La palette de Pierre

La palette de Pierre

Lexique 6 Lumière


Lexique Antonin, Saison 6, Episode 10, Honneur

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 6 " LUMIÈRE "

ÉPISODE 10 " HONNEUR " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Honneur

 

 

 

 

 

L'ARC DE TRIOMPHE DU CARROUSEL ET LE PALAIS DES TUILERIES  (Honneur)

 

 

 

 

L’arc de triomphe du Carrousel qui marque actuellement en partie l’emplacement de l’ancien palais des Tuileries, se situe au Louvre au centre du jardin du Carrousel et donne aujourd'hui une magnifique perspective intégrant l’obélisque de Louxor (place de la Concorde) puis l’Arc de Triomphe (place de l’Étoile).

 

Il tient son nom de la place du Carrousel créée sous Louis XIV suite à une fête équestre grandiose dite du " Grand Carrousel " que le roi avait imaginée pour fêter la naissance du dauphin Louis de France les 5 et 6 juin 1662.

 

Il fut construit de 1806 à 1810 sur décision de l’empereur Napoléon 1er afin d’honorer les victoires de la Grande-Armée à Austerlitz et à Ulm. Du reste, ses quatre faces cardinales représentent en bas-relief des scènes historiques militaires en rapport avec l'entrée à Vienne de la Grande-Armée, la paix de Presbourg, la capitulation d'Ulm, Austerlitz, l'entrée des troupes françaises à Munich et l'Entrevue de Tilsit.

 

Cet arc de triomphe percé de trois arcades, haut de 14,6 mètres, large de 19,5 m et fort de 6,7 m d'épaisseur, est une copie de l'arc de l'empereur romain Constantin (313/315 apr. J.-C.) de Rome, d'ailleurs inspiré des arcs de l'empereur Septime-Sévère.

 

Les chevaux du quadrige (char grec ou romain attelé de quatre chevaux de front) qui le surplombent ont été rapportés de Venise par Bonaparte, alors général de l'armée d'Italie en 1798 en tant que prise de guerre ; eux-mêmes ayant surmonté la basilique Saint-Marc de Venise !

 

Napoléon décida que l'arc constituerait la nouvelle entrée officielle de la cour d'honneur de son palais des Tuileries, de fait séparée de la place du Carrousel par une longue grille (récupérée par la Hongrie).

 

Quant au palais des Tuileries, qui se trouvait donc à l'extrémité des bâtiments du Louvre en les "fermant" sur une longueur de 260m coiffée d'un dôme volumineux et de deux pavillons en bordure, il s'agit d'un très ancien ouvrage remontant à Catherine de Médicis en 1564.

 

Il fut détruit et incendié 300 ans plus tard au moment de la Commune de Paris le 23 mai 1871. N'en subsistent aujourd'hui que les deux "pavillons" le fermant aux extrémités : le " Pavillon de Flore " donnant sur la Seine et le " Pavillon Marsan " jouxtant la rue de Rivoli.

 

Plusieurs rois de France y logèrent un temps entre leurs diverses résidences (Henri IV, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe). Et comme déjà dit, l'empereur Napoléon 1er puis Napoléon III en firent également leur résidence impériale. La 1re République comme le Consulat s'y étaient également installés.

 

Ses vestiges furent abattus en 1883. Ils ont fait l'objet de nombreuses polémiques quant à la reconstruction éventuelle de tout ou partie du palais des Tuileries, sachant que le décès de l'architecte Viollet-le-Duc l'empêcha de le réhabiliter sous une autre forme.

 

Les ruines trouvèrent une seconde vie pour le moins curieuse, puisqu'on en retrouve de nombreuses parties un peu partout, dans des squares et jardins (Trocadéro, par exemple), y compris au château de la Punta avec ses pierres en Corse, ou même à l'étranger en Italie, en Allemagne ou en Équateur !

 

Sous le Premier Empire, Napoléon qui en avait fait sa résidence officielle, occupait les anciens appartements royaux du premier étage de l'aile sud. Appartements qu'il n'avait pas jugé utile de transformer. En revanche, il fit réaliser de nombreux aménagements comme une chapelle, une salle de spectacles, des salles et cabinets de travail, etc.

 

Il y logea ses hôtes de passage, dont le pape Pie VII venu à Paris pour son sacre en novembre/décembre 1804.

 

Son fils Napoléon II " le roi de Rome " conçu avec l'impératrice Marie-Louise y naquit en mars 1811.

 

Il organisa et présida très régulièrement à de grandes revues militaires sur la place du Carrousel devant l'arc, à destination de ses invités de marque et des  Parisiens très friands de ces défilés, en s'appuyant presque toujours sur les troupes d'élite de "sa" Garde impériale.

