La palette de Pierre

La palette de Pierre

Lexique saison 4


Lexique Saison 4 Episode 11 TITANIC

 

 

Saison 4, Episode 11, Titanic

 

 

 

 

- ITINÉRAIRE ET CHIFFRES DU TITANIC, LE TITANIC A UN FRÈRE JUMEAU : L'OLYMPIC (Titanic)

 

 

1/ ITINÉRAIRE ET CHIFFRES DU TITANIC. Son trajet ne fut pas, contrairement aux idées reçues, un aller direct de France vers l'Amérique, mais une succession de 3 escales avant la traversée transatlantique. Il appareille d'abord de Southampton, son port d'attache britannique le mercredi 10 avril 1912 à midi pour relier Cherbourg en France le même jour à 18h30. Il repart ce même soir à 20h10 pour l'Irlande et atteindra Queenstown (Cobh aujourd'hui) le jeudi 11 avril à 11h30. Puis, à 13h30, il appareille une dernière fois de l'Europe vers les États-Unis en direction de New-York. 

 

À Southampton, il avait embarqué 953 passagers dont 31 pour la France uniquement (voir mon vers sur les premiers passagers " qui détiennent la 1ère manche " dans ce poème Titanic). Il faillit avoir un grave accident avec un autre paquebot, le "New-York" amarré à proximité car 6 haussières de ce navire furent rompues du fait de l'énorme masse d'eau du Titanic provoquée par ses hélices et son tonnage. Il embarque à Cherbourg 274 passagers, essentiellement de 1ère classe, et comme déjà dit débarque les 31 autres. À Queenstown, ce sont 120 passagers qu'il prend à son bord, essentiellement de 3ème classe, émigrant vers l'Amérique dans le double espoir de fuir la famine irlandaise et de refaire leur vie dans le pays de la liberté... 7 passagers débarquent. Il appareille enfin d'Irlande vers l'Amérique avec 1316 passagers + 885 membres d'équipage, soit 2201 âmes.

 

 

 

 

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Alors qu'il file une vitesse élevée de 22,5 noeuds (41,7 km/h) il heurte un iceberg à moins de 500 mètres pour 30 m de haut le dimanche 14 avril après 23h40 (heure de l'alerte de la vigie) et sombre le lundi 15 avril 1912 un peu après 2h20 du matin, soit 2h40 après la collision, dans une eau glacée à - 3°. Sur ses 2201 passagers et membres d'équipage, la capacité des canots de sauvetage n'était prévue que pour 1206 personnes, et seuls environ 710 rescapés s'en sortiront pour 1491 victimes. N.B : Il est difficile d'avoir un chiffre précis compte tenu de la présence de quelques passagers clandestins.  82 % des hommes sont morts, 25 % des femmes et 50 % des enfants sont également décédés. Par la suite le 17 avril, 337 corps furent retrouvés dont 128 remis à la mer compte tenu de leur état, 

 

Ce n'est qu'à 3h30 du matin que le Carpathia parvient à proximité du lieu du naufrage et procède au secours des rescapés. À 5h30, le Californian arrive à son tour sur place. Ce n'est qu'à 10h50 que le Carpathia lève l'ancre pour New-York et que Joseph Bruce Ismay, l'armateur du Titanic, télégraphie le naufrage du Titanic à la White Star Line dont il était le Président (plus exactement de l'océanic Steam Navigation Company). 

 

 

 

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2/ LE TITANIC A UN FRÈRE JUMEAU : L'OLYMPIC, qui fut d'ailleurs construit avant. Peu connu, n'ayant pas sombré... il n'en termina pas moins une fort belle carrière, de 1911 à 1934, pour être démantelé en 1937. Également construit pour le compte de la White Star Line par les chantiers Harland & Wolff, ce paquebot transatlantique britannique avait fait sa traversée inaugurale le 14 juin 1911, de Southampton à New-York avec pour Commandant, le même que celui du Titanic plus tard (1 an après), Edward Smith !

 

Ses caractéristiques étaient comparables à celles du Titanic, construit à peu près en même temps (à 4 mois d'intervalle) par les mêmes chantiers navals Harland & Wolff de Belfast (Irlande). 

 

 

 

TITANIC : 

 

 

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L'Olympic à gauche et le Titanic à droite le 6 mars 1912

 

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OLYMPIC : 

 

 

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Il est intéressant de noter que l'Olympic se trouvait en mer, à 500 miles du Titanic lorsqu'il reçut son S.O.S. grâce à leurs puissantes radios, sans pouvoir toutefois rejoindre le lieu du naufrage, étant trop éloigné. Une collecte de fonds fut organisée par ses passagers (1.400 Livres) pour les victimes du Titanic, doublée d'un deuil avec annulation des concerts du bord... 

 

Après le naufrage du Titanic, l'Olympic fut utilisé comme "terrain d'expériences" grandeur nature, ne serait-ce que pour vérifier le temps de réaction entre le changement de cap par action sur la barre et la réalité de la modification de trajectoire, suivant des éléments édictés par les Commissions d'enquête américaine et britannique. Retiré de la flotte de la W.S.L. durant 10 mois, il bénéficia d'importantes modifications : changement d'hélice à 4 pales pour 3 pales, modification des ponts, de la quille avec le renforcement d'une double coque et des compartiments étanches rehaussés (dont 6 submersibles sans conséquence au lieu de 4 précédemment) et ajout de canots de sauvetage !

 

L'Olympic a joué un rôle important de transport de troupes durant la guerre de 14/18 embarquant de 6 à 7.000 hommes. Pour l'occasion, il fut repeint en camouflage de guerre ! 

