SAISON 6 " Félicité "
Commande 
« Le Salon »
Illustration originale de Pierre Barjonet
juillet 2025 - 40/30 - Crayon noir, sanguine sépia et pastel gras
N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir
(comme d'ailleurs, pour toutes les illustrations)
Piotr Ilitch Tchaikovsky " The seasons - opus 37 B - 6 Juin " Barcarolle "
Conseils pour mieux suivre le déroulement de votre saga :
N'oubliez-pas de visiter la rubrique du sommaire
avec un "résumé" de l'épisode en cours :
ainsi que la rubrique chronologique :
Commande
Installé par le prince et seigneur du pays 1,
Joseph se sait chanceux d’enseigner la peinture
À « son cadet » Youri 2, pour l’emprise obéie
Qu’il exerce sur lui sans les coups de ceinture.
Ainsi, c’est au palais qu’un statut tout spécial
Confère à ce français sa rare indépendance.
Youri s’est assagi, se montrant plus social,
Respectant mieux son père et taisant l’impudence.
Il partage son temps entre sabre et fusil
Et progresse à vue d’œil dans ces arts qu’on courtise,
Ce qui ravit Igor 1 et chasse l’hérésie
D’un enfant révolté qui causa sa hantise.
Natalya 3 lui permet d’installer l’atelier
Au sud-ouest du palais 4, dressé dans la tourelle
Avec vue sur le fleuve auprès des bateliers,
Pigmentant l’horizon de teintes d’aquarelle.
Et lorsque son salon 5 s’enrichit des puissants,
Des notables de cour et des dames instruites,
L’hôtesse le convie pour que l’applaudissant,
L’on contemple son art, non son armée détruite.
Joseph et son cadet sont l’objet d’attention,
D’intérêt pour leur don, leurs carnets de sanguine,
Leurs croquis de caserne ou lors de détention
Quand Joseph esquissait la guerre consanguine.
Aujourd’hui le salon bruisse d’un temps serein
Réservé pour Liouba marquée par l’épopée
Qui lui fit traverser son pays souverain
Meurtri de tragédies au goût de mélopées.
Et pourtant quand survient le peintre de ses nuits,
Ses yeux se muent en astres piégeant les étoiles
Et ses gestes nerveux importunent l’ennui
De ses voisins jaloux par son envie de toiles.
Sa commande à Joseph est celle d’un chemin
Menant l’homme bien loin de l’agonie certaine
Des guerres sans pareil, du sang suintant des mains,
Mais s’ouvrant sur la soie d’une pure fontaine.
Pierre Barjonet
Avril 2025
Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET
a/c janvier 2023
Saison 6 « Félicité », Poème 2 « Commande » (Avril 2025)
En novembre 1813, Napoléon se remet tout juste de sa défaite à Leipzig lors de la désastreuse « Bataille des Nations » du 16 au 19 octobre 1813, dont je reparlerai dans mon poème suivant « Prophétie ». Il rentre à Saint-Cloud le 9 novembre, et de toutes parts lui parviennent des nouvelles inquiétantes de revirements d’alliances.
NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE
1 Nous sommes là encore, dans ce poème, en présence du prince Igor Volkonsky qui a offert l’hospitalité à Joseph en récompense de son sauvetage de la noyade dans le port de Voronej en compagnie de sa promise la grande-duchesse Natalya.
N.B. Ces faits et personnages sont issus de mon imagination à partir d’éléments historiques.
2 Youri est le fils du prince Igor, éduqué pour l’heure par Joseph qui l’a pris sous sa coupe au plan artistique. Il se partage donc entre ses séances militaires d’entraînement comme élève officier faisant partie des cadets du Tsar à Voronej, et comme artiste peintre en devenir.
N.B. Ces faits et personnages sont issus de mon imagination à partir d’éléments historiques.
3 La promise du prince Igor Volkonsky, veuf, est la grande-duchesse Natalya apparentée à la maison du Tsar, des Romanov.
N.B. Ces faits et personnages sont issus de mon imagination à partir d’éléments historiques.
4 Joseph jouit d’une situation privilégiée comme hôte permanent du prince Igor en logeant dans son palais de Voronej où vient d’être installé son atelier privé de peintre. N’oublions pas que Joseph qui faisait partie du petit État-major de Napoléon 1er avant sa capture par les cosaques, est un officier des hussards, Capitaine et « Peintre aux armées ».
