La palette de Pierre

La palette de Pierre

SAISON 1 " Marchons "


Moskova

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" Le repos du bivouac "

Illustration originale Pierre Barjonet - Août 2023 - 40/30 -

Sanguine et craie Conté

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, sur toutes les illustrations)

 

 

 

Franz SCHUBERT, Sérénade " Le chant du cygne " pour  piano et violon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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CHRONOLOGIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moskova1

 

 

 

 

Le regard de Joseph se perd en survolant

L’immense tombe offerte à l’ivresse des hommes

Tandis que ses mains froissent son carnet violant

Le champ des trépassés dans l’ombre de sa gomme.

 

 

Il l’avait désiré, lui aussi, ce combat,

Près de Borodino1 comme ultime redoute2,

Superbe en sa folie, tanière où succomba

Cet extrême rempart de flèches2 en déroute.

 

 

On charge les mourants pour un piètre destin,

Amputant tout espoir d’éblouir quelque belle.

On brûle les cadavres grillant le festin

Des loups et des corbeaux, vautours en ribambelle3.

 

 

La pluie4 ponce les os des soldats et chevaux,

Fait ruisseler la boue des Français et des Russes

Dans un fleuve mêlant le sang de ces rivaux

Dégoulinant des chairs crevées faisant chorus.

 

 

Son crayon trace enfin l’horizon de Moscou,

Donnant en perspective un semblant d’enthousiasme,

Mais son carnet s’encrasse en larmes tout à coup,

Maquillant le vélin de dépit et marasme.

 

 

Surgissant des fumées, Nicolas le surprend,

Lorgne vers son dessin d’un regard fort perplexe,

Ne comprenant pourquoi son Joseph entreprend

De croquer la misère à nul autre complexe.

 

 

« Regarde donc les morts, comme ils sont bienheureux ! »

Déclare-t-il sitôt, en lui narrant la scène ;

Celle où Napoléon dont le dos douloureux

Chercha le réconfort d’une position saine.

 

 

« Oui, c’est au p’tit tondu que j’prêtai mon tambour,

Pour allonger ses jambes, ses dignes gambettes !5 »

Et se prenant à rire il étreint à rebours

Son tambour historique en liesse de courbettes.

 

 

Brusquement il s’arrache à l’écho du rappel6,

Abandonnant Joseph à son fusain lugubre,

À son carnet meurtri sous les coups de scalpel

Éventrant l’illusion d’une gloire salubre.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Août 2023

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 10 « Moskova » (Août 2023)

 

 

 

  

 

Enfin, nous y voilà ! La grande bataille que Napoléon 1er appelait de ses vœux s’annonce le 7 septembre 1812 à proximité de Moscou (124 km) et succède de peu à celle de Chevardino opposant l’arrière-garde russe et l’avant-garde française, le 5 septembre. Inutile de dire que cette nouvelle le transporte de joie !

 

Ne voulant pas alourdir le complément de mon poème, je vous invite à visiter ce site dédié à l’Empereur Napoléon 1eroù un récit précis de cette grande bataille en est dressé :

https://www.napoleon-empire.net/batailles/moskowa.php

 

Cette bataille ne fut pas décisive malgré son engagement apparaissant comme étant le plus grand de la Campagne de Russie et l’une des plus épouvantables boucheries faisant 70.000 morts et blessés au total des 250.000 combattants (30.000 français et 40.000 russes). On a coutume de dire que le vainqueur est celui qui conserve l’avantage numérique des troupes ainsi que la maîtrise du terrain, donc c’est une victoire de Napoléon. Mais son adversaire, le général Koutousov, préféra, contre l’avis de son État-Major, retirer son armée pour la préserver en vue de combats ultérieurs. L’histoire lui donnera raison...

 

Je vous recommande de lire l’ouvrage de Léon Tolstoï « La guerre et la paix » publié sous forme de feuilleton entre 1865 et 1869 qui fut un immense succès mondial.

Je vous en propose un excellent résumé publié par le site dont je vous ai déjà parlé « Russia Beyond », ici :

https://fr.rbth.com/art/88577-guerre-paix-leon-tolstoi-bref-resume

 

Je vous invite aussi à voir ou revoir les 2 films intitulés « Guerre et paix » :

  • Sorti en 1956, le film américano-italien de King Vidor avec Audrey Hepburn, Mel Ferrer (son mari dans la vie) et Henry Fonda.
  • Sorti en 1962, le film soviétique de Sergueï Bondartchouk qui, face au succès du film américain considéré comme un affront national, conçut une œuvre remarquable filmée et diffusée en 70 mm ne lésinant guère sur les moyens gigantesques obtenus avec 120.000 figurants et 9.000 chevaux... La presse fut unanime à vanter ses incroyables fresques des batailles (Austerlitz, puis Borodino) et la beauté intemporelle de ses images.

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 La bataille de Borodino, du nom du village proche, se tint le 9 septembre 1812 sur les bords de la Moskova. Les Russes la nommèrent ainsi, mais Napoléon 1er lui préféra le nom de Moskova, ouvrant de fait les portes de Moscou distante de 124 km.

 

2 Cette bataille, conduite du côté russe par le général Mikhaïl Koutousov, devait enfin arrêter la Grande Armée napoléonienne en lui interdisant la route de Moscou, et ce, contrairement à la tactique de la fuite en avant précédente, de manière (enfin) frontale. Il fortifia en hauteur une grande redoute ainsi que trois autres plus petites appelées « flèches », toutes largement pourvues d’artillerie.

 

3 Il était d’usage à la fin des combats, de soigner pêle-mêle les hommes des camps adverses ainsi que de brûler les cadavres et, ou de les enterrer dans des fosses communes, une fois dévêtus (nus). Leur équipement (fusil, sabre, cartouchière, sac, bottes et selon le cas, uniforme) était aussitôt réaffecté par l’intendance. Mais les « vautours » des champs de bataille attirés par la convoitise suivaient les troupes et se précipitaient sur le champ de bataille, parfois même avant la fin des combats...

 

4 Comme de bien entendu, une pluie glaciale s’invita, transformant le terrain en champs boueux, inondant les fosses où le chirurgien en chef de la Grande-Armée, le Baron d’Empire Dominique-Jean Larrey y versait le fruit de ses amputations...

 

5 Le court instant de repos de Napoléon assis sur une chaise en posant ses pieds sur un tambour, que j’évoque ainsi dans mon poème est en fait celui de la veille de la bataille d’Austerlitz. Il est un fait qu’il ne dormait que très peu, 2 à 4 heures par nuit, et pouvait récupérer rapidement de sa fatigue en s’adossant quelque instant n’importe où. En l’occurrence, ce fut sur le lieu de son bivouac de guerre, entouré de ses maréchaux et généraux d’Empire.

 

6 La sonnerie du rappel ou plutôt, concernant Nicolas, la batterie frappant « le rappel » ou « l’assemblée » (au tambour) prévient les troupes en présence de rejoindre leur position initiale en se réunissant par compagnie.

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

N.B. Photos tirées en partie du site " Russia Beyond " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.

Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français

 

 

 

La bataille de Borodino / La Moskova

 

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Napoléon, la veille de la bataille d'Austerlitz

N.B. ce qui m'a inspiré mon dessin avec le tambour

 

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Le généralissime Mikhaïl Koutouzov

 

 

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Borodino aujourd'hui et son mémorial

 

 

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Le roman de Tolstoï 

 

 

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photos du film américain de 1956

 

 

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photos du film russe de 1962

 

 

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23/08/2023
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Cendres

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" Les cendres de Smolensk "

Illustration originale Pierre Barjonet - Janvier/Juillet 2023 - 40/30 -

Sanguine, pierre noire, craie Conté et crayons de couleur

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, sur toutes les illustrations)

 

 

 

 

Frédéric CHOPIN, Polonaise " Military ", pour  piano, par Samson Françoise, opus 40, N°1 in A major

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Cendres

 

 

 

 

 

« Enfin, nous y voilà ! » se réjouit Nicolas.