 

 

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Après de nouveaux travaux de restauration en vue de reprendre une activité commerciale, il reprit la mer en 1920 avec 3.036 personnes, en faisant LE plus grand paquebot transatlantique de l'époque. L'un de ses passagers célèbres fut Charlie Chaplin. Sa carrière prit fin du fait de l'évolution de la concurrence, de la fusion de compagnies et du changement des mentalités comportant un moindre intérêt pour les croisières de luxe.

 

 

 

 

 

 


15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 10 LA CRUE

 

Saison 4, Episode 10, La crue

 

 

 

 

- LA CRUE CENTENNALE DE PARIS EN 1910, RAPPEL/LE MAQUIS DE MONTMARTRE (La crue)

 

 

1/ LA CRUE CENTENNALE DE PARIS EN 1910 porte bien son nom puisque ce fut la plus forte crue de la Seine depuis l'année 1658, avec 8,62 mètres mesurés sur l'échelle hydrométrique du Pont d'Austerlitz. 

 

Due à plusieurs facteurs concomitants (comme toujours pour les accidents, les catastrophes...) dont des pluies incessantes durant l'automne 1909, un hiver trois avec neige et gel, la " cuvette du bassin parisien "  ne parvenant plus à évacuer le trop plein de sous sols saturés d'eau, et le débordement de plusieurs cours d'eau dont l'Yonne, la crue s'est formée sur une dizaine de jours en janvier 1910 pour atteindre son paroxysme le 28 janvier, puis se retirer progressivement en février/mars sur environ 35 jours.

 

Le 28 janvier, ce sont 22.000 caves qui sont inondées, la moitié du métropolitain ainsi que les égouts qui dégorgent et... débordent de rats et de maladies (voir mon poème La crue). Des dortoirs et divers lieux d'accueil provisoires s'improvisent et la solidarité se met en place. En sus des sauveteurs et des pompiers, soulignons le rôle que jouèrent des marins Bretons en maîtrisant la navigation de barques afin d'aider aux passages et transports sur la Seine. Eux qui n'étaient pas toujours bien vus des parisiens trouvèrent là l'occasion de prouver leur compétence en la matière et leur solidarité à toute épreuve, gagnant ainsi la reconnaissance de la population parisienne. On leur remit un diplôme.

 

Parmi les conséquences matérielles, notons que de nombreuses usines et dépôts durent fermer, leurs berges étant inondées. Au plan humain, il n'y eut " que " 5 morts, mais des milliers d'ouvriers se virent contraints de chômer sans compter les milliers de familles à la rue ou presque, en plein hiver ! 14.000 immeubles furent touchés pour un équivalent de dégâts portés à 380 millions d'euros actuels.

 

Ci-joint, cette vidéo de la crue réalisée à partir de films et d'images de l'époque, que mon amie Françoise M. vient de me transmettre (son blog :  https://www.monatelierdepeintre.com) :

 

 


 

 

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2/ RAPPEL/LE MAQUIS DE MONTMARTRE Voir ci-avant, au § SAISON 2, ÉPISODE 6, LE MAQUIS


 

Le Maquis de Montmartre par Utrillo

 

 

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15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 9 LOLO

 

 

Saison 4, Episode 9, Lolo

 

 

 

 

 

- L'ÂNE LOLO & LE PÈRE FRÉDÉ, LE LAPIN AGILE, LE COUP FAMEUX DE R. DORGELÈS AVEC BORONALI (Lolo)

 

 

 

1/ L'ÂNE LOLO & LE PÈRE FRÉDÉ furent des " personnages " originaux de la Butte Montmartre à la fin du XIXè et début du XXè siècles. Inséparables, Frédé (de son vrai nom Frédéric Gérard né en 1860) et son âne Lolo, connu de tout Montmartre, arpentaient les rues pour se faire quelque revenu en vendant divers objet ainsi que du poisson (comme décrit dans mon poème "Lolo"). Frédé avait aussi une petite ménagerie que n'aurait pas renié Picasso, se composant d'un corbeau, d'un chien, de souris blanches, et d'un singe ! 

 

Chanteur et guitariste, c'est ainsi que Frédé acquit à peu de frais " Le Zut " (voir mon poème Lolo), cabaret situé rue de Ravignan et nommé ainsi en hommage aux Autistes de Charles CROS (poète et inventeur français), puis s'y installa en modifiant la clientèle, dès lors composée d'artistes, écrivains et poètes comme Léon Paul Fargue, Max Jacob, Mac-Orlan et bien entendu Picasso qui logeait au Bateau-Lavoir juste à deux pas. Du reste Picasso lui décora deux murs.

 

Ce personnage si typique de Frédé, inspira par ailleurs, le personnage de Frédéric dans " Quai des Brumes " de Mac-Orlan porté à l'écran par Marcel Carné. Tout comme dans le film, une bagarre mémorable survenue de nuit en 1902 conduisit la police à fermer ce cabaret. Le père Frédé n'était pas parvenu à éviter les problèmes récurrents avec d'anciens anarchistes (Gilbert Lenoir l'avait fondé) et surtout des voyous venant des bas quartiers malfamés et de la Goutte d'or. 

 

 

 

 

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2/ LE LAPIN AGILE que fréquenta alors le père Frédé en 1903, laissant sa compagne Berthe Sebource s'occuper de ce cabaret, est un cabaret qui possédait déjà une longue histoire. 

 

Se situant 22 rue des Saules, connu dès 1672 dans ce petit village de Montmartre pour être à l'origine aune auberge de rouliers, ce cabaret qui devait bien plus tard atteindre sa consécration mondiale comme haut lieu des artistes et de la Bohème de la Butte, s'appelait à l'origine " au rendez-vous des voleurs "... En 1869, il devint... " le cabaret des assassins " avec accrochées au mur, des affiches d'assassins notoires comme Ravaillac. 