5 J’ai déjà évoqué le salon du prince Igor Volkonsky dans mon précédent poème « L’étreinte ». C’est donc la grande-duchesse Natalya qui le tient « à la mode française ». En effet, depuis le tsar Pierre-le-grand, l’aristocratie russe n’a de cesse d’imiter les usages des cours européennes et tout particulièrement en vigueur en France. Les salons parisiens hérités de cercles et clubs littéraires, tenus par des Dames instruites et cultivées, se sont propagés aux 17e, 18e et 19esiècles à Paris principalement et durant « le siècle des Lumières » notamment. Ils offraient des échanges de grande qualité entre aristocrates et « Salonnières » soutenant « leurs » artistes, philosophes, peintres, hommes de lettres, poètes, écrivains, musiciens, comédiens... Les fameuses Salonnières, ces hôtesses de salons, invitaient ces personnalités en vue d’entretenir des « conversations » savantes, fines et élégantes assorties de mots d’esprit et de bonnes manières. Des hommes animaient parfois ces salons, mais ce furent surtout les femmes, comme hôtesses qui se chargèrent de les faire vivre ; les messieurs faisant davantage partie des invités que des organisateurs.
Outre l’objet social du divertissement recherché que les salons offraient, ils représentaient évidemment un lieu incontournable pour qui se souciait d’y côtoyer des fréquentations utiles à son propre avenir ; le jeune général Bonaparte n’a d’ailleurs pas manqué de fréquenter le salon de Joséphine de Beauharnais... Ces salons se sont poursuivis au 19esiècle, connaissant un vif succès en tant que « salons romantiques » et ont tenu tant bien que mal au 20e siècle avant que de disparaître, « absorbés par la télévision ».
QUELQUES ILLUSTRATIONS
N.B. Photos tirées en grande partie du site " Russia Beyond " devenu récemment " Fenêtre sur la Russie " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.
Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français
Salons et Dames Salonnières réputées
N.B. Voir cet article de Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Femmes_et_salons_litt%C3%A9raires_en_France
Salon de madame Geoffrin
Lecture de Molière par Jean-François de Troy
Madeleine de l'Aubespine (16è)
Madame Louise Labbé (16è)
Madame Madeleine de Scudéry (17è)
Madame Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon (17è)
Madame Anne Louise Bénédicte de Bourbon (17è - 18è)
Madame Anne-Catherine Helvetius de Ligniville Helvétius (18è)
Madame Anne-Louise Bénédicte de bourbon duchesse du Maine (18è)
Madame Suzanne Necker (18è)
Madame Marie-Madeleine de La Fayette (18è)
Madame Emilie du Châtelet à sa table de travail (18è)
Madame Hamelin née Fortunée Lormier-Lagrave (18-19è)
La princesse Mathilde Bonaparte (19è)
Madame Jeanne Françoise Julie Récamier par David (19è)
Madame Elisabeth Vigée Le brun (auto portrait) (18è)
Madame Manon Roland (18è)
Madame Anne Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein (19è)
George Sand (19è)
L'étreinte
« Le baiser »
Illustration originale de Pierre Barjonet
Juin 2025 - 40/30 - Crayon noir
N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir
(comme d'ailleurs, pour toutes les illustrations)
" Schwanengesang D 957 IV. Ständchen " de Franz Schubert
Conseils pour mieux suivre le déroulement de votre saga :
N'oubliez-pas de visiter la rubrique du sommaire
avec un "résumé" de l'épisode en cours :
ainsi que la rubrique chronologique :
L'étreinte
Assiégée de partout, Liouba tente de fuir,
Fuir Ekaterina traînant en embuscade,
Fuir les invitations et billets à détruire,
Et fuir la tentation de porter l’estocade...
« Oh, que ce serait bon d’aller sentir son cœur,
D’ouvrir enfin le mien, de n’être point farouche,
De lui lire les mots du livret chroniqueur,
De son carnet trouvé puis choyé sous ma couche ! 1 »
Elle songe au banquet aux services sans fin 2,
Lasse des traditions et du lent protocole,
Pressée de retrouver son cher hussard, enfin,
Ivre d’une passion sans les vapeurs d’alcool.
Elle revoit le bal, les lustres de cristal,
Joseph qui flamboyait dans la clarté des glaces,
L’accompagnant si bien, un rien sentimental,
La faisant tournoyer en déroulant sa classe.
Et puis, la nuit venue, dans la douceur du parc
Sous l’astre lumineux luisant de bienveillance,
Leur regard projetant ce lien qui se remarque
Ficelé d’espérance et patience en confiance.