Et tandis qu’il chantonne accompagnant sa caisse,

Il livre son combat comme un apostolat,

Faisant pleurer le cuir de son tambour qu’il blesse.

 

 

Les ordres sont frappés1 portant aux divisions

D’aligner en cadence une averse de balles

Précédant la giclée du sang sous l’incision

Des sabres affamés de charges cannibales.

 

 

Un boulet2 roule aux pieds, portant bat la terreur

De se voir démembré, renversé comme quilles,

Haché tel un pigeon fusillé par erreur,

Mais Nicolas le prend pour le montrer aux filles.

 

 

Rose reste en retrait protégeant Natacha,

Clignant des yeux brûlés par le souffle des armes

Poudrées d’un vent de soufre, et des feux que cracha

Le siège de Smolensk3 en sa nuit qui s’alarme.

 

 

Nicolas l’aperçoit, accourant l’embrasser,

Lui offre son boulet, moque son air fébrile,

Et visant Natacha, tente de décrasser

La noirceur du museau, sa candeur en péril.

 

 

Il repart guilleret, songeant que le destin

Sous ses airs de forban sait se montrer prodigue,

Puis court vers l’aventure au fumet de festin

Alimentant sa gloire et chassant sa fatigue.

 

 

De jour comme de nuit, le traîneau meurtrier

De la Grande Faucheuse4 encombre le passage

Des guerriers abreuvés par la gueule à crier

Des canons déchaînés en bordées de brassage.

 

 

On porte un général5 qu’un canon mutila

À deux pas du chariot de Rose et de « sa » fille,

Et l’Empereur s’émeut du regard qu’enfila

Son soldat compagnon qui souffre et qui vacille.

 

 

« Que la guerre est injuste ! » Se dit là, l’Empereur,

Fustigeant l’inaction d’un Junot empathique6,

Récompensant pourtant, trahissant sa fureur,

De simples grenadiers au parcours sympathique7.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Avril 2023

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 9 « Cendres » (avril 2023)

 

 

 

  

 

En ce mois d’août 1812, poursuivant sa route toujours plus à l’Est, Napoléon parvient enfin en vue de Smolensk - ville de 12.600 habitants autrement plus élaborée que les autres cités telle Vitebsk faite entièrement en bois - et de l’armée russe qu’il suppose protégeant la ville et sa sainte relique à l’abri de ses remparts, de ses tours et des batteries d’artillerie installées en hauteur sur la rive opposée. Il compte bien l’encercler et la mettre rapidement hors de combat en prenant la ville. D’autant que Napoléon connaît l’ancienne prophétie de Smolensk « la Sainte », la clé de Moscou, annonçant « de grands malheurs à la Russie le jour où elle laissera prendre Smolensk ».

 

Seulement, si la Grande Armée qui prit position sous les murailles dans le « champ sacré » le 16 août 1812 parvint rapidement, mais non sans mal dans un combat sanglant, à prendre la ville le 17, grâce aux trois corps d’armée de Ney, Poniatowski et de Davout, grande fut sa surprise de n’y trouver le 18 l’armée russe qui venait de l’évacuer, sans oublier d’y détruire pont et réserves de vivres en y mettant le feu... La prise de Smolensk aurait pu être évitée si l’Empereur l’avait contournée en franchissant le Dniéper deux lieues en amont comme l’avait suggéré le général Éblé et elle aurait épargné 12.000 morts et blessés, d’autant que le général ennemi, Barclay de Tolly, l’aurait évacuée pour se porter rapidement vers Moscou afin de ne pas être coupé du reste de l’armée... Mais l’Empereur était pressé d’en finir.

 

Et c’est à proximité de Smolensk, à Valoutina qui vit l’armée russe engagée avec armes et bagages dans un défilé étroit, que le Maréchal Ney engagea une bataille malgré le nombre largement supérieur de l’armée russe. Malgré sa demande urgente relayée par le roi Murat et des aides de camp, d’obtenir l’aide du VIIIème corps de Junot, pourtant présent à une lieue à peine, celui-ci ne bougea pas, arguant du fait qu’il n’en avait pas reçu l’ordre de l’Empereur.

 

Et c’est là que l’héroïque général Gudin faisant acte de bravoure d’une rare intrépidité se porta à l’assaut des positions formidables ennemies et fut fauché par un boulet de canon.

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Les fantassins Tambours battent leur caisse afin de porter les ordres aux troupes le plus vite possible, malgré le bruit omniprésent de la bataille.

 

2 À l’époque, les boulets pleins pesant selon les canons employés, de 4 à 12 livres (5,8 kg pour un diamètre de 12 cm), fracassaient tout ce qu’ils rencontraient directement ou par ricochet, et ce, de 800 m à 1600 m ! Ils étaient préférés aux « boulets fusants » qui, chargés de poudre, explosaient (comme les obus actuels), mais dont il fallait aux artilleurs calculer le temps mis durant leur trajectoire pour adapter en conséquence la longueur de leur mèche associée. N’oublions pas que le jeune Bonaparte s’était fait un nom comme officier artilleur de talent... À Waterloo, l’une des causes de la défaite française tient au mauvais temps et à la pluie qui ayant détrempé de boue les sols, empêcha le rebond des boulets pleins.

 

3 Parvenu le 16 août 1812 sous les remparts de Smolensk, l’Empereur donne l’ordre de prendre la ville où les Russes se sont repliés, avant de la quitter rapidement après y avoir mis le feu. Cette bataille du même nom (du 16 au 18 août), ainsi que d’autres combats alentour dont la bataille de Valoutina Gora fut particulièrement meurtrière et n’offrit pas à Napoléon, malgré sa victoire technique (conservant le terrain et ayant subi le moins de victimes) l’avantage qu’il escomptait sur les Russes, ni la prise de vivres et provisions de la ville qui brûla presque entièrement.

 

4 6 à 7.000 tués ou blessés de chaque côté pour la bataille de Valoutina Gora (19 août) où le général français, Charles Etienne Gudin perdit la vie et 700 morts pour 3.200 blessés français sur 175.000 engagés lors de la bataille de Smolensk et 4.700 morts, 8.000 blessés et 2.000 prisonniers dans le camp adverse sur 130.000 Russes engagés.

 

5 Il s’agit du général César Charles Étienne Gudin de la Sablionnère, Grand Aigle de la Légion d’honneur (1768/1812) qui fut tué au combat, fauché par un boulet de canon qui lui arracha les jambes. Il mourut le 22 août 1812 à Smolensk des suites de ses terribles blessures reçues à Valoutina, après avoir reçu la visite de l’Empereur dont il était le condisciple à l’École militaire de Brienne. Comte de l’Empire, il était très estimé de Napoléon, qui lui consacra une oraison funèbre 🇫🇷 et dota sa veuve et ses enfants les faisant Barons d’Empire. Le Maréchal Davout le pleura.

 

         🇫🇷 « le général Gudin était un des officiers les plus distingués de l'armée ; il était recommandable par ses qualités morales autant que par sa bravoure et son intrépidité »

 

L’actualité récente remit en lumière ce héros de l’Empire, car des fouilles archéologiques franco-russes conduites à Smolensk permirent de retrouver les restes de soldats et de chevaux, dont les ossements du général Gudin découverts le 10 juillet 2019. À la suite de l’analyse des os comportant des traces de coups correspondant à ses blessures, ainsi que la pratique de tests ADN sans équivoque comparés aux dépouilles de son frère et de sa mère, il fut établi qu’il s’agissait bien du général Gudin.

 

Le retour de ses restes marqua également l’actualité, car l’Élysée tergiversa après son refus un temps d’organiser une cérémonie aux Invalides, puis de l’accepter finalement le 9 juillet 2021 pour un hommage officiel suivi d’une inhumation militaire aux Invalides le 2 décembre 2021. Voir mes illustrations ci-après.

