populations en galvanisant la ferveur du peuple. N.B. J'y reviendrai dans ma saga...

 

  • Enfin, la construction d'un nouvel opéra à Paris (Place de l'Opéra Paris 9ème) en sus de cet opéra Le Peletier (d'ailleurs détruit par un incendie en 1873), le Palais Garnier que nous connaissons aujourd'hui, favorisant entre autre l'accès intérieur direct et protégé des voitures à cheval de l'Empereur. Charles GARNIER (1825/1898) remporta le concours de sa construction dans le cadre des grands aménagements parisiens menés par le préfet HAUSSMANN (1809/1891).

 

 

 

L'attentat d'Orsini devant l'opéra

 

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Une des bombes/grenades

 

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L'ancien opéra Le Peletier

 

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Felice ORSINI

 

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L'exécution d'Orsini après celle de son complice Pieri

 

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09/11/2021
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