 

Plus tard, le tenancier confia à André Gill, caricaturiste fréquentant les lieux, le soin d'illustrer l'enseigne du cabaret. Ce qu'il fit avec cette fameuse illustration d'un " lapin à Gill " devenant rapidement le " Lapin agile "... 

 

Racheté en 1886 par Adèle Decerf " La mère Adèle " le cabaret devint ensuite le lieu incontournable des artistes, poètes, auteurs, écrivains, comédiens, personnalités diverses et étudiants de Montmartre : Charles Cros, Alphonse Allais, Jean Rictus, Aristide Bruant, Toulouse-Lautrec, Picasso, Apollinaire, Courteline, Pierre-Mac Orlan, Max Jacob, Charles Dullin et tant d'autres sans oublier le père Frédé, qui l'ont fréquenté.

 

Le père Frédé chantait des romances sentimentales ou plus suggestives en s'accompagnant au violoncelle ou à la guitare. Véritables acteurs de la Bohème de Montmartre, ils nourrissent gratis, contre une toile ou une chanson, nombre de leurs habitués, ne se doutant alors pas de la future fortune amassée en toiles de maîtres, comme Picasso avec ses arlequins... Par la suite, c'est Aristide Bruant qui racheta ce cabaret promis à la démolition... 

 

À de nombreuses reprises, ils eurent des ennuis fâcheux avec les voyous du bas Montmartre, dont parle Roland Dorgelès dans son roman " Le château des brouillards " (voir plus haut, ci-avent dans " Brouillards "). Et les choses s'aggravèrent quand Frédé voulut chasser voyous et anarchistes incontrôlables de son bar. Ainsi, l'un des fils de Frédé, Victor, dit " Totor " fut abattu d'une balle dans la tête... 

 

Cette période faste pour les artistes de " la bande à Picasso " intellectuellement " opposée " à celle de Dorgelès, prit fin avec la Grande Guerre de 14/18. Actuellement, après avoir vécu bien des aventures en dent de scie, notamment sous l'occupation, le cabaret Le lapin agile, fonctionne toujours avec des chansonniers, musiciens et humoristes.

 

 

 

 

 

 

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L'Arlequin de Picasso au Lapin Agile

 

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3/ LE COUP FAMEUX DE R. DORGELÈS AVEC " BORONALI " est un canular organisé par Roland Dorgelès et ses comparses du Lapin agile, consistant à faire peindre un tableau par l'âne Lolo avec sa queue puis à le vendre en l'exposant au Salon des Indépendants afin de moquer les critiques d'Art et collectionneurs snobs.

 

C'est donc le 8 mars 1910 que R. Dorgelès fixa un pinceau à la queue de l'âne Lolo, puis le trempant dans la peinture, lui fit exécuter une toile grâce aux mouvements de sa queue renforcés par l'attrait de carottes par l'âne frétillant de plaisir (...), et ceci, en présence de ses amis réunis, mais aussi d'un huissier de Justice. Puis il s'en vint l'exposer en salle 22 du fameux Salon des Indépendants, au nom d'un de ses amis peintre dont personne n'avait jamais entendu parler (et pour cause !) Joachim-Raphaël Boronali. 

 

Ce tableau est alors baptisé " Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique " renommé par la Presse " Coucher de soleil sur l'Adriatique " (voir mon poème Lolo). Il fera le bonheur de critiques d'art donnant leurs avis contrastés (...) avant que Dorgelès ne vienne déclarer au Directeur de l'Illustration, constat d'huissier à l'appui, que ce tableau n'était qu'un canular exécuté par... un âne !

 

 

 

Toile de " Boronali " (l'âne Lolo) " Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique "

 

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15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 8 DE PROFUNDIS

 

 

Saison 4, Episode 8, De profundis

 

 

 

 

 

- PHTISIE (TUBERCULOSE) & SANATORIUM, CIMETIÈRE DE MONTMARTRE (De profundis)

 

 

1/ PHTISIE (TUBERCULOSE) & SANATORIUM sont le mal de la fin du XIXè et du début du XXè siècle. Le terme de phtisie, amplement usité au XIXè englobait plus ou moins vaguement un état général affaibli, amaigri, frêle, toussoteux, pour une santé défaillante avec une infection pulmonaire latente ou caractérisée. Ce terme a été écarté par les autorités médicales en 1891. Il faudra attendre Robert KOKH qui mit en évidence le bacille tuberculeux par ses travaux, en 1882, pour commencer à se doter de traitements plus efficaces.

 

Mais la phtisie pulmonaire (il existait d'autres formes de maladie : laryngée, dorsale, hépatique...) connue depuis l'antiquité, a largement marqué la société, la " bonne société ", et la littérature de l'époque, donnant en quelque sorte ses " lettres de noblesse " au Romantisme. Il n'est qu'à lire par exemple " Les misérables " de Victor Hugo à propose de Fantine ou " La dame aux camélias " (d'Alexandre Dumas, paru en 1848) pour s'en convaincre. Touchant par exemple, des jeunes gens ou jeunes filles de milieux favorisés, la phtisie apparaissait alors comme un mal de vivre introspectif ressemblant à une sorte de suicide... De plus, il arrivait qu'on confondit les symptômes d'un mal pulmonaire hautement contagieux avec d'autres pathologies, du fait de la " mode phtisique " sociétale...  

 

La tuberculose faisait des ravages, principalement dans les villes, mais touchait principalement la classe ouvrière moins bien nourrie, mal logée, vivant dans la promiscuité manquant d'hygiène et peu protégée. Ainsi, en 1901, sur 50.000 décès par maladie, la tuberculeuse en revendiquait à elle seule le quart, soit 12.500, frappant aussi bien les deux sexes, enfants, jeunes ou vieux, toutes les classes sociales sans distinction, quoique... On a évalué à 10 millions de morts, les victimes de la " peste blanche " (tuberculose) au XIXè. 