 

6 Le déroulement de ces combats est difficile à suivre. Entre le dessein initial de Napoléon de piéger les Russes à Smolensk, les revirements tactiques des Russes, le courage et la résistance des Russes à Valoutina qui étonnèrent Napoléon, les erreurs de certains de ses seconds dont la coupable hésitation du général Junot🗨, pourtant pressé d’attaquer par Murat, enfin, l’abandon de la ville par les Russes qui la brûlèrent avec ses vivres et parvinrent à se sortir de la nasse en préservant le gros de leurs troupes, rien ne fonctionna comme prévu. Napoléon eut des mots très durs contre Junot et le rendit responsable dans « Le Moniteur 🗨 » de la fuite des Russes par son inaction, alors qu’il aurait pu en finir une bonne fois pour toutes s’il avait engagé son VIIIe Corps !

🗨 Le Moniteur était le journal officiel de l’Empire et le premier instrument de propagande de Napoléon 1er.

🗨 Général Jean Andoche Junot, Duc d’Abrantès (1771/1813)

 

 

7 L’Empereur passant les troupes du général Gudin en revue, impressionné par les victimes en nombre, mais aussi par leur esprit combatif au combat, malgré le grand nombre de pertes et leur réelle fatigue, distribua récompenses, gratifications, avancement et décorations en prenant le temps d’honorer de sa présence ces hommes de troupe.

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

N.B. Photos tirées en partie du site " Russia Beyond " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.

 

Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français

 

 

 

Bataille de Smolensk

 

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Bataille de Valutino

 

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Smolensk en feu

 

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Général Charles Étienne GUDIN

 

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Bataille de Valutino

où le général Gudin fut frappé mortellement par un boulet de canon

 

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Ses restes retrouvés à Smolensk en 2019

 

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Le retour de ses cendres de Russie en France

209 ans après... 

 

 

Vidéo à Moscou

 

 

 

Photo à Moscou

 

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Vidéo à Paris

Honneurs funèbres militaires rendus au général Charles Étienne GUDIN

mort au combat lors de la Campagne de Russie en 1812,

aux Invalides (Paris) le 2 décembre 2021

 

 

 

Retour en France en photos

 

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Son buste aux Invalides

 

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19/07/2023
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L'échiquier

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" L'échec " Illustration originale Pierre Barjonet - Juin 2023 - 40/30 - Sanguine et pierre noire

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, sur toutes les illustrations)

 

 

L.V. Beethoven, Sonate " Appassionata " piano, opus 57 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L'échiquier

 

 

 

 

 

Renversant l’échiquier, Joseph vient de bondir

En saisissant au col ce vantard imbécile

Qui clamait à l’envi son goût pour arrondir

Ses parties de plaisir, de vierges indociles !

 

 

Puis dégainant son sabre au nom de l’Empereur,

Il hurle que l’honneur doit profiter aux femmes !

Et la taverne rit du Joseph procureur,

Et de son vin vengeur quand il s’agit d’infâmes...

 

 

Il est vrai que tantôt, l’Empereur fit le gros dos,

Ne sachant que penser des Russes trop sagaces,

Ne sachant alléger un aussi lourd fardeau,

Ne sachant si le jeu serait long ou fugace...

 

 

Le filet se referme en l’échiquier des rois,

Portant leurs cavaliers à l’assaut de croix blanches,

Et déplaçant leurs pions au piège de leur droit,

En roquant1 d’impatience au feu qui se déclenche.

 

 

Et Joseph ne sait trop que la prise des tours

N’est qu’un mauvais atout face aux fous qui se dament.

Et Joseph se déchaîne en confiant sans détour

La folie des alliés qui rabaissent les dames2.

 

 

Quittant l’estaminet, il rejoint le Palais3

Souffrant d’y rencontrer du sire la colère,

Et s’en vient dessiner en croquant un palet,

Un énième schéma de plans protocolaires.

 

 

Croisant là, l’horizon du grand État-Major4,

Rose approche en peinant de la place conquise,

De la ville déserte en son décor d’alors5,

Et se fixe à deux pas du château sans marquise.

 

 

Lors avec Natacha, lui fournissent du pain,

De la bouillie de seigle en un bouillon qui trempe6,

De la liqueur d’esprit pour donner corps au vin,

Et même du tabac, de quoi chiquer des crampes !

 

 

Joseph s’est rapproché, découvrant Natacha,

Voit ses yeux embués de malheurs à cadavres,

Et lui offre un cornet de douceurs qu’il cacha,

Puis ses cartes à jouer dans la paix de son havre.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mars 2023

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 8 « L'échiquier » (mars 2023)

 

 

 

  

 

 

L’Empereur n’en peut plus de la fuite des Russes refusant le combat hormis des escarmouches ou des assauts isolés contre ses Corps d’armées. Poursuivant l’épopée vers Smolensk et Moscou, il s’installe à Vitbesk située sur la Dvina et y séjournera une dizaine de jours dans un petit château appartenant au gouverneur de la province, le prince de Wurtemberg, duquel il pouvait jouir d’une vue dégagée, après avoir fait abattre des maisons de bois et une petite église, pour y faire défiler et manœuvrer ses troupes. Il faut bien comprendre qu’il cherche LA bataille décisive, celle qui fera reculer le Tsar, mais que ses adversaires recherchent plutôt la confrontation séparée avec les différents Corps de son immense armée afin de l’isoler, tout en lui rendant la vie impossible par cette sorte de fuite en avant jonchée de terres brûlées. Vitebsk était une petite ville de bois avec des trottoirs faits également en bois (un peu comme les rues centrales des bourgades de l’Ouest américain si souvent montrées dans les westerns), et qui brûla.

 

Napoléon s’appuie sur ses maréchaux à la tête de différents Corps d’Armée, comme Ney, Murat, Oudinot, Davout ou son fils adoptif le prince Eugène, et gagne malgré tout certaines batailles comme celle d’Ostrovno (25 & 26 juillet 1812). Mais il s’emporte contre leurs hésitations à poursuivre davantage l’ennemi, leur faiblesse de discernement, leur frilosité, voire l’impéritie (incapacité sévère) de son propre frère, le roi Jérôme qui laissa s’échapper le Prince général Russe Pierre Bagration commandant la 2ème armée Russe, malgré le succès des assauts de Davout à la bataille de Moguilev (23 juillet 1812). Bagration put ainsi rejoindre le gros des troupes Russes du général Michel Barclay de Tolly commandant la 1ère armée de l’Ouest à Smolensk.

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Roquer est un terme du jeu d’échecs qui consiste à « jouer le roque », c’est-à-dire à mettre son roi à l’abri par le déplacement simultané joué en un seul coup du roi et d’une des tours.

 

2 Ce n’est pas pour défendre de façon chauviniste la vertu des troupes françaises, mais il faut bien reconnaître qu’elles étaient nettement plus respectueuses des populations civiles que les troupes alliées, en l’occurrence largement plus nombreuses lors de cette Campagne. Cela dit, elles étaient soumises à une discipline de fer.

 

3 Même en campagne, le bivouac de l’Empereur se nommait « le Palais ». Généralement, il s’organisait autour d’un espace propre aux châteaux ou demeures de notables l’hébergeant, mais il pouvait tout autant se composer d’un ensemble de tentes.

 

4 (Rappel) Joseph fait partie du Grand État-Major comme « Capitaine, Peintre aux armées ».

 

5 Il s’agit de la petite ville de Vitbesk dont je parle ci-avant.

 

6 Une anecdote rapportée par l’un des témoins de l’Empereur (le Malelouk Ali) raconte qu’à deux grenadiers de sa Garde qui se plaignaient de leurs biscuits et qui pour le prouver, en lancèrent contre un mur où ils s’y collèrent, Napoléon les invita à sa table. Il leur fit servir une soupe faite de bouillie d’orge et d’avoine mondée, rôtie et détrempée dans du bouillon, qu’il venait de commander à son cuisinier. Les interrogeant sur son goût, ceux-ci lui répondirent : « Cette soupe est très bonne, Sire. Nous ne serions pas fâchés d’en avoir tous les jours comme celle-là ». Alors, les grondant paternellement, il leur expliqua avec moult détails, comment s’y prendre pour en préparer le grain. Puis il leur fit servir un grand verre de vin avant de leur ordonner d’aller rejoindre leur poste !

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

N.B. Photos tirées en partie du site " Russia Beyond " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.