La soirée merveilleuse a confié son secret
À ce précieux carnet, d’une écriture frêle,
Et Liouba songe encore à ce baiser discret
Qui, clôturant le bal, se fit si naturel.
Désormais son frisson scelle le parchemin
De ce carnet gelé par le sort de la guerre,
Par le destin de Rose 3 au bout du long chemin,
Par la férocité des hordes si vulgaires 4.
Ils n’ont presque rien dit de tout ce temps perdu.
Ils ont juste évoqué leur quête de survie
Dans la captivité d’un Joseph éperdu,
Dans l’hospitalité d’un moujik asservi 5.
Mais aujourd’hui Liouba se languit de l’été,
Frissonne avec le vent en rassemblant ses jupes,
Et sursaute à l’appel des gens de société 6
Tant son cœur est greffé sur celui qui l’occupe.
Pierre Barjonet
Avril 2025
Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET
a/c janvier 2023
Saison 6 « Félicité », Poème 1 « L'étreinte » (Avril 2025)
L’automne 1813 s’annonce bien cruel pour l’empereur Napoléon 1er avec sa fameuse défaite de Leipzig dite « Bataille des Nations » que j’évoquerai plus loin (poème « Prophétie »).
NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE
1 Le Carnet gelé, bien sûr, perdu par Joseph, trouvé par Vania, puis conservé par Liouba...
2 Le fameux « service à la Russe » des banquets s’est imposé dans toute l’Europe, remplaçant l’organisation des repas de gala des autres cours européennes. En effet, le service « à la française » prévoyait de servir en même temps tous les plats sur des tables adjacentes à celles des convives, afin que les plats chauds ne refroidissent pas trop vite. Ce système s’apparentant à un buffet actuel obligeait les invités à se lever pour se servir par eux-mêmes. De fait, avec la cohue, il n’était pas facile de pouvoir goûter de tout. Avec le service à la Russe mis en lumière auprès de Napoléon par le prince Alexandre Kourakine, ambassadeur de Russie en France, mais aussi par le célèbre chef parisien Marie-Antoine Carême (actuellement mis à l’honneur en téléfilm), les convives disposaient à leur place à table de tout le nécessaire pour se restaurer (assiettes, couverts, verres...), des valets leur servant les plats selon l’agencement ordonné du menu, tout comme nous le pratiquons aujourd’hui.
3 Rappelez-vous la malheureuse Rose victime d’un ours sur la route de la Bérézina.
4 Il s’agit des hordes de cosaques et Tatares harcelant la Grande-Armée tout au long de sa retraite et menant cruellement leurs prisonniers vers la Sibérie.
5 Souvenez-vous de l’hospitalité du jeune moujik Vania accueillant dans sa cabane forestière le pauvre équipage de Liouba, Natacha, Nicolas et de leur chien Livreur.
6 Liouba fréquente comme il se doit, depuis son retour, les salons de l’aristocratie locale, dont celui du prince Igor Volkonsky, père du cadet Youri, et fiancé en secondes noces à la grande-duchesse Natalya. Ce salon très prisé se tient dans sa demeure de Voronej, non loin de celle de Liouba à Ramon, qui le fréquente assidûment, d’autant que Joseph y demeure maintenant comme hôte de marque du prince, pour lui avoir sauvé la vie.
QUELQUES ILLUSTRATIONS
N.B. Photos tirées en grande partie du site " Russia Beyond " devenu récemment " Fenêtre sur la Russie " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.
Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français
et celui-ci : service à la Russe
Marie-Antoine Carême
Son portrait au centre de la médaille de l'Académie culinaire de France
Sa sépulture au cimetière de Montmartre
Le prince ambassadeur Alexandre Kourakine
le service à la Russe
Banquet
« Fastes »
Illustration originale de Pierre Barjonet
Avril 2025 - 40/30 - Crayon puis pastel gras
N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir
(comme d'ailleurs, pour toutes les illustrations)
Musique folklorique slave : Magie des voix cosaques : " Frères, remplissons nos verres "
Conseils pour mieux suivre le déroulement de votre saga :
N'oubliez-pas de visiter la rubrique du sommaire
avec un "résumé" de l'épisode en cours :
ainsi que la rubrique chronologique :
Banquet
Liouba se rappela les fastes du passé
Quand sortant du carrosse en livrée rutilante
Elle mimait Boris 1 un peu trop compassé,
Puis le serrait de près, jalouse et vigilante.