 

Le fait d'aérer, de sortir au grand air et de faire bénéficier les malades du soleil et des bienfaits des rivages chauds de la Méditerranée ou de la montagne était déjà bien connu. Le premier sanatorium de France a été construit dans le Pas-de-Calais en 1861, initialement pour des enfants rachitiques. Le premier hôpital " Sainte Marie " cette fois, totalement destiné aux maladies pulmonaires et aux phtisiques fut érigé en Seine Saint-Denis à Villepinte en 1880 par " l'Oeuvres des Jeunes filles poitrinaires ". Autre exemple à BLIGNY (91) quand la " Société des sanatoriums populaires pour les tuberculeux adultes de Paris ", constituée en 1900, construisit un sanatorium en équipant son domaine pour soigner les malades atteints de la tuberculose avec le concours des religieuses de la congrégation des soeurs de Saint-Joseph de Cluny. Ouvert en 1903, l'établissement remporta un vif succès accueillant jusqu'à 600 patients !

 

 

Puis s'appuyant sur des techniques allemandes, ce furent pas moins de 250 sanatoriums qui furent construits entre 1900 et 1950, principalement à la montagne et en bord de mer.

 

 

 

 Robert KOKH :

 

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2/ CIMETIÈRE DE MONTMARTRE installé à l'emplacement des anciennes carrières de Montmartre et se situant " intra muros " dans Paris (depuis 1860) avenue Rachel dans le 18ème. C'est le 3ème cimetière en taille, après ceux du Père-Lachaise et de Montparnasse, s'étendant sur 20 hectares pour 20.000 concessions. Suite aux travaux du Baron Haussmann, un " pont " traverse le cimetière (le pont Caulaincourt que j'évoque dans mon poème : De profundis). Construit en 1888, il fit largement scandale !

 

Un grand nombre de personnages illustres et de personnalités y sont enterrés. Nommons entre autres :  Ampère (physicien),  Rose-alphonsine Plessis (la Dame aux camélias), Hector Berlioz (musicien), Dalida (chanteuse), Feydeau (auteur dramatique), Michel Galabru (acteur), Louise Weber (La Goulue), Sacha Guitry (acteur), Jeanne Moreau (actrice, chanteuse), Offenbach (musicien), Poulbot (dessinateur), la famille Sanson (boureaux officiels de Paris, de père en fils), Henri de Ségur (Maréchal de France), Stendhal (écrivain), Ludmilia Tchérina (Danseuse), François Truffaut (réalisateur), Alfred de Vigny (écrivain) et Émile Zola (en cénotaphe puisque ses cendres furent transférées au Panthéon en 1908).

 

Le pont Caulaincourt...

 

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Berlioz

 

 

 

 

 

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Dalida 

 

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15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 7 CHATON ROSE

 

 

Saison 4, Episode 7, Chaton rose

 

 

 

 

 

 

- FEUTRE & PEAUX DE LAPINS, RETOUR DE PABLO (PICASSO) AU BATEAU-LAVOIR (PÉRIODE ROSE) & RENCONTRE DE FERNANDE DONT LE CHATON OFFERT (Chaton rose)

 

 

 

1/ FEUTRE & PEAUX DE LAPINS sont indissociables et correspondent à la fabrication de chapeaux. En ces XIXè et début du XXè siècle, les chapeaux de feutre haut de forme et melons sont une florissante industrie. 

 

Apparus au début du règne de Charles VI au XIVè siècle, les premiers chapeaux de feutre sont alors fabriqués avec des peaux d'agneaux puis de castors. Après de nombreux conflits entre les corporations de chapeliers et les régimes successifs à grand renfort de réglementations royales successives imposant le choix de peaux de castors et limitant par exemple celui de 1/2 castors faits par un assemblage de castors et de peaux de poils diverses, on songea un instant, en 1760, à se tourner vers d'autres fabrications moins couteuses mélangeant par exemple de la laine et de la soie brillante.

 

Et ce n'est qu'au XIXè siècle que la peau de lapin finit par détrôner la peau de castor. Mais cette nouvelle industrie du poil s'opposa bien vite à la concurrence étrangère allemande et britannique. Ce n'est qu'à partir de 1848, mettant fin à des contraintes de prohibition (!) que l'industrie française optimisa le ramassage des peaux de lapin en les récupérant dans toutes les provinces pour les livrer à Paris, centre des couperies de poils, en recrutant à tour de bras des colporteurs et chiffonniers. Notons que les plus efficaces furent les Auvergnats qui dominèrent largement le commerce des peaux.

 

Au début du XXè siècle, ce n'était pas moins de... 80 millions de peaux de lapins qui étaient récupérées ! Partout dans les campagnes, les restaurateurs, ménagères, paysans, cuisinières ou fermières les mettaient soigneusement de côté pour les revendre aux chiffonniers chineurs

 



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 2/ RETOUR DE PABLO (PICASSO) AU BATEAU-LAVOIR & RENCONTRE DE FERNANDE à Paris après de nombreux aller-retours entre Barcelone et Paris. La " période bleue " de Picasso commencée avec la mort de se ami Carlos Casagemas en 1901 (voir ci-avant) s'achève vers 1905. 

