Charité
Château de Josselin (Morbihan)
"La rivière" tirée du feuilleton "La rivière espérance"
Rappel, n'oubliez-pas de visiter la rubrique LEXIQUE
donnant des précisions indispensables de vocabulaire, sites et dates historiques :
Lexique Antonin, Saison 4 , Episode 2, Charité
ainsi que la rubrique SOMMAIRE avec un "résumé"
Sommaire de La passion d'Antonin
et la rubrique CHRONOLOGIE
Charité
La nouvelle effroyable a figé la Cité,
Tandis que les enfants Cédric et jolie Rose1
Ont rejoint Sœur Elen au couvent, excités,
Gommant par leur accueil la suie d’un ciel morose.
L’attentat d’Orsini foudroyant l’Opéra2
Marqua d’un teint poudré l’escalade guerrière
Entraînant la levée qu’Antonin repéra
Du rideau belliqueux des dangers qui s’allièrent.3
Bousculant le destin croquant tant d’orphelins,
Antonin s’est remis les gamins pris par l’Aube,
Et Jean les a menés aux sœurs du châtelain,
Leur confiant l’avenir en sourires dès l’aube.
Étreignant les petits aux souffrances de grands,
Antonin se fait joie de leur offrir l’école
Menée par Sœur Elen au donjon intégrant
Les Filles de Jésus à l’esprit qui décolle4.
Anne est la sœur cadette d’Elen de Rohan5,
Mais en n’embrassant pas l’appel des religieuses
Elle adopta très tôt l’art d’ignorer son sang,
Fuyant l’attrait des vœux ou noces prestigieuses.
Perturbant ses parents elle a vite obtenu
D'ouvrer comme artisane aux vitraux de lumière
Dans l’atelier longeant l’Oust6 si bien retenu
Par le canal mariant la pierre à la rivière.
Œuvrant à Josselin7 dans ce fief aux vitraux,
Anne accomplit l’exploit de découper le verre,
Soudant le plomb d’efforts comme des chapitraux
Inscrivant la vertu sur des feuillets en vers.
C’est un jeudi qu’Elen visitant rue du Fil
La famille de Jean, lança comme une invite
D’aller à Josselin voir l’art qui se faufile
Entre les mains rebelles d’Anne qu’on évite.
S’affairant au calibre8 Anne ajuste aux ciseaux
L’âme du plomb ôté quand, retenant son souffle,
Aperçoit l’Antonin qui longe les roseaux
Cherchant la discrétion d’un regard qu’il camoufle.
1 Antonin avait sauvé de la noyade dans l’Aube les enfants devenus orphelins, Rose et son frère Cédric. Puis il les avait confiés en 1853 au Père Clément et à sa bonne Marie (voir mes poèmes « L’Aube » et « Pitié »).
2 « L’attentat d’Orsini » fut commis le 14 janvier 1858 au soir devant l’Académie impériale de musique (l’ancien Opéra de Paris, alors rue Le Pelletier), contre Napoléon III et son épouse l’Impératrice Eugénie. Son auteur, un comte italien Felice ORSINI reprochait à l’Empereur d’avoir trahi son idéal de jeunesse.
3 Curieusement, cet attentat eut entre autres conséquences d’entraîner la France dans un conflit auprès du roi de Piémont-Sardaigne contre l’Empire d’Autriche avec la victoire de Solferino le 24 juin 1859.
4 Voir mon poème « Napoléonville » qui mentionne le rôle des Sœurs de Kermaria dites « Filles de Jésus », et qui prirent en charge l’éducation scolaire de jeunes filles au sein du château de Rohan à Pontivy (Napoléonville à l’époque).
5 La Maison de Rohan est l’une des plus anciennes familles de la noblesse française, ayant possédé duchés, comtés et seigneuries illustres en Bretagne dans le Morbihan, dont les châteaux de Pontivy et de Josselin. N.B. Sœur Elen et sa sœur cadette Anne, respectivement âgées de 28 et 22 ans dans mon poème « Charité », ne sont ici que des personnages de roman sortis de mon imagination.
6 La rivière de l’Oust qui traverse la ville de Josselin, est incluse dans le fameux « Canal de Nantes à Brest », décidé par Napoléon 1er et inauguré pour son dernier tracé par Napoléon III en 1858.
7 Josselin est une commune du Morbihan proche de Ploërmel et distante à l’Est de 34 km de Pontivy (Napoléonville dans mes poèmes), célèbre par son château dominant l’Oust comptant parmi les plus beaux de Bretagne, son village médiéval de l’an mil et sa basilique Notre-Dame-du-Roncier dont j’aurai l’occasion de reparler, puisque dans ma saga, sœur Elen et Anne sont les filles du Duc de Rohan, seigneur possédant les châteaux de Pontivy et de Josselin...
8 Vocabulaire du métier de Maître verrier-vitrailliste. Le calibre est un patron en papier bulle servant à reporter le tracé d’une pièce de verre composant un vitrail, avant de la découper à l’aide de différents ciseaux dont l’un, à trois lames, permettant de retirer d’un coup de découpe la valeur d’un ruban correspondant à l’âme du plomb ; et ce, pour ajuster sans erreur la totalité des vitraux assemblés malgré l’espace revenant au plomb.
Pierre Barjonet
Juillet 2021
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 27 autres membres