C’est avec Natacha qu’on annonce son rang,
Puis que le prince Igor 2 se porte à leur rencontre,
Les saluant fort l’usage, et se veut rassurant,
En préférant au deuil sa relation ci-contre 3.
Épris de Natalya 3 le prince offre en banquet
Les grâces du pardon saluant leurs retrouvailles
Ayant manqué sombrer avant de débarquer
Quand l’honneur d’un français sabra leurs funérailles 4.
La danse des valets accompagne les plats,
Les zakouskis 5 fameux précédant les potages,
Et les poissons pour suivre avant qu’on appelât
Les entrées en gelée figeant les papotages.
Les toasts agrémentés de vœux portés au Tsar,
Au prince et sa promise, emportent les convives
Dans un ballet joyeux déroulant par hasard
Des sourires surpris, des regards qu’on ravive.
Puis on sonne le glas des viandes et gibiers,
Des légumes d’ici, braisés comme à la Russe.
Et surtout l’on prévient de convier son barbier
Pour calmer les mentons fiévreux faisant chorus.
La ronde des desserts vient supplier le ciel
Que les corsets ne fondent aux excès de sucre,
Aux fruits confits glacés, aux charlottes au miel,
Aux sorbets vanillés coûteux, au goût de lucre.
« Du vin français, bien sûr ! » répond un officier
Au valet maladroit se trompant de carafe
Et servant du muscat 6 quitte à bénéficier
Du sourire amusé d’un baron géographe.
Lors, Liouba se tourna, manquant la commotion,
Reconnaissant Joseph dans l’horizon du prince.
Ses yeux ne bougeant plus, saisie par l’émotion
Elle lâche sa coupe et son couvert qui grince.
Pierre Barjonet
Mars 2025
Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET
a/c janvier 2023
Saison 5 « Miséricorde », Poème 9 « Banquet » (Mars 2025)
En septembre 1813, après la reprise des combats, suite à l’expiration en août de l’armistice de Pleiswitz, on s’avance tout droit vers la fameuse « bataille des Nations » à Leipzig, évoquée dans le poème précédent (Couture) qui se déroulera autour du 19 octobre 1814. Ainsi, les troupes coalisées contre la France, adoptent-elles la stratégie de Trachenberg consistant à ne pas combattre directement Napoléon, mais plutôt ses maréchaux après les avoir isolés. De plus, en multipliant les escarmouches et combats secondaires, elles minent le moral de la Grande-Armée et épuisent ses forces. D’ailleurs, ces troupes viennent de remporter à Kulm (30 août/1er septembre) une victoire décisive contre l’un des maréchaux de Napoléon, Dominique René Vandamme qui est fait prisonnier, ce qui renforce le sentiment victorieux des troupes coalisées (6e coalition) contre l’Empire français (pour l’essentiel : Empire de Russie, Empire d’Autriche, Royaume de Prusse, Royaume-Uni, sans oublier sur d’autres fronts, les royaumes de Suède (avec à sa tête un ancien maréchal de Napoléon devenu prince héritier de suède puis roi de Suède et de Norvège et l'ayant trahi, Jean-Baptiste Bernadotte), d’Espagne, du Portugal, de Sardaigne et les États allemands de la Confédération du Rhin, tout comme la Bavière qui changent de camp...
NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE
1 Rappel : Le comte Boris, le mari défunt de Liouba, fusillé comme incendiaire à Moscou, par les Français, un an avant, en septembre 1812.
2 et 3 Rappel : Le prince Igor Volkonsky, père du jeune cadet Youri (élève de Joseph), veuf et nouvellement fiancé à la Grande-Duchesse Natalya.
4 Rappel : Joseph sauva d’un naufrage dans le port de Voronej le prince Igor Volkonsky et sa promise la Grande-Duchesse Natalya.
5 Les zakouskis sont des mets russes très appréciés servis comme hors-d’œuvre constitués de légumes, de poissons, d’œufs, etc. Ils sont proposés avant les soupes et potages, et bien souvent comme apéritif.