 

Picasso laisse son ancien atelier de la rue Gabrielle et s'installe alors en 1904 au " Bateau-Lavoir ", Cité d'artistes se tenant Place Émile Goudeau (18ème). Il y vit de misère jusqu'en 1909, mais conservera son atelier jusqu'en 1912. Cette vaste demeure faite de bric et de broc comprend des " logements " d'une pièce distribués de par et d'autre d'un étroit couloir faisant penser aux coursives d'un bateau. " Ancrée " contre une falaise donc avec le 1er étage en rez-de-chaussée, la " maison du trappeur " (nom d'origine) disposait depuis des modifications faites en 1889 d'ateliers d'artistes situées à l'arrière de la bâtisse. De nombreux artistes s'y succédèrent donc des italiens et des espagnols. Entre autres : Maxime Maufra, Paul Gauguin, Paco Durrio, Juan Gris, Amedeo Modigliani, Pierre Mac Orlan, Max Jacob ou encore le Douanier Rousseau... C'est Max Jacob qui aurait donné le nom de " lavoir " au " bateau " car la maison ne comportait qu'un seul point d'eau !

 

Picasso plus heureux malgré ses finances au plus bas et cette vie de Bohème (d'où son pain qu'il ne veut quémander dans mon poème " Chaton rose "), y entame sa " période rose " avec en début de cubisme, " Les demoiselles d'Avignon " 

 

 

 

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atelier de Picasso :

 

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 3/ RENCONTRE DE FERNANDE DONT LE CHATON OFFERT. Amélie LANG est née en 1881 et après avoir vécu une enfance malheureuse élevée par sa tante (surtout) et son oncle, elle s'enfuit du domicile familial. Rencontrant un jeune sculpteur, elle s'amarre au Bateau-Lavoir...

 

En 1900, elle fait l'impasse sur son nom et ses souvenirs d'enfance sinistre et choisit de s'appeler Fernande OLIVIER. Grande et belle, elle pose pour différents artistes dont certains sont célèbres, en plus de son amant de sculpteur et grâce à ses gains " fait tourner la marmite " (elle est très sensuelle, mais non vulgaire). Avec ses revenus, on peut également se chauffer.

 

Pablo PICASSO la remarque vite et la regarde si amoureusement lorsqu'il la croise qu'elle ne manque pas de s'en rendre compte. Seulement, assez distante, il faudra à Picasso de la patience pour parvenir à la séduire. Elle a écrit dans ses souvenirs : Il y a dans la maison un peintre espagnol qui me regarde avec de grands yeux lourds, aigus et pensifs à la fois, plein d'un feu contenu et si intensément que je ne puis m'empêcher de le regarder moi aussi ".

 

N'y tenant plus, Picasso eut l'idée de lui offrir un chaton abandonné (il y en avait des dizaines) ramassé sur le trottoir du Moulin de la Galette par un soir pluvieux... Elle n'y résista pas... Par la suite, Picasso éleva une souris blanche dans un tiroir. Fernande, malgré le côté macho, dominateur et exclusif de Picasso (il lui interdisait de poser pour les autres et refusait de lui donner des cours de dessin alors qu'elle montrait de sérieuses dispositions pour la peinture) aura eu un effet fort bénéfique pour Picasso entrant dès lors dans sa période rose...

 

 Toiles de Picasso avec Fernande pour modèle :

 

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15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 6 MARIAGE BLEU

 

 

Saison 4, Episode 6, Mariage bleu

 

 

 

 

 

- LES QUATRE SYMBOLES DE LA ROBE DE MARIÉE, LE TRAIN BLEU, SARAH BERNHARDT (Mariage bleu)

 

 

 

1/ " LES QUATRE SYMBOLES " DE LA ROBE DE MARIÉE du mariage consistant en quatre objets portés par la mariés en forme de symbolique forte était une coutume traditionnelle venant d'Angleterre à la fin du XIXè siècle.

 

On disait de la mariée lorsqu'elle s'avançait vers l'autel en s'enthousiasmant de l'élégance de sa parure : « Something old, something new, something borrowed and something blue »

 

Ces quatre objets étaient des porte bonheur ou en quelque sorte, des amulettes destinées à conjurer le mauvais sort.

 

 

Il s'agissait pour la mariée, de porter :

- du neuf, symbolisant l'avenir et la réussite du couple

- du vieux, représentant la famille et le passé de la mariée

- du bleu, pour la pureté des sentiments allés à la promesse de fidélité,

- un objet emprunté le jour de son mariage, en témoignage de chance et de bonheur.

 

Ainsi par exemple, la robe pouvait être neuve, une broche ancienne pouvait être portée, des chaussures bleues ou un bouquet également ainsi que des gants de dentelle prêtés faisant l'affaire...

 

 

 

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2/ LE TRAIN BLEU est un restaurant emblématique de l'actuelle gare de Lyon. Inauguré par le Président Emile LOUBET en 1901, il fut construit à l'occasion de l'Exposition universelle de Paris 1900. Désigné d'abord comme Buffet de la gare, il ne prit son nom de Train bleu qu'en 1963 en l'hommage à la fameuse ligne Paris/Vintimille datant de 1868 et partant vers le bleu de la Méditerranée.

 

Son décor fastueux chargé de stucs et moulures dorées, de sculptures, de lustres, de fauteuils club et de banquettes d'apparat, mais aussi et surtout de 41 peintures et fresques très larges représentant des vues et décors symboliques des principales villes et étapes desservies par la compagnie des chemins de fer P.L.M. (Paris-Lyon-Méditerranée) et d'évènements importants, a très tôt fait la réputation de ce lieu.

 

Cette décoration fut confiée à de nombreux peintres réputés ou très en vue à l'époque. Ajoutons que les vastes salles à manger comme les petits salons bénéficiaient de boiseries, de parquets polis, de meubles d'acajou et d'autres vases et accessoires argentés. La vaisselle, l'argenterie et naturellement la qualité du service de restauration n'étaient pas en reste. Les fresques de sites (Mont-blanc) et de villes de France (Paris, Lyon, Marseille, Orange), mais aussi d'Afrique du Nord (Alger, Tunis), de monuments (Pont Alexandre III), ou représentant des personnalités et artistes à la mode (Sarah Bernhardt, Edmond Rostand), contribuèrent à l'aspect magnifique, exotique et mythique du restaurant.