 

Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français

 

 

 

Bataille d'Ostrovno

 

 

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Ostrovno

 

 

 

 

Le plus jeune frère de Napoléon, le roi Jérôme Napoléon (1784/1860),

prince français et roi de Westphalie de 1807 à 1813

 

 

portrait peint par Antoine-Jean GROS

 

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Photographie prise vers 1852 !

 

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Sa sépulture aux Invalides, non loin de son glorieux frère...

 

 

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Louis-Etienne Saint-Denis dit Le mamelouk Ali (1788/1856)

Il prit le surnom de celui qu'il remplaça et devint en 1811 second valet de chambre de Napoléon qu'il ne quitta plus en le suivant, fidèle parmi les fidèles, jusqu'à Sainte-Hélène.

 

 

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Le voici au chevet de l'Empereur (au centre droit contre le voilage du lit)

 

 

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27/06/2023
12 Poster un commentaire

Silence

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" Natacha " Illustration originale Pierre Barjonet - Mai 2023 - 40/30 - Sanguine

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, sur toutes les illustrations)

 

 

" Le temps du muguet " Orchestre Tzigane russe 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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SOMMAIRE

 

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CHRONOLOGIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silence

 

 

 

 

Lugubre est la forêt, pestent les charognards !

Mais Rose n’en a cure accélérant l’allure

De ses vaillants mulets offerts par les grognards ;

Et s’enfonce au mépris d’arracher sa voilure.

 

 

Elle a perdu la troupe en évitant les ours,

Les loups et les brigands, et puis les coups de lance

Des cosaques pressés de remporter leur course

Contre les égarés, traînards sans vigilance.

 

 

La petite se tait, ne parle et ne répond1,

Ne paraissant sentir les chocs sous la voiture,

La moiteur du chemin déroulant son crépon,

Le brouillard du matin leur servant de toiture.

 

 

Sa vie s’est envolée dans les cris de sa sœur

Violée puis égorgée sous les pleurs de sa mère.

Ses yeux se sont voilés face à leurs oppresseurs,

Et sa voix s’est murée du ciment des chimères.

 

 

Rose se sait confiante en sa foi du destin

Qui calmera les plaies, bordera la caresse

De son amour habile à consoler d’instinct

Les victimes perdues de frayeur et détresse.

 

 

Se posant près de l’eau d’un étang camouflé,

Rose a lavé la mort et la mémoire encore,

A baptisé l’enfant dans les joncs qui soufflaient

Ce nom de Natacha2 plongeant dans son décor.

 

 

Mais quand le ciel s’entrouvre à l’orée des sanglots

Laissant poindre le vol près des sombres fumées,

Des buses affolées par le feu des bouleaux

Échouent dans les prairies d’incendies parfumées.

 

 

Le sol n’est plus qu’écorce et fusains de charbon.

L’air est pestilentiel et ravive les larmes.

Les fossés que charrie de la pluie, le rebond,

Rongent les animaux piégés dans ce vacarme.

 

 

Enfin s’ouvre la voie des hussards éclaireurs,

Reconnaissant la Rose en vantant le miracle

De goûter à sa prune au nom de l’Empereur,

Puis d’escorter leur belle en trompant les obstacles.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mars 2023

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 7 « Silence » (mars 2023)

 

 

 

  

 

 

En cette fin juillet 1812, sous une alternance de chaleur suffocante, de sécheresse torride et de violents orages qui détrempent et ravinent les chemins sous des pluies diluviennes, la Grande-Armée s’enfonce toujours plus à l’Est et s’approche de Vitebsk. Étouffant, malgré l’envie d’en démordre une bonne fois pour toutes avec les Russes, Napoléon doit se résigner à subir le jeu de l’ennemi qui l’évite autant que faire se peut. Certes, il y a bien des combats, mais sporadiques et sans grande prétention. Du reste, l’immensité du pays et l’absence de cartes précises donnent à l’Empereur l’impression de tourner en rond... Inutile de dire que son humeur s’en ressent ! Il suppose qu’il pourra probablement livrer bataille à Smolensk ?

 

En revanche, le harcèlement des fiers cosaques s’en prenant surtout aux « traînards » largués par le rythme des marches forcées, épuise le moral des troupes, sans parler du fait que le sort réservé aux voltigeurs d’avant-garde isolés ou aux éclaireurs dépêchés en reconnaissance par l’état-major n’était guère réjouissant !

 

La politique de la terre brûlée achève les soldats comme leurs montures criant famine et succombant en masse, victimes de maladies comme le typhus ou la dysenterie ainsi que d’empoisonnement des puits.  Les approvisionnements étant décalés, les cavaliers démontés faute de fourrage, certaines unités inexpérimentées et formées hâtivement sont trop souvent réduites à ravager des villages et torturer les malheureux serfs pour obtenir de gré ou de force le lieu où ils ont caché leurs vivres et récoltes. D’autres soldats, davantage déserteurs et gredins qu’honorant l’uniforme, font un véritable commerce de leurs pillages en s’appuyant sur une partie de la population locale traître à sa patrie et vivant de rapines, voyant là, l’occasion de « s’associer » pour piller de concert certaines propriétés et demeures de riches aristocrates ayant fui devant la Grande-Armée...

 

En revanche, « les juifs de Pologne » ont été une aide précieuse pour Napoléon, commerçant avec la Grande-Armée pour lui fournir vivres et boissons, mais aussi cartes, plans de villes et renseignements militaires sur les troupes russes. Parmi ses « équipages », l’Empereur transportait son « trésor » lui permettant de largement dédommager les aides ponctuelles des populations autochtones ainsi que le commerce de l’espionnage local. C’est ainsi qu’on parla de « juifs de guerre » maintes fois cités par les historiens.

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Voir le poème précédent « L’océan » où Rose se charge d’une enfant (d’une douzaine d’années) dont la famille a été massacrée par des traînards déserteurs.

 

2 Traumatisée, la jeune fille ne parle plus. Rose se met en devoir de lui donner un nom local qui semble lui convenir, vu son regard...

 

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

N.B. Photos tirées du site " Russia Beyond " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.

 

Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français

 

 

Les cosaques à l'époque, montés sur leurs petits chevaux alertes

avec leur longue lance

 

 

 

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Le fameux général russe des cosaques du Tsar, 

Matveï Ivanovitch PLATOV (1753 – 1818) – comte, homme d’Etat russe, général de cavalerie et compagnon d’armes d’Alexandre Souvorov.

Ataman des troupes des cosaques du Don.

 

 

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Combat de cosaques contre les troupes françaises

 


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Halte des cosaques dans une taverne prussienne

 

 

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Le blason de l'Ataman des troupes des cosaques du Don.

 

 

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Et plus près de notre époque, le dernier Tsar, Nicolas II entouré de sa famille et Des cosaques du Kouban en 1916, dont il a revêtu l'uniforme avec son fils.

 

 

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Rappelons qu'ils furent tous exécutés par les Bolchéviques dans la villa Ipatiev à Ékatérinbourg dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918

 

 

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09/06/2023
10 Poster un commentaire

L'océan

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" Vague mortelle " Illustration originale Pierre Barjonet

- avril 2023 - 40/30 - Sanguine, craie Conte et crayons de couleur

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, sur toutes les illustrations)

 

 

" Christophe Colomb " Musique de film 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L'océan

 

 

 

 

Le répit du ressac retombe face aux vents,

Vents du Nord et de l’Est échauffés par les flammes,

Vents du souffle cosaque en torches s’élevant,

Vents des soldats traînards1 reniant leurs oriflammes2.

 

 

Joseph hurle sa rage au perfide océan

Qui charrie les récifs de ses forêts rebelles,

Qui donne aux foins la braise des champs du néant

En assoiffant l’envie de pains et mirabelle.

 

 

Et l’onde se déchaîne écumant de fuyards...

Par milliers la camarde engloutit ses victimes,

Par vagues les chevaux traînent leur corbillard,

Et les courants emportent de l’homme l’estime...