 

 

 

 

l'arc de triomphe du Carrousel avec au sommet les chevaux du quadrige

 

Arc_de_triomphe_du_Carrousel_Face_avant

 

 

 

Détail du quadrige

 

Peace_riding_in_a_triumphal_chariot_Bosio_Carrousel_-_2012-05-28

 

 

 

l'arc de Septime-Sévère (empereur romain) ; ressemblant, non ?

 

Joseph_Maie_Suares_Arc_de_Septime_Sévère_Typus_Barberinis,_1676

 

 

 

La fête et le spectacle du " grand carrousel " de Louis XIV

 

Carrousel-LouisXIV-1662

 

 

 

Pour mieux situer l'ancien palais des Tuileries (marqué en rouge sur la carte)

 

Emplacement-palais-des-Tuileries

 

 

 

Le très ancien Louvre et le palais des Tuileries

 

Louvre_tuileries

 

 

 

le palais des Tuileries (disparu, incendié)

avec à son extrémité gauche, le pavillon Marsan, et droite celui de Flore

(tous deux encore debout)

 

Nicolas_Jean-Baptiste_Raguenet_-_Le_Palais_des_Tuileries,_vu_du_quai_d\\\'Orsay_-_P279_-_Musée_Carnavalet

 

 

 

Vue aérienne au Second Empire vers la place de la Concorde, je jardin des tuileries, le palais des Tuileries et le Louvre

 

Charles_Fichot,_Vue_générale_de_Paris_prise_du_rond-point

 

 

 

Vue aérienne du palais des Tuileries fermant la place du Carrousel avec vue sur l'arc du Carrousel 

 

Paris_moderne

 

 

 

Le pavillon Marsan

 

Paris_-_Jardin_des_Tuileries_-_Pavillon_de_Marsan_-_PA00085992_-_004

 

 

 

Le pavillon de Flore

 

Pavillon_de_Flore_Seine_Paris

 

 

 

Le pavillon de Flore avec le palais des Tuileries en 1860

 

Le_Pont_Royal_et_le_Pavillon_de_Flore,_1814_-_BnF

 

 

 

Les défilés militaires sur la place du Carrousel fermée par le palais des Tuileries

et l'arc de triomphe du Carrousel

 

Hippolyte_Bellangé_-_Un_jour_de_revue_sous_l’Empire_-_1810

 

 

 

La_Revue_1810

 

 

 

La perspective des deux arcs traversant le palais des Tuileries vers 1860

(Notez la saleté du bâtiment pourtant fait de pierre de calcaire blanche)

 

Tuileries_vers_1860

 

 

 

Réunion_des_Tuileries_au_Louvre_1852–1857_Getty_Museum_vol1_06_Arc_de_Triomphe_du_Carrousel_and_the_Cour_Napoléon_from_the_Tuileries

 

 

 

Un banquet sous le Second Empire au palais des Tuileries

 

Banquet_des_dames_aux_Tuileries_1835

 

 

 

Galerie_Tuileries_Fournier

 

 

Une fête sous Napoléon III

 

PierreTetarVanElvenFêteAuxTuileries10juin1867

 

 

 

L'incendie du palais des Tuileries le 23 mai 1871, sachant que l'incendie dura 3 jours...

 

Gravure_Paris_et_ses_ruines

 

 

 

Tuileries_Palace_in_1871_after_the_burning_during_the_fights_of_the_Commune_de_Paris

 

 

 

Palais_des_Tuileries_-_Ruines_-_Paris_-_Médiathèque_de_l\\\'architecture_et_du_patrimoine_-_APMH00006641

 

 

 

Des vestiges du palais des Tuileries dans différents parcs et jardins...

 

au Trocadéro

 

Vestiges_Tuileries_jardins_du_Trocadéro_12-1

 

 

 

aux Beaux Arts de Paris

E.N.S.B.A. rue Bonaparte/quai Malaquais

 

Cour_Chimay,_Beaux-Arts,_Paris_6e_2

 

 

 

et le château de la Punta en Corse

 

Punta-Facenord

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


14/02/2023
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Lexique Antonin, Saison 6, Episode 9, Météore

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 6 " LUMIÈRE "

ÉPISODE 9 " MÉTÉORE " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Météore

 

 

 

 

LA MÉTÉORITE DE KERNOUVE  (Météore)

 

 

 

Alors qu'un astéroïde de la taille d'un autobus vient de franchir notre espace satellitaire géostationnaire fixé à 36.000 km de la terre, en se rapprochant dix fois plus près de nous à seulement 3.600 km, ce jeudi 26 janvier 2023 à 22h17 (en visibilité depuis la France), une autre météorite avait elle, fait le grand plongeon en Bretagne, à l'époque d'Antonin, le 21 mai 1869 à... 21h45 !