 

Ce restaurant reste à ce jour l'un des plus vivants souvenirs de la Belle époque et du Paris de 1900. Il n'a cessé d'être fréquenté par des artistes (Sarah Bernhardt, Réjane, Salvador Dali, Jean Gabin...), écrivains (Colette, Edmond Rostand, Jean Cocteau, Marcel Pagnol...), hommes politiques (André Malraux, François Mitterand...) et tant d'autres... 

Sa table est fameuse et sa cave prestigieuse. 

 

Pour y être allé il y a peu, je vous recommande vivement ce restaurant qui vous offrira bien plus qu'un simple repas, une ambiance !

 

 

 

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3/ SARAH BERNHARDT (1844/1923) qu'il n'est guère utile de présenter sauf qu'ici, au Train Bleu et par mon poème (Mariage bleu), elle en est l'hôte prestigieuse.

 

Elle fut l'une des plus grandes de nos artistes du monde du théâtre. Appelée " la voix d'or " par Victor Hugo, " la divine " ou " l'impératrice du théâtre " par d'autres, ou bien encore par Jean Cocteau " le monstre sacré ", cette actrice célèbre fut la référence du théâtre sur cette fin du XIXè siècle puis le début du XXè.

 

 

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Affiche d'Alphonse Mucha.

Voir l'article réalisé par Françoise M. sur les peintres et leurs portraits photographiés " Un visage sur un peintre ", sur son excellent blog :  ICI

 

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15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 5 VERCINGÉTORIX

 

Saison 4, Episode 5, Vercingétorix

 

 

 

 

 - L'HIPPODROME DE CLICHY-MONTMARTRE & SON INAUGURATION, PABLO PICASSO EN 1900 (Vercingétorix)

 

 

1/L'HIPPODROME DE CLICHY-MONTMARTRE & SON INAUGURATION du 18 mai 1900 fut un évènement !

En ces temps, la mode était, tout comme celle des Skating-Rinks dont nous avons déjà parlé, orientée vers les hippodromes, mais non pas tant au sens que nous leur connaissons aujourd'hui de courses de chevaux. Non, mais d'espaces immenses permettant des spectacles de plein air (comme au Camp du Drap d'Or à l'hippodrome de l'Etoile ou au Champ-de-Mars) ou couverts comme ici sous un immense chapiteau métallique, et réunissant plusieurs milliers de spectateurs sur... les arts du cirque ! Il pouvait tenir sur 5 niveaux desservis par les ascenseurs Jean Combaluzier (Eh oui, Roux-Combaluzier, ça vous dit quelque chose ?), 7.000 places dont 5.000 assises. Quant à la piste, elle offrait une surface de 70 m x 35 m.

 

Ce vaste bâtiment fut tout spécialement construit pour l'exposition universelle de Paris - 1900 et se tenait entre la Place Clichy et le cimetière de Montmartre. Par la suite, il fut transformé en le plus grand cinéma du Monde, le Gaumont-Palace, en 1911 (je me souviens y avoir vu enfant, Ben-Hur...). Détruit en 1973 malgré sa façade Art-Déco, ne parlons pas de la banalité de ce qu'il est devenu...

 

Pour son inauguration, les organisateurs avaient prévu grand, très grand ! Pas moins d'une pantomime reproduisant en figure allégorique la bataille d'Alésia opposant les troupes de Jules César à celles de Vercingétorix, de son second Lucter dit Le Cadurque, et de leurs tribus alliées. La mise en scène spectaculaire offrait aux yeux ébahis des spectateurs, un "combat" déroulant les prestations acrobatiques de 850 acteurs et de 120 chevaux dont 10 chevaux Alezans présentés préalablement en liberté ! Ce clou du spectacle mis en musique avec un véritable orchestre et prenant la forme d'un ballet chorégraphique incroyable, faisait suite à des numéros de cirque plus traditionnels.

 

 

 

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2/ PABLO PICASSO EN 1900 était venu à Paris un mois avant l'exposition universelle de Paris (fermant en novembre 1900) et, avec le peintre espagnol Carlos Casagemas s'étaient installés dans l’atelier du peintre Nonell, rue Gabrielle à Montmartre, d'octobre à décembre 1900. Fortement marqué par le suicide de son ami Casagemas, en son absence le 17 février 1901, commence alors sa " période bleue ". Notons que Picasso (Pablo dans mon poème "Vercingétorix") adorait croquer le mouvement des artistes du cirque et de leurs animaux - comme en corrida, par ailleurs.

 

 

 

Picasso :Enterrement de son ami Casagemas

 

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15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 4 CHARITÉ

 

 

Saison 4, Episode 4, Charité

 

 

 

 

 - L'INCENDIE DU BAZAR DE LA CHARITÉ (Charité)

 

 

 

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Un terrible incendie prit dans ses flammes le 4 mai 1897 une vente de bienfaisance mise sur pied depuis 1895, à l'emplacement actuel du 15/19 rue Jean Goujon de Paris (8è).

 

Ce drame fit la une de la presse et des journaux illustrés de la Belle époque. Ainsi, " Le Petit Parisien ", " L'Intransigeant ", " Le Petit Journal ", sans oublier " l'Illustration ", se firent-ils l'écho de l'horreur enflammant à son tour le coeur meurtri de leurs lecteurs. La débauche de dessins et lavis imprimés renforcés par des légendes fortement " imagées "  laissait à chacun le soin d'imaginer les derniers instants de ces malheureux brûlés vifs... à l'instar des autres catastrophes ! 