 

 

Comme le sel rincé, l’armée s’agite et fond

Sans le moindre combat hormis des seuls cosaques3,

Puis le typhus aidant à plonger vers le fond,

Ne reste plus qu’aux loups à mordre les casaques.

 

 

La violence est partout, se payant sur les serfs4,

S’alimentant de faim, de crimes et vengeance,

Immolant la candeur comme à la chasse au cerf, 

Brassant les officiers1, noyant toute exigence.

 

 

Les troupes ont perdu le cap des vents porteurs,

Leurs navires dérivent au chant des sirènes,

Et leur route prend l’eau d’avec les déserteurs,

Pirates affamés de terreur qui gangrène...

 

 

Rose a vu le fardeau d’une fillette en pleurs

Dont les parents pendus balancent près du chaume

De l’isba5 calcinée par ces monstres violeurs,

Blottie contre sa sœur, ne lâchant pas sa paume.

 

 

Rose a bercé sa peur puis creusa derechef

Une tombe fleurie s’ancrant dans la prairie.

Puis emmenant la fille elle borda sa nef,

Voguant loin des brisants de son pays chéri.

 

 

Quand la lune engloutit la peur loin des périls,

Rose alluma le cœur de l’enfant sacrifiée

En lui jurant l’amour sur l’honneur du baril6,

 Et toujours protéger ses grands yeux terrifiés.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mars 2023

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 6 « L'océan » (mars 2023)

 

 

 

 

 

 

S’étant enfin décidé à quitter Vilna, Napoléon se dirige vers l’Est, la route de Moscou, et s’approche de Vitebsk qu’il rejoindra le 28 juillet 1812. Le 22, il est à Ouchtachi et multiplie ses instructions pour arrêter et détruire les fuyards, traînards et pillards de toutes sortes qui fuient la Grande-Armée et mettent à sac les villages qu’ils traversent.

 

Il est confronté à de sérieuses difficultés de défaut de gendarmes pour réduire les traînards, de manque de vivres et de fourrage suite à la politique de la terre brûlée des Russes qu’il commence à subir, de recherche vaine des troupes russes qu’il ne parvient pas à isoler en vue d’une véritable bataille, et comme chaque jour, du harcèlement des redoutables cosaques, sans oublier les maladies qui frappent et emportent hommes et chevaux au rythme d’au moins 6.000 morts par jour de dysenterie et du typhus...

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Durant l’été 1812, par suite de la faim, de la soif, des maladies, et de la chaleur torride accentuée par les marches forcées, des troupes dispersées par la cadence des déplacements, des « traînards », n’hésitèrent pas à s’en prendre à leurs officiers en retournant leurs armes contre eux, quand il ne s’agissait pas d’officiers qui prenaient à leur côté le parti de déserter en bande de pillards. La répression qui s’ensuivit fut naturellement impitoyable et exemplaire.

 

2 Une oriflamme est un petit étendard long et étroit servant selon le cas de bannière décorative ou comme ici, de fanion d’unités d’un même régiment, comme on en trouvait notamment sur les lances des lanciers et des dragons.

 

3 Les casaques ont plusieurs sens, mais là, il s’agissait de longs manteaux que les hommes portaient la nuit.

 

4 À l’origine, les moujiks ou paysans russes étaient libres, bien que considérés de fort basse condition. Mais à partir de 1593, leur sort fut comparable à celui des serfs du Moyen-Âge français, donc rattachés exclusivement à une terre dépendant de leur seigneur et maître, pratiquement comme des esclaves. Il faudra attendre le règne du Tsar Alexandre II qui décida d’abolir le servage en 1861. Assassiné en 1881, il fut surnommé « le tsar libérateur ». Il faut bien voir qu’à l’époque, pas si lointaine... il existait, pas moins de 50 millions de serfs servant pour moitié 100.000 familles nobles, et pour l’autre les domaines de l’État, sur une population de...60 millions d’habitants !

 

5 Une isba est une petite maison traditionnelle Russe faite de rondins de bois.

 

6 En tant que vivandière admise dans la Grande-Armée, Rose jouit d’un statut protégé lui donnant un certain nombre de droits, comme de devoirs. Elle a comme emblème officiel un petit tonnelet ou baril d’eau-de-vie, de genièvre, mirabelle, schnaps ou vodka qu’elle vide régulièrement en parcourant les colonnes de soldats pour les réconforter.

Citons la fameuse « Marie tête de bois » qui suivit la Grande-Armée en épousant un grenadier en 1805 et tomba sur le champ de bataille en 1815, victime d’un biscayen (balle de fonte de la grosseur d’un petit œuf) lui perçant son tonnelet, puis d’un autre la frappant au visage. Juste avant de mourir, elle rétorqua à un soldat agonisant auprès d’elle et lui ayant dit « qu’elle n’était pas belle ainsi », « qu’elle pouvait quand même se vanter d’être fille, femme, mère et veuve de troupier ! »

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

Les serfs Russes

 

 

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Achat de serfs...

 

 

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Annonce de l'abolition du servage

 

 

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Une isba traditionnelle (toute en bois)

 

 

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très modeste...

 

 

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et un peu moins...

 

 

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04/05/2023
16 Poster un commentaire

Cartes

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" Tambour de lune" Illustration originale Pierre Barjonet

- avril 2023 - 40/30 - Sanguine et craie Conte

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, sur toutes les illustrations)

 

 

" Le quadrille des lanciers ", 5ème figure :  " La chaîne " avec le fameux Galop...

N.B. Musique composée plus tard, sous le Second Empire en 1852

puis jouée en 1856 avec un succès mondial

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Cartes

 

 

 

 

Les réceptions s’enchaînent précédant les bals,

Alignant les danseurs qui croisent leurs quadrilles1,

Tandis que leur butin tourne, rêve et s’emballe,

Licencieux corps à corps, valsant en escadrilles...

 

 

Joseph n’est point en peine à traduire en romans

Les soupirs éperdus des blondes Lituaniennes

Goûtant au miel du jeu des passions du moment,

Loin de Paris et loin des Napoléoniennes.

 

 

Mais soudain tout se fige en vrillant les regards

Allumés de fierté pour accueillir leur maître,

Allongeant l’ambition de redoubler d’égards

Envers Napoléon toisant son périmètre.

 

 

Et les ordres renvoient la carte des douceurs,

Précipitant dehors éventails et ombrelles,

Réduisant l’auditoire et le moindre assesseur

Aux maréchaux aidés d’officiers structurels2.

 

 

Chevauchant ses croquis, Joseph longe le trait

Des lignes d’horizon perdues d’immenses plaines

En supposant qu’à l’Est, les Russes en retrait

Laisseraient leurs greniers de vivres et de laine.

 

 

Mais l’Empereur hésite entre l’Est et le Nord,

Et cherchant le combat doute que l’adversaire

Bénéficie d’atout d’artillerie sonore

Capable d’orienter ceux qui tergiversèrent.

 

 

Méprisant le hasard, il piétine d’humeur

Et s’en repart dans l’heure abandonnant les cartes

Aux joueurs de prédictions se livrant aux rumeurs

Sur le choix de sa route et celle qu’il écarte.

 

 

La musique reprend la portée de la nuit,

Dénote de l’accord du souper de prestige,

Fait vibrer de rosé le festin qui s’ennuie,

Puis joue la partition de l’amour qui voltige.

 

 

Sous la voûte étoilée Joseph devient rêveur

Quand il vise soudain, tout près de la rotonde,

Un bien jeune tambour, un troupier en ferveur,

Priant d’avoir l’ardeur de conquérir le monde.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mars 2023

 

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 5 « Cartes » (mars 2023)

 

 

 

 

 

Lors du séjour de Napoléon à Vilna (18 ou 19 jours, selon), les fêtes s’enchaînent, mais aussi les mesures prises pour administrer la Lituanie (« Lithuanie » comme on la nommait alors) et consolider cette alliance sans pour autant désavantager la Prusse, la Pologne et l’Autriche, dans la perspective d’un grand isolement de la Russie et au-delà, de l’Angleterre. Napoléon ne doutait pas que le Tsar rejoigne finalement sa politique...