 

Comme quoi, notre passé rejoint parfois le présent quand ce dernier se rappelle à lui ; c'est du moins, la morale qu'Antonin pourrait bien nous confier...

 

 

l'astéroïde actuel " 2023 BU "

 

2023BU-63d2

 

 

 

La trajectoire de 2023 BU (en rouge) passe bien à l'intérieur de celles des satellites de communication géostationnaires (en bleu). Crédit : Nasa

 

temp_700pix-63d2

 

 

 

Ainsi, ce petit astéroïde fait il partie des corps célestes potentiellement dangereux pour notre planète, malgré sa petite taille (diamètre d'environ 9 mètres) car sa vitesse estimée à 3,7 km/seconde, soit 32.400 km/heure est redoutable. Mais le destin l'a renvoyé ailleurs...

 

 

 

*    *    *

 

 

En ce printemps 1869, à 21h 45, nombreux sont les observateurs non couchés qui suivent des yeux un véritable bolide cachant presque le quart de la Lune, qui survole le Morbihan vers le Nord-Est et semble pointer son ogive vers le sol.

 

Puis soudain, dans une gerbe d'étincelles accompagnée d'une détonation semblable à celle d'un coup de canon prolongé, voici qu'il explose en plein ciel, se divisant en deux sortes de fusées aussi brillantes que terrifiantes !

 

Mais loin d'être un feu d'artifice, ce spectacle interpelle les témoins de l'évènement, certains de vivre là, une aventure extraordinaire.

 

De nombreux morceaux de roche ferreuse foncent alors vers la terre bretonne en se consumant vivement, puis à nouveau, se fait entendre une nouvelle explosion accompagnée d'une lumière intense, blanche et bleue, dont les reflets émergent d'un cratère creusé dans un champ à Keranroué, près du lavoir et dépendant de Cléguérec, commune toute proche de Napoléonville...

 

Sitôt sortie de sa frayeur, la population s'activa à briser cette masse noirâtre d'une cinquantaine de kilos (80 en réalité), espérant y trouver des pierres précieuses, de l'or ou de l'argent provenant de la Lune ?

 

Cette fameuse météorite de Kernouvé, également baptisée selon les transcripteurs de l'époque, de Kernouvé, Keranroue, Keranroué ou Cléguérec, fit la une de l'actualité de l'époque, car les témoins ont certifié avoir vu ce bolide en globe de feu conique suivi d'une traînée d'étincelles bondir en masquant presque la Lune puis siffler vers le sol et terminer sa course infernale dans une explosion telle un tremblement de terre faisant trembler les habitations semblant prendre feu, et hurler les arbres...

 

De nombreux habitants en récupérèrent et se partagèrent des morceaux, précédant de peu les officiels accourus, les journalistes, géologues et scientifiques. La commune aujourd'hui n'en conserve qu'un bien faible butin s'élevant à 38 grammes sur 80 kilos...

 

Il est vrai que des fragments ont alors été distribués dans de nombreux musées européens (comme le mentionne mon poème " Météore " à travers le cadeau fait à Anne par la reine Victoria) comme ceux de Paris, Londres avec le British Museum, Stockholm, Vienne, Rome, Le Vatican, le musée de Troyes, le château de Wassy etc.

 

Aujourd'hui, l'on sait, pour avoir analysé et conservé au Muséum national d’histoire naturelle à Paris l'un des fragments de la météorite pesant 13,7 kg pour 27 cm de long, qu'il s'agit bien d'une météorite vieille de... 4,657 milliards d'années, bien plus ancienne que la Terre elle-même et donc autrement plus précieuse qu'un peu d'or et d'argent !

 

 

 

 

 

Localisation_cléguérec_dept56

 

 

 

Cléguérec au Nord-Ouest de Pontivy (Napoléonville à l'époque)

 

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Cléguérec

 

Eglise_Saint_Guérec_Cléguérec

 

 

 

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La météorite de Kernouve

 

 

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Météorite_Kernouvé,_exposition_Météorites,_Muséum_national_d\\\'histoire_naturelle_de_Paris

 

 

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28/01/2023
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Lexique Antonin, Saison 6, Episode 6, Survie

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 6 " LUMIÈRE "

ÉPISODE 6 " SURVIE " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Survie

 

 

 

 

L'ANKOU DE BRETAGNE ET LE PASSEUR CHARON  (Survie)

 

 

 

Ces deux personnages font partie selon le cas, des légendes sinistres Celtes et de la mythologie Grecque. De fait, on les retrouve dans la littérature, dans l'art pictural ou sculptural ainsi que sur la façade d'églises ou de monuments funéraires, mais aussi dans la tradition orale.

 

 

 

L'ANKOU figure une sorte de personnage Celte à l'origine, puis de Basse-Bretagne, prenant la forme variable selon le cas, d'un squelette effrayant ou d'un corps décharné bien souvent à demi masqué par une cape sombre ou un linceul noir laissant deviner ses profondes orbites creuses.