Ainsi, le journaliste du Petit Journal du 10 mai 1897 écrivit-il : " Le feu a fait mourir dans des souffrances plus atroces que celles infligées aux victimes du barbare Moyen-Âge, des femmes, des jeunes filles, des enfants ; pour la plupart titrées, riches, heureuses, réunies là pour faire la charité. Le feu a pris sa proie toute vive, et, détail odieux, la mort s'est amusée à dépouiller ses victimes. On a retrouvé nues de chastes jeunes filles, et involontairement, on songeait à la Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, qui aime mieux mourir et ne jamais revoir Paul que de se dévêtir et être sauvée. Ignoble mort qui, plus infâme que le boureau antique, insultait ainsi sa victime ! "

 

Cette tragédie fit 126 victimes, principalement des femmes (118 femmes identifiées dont plusieurs religieuses). À la différence d'autres catastrophes qui faisaient pourtant des milliers de morts dans le monde, celle-ci marqua pour longtemps les esprits. En effet, non seulement elle survint au milieu d'une kermesse philanthropique, mais de plus elle atteignit des personnalités largement titrées et fortunées, enfin, par l'accident lui-même survenu par l'utilisation toute nouvelle du cinématographe.

 

L'incendie se déclara dans la salle bondée du " cinéma " improvisé suite à une mauvaise manipulation de pellicules aux vapeurs d'éther par un projectionniste maladroit et inconscient qui gratta une allumette dans le noir... Son geste provoquant aussitôt l'inflammation des vapeurs d'éther, s'ensuivit comme une traînée de poudre un brasier s'alimentant des étoffes, tissus, toiles, cartons et papiers servant de décor un peu partout à la reconstitution d'une rue du Moyen-Âge qui avait été aménagée dans cet entrepôt. Il y avait de nombreux visiteurs et invités, principalement des femmes et des enfants. Mais comme il s'agissait d'une fête de bienfaisance, les organisateurs s'étaient entourés d'illustres personnalités largement titrées. Se comptaient donc non seulement des duchesses, marquises et même princesses, mais aussi des Dames patronnesses et autres bienfaiteurs fortunés, sans oublier non plus leurs domestiques. Du fait des matériaux extrêmement inflammables du hangar, dont une vaste toile goudronnée suspendue (...)  et de l'absence totale de mesures de sécurité, en un quart d'heure, tout était consumé !

 

Par la panique engendrée auprès des 1.500 personnes présentes en ce long hall " moyenâgeux "  du hangar en bois et l'étroitesse des issues, de nombreuses victimes furent piétinées avant que d'être rattrapées par les flammes. Comme toujours en pareil drame, des actes de lâcheté, mais aussi d'héroïsme se firent jour, servant d'ailleurs l'imagerie populaire largement relayée par la presse stigmatisant la couardise de nantis et vantant la bravoure de malheureux parmi les petites gens du peuple. 

 

Cela dit, il convient de noter l'extrême héroïsme de la Duchesse d'Alençon (en photos ci-après), propre soeur d'Élisabeth " Sissi " impératrice d'Autriche, qui se sacrifia en sauvant des enfants, clients et vendeuses en les aidant à sortir par une petite porte. Mais prisonnière du comptoir du Noviciat, avec la la vicomtesse de Beauchamp, elles n'eurent pas la même chance...

 

Suite à une souscription lancée par le Cardinal Richard, Archevêque de Paris, une chapelle commémorative "Notre-Dame de consolation" (en photo ci-après), est inaugurée le 4 mai 1900 sur l'emplacement du sinistre.

 

 

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15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 3 LA SAVOYARDE

 

Saison 4, Episode 3, La Savoyarde

 

 

 

- FRANÇOISE - MARGUERITE DITE " LA SAVOYARDE ", FARDIER, PACCARD (La Savoyarde)

 

 

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De son vrai nom : " FRANÇOISE MARGUERITE DU SACRÉ-COEUR DE JESUS " dite " LA SAVOYARDE " est la fameuse cloche offerte par les quatre diocèses de Savoie lors de la souscription nationale mise en place pour la construction du Sacré-Coeur de Montmartre, en lieu et place d'argent.

 

Fondue le 13 mai 1891 dans les célèbres ateliers " Paccard " d'Annecy-le-Vieux - ceux qui avaient retrouvé les vieux secrets des fondeurs flamands du Moyen-Age pour accorder l’harmonisation interne des cloches - cette cloche était alors la plus grosse du Monde, pesant près de 19 tonnes avec un battant de 850 kg,  pour 3,03 m de diamètre et 9,60 m de circonférence extérieure et une épaisseur à la base de 22 cm (lé de 10 mètres dans mon poème "La Savoyarde"). Elle fut livrée à Montmartre le jour de la Sainte Marguerite Marie, arrivant dans la nuit du 16 octobre 1895.

 

La Savoyarde est le sixième plus lourd bourdon d'Europe. Sa tonalité, caractéristique, est celle du contre-ut grave. Voir, ci-dessous son enregistrement :

 

 

 

 

 

Son voyage dura 5 jours. Elle fut transportée, d'abord en train d'Annecy à Paris. 

À Annecy, son " équipage " est à sa démesure : trois chevaux attelés de front précédés de douze paires de bœufs symbolisant les 12 cantons savoyards. Un wagon plat à charpente renforcée a été spécialement affrété par la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (PLM).

 

À Paris, en gare de marchandises à la Chapelle, on la hisse sur un fardier (chariot bas à roues larges transportant de fortes charges) pesant lui-même 6 tonnes, attelé à 28 chevaux (!) guidés chacun à la bride par un charretier et, à la lueur des torches et lanternes, l'on procède à la longue ascension de la Butte Montmartre en sablant les rues sous la pluie. La dernière rampe se montera même au galop, sous les hourras d'une foule de curieux et... les sueurs froides de M. Paccard lui-même accompagnant sa protégée !