 

Enfin, l’Empereur devait aussi résoudre de sérieux problèmes d’approvisionnement, la question des « trainards » et déserteurs pillards, malgré son manque de gendarmes, l’absence de cartographie sérieuse des routes de Russie (d’où le rôle de mon personnage Joseph) et surtout, la question de livrer vraiment bataille aux Russes qui ne cessaient de fuir et non plus seulement aux nuées de cosaques.

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Ayant succédé aux danses de cour de l’ancien régime avec les menuets, la contredanse française s’imposa vite, et notamment avec le fameux quadrille qui se danse à deux couples, mais surtout à quatre couples formant un carré enchaînant une succession de figures immuables : le Pantalon, l’Été, la Poule, la Pastourelle, le Trénis et la Galopade.

 

 

2 Il existait deux principaux états-majors (sans compter autant d’états-majors que de corps d’armée) : le « Grand Quartier Général » et le « Petit État-Major ».

Chaque maréchal ou général pouvait s’y faire accompagner d’aides de camp dont le nombre était fixé par Décret (de 2 à 4) pris parmi des officiers d’ordonnance « adjudants-commandants » et capitaines, ainsi que des ingénieurs, géographes, médecins, vaguemestres (d’où l’importance primordiale du courrier de campagne et du renseignement) et autres spécialistes utiles aux armées comme ici dans ma saga, Joseph qui sert comme « capitaine peintre aux armées ». Le Grand Quartier Général se composait notamment de 17 généraux de division, 28 généraux de brigade, 7 colonels et de nombreux adjudants-commandants et capitaines. N.B. On imagine aisément les luttes fratricides au second degré des courtisans militaires...

 

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

N.B. Un certain nombre de photos sont tirées du site " Russia Beyond " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.

 

Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français

 

 

 

" Mais soudain tout se fige..."

 

 

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Un quadrille sous l'Empire

 

 

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Caricature sous la Restauration...

 

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Et prenez le temps de visionner ce quadrille des lanciers complet avec ses 5 figures !

 

 

 

 

 

 

 


18/04/2023
14 Poster un commentaire

Joseph

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" Peintre aux armées " Illustration originale Pierre Barjonet -

avril 2023 - 40/30 - Sanguine

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, sur toutes les illustrations)

 

 

" La victoire est à nous " Marche du 1er Empire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Joseph

 

 

 

 

Avec ses boucles brunes brulées de soleil,

Ses yeux gais et mobiles marbrés de brun fauve,

On le dirait sorti d’un décor que relayent

Les palais prestigieux recelant des alcôves.

 

 

Le charme de Joseph n’a d’égal que sa soif

Pour l’art et ses dessous, lui donnant une mine

Enivrée du parfum des courbes qui décoiffent

Les reliefs estompés de plomb ou de sanguine.

 

 

Son destin surprenant d’aristocrate adroit

L’amena, fort l’honneur, à brûler son enfance,

Abandonnant son sang, recouvrant par endroit

Le lit de la Terreur1 pour armer sa défense.

 

 

Très vite il rejoignit le train du général2,

Consul puis empereur, épris d’art et de femmes,

Lui prêtant le concours d’un regard minéral

Esquissant le canon des belles qu’ils affament.

 

 

Il gravit les galons de la gloire à dessein,

Fixant sur le papier les lignes ennemies3

Aux mamelons maudits des guerriers en essaim,

Voltigeant en secret, dès la lune endormie.

 

 

Joseph ouvre en Russie son carnet des trésors,

Le double des cartons et des croquis de cartes,

Croquant bien des postures de l’état-major,

Mais aussi le portrait des dames qu’il encarte.

 

 

 Chevauchant à Vilna son destrier fringuant

Sous les hourras d’un peuple acclamant ses légendes,

Joseph se sait vainqueur, fatal en distinguant

Les balcons décorés, tapissés de gourmandes.

 

 

L’allégresse est de mise en mouchoirs, en baisers,

Qui fleurissent les rues embrassant la rencontre

Des soldats de la Garde, des craintes apaisées,

Face à la Grande-Armée qui défile ci-contre.

 

 

« Qu’il est bon d’endurer l’habit d’un officier ! »

Clame en se redressant Joseph qui caracole

En doublant l’équipage d’un artificier

Qui répond de bon cœur : « C’est comme au pont d’Arcole4 ! »

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mars 2023

 

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 4 « Joseph » (mars 2023)

 

 

 

 

 

L’on sera surpris d’apprendre que la population de Vilna fit un accueil triomphal à la Grande-Armée, maire en tête offrant à Napoléon les clefs de la ville, et fêtant leurs « libérateurs », les Russes étant à peine partis...

 

Dans ma saga, je confie à Joseph le soin d’entremettre quelques Dames auprès de son souverain, ce qui certes, est de pure romance, mais il faut savoir que Napoléon 1er était connu pour son charisme séducteur par nombre de ses contemporaines dont par exemple, « sa polonaise », la comtesse Marie Walewska née Laczinska à Varsovie (1786/1818). Sa rencontre autour d’un bal organisé par Talleyrand remonte à janvier 1807 ; Napoléon, fol amoureux, lui ayant fait porter ce mot le lendemain : « Je n’ai vu que vous, je n’ai admiré que vous, je ne veux que vous ». Elle eut un fils avec lui, Alexandre, qu’il reconnut.

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

1 Il s’agit de la Terreur révolutionnaire ayant atteint sou paroxysme en 1792 et 1794 ; Joseph étant alors adolescent (13, 15 ans).

 

2 Joseph rejoignit dans mon roman, à 17 ans, la Campagne d’Italie (du 24 mars 1796 au 7 avril 1797) du général Bonaparte.

 

3 Joseph est un officier « Peintre des armées » avec le grade de Capitaine. Cette fonction qui servait à l’origine, sous l’ancien régime, à peindre et décorer des navires, puis à peindre ou graver des batailles, des thématiques militaires, des plans et cartes illustrées ainsi que des uniformes, existe toujours ! Certes, à l’heure de la photographie, de l’ordinateur, de l’aviation et des satellites, on peut s’en étonner, mais ces peintres reconnus et nommés par les soins du ministère de la Défense « participent au prestige de l’armée française et contribuent au rayonnement des arts et de la culture dans le monde ».

 

4 Épisode de la Campagne d’Italie, la bataille du « pont d’Arcole » fut gagnée par Bonaparte, général en chef, contre les Autrichiens du 15 au 17 novembre 1796. Le fait d’armes dans lequel Bonaparte s’engagea personnellement au péril de sa vie en prenant la tête de troupes qui hésitaient à franchir le pont sous les balles ennemies, ayant tiré son sabre puis brandi un drapeau, contribua grandement à sa gloire. Par la suite, de nombreux peintres, tel Antoine-Jean Gros, le représentèrent pour la postérité.

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

Bonaparte au pont d'Arcole - 15/17 nov 1796 -  (toile d'Antoine-Jean GROS)

 

 

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Napoléon toujours empressé de galanterie,

mais uniquement quand elle servait ses intérêts...

 

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Comtesse Marie Walewska née Laczinska (Polonaise)

 

 

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Maria_z_Łączyńskich_Walewska

 

 

 

Célèbre gravureanonyme montrant la " légèreté " de la nouvelle mode

des tenues féminines à l'époque du Directoire et des " Incroyables "

donc juste après la Révolution...

 

 

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Gravure de caricature dite des Muscadins

 

gravures muscadins 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


04/04/2023
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Rose

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" La vivandière " Illustration originale Pierre Barjonet

- mars 2023 - 40/30 - Sanguine et craie conté

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, sur toutes les illustrations)

 

 

Brahms, Danses hongroises pour violon et orchestre : N°1 en sol mineur

 

 

 

 

 

 

Conseils pour mieux suivre le déroulement de votre saga :

 

N'oubliez-pas de visiter la rubrique du sommaire

avec un "résumé" de l'épisode en cours :

SOMMAIRE

 

ainsi que la rubrique chronologique :

CHRONOLOGIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rose

 

 

 

Fourbue, Rose a rejoint dans Vilna, la cité

Des braves d’Oudinot1 privés de l’intendance,

Cantonnant d’ordinaire en sa simplicité,

Sans réserve de grain ni moindre dépendance...

