Lexique Antonin, Saison 4, Episode 5, Fierté
LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN
SAISON 4 " LUEURS "
ÉPISODE 4 " FIERTÉ "
Lien vers le poème : Fierté
L'ACCUEIL IMPÉRIAL À NAPOLÉONVILLE & L'ÉGLISE SAINT-JOSEPH (Fierté)
Le voyage d'août 1858 (du 9 au 21) en Bretagne de l'empereur Napoléon III accompagné de l'impératrice Eugénie et de leur fils en Bretagne reçut un accueil exceptionnel des populations.
N.B. Je reviendrai ultérieurement sur ce voyage à l'occasion de mon poème suivant " Journaux " et donc dans un petit lexique afférent.
Il faut bien comprendre que c'était la première fois qu'un monarque faisait ainsi l'honneur à "ses pays" de les visiter, et qu'après tant d'incertitudes politiques ayant ravivé les terribles souvenirs des guerres vendéennes de la Révolution lors des essais républicains mal transformés, trouver en la personne d'un héritier du grand Napoléon 1er un tant soit peu d'intérêt et de reconnaissance, était vécu comme un don du ciel ! D'autant qu'il avait tout fait pour mettre à l'honneur le clergé, comme l'atteste sa présence à Sainte-Anne-d'Auray le 15 août puis son intention de construire une église à Napoléonville (Pontivy).
La grand-messe pontificale de l'Assomption à laquelle assista le couple impérial accueilli par l'évêque de Vannes à Sainte-Anne-d'Auray marqua le point d'orgue du voyage en Bretagne de Napoléon III. À cette occasion furent distribuées pas moins de 60.000 médailles commémoratives !
Mais ce superlatif ne fut pas le seul.
Lors de sa réception à Napoléonville visitée pour la circonstance en tant que "Napoléon" - puisque son célèbre prédécesseur du même nom n'avait jamais honoré de sa présence Pontivy ainsi rebaptisée - l'Empereur répondit aux Pontivyens qu'il leur accordait la somme fabuleuse de 400.000 francs pour financer leur nouvelle église Saint-joseph, devant accroître la surface trop exiguë de la basilique Notre-Dame-de-la-Joie. Son voyage fit donc le bonheur des ecclésiastiques et des paroissiens bretons.
Plus tard, entre Vannes et Napoléonville, le cortège impérial fit escale au domaine de Korn-er-Hoët à Colpo où il fut rassasié par la cousine germaine de Napoléon III, la princesse Élisa Bacciochi - elle-même nièce de Napoléon 1er - qui offrit 6.000 repas aux officiels comme aux paysans escorteurs.
Ce fut justement cette princesse Élisa Bacciochi que chargea Napoléon III de contrôler la bonne exécution des travaux de l'église Saint-Joseph qu'il finança largement, craignant que les architectes locaux soient débordés par un si vaste chantier. Du reste, elle coordonna les différentes instances concernées, dont un jeune architecte parisien travaillant auprès de Viollet-le-Duc. Les travaux ordonnés en 1858 et débutés en 1863 furent achevés en 1867 sans que les fonds épuisés permissent d'élever la flèche de l'église.
Pour en revenir au cortège entre Vannes et Napoléonville, il fut escorté par d'autres cavaliers que ceux de l'escorte militaire. Ces cavaliers singuliers composés de paysans à cheval et de leurs femmes ou de jeunes filles montées en croupe au nombre de... 1.500 accompagnèrent l'Empereur et sa suite ! On imagine aisément cette incroyable parade de Bretons vêtus de leurs plus beaux atours défilant ainsi pour la plus grande gloire de leur pays...
En cours de route comme d'ailleurs depuis Brest, l'Empereur distribua médailles, argent et cadeaux. Ainsi, à Locminé, il versa 1.000 francs au maire pour son asile, les indigents de sa ville et son bureau de bienfaisance.
L'arrivée à Pontivy portant désormais son nom de Napoléonville se fit en fanfare, en passant sous un arc de triomphe fleuri et surmonté d'un aigle déployant ses ailes. Partout foisonnaient des inscriptions à la gloire de Napoléon III, des drapeaux claquant au vent, des bouquets fleuris, sans oublier la population plus qu'endimanchée !
L'empereur assista à une parade comportant des danses populaires et des chants accompagnant cette large démonstration du folklore breton traditionnel, en complément du défilé militaire sur la vaste place (l'actuelle place Aristide Briand) jouxtant le "Quartier Clisson" (caserne de cavalerie du 2e régiment de chasseurs à cheval) de l'autre côté du Blavet.
Après la réception officielle à la sous-préfecture se tint un grand bal (voir mon poème " fierté ").
Le banquet
à Sainte-Anne-d'Auray
L'église Saint-Joseph à Napoléonville (Pontivy)
Le Quartier Clisson sur l'autre rive du Blavet, et faisant face à la grand-place
Défilé aujourd'hui de la Garde Républicaine (Gendarmerie à cheval)...
et "hier",
enfin, reconstitution historique conduite chaque année avec talent
par l'association " Crinoline & cie "
qui organise tous les 2 ans l'évènement " Napoléonville en fête "
l'Étendard glorieux du 2ème Régiment de Chasseurs à cheval
en l'occurrence, reconstitution ici à Pontivy de " Sissi " (Élisabeth de Wittelsbach)
au bras de l'empereur d'Autriche François Joseph 1er...
Ah, les robes de crinoline (nom du jupon consolidé d'armatures rigides)...
Et pour en revenir à mon poème,
la médaille de Crimée (anglaise),
la légion d'honneur telle que décernée sous le Second Empire
et la légion d'honneur de la République Française (Chevalier),
Croix de Chevalier, Officier et Commandeur
la médaille militaire d'époque à l'effigie de Napoléon III
Médailles personnelles d'aïeux alors détenues par mon grand-père...
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