 

La Savoyarde fut installée, d'abord provisoirement sur une plateforme provisoire par un accès fait d'échafaudages en plan incliné, puis bénite et baptisée le 20 novembre 1895 par Monseigneur Richard, archevêque de Paris. En revanche, ce n'est qu'en 1907 qu'elle fut définitivement installée dans son Campanile (jouxtant, accolé au Sacré-Coeur).

 

Pour la faire sonner, il ne fallait pas moins de huit hommes actionnant pédales et cordes. Aujourd'hui, son marteau est mu par l'électricité et la cloche s'actionne en rétro-lancé car la pleine volée du "lancé"  fragilisait le Campanile.

 

L'entreprise de fonderie Paccard, qui existe toujours, mais installée à Sévrier depuis 1989, jouit d'une réputation internationale. Son histoire débute en 1796. Au XIXè, outre les grosses cloches et bourdons comme La Savoyarde, l'entreprise coulait de 700 à 800 cloches par an ! 

 

 

 

 Ci-après, très intéressante vidéo du bourdon La Savoyarde qui se met en mouvement dans le Campanile du Sacré-Coeur :

 

 

 

 

 

Le Campanile 

 

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15/06/2019
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Lexique Saison 4 Episode 2 JUPITER

 

Saison 4, Episode 2, Jupiter

 

 

 

 

- LE TRAIT DE JUPITER, BRETONS DE CAYENNE, 732 ANS ET 36 ANS, SAINT-JOSEPH & SAINTE-ANNE D'AURAY (Jupiter)

 

 

 

1/ LE TRAIT DE JUPITER est un assemblage complexe reliant deux grosses pièces de bois (comme des poutres) de même section entre-elles mises bout à bout afin d'en faire une seule d'un même tenant.

 

Sa réalisation, difficile et délicate, relève d'un travail expérimenté de haute précision, tant de tracé que de découpe sans nuire au fil du bois, car l'ajustement en biais des deux pièces de bois se doit d'être parfait, faute de quoi, il y aurait risque de rupture (comme dans mon poème "Jupiter"), d'où le grand respect porté par les compagnons du devoir aux charpentiers ou menuisiers de leur corporation, capables d'en réaliser.

 

Les deux pièces de bois, en général du chêne pour sa solidité, sa tenue dans le temps et sa résistance au pourrissement, doivent être de même facture. Le trait de Jupiter était (surtout dans le temps) indispensable pour réaliser de longues portées en charpente traditionnelle ainsi qu'en charpente de marine lorsqu'on ne disposait pas de suffisamment d'arbres assez longs. 

Il se compose de deux coupes biaises (coupe en oblique) à redent (en V), de deux barbes (petites pièces de bois) et de deux clés de serrage (coin en bois).

  

Jupiter " lui a donné son nom " car l'aspect des deux pièces biseautées à leur assemblage présente une découpe formant un Z comme l'éclair de foudre du dieu Jupiter.

 

 

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2/ BRETONS DE CAYENNE Il s'agit dans mon poème de compagnons ou compères (comme on les nommait) venus de Bretagne et exerçant comme charpentiers au sein d'un " Devoir " (confrérie compagnonnique) se réunissant dans leur " cayenne " (lieu de réunion). À l'origine, ce terme vient des vieux navires transformés en caserne flottante et servant de dépôt de marins dans les ports d'outre-mer, lequel aura donné son nom à la ville de Cayenne en Guyane. 

 

 

 

 

3/ 732 ANS & 36 ANS Oui, il se trouve qu'en 1895, date de mon poème (Jupiter), la cathédrale a 732 ans. Notre-Dame de Paris a vu sa première pierre posée en l'an 1163.

 

Je n'ai donc pas résisté à la tentation d'évoquer la célèbre bataille de Poitiers conduite en 732 après J.C. par Charles Martel, Duc des Francs et Maire du Palais, aidé de ses alliés Burgondes, Vascons et Eudes face à l'invasion des Omeyyades.

En effet, au XIXè le patriotisme ambiant fit de la victoire de Charles Martel sur les sarrasins un évènement fondateur de la Nation, d'autant que les anti cléricaux de l'époque le préféraient à Clovis.

La cathédrale n'existait pas encore, mais la similitude de dates avec l'évènement décrit dans mon poème laisse peut-être à penser que Notre-Dame avait déjà aidé la Francie encore bien faible au VIIIè siècle...

 

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Quant aux 36 ans, ils représentent l'âge encore jeune de la nouvelle flèche de la cathédrale (haute de 93 m depuis le sol), conçue par Eugène Viollet-le-Duc en 1859 avec l'apport de l'entreprise de charpente Auguste Bellu (500 tonnes de bois) et des ateliers Monduit pour la couverture métallique (250 tonnes de plomb).

 

La flèche domine les statues de cuivre vert-de-grisé des douze apôtres. Viollet-le-Duc s’est même fait représenter sous les traits de Saint-Thomas avec son équerre ! 

 

 

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4/ SAINT-JOSEPH, père de Jésus, est le "patron" des charpentiers (c'était son métier !).

         SAINTE-ANNE, mère de Marie (Notre-Dame), donc grand-mère de Jésus, est la "patronne" des menuisiers. "Apparue" pour l'unique fois en tant que telle en août 1623 auprès d'un jeune Breton Yvon Nicolazic, elle fait l'objet depuis, et pour les "miracles" qu'elle a multipliés, d'un pèlerinage à Sainte-Anne d'Auray (ville, basilique et coeur spirituel du diocèse de la Bretagne) auquel participent entre 600.000 et 800.000 pèlerins et visiteurs chaque année. Le Pape Jean-Paul II s'y rendit en 1996 rassemblant 150.000 personnes.

 

 

 

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15/06/2019
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