 

 

Il en fallut des pas pour raccourcir le temps,

Rattraper voltigeurs et grenadiers de ligne,

Doubler les maraudeurs et les traînards restants,

 Guider bœufs et fourgons de manière maligne.

 

 

"Les troupes étaient loin, bien avant nos mulets,

Marchant vingt lieues par jour2 brûlant souliers et guêtres"

Raconte Rose autour, sans rien dissimuler

De l’état d’un parcours qu’on se prend à connaître.

 

 

Enfin, Rose la brune allume ses fourneaux,

Taille fins les harengs, les oignons de la soupe,

Et verse un trait de poudre en vogue au Landerneau3

Puis la goutte de vie pour ménager sa troupe.

 

 

Jovial et rigolard, un troupier des tambours

S’approche du fumet tel un chien qui renifle

En se tordant d’instinct comme un gueux des faubourgs

Quémandant sa marmite4, un pain, mais non des gifles.

 

 

« Que voilà fier drôlet, farceur comme asticot ! »

Pouffe la vivandière5. « Il me tarde d’entendre

Son roulement du caisson, mais sans son haricot ! »

Et les hommes ravis rient sans se faire attendre.

 

 

Plongeant dans le bouillon, le petit galopin

Engloutit le brouet, le gras et l’eau de vie

Puis émergeant du bain, quémande quelque pain

De sucre pour le vin6, sitôt sans préavis !

 

 

Rose a brandi la trique en guise de dessert,

Mais Nicolas la moque et traite de cosaque,

File avec sa marmite et tout son nécessaire.

« Qu’il revienne, il aura sa volée de matraques ! »

 

 

Elle sait que l’enfant souffre comme un soldat,

Songe à son mari pris dans la Grande Victoire7,

Troué par un boulet que sa mort regarda.

Ça fait sept ans déjà qu’elle est veuve notoire.

 

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Février 2023

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 3 « Rose » (février 2023)

 

 

 

 

Après avoir franchi le Niémen, la Grande-Armée rejoint Vilna, capitale de la Lituanie, maintes fois conquise (Wilna en allemand, Wilno en polonais, Vilnius en russe). Napoléon s’y installe le 28 juin, pratiquement sans coup férir, car les Russes le fuient et commencent à pratiquer la politique de la terre brûlée. Il y réorganise ses troupes qui manquent de vivres, de fourrage et de tout, car l’intendance ne put suivre le rythme infernal des marches forcées couvrant jusqu’à 20 lieues par jour2. De plus, il avait prévu de se ravitailler en Prusse et en Pologne, mais sans grand succès. Il resta 19 jours à Vilna et en profita pour réadministrer cette ville (on ne se refait pas...).

 

Il faut encore noter qu’il y a littéralement remplacé le tsar Alexandre 1er qui y séjournait juste avant lui pour encourager ses troupes... Et donc, a fui en catastrophe vers Saint-Pétersbourg au nord, plutôt qu’à Moscou. Du reste, comme l’histoire le montrera, Napoléon avait envisagé de prendre la route du Nord vers Saint-Pétersbourg plutôt que de s’enfoncer à l’est vers Moscou.

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Il s’agit du 2e corps de la grande armée du Maréchal Nicolas Charles Oudinot (1767/1847)

 

2 Sachant qu’une lieue faisait 4 km donc avec 20 lieues on obtient 80 km ! C’était évidemment un maximum pour des marches de jour et nuit accompagnées de fourgons pour ceux qui tombaient de fatigue.  

 

3 Il était d’usage d’ajouter de la poudre à canon ou de cartouches dans la soupe ou dans un verre de vin ainsi que de l’eau-de-vie. En 1914/1918, les soldats en buvaient une rasade avant de monter au front... On aura compris que Rose est originaire de Landerneau (Finistère, Bretagne).

 

4 En principe chaque soldat portait sa propre marmite (pour la soupe).

 

5 Une vivandière était une femme (la plupart du temps) accompagnant les troupes pour leur vendre et fournir vivres, boissons ainsi que le nécessaire en campagne. Elles étaient parfois assistées de cantinières et suivaient les armées en famille, tout comme les blanchisseuses. Elles bénéficiaient d’une autorisation spéciale souvent obtenue par suite de la mort au champ d’honneur de leur époux soldat (comme ici, Rose jouissant d’un accord exceptionnel de Napoléon 1er à Austerlitz), et poursuivaient leur besogne alors aidées par leurs enfants (notamment pour glaner tout ce qu’ils pouvaient : fruits, gibier, foin et restes d’équipements non ramassés sur les champs de bataille, mais attention, sans pillage !). Elles avaient droit à une voiture tirée par deux chevaux. Soumises à la discipline des colonnes armées et protégées au sein des équipages, elles devaient se présenter à l’appel. En cas de manquement ou de fraude, leur châtiment était très sévère (j’y reviendrai).

 

6 Le sucre était une denrée rare et précieuse ; surtout les pains de sucre venant des Antilles difficiles à se procurer avec le blocus maritime britannique. Or, il était du meilleur goût d’allonger son vin de sucre, d’où le vin chaud, d’ailleurs...

 

7 Bataille et victoire d’Austerlitz le 2 décembre 1805.

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

Vivandières...

 

 

cantiniere

 

 

 

Catherine_Balland

 

 

 

Fenton_-_vivandiere

 

 

 

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vivandiere

 

 

 

La fameuse " Marie tête de bois "

 

 

Cantinière Marie tête de bois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


24/03/2023
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Présages

 

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" Baguettes de pluie " Illustration originale Pierre Barjonet - mars 2023 -

40/30 - Sanguine, craie conté, crayons couleur

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

 

 

 

Beethoven - sonate n°23, opus 57 " Appassionata "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Présages

 

 

 

 

Et la foudre s’abat, défrichant les grands pins,

Enflammant les bouleaux et figeant les ténèbres

De milliers de flambeaux débusquant les sapins

Zébrés d’éclairs d’acier d’un augure funèbre.

 

 

L’orage en ses tambours déroule la fureur

Des cascades armées de mitraille de grêle

Aux boulets fracassant les chevaux des sabreurs,

Hachant bois et gibiers, soldats ou tourterelles.

 

 

Le déluge soudain, ravine les vapeurs

Des plaines surchauffées par les longues colonnes

Des troupes trop pressées de quitter la torpeur

Des marches cadencées vers la Russie félonne.

 

 

Ça fait déjà six jours que l’empereur chuta

D’un écart de cheval affolé par un lièvre.

Et tous de se signer quand du ciel l’on scruta

Le présage mauvais d’une campagne en fièvre...

 

 

Le tonnerre et le vent s’enchaînent si violents

Que les hommes pourtant, coutumiers des tempêtes,

Grelottent déprimés et fuient en immolant

Leur bivouac ruisselant qui se prend d’escampette1.

 

 

Nicolas ne dit mot, prostré contre la peau

Du tambour bombardé par la pluie diluvienne.

Il se force à songer au salut du drapeau,

Puis en fermant les yeux, il s’en retourne à Vienne...

 

 

Et quand vient le matin, la douleur dans ses reins

Anesthésie la vue pétrifiée des montures

Embourbées jusqu’aux flancs, gelées par le terrain

Sous la neige grêlée précoce en sa torture.

 

 

Protégeant son tambour à la caisse tordue,

L’enfant se croit cerné de monstrueux fantômes,

Car après les chevaux aux cavaliers perdus

Son cauchemar se recharge en spectres monochromes.

 

 

Sans le moindre combat, ce temps fit tant de morts

Que les Vieux de la Vieille2 en recrachent leur chique

En maudissant la boue qui sculpte sans remords

La sombre égalité des fosses anarchiques.