6 Le service du muscat faisait partie intégrante d’un grand banquet, avec du muscat de Massandra en Crimée.
Voici un exemple de menu servi lors d’un grand banquet
à la cour du tsar Alexandre 1er à Saint-Pétersbourg en 1813 :
Zakouskis (hors-d’œuvre)
Caviar de la Caspienne sur blinis
Saumon fumé et esturgeon marinés
Kulebiaka (feuilleté de poisson)
Cornichons, champignons marinés, et harengs à la russe
Potages
Bortsch impérial (betterave, viande, crème fraîche)
Consommé à la mode française
Poissons
Esturgeon rôti au champagne
Brochet farci à la mousse de crustacés
Entrées
Canetons en gelée à l’estragon
Langue de bœuf braisée à la moutarde
Plats de viande
Filet de bœuf Wellington à la russe
Perdrix aux airelles
Rôti de chevreuil à la crème
Accompagnements
Kacha (gruau de sarrasin au beurre)
Pommes de terre Anna
Choux braisés à la russe
Desserts
Charlotte aux pommes et au miel
Pirojki sucrés à la confiture
Glace à la vanille et aux fruits confits
Sélection des vins et spiritueux :
Vins français : Château Lafite, Château Margaux
Vins de Crimée : Muscat de Massandra
Champagnes : Veuve Clicquot, Moët & Chandon
Liqueurs et digestifs : Vodka impériale, Cognac, Chartreuse
Déroulement du gala comportant le banquet,
puis le bal et les festivités d’extérieur :
Accueil des convives
Les invités arrivaient en carrosse devant les portes du palais impérial de Saint-Pétersbourg. Ils étaient annoncés un à un par le maître de cérémonie, selon leur rang. Les plus prestigieux (ambassadeurs, grands-ducs, maréchaux) entraient en premier et étaient reçus par l’empereur en personne ou un chambellan.
Installation à table
Dans la salle de banquet éclairée par des centaines de bougies et ornée de vaisselle en or et porcelaine de Sèvres, les convives prenaient place selon un ordre strict :
- Le tsar au centre, avec les hôtes d’honneur de chaque côté.
- Les dames les plus titrées près du souverain.
- Les généraux et dignitaires à leur rang respectif.
Le repas était accompagné d’un orchestre jouant des airs élégants, entrecoupés de toasts portés en l’honneur de l’empereur.
Ouverture du bal
Après le dîner, les convives se rendaient dans la salle de bal. Le tsar ou une grande-duchesse ouvrait le bal avec une polonaise solennelle, suivie de valses et de quadrilles. La noblesse russe, passionnée de danse, rivalisait d’élégance.
Feu d’artifice
Pour clore la soirée en majesté, un feu d’artifice était tiré dans les jardins du palais, illuminant les dômes dorés et les colonnades de Saint-Pétersbourg. Entre fusées multicolores et gerbes d’or, la cour impériale célébrait le faste de l’Empire.
Ainsi se déroulait une nuit de splendeur au palais, entre raffinement gastronomique, éclat des cristaux et feux du ciel…
QUELQUES ILLUSTRATIONS
N.B. Photos tirées en grande partie du site " Russia Beyond " devenu récemment " Fenêtre sur la Russie " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.
Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français
Le maréchal capturé à Kulm, Dominique René Vandamme (1770/1830)
Sa capture
Le maréchal Jean-Baptiste Bernadotte (1763/1844)...
...devenu roi de Suède et de Norvège sous le nom de Charles XIV Jean
Quelques plats typiquement russes
avec des zakouskis et petits pains très appréciés du dernier tsar avec sa famille, Nicolas 2 (1868/1918)
Grands restaurants anciens de Moscou
N.B. Comme l'indique le site Russia Beyond, durant l'ère soviétique (et très certainement aussi auparavant) les gens ne se rendaient jamais au restaurant car leurs tarifs étaient bien trop élevés, représentant le quart à la moitié d'un salaire.
Ils déjeunaient et dînaient chez eux, ainsi que dans des cantines.
Imaginez devoir verser la moitié de la bourse mensuelle d'un étudiant (50 roubles dans les années 80) pour un repas coûtant 25 roubles.
Même un médecin ne le pouvait pas (salaire moyen de 125 roubles)...
Seuls les nantis, les privilégiés, les élites et les touristes pouvaient se le permettre.
Le Métropole
Le Savoy
Le TsDL (typique du XIXè siècle)
Le Yar
L'Ouzbékistan
Et pour finir avec des plats parmi les plus chers...
Croissant au caviar : 6000 roubles = 80 €
Tourte aux trois poissons nobles : 7500 roubles = 100 €
salade au crabe royal du Kamtchatka : 3500 roubles = 50 €
Bouillabaisse impériale : 24900 roubles = 330 €
Filet mignon de Kobe (boeuf japonais) : 73000 roubles = 975 €
Fruits de mer très frais : 23000 roubles = 300 €
Et pour ne pas manquer d'appétit (!)
un dessert... en forme de coeur humain : 2700 roubles = 35 €