 

 

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Février 2023

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 2 « Présages » (février 2023)

 

 

 

 

 

Après les fortes chaleurs, la poussière et la sécheresse du début de l’été, un terrible orage s’abattit sur les troupes à des lieues à la ronde, dans la nuit du 29 juin 1812, gelant littéralement hommes et montures affamés, éteignant les feux, emportant les bivouacs sous des trombes d’eau, de grêle et même de neige. Cette nuit et les jours qui suivirent firent de nombreuses victimes de la morsure du froid, de chutes d’arbres, de la dysenterie, voire de noyade. 10.000 chevaux périrent devenus fous de panique attachés dans leurs enclos ou morts d’avoir brouté de l’herbe mouillée et du blé vert mêlés à la paille humide arrachée des toits des chaumines, faute d’avoine et de foin sec !

 

Cet orage parut comme un mauvais présage, d’autant que Napoléon chuta de cheval un peu avant, le 23 juin, murmurant d’après ce qu’en a dit le Maréchal Berthier à Caulaincourt : « C’est un mauvais présage, un Romain reculerait », et que de son côté, le Tzar eut la pénible mésaventure d’un parquet s’effondrant sous son siège lors d’un bal à Vilna dans la nuit du... 23 au 24 juin !

 

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Des troupes ayant quitté ou perdu leur Corps d’armée fuirent en profitant de la panique, désertèrent et se livrèrent par la suite à des pillages pourtant vivement interdits sous l’Empire. Considérés comme des maraudeurs devenant dès lors des « trainards », ces milliers d’hommes, souvent issus des troupes alliées, furent regroupés, gardés puis réaffectés quand ils ne furent pas tout simplement punis et fusillés pour l’exemple.

 

2 Les « Vieux de la Vieille » ne sont pas que le titre d’un certain film humoristique... mais bien en l’occurrence, le nom alors donné aux Grognards de la Vieille Garde (de la Garde Impériale).

 

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

N.B. Un certain nombre de photos sont tirées du site " Russia Beyond " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.

 

Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français

 

 

 

Sur la route de Moscou, après le passage du Niémen, avant Vilna puis ensuite Kovno

 

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Sur la route de Moscou, après le passage du Niémen, avant Vilna puis ensuite Kovno

 

 

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(Rappel) Le passage du Niémen, sur trois ponts jetés par le Génie

 

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Vilna (Vilnius) carte ancienne

 

 

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Au bivouac...

 

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14/03/2023
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Nicolas

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" Jouets de grenier " Huile sur carton entoilé 10F Pierre Barjonet 1968, 69 ?

 

 

 

" Musique d'ordonnance " (militaire)  en usage sous le 1er Empire

Batterie (tambours) : " Le réveil au bivouac "

 

 

 

 

 

 

 

 

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Nicolas

 

 

 

 

Deux heures du matin, mais il fait déjà jour1 !

Il n’a guère dormi, songeant à ses semelles,

Cet enfant musicien, ce trop jeune Tambour2,

Serrant son bonnet d’ours3 en mascotte femelle.

 

 

Il tremble d’avoir faim, mais aussi par pudeur,

Ne voulant point montrer de quelconque faiblesse

Aux Fusiliers de ligne2 couvrant son bonheur.

Ce jour, il a douze ans4, pointant là, sa noblesse !

 

 

Mais déjà tout s’agite en devançant le coq.

Piétinant bas les feux, saisissant leur giberne5

Les fantassins s’empressent de planquer leur troc,

Car voici le Chien vert6 aux bontés qu’il hiberne.

 

 

L’Ordonnance apparaît bousculant nos bivouacs,

Pressant au point du jour la soupe d’ordinaire7,

 Mais les anciens le moquent en singeant ses couacs

Tant le pauvre « Roquet » n’a rien d’un sanguinaire !

 

 

Le Major en appelle aux claires percussions,

Batteries de combat alignant leurs baguettes

Qui frappent à l’envi l’ordre d’exécution

De battre l’assemblée8 sans idée de retraite.

 

 

Il est là le Niémen, à portée d’Empereur,

Luisant tel un reptile ondulant sa menace,

Immobile attraction de gloire et de l’honneur,

Semblant dire aux Français : « Je serpente, pugnace ! »

 

 

Alors, on s’avança, taisant fifre et tambour9,

Franchissant les trois ponts jetés par le Génie,

Souffrant de la chaleur du drap, des brandebourgs,

Se fondant dans la plaine où la soif s’ingénie...

 

 

Nicolas n’en peut plus des moustiques des bois,

Du cuir du havresac10, de son tambour qui glisse,

De la sueur qui se mêle à la plainte aux abois

Des chevaux écumants, haletants au supplice.

 

 

« Il paraît que ce soir on aura du bouilli

De Barbus refroidis11 » chantonne sa colonne,

Mais pour l’heure il est temps de guetter les taillis

Si l’on ne veut crever sur ces terres félonnes12.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Février 2023

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 1 « Marchons », Poème 1 « Nicolas » (février 2023)

 

 

 

 

 

Le 24 juin 1812, la Grande-Armée conduite par l’Empereur Napoléon 1er entre en Russie en franchissant le fleuve Niémen (frontière) à la tête d’une armée forte de près de 440.000 hommes (sur les 680.000 communément admis avec les Réserves) dont 170.000 alliés et 984 bouches à feu (canons). C’est le début de « la campagne de Russie » préparée depuis janvier, puis renforcée par le ralliement à Dresde (Saxe) le 16 mai 1812, des alliés de la France : l’Autriche, la Prusse et la Bavière.

 

 

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

 

1 Il fait jour très tôt l’été sous ces latitudes et il n’y avait pas d’heure d’été ou d’hiver à l’époque...

 

2 Les « tambours » faisaient partie de l’unité des « fusiliers », dépendants de la « ligne » (fantassins).

 

3 Le « bonnet d’ours » était la coiffe du grenadier de la Garde, principalement.

 

4 Sous l’ancien régime, des enfants suivaient les armées auprès de leur mère occupant des tâches de cantinières, lingères, etc. Et ce, dès l’âge de... 2 ans ! Orphelins de pères tués au combat, ils devenaient des « enfants de troupe ». C’est le 1erconsul Bonaparte qui consacra le premier cette appellation en 1800 en la dotant d’une école aux Invalides. Ces enfants de troupe étaient généralement âgés de 16 à 18 ans, intégrés dans des unités, comme les « jeunes tambours de la chanson », mais on en trouvait souvent de 12 à 14 ans.

 

5 La giberne était un petit sac de cuir contenant les cartouches et les amorces des soldats.

 

6 Dans l’argot du Grognard, le « chien vert » était l’officier d’ordonnance (rattaché à un gradé supérieur. Napoléon par exemple, en avait douze).

 

7 Chez les militaires, « l’ordinaire » concerne tout ce qui relève de l’alimentation.

 

8 Afin de transmettre rapidement les ordres aux unités, de tout temps, les tambours, puis les fifres, les trompettes (cavalerie) et plus tard les clairons jouaient des airs rythmés et circonstanciés. C’est ce qu’on appelle la « musique d’ordonnance ». Pour les batteries de tambours, relevant du Tambour-major, on parle comme ici de « battre l’assemblée » pour annoncer la réunion des hommes par compagnie.

 

9 Déplacement en silence, afin de ne pas risquer d’alerter d’éventuels cosaques.

 

10 Le havresac ou sac à dos sans armature du soldat contenant son équipement.

 

11 Dans l’argot du Grognard, le « bouilli » était le pot-au-feu, les « barbus », les cosaques et « refroidi » signifiait d’être tué (l’expression tient toujours).

 

12 Napoléon considérait que le Tzar (titre bien orthographié à l’époque) Alexandre 1er l’avait trahi en levant le blocus continental imposé à toute l’Europe par lui-même contre les Britanniques. De son côté, le Tzar lui en voulait pareillement pour avoir ressuscité la Pologne et par ailleurs, toujours repoussé l’aide de la France pour la guerre contre la Turquie. Tous deux considéraient que les accords obtenus lors de la fameuse rencontre sur un radeau fastueux le 7 juillet 1807 sur le fleuve Niémen (le même !) avaient été bafoués.

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

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Musiciens - Tambour Empire

 

 

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Tambours-Napoléon

 

 

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04/03/2023
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