 

Il représente la mort comme étant davantage son serviteur qu'elle-même. Il l'annonce à grand bruit lorsqu'il apparaît de nuit en guidant son attelage tout autant sinistre que grinçant vers la demeure du malheureux choisi par un destin fatal...

 

Armé d'une faux montée à l'envers, il moissonne les âmes des défunts, mais il est également représenté tenant une flèche fatale ou une lance.

 

En Bretagne, sa simple évocation figurait parmi les pires mauvais présages, aussi était-il courant de vouloir se garder ses bonnes grâces en lui réservant près de l'âtre, siège du coeur de la maisonnée et des veillées, un plat de crêpes tout spécialement préparées lors des fêtes traditionnelles de Noël ou de la Pâques, sans oublier les Grands Pardons.

 

Et pour se mettre dans l'ambiance de cette sinistre atmosphère, citons un extrait des légendes de la mort en Bretagne Armoricaine avec celle de Marie-Job Kerguéno de l’Île-Grande :

 

" Une nuit, en rentrant de Lannion, Marie-Job aurait croisé un vieil homme en détresse au bord d’un chemin. Elle lui vint en aide, et l’accompagna jusqu’au cimetière de l’Île-Grande à sa demande. Arrivés sur les lieux, l’homme prit les traits de la mort. Il s’agissait de Mathias Carvennec, décédé il y a quinze ans, mais errant depuis, faute de n’avoir pas tenu parole, c’est-à-dire ramener les os de son compagnon de régiment mort à la guerre, jusqu’au cimetière de l’Île-Grande. Ce fut donc chose faîte grâce à Marie-Job. L’homme put donc désormais reposer en paix. Hélas, la bonté de Marie-Job lui fut fatale. Le lendemain, Marie-Job fut retrouvée morte dans son lit."

 

 

 

 

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L'Ankou à l'église Sainte-Noyale de Pontivy

 

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L'Ankou à la chapelle Sainte-Anne de Landivisiau

 

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L'Ankou à la chapelle Saint-Fiacre au Cabellou en Concarneau

 

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L'Ankou dans l'ossuaire de la Roche-Maurice

 

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LE PASSEUR CHARON est dans la mythologie grecque le fils d'Érèbe (l'obscurité) et de Nyx (la nuit).

 

le fameux passeur des enfers est ce vieillard décharné ou selon le cas cette brute épaisse que la mythologie décrit comme étant celui qui fait traverser le fleuve Styx - celui des enfers - (ou l'Archéron) afin de rejoindre le royaume des morts.

 

Pour ce faire, il pousse sa barque après avoir perçu un droit de passage des âmes défuntes. Il s'agit de la fameuse "obole" dont la tradition grecque exigeait que l'on place une pièce de monnaie dans la bouche des morts. 

 

Sans cette obole, Charon se montrant intraitable, le malheureux ne pourrait entrer au royaume des morts et se trouverait condamné à errer éternellement sur la rive du Styx sans jamais pouvoir trouver la paix...

 

 

 

Le plan des enfers bordés par le Styx

 

 

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Charon poussant sa barque sur le Styx

 

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Charon

 

charon

 

 

Charon peint dans la Chapelle Sixtine par Michel-Ange

dans sa fresque du Jugement Dernier

 

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Gravure de Gustave Doré pour L'Enfer de Dante

(1er livre de la Divine Comédie)

où l'on voit Charon pousser dans sa barque les malheureux avec sa rame.

 

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21/12/2022
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Lexique Antonin, Saison 6, Episode 5, Perles

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 6 " LUMIÈRE "

ÉPISODE 5 " PERLES " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Perles

 

 

 

 

N.B. Ce lexique comprend deux articles illustrés séparément.

Merci de bien vouloir dérouler cette page jusqu'en bas pour bien en prendre connaissance.

 

 

 

VICTORIA, SON ÉCOSSAIS ET SON INDIEN, LES PERLES DE RIVIÈRE  (Perles)

 

 

 

 

1/ VICTORIA, SON ÉCOSSAIS ET SON INDIEN

 

 

 

À la mort de son cher époux qu'elle fit d'ailleurs Prince consort, le Prince Albert, succombant des suites mal soignées d'une fièvre typhoïde le 14 décembre 1861, Victoria prit le deuil et ne le quitta plus jusqu'à la fin de sa vie... 40 ans plus tard en 1901 (22/01/1901).

 

Mais cela ne l'empêcha pas de se tourner vers d'autres hommes, pour peu qu'ils la distraient, qu'ils soient virils, quelque peu indépendants et ne manquent ni de charisme ni d'assurance. Du moins, c'est ce que l'on dit à l'époque. 

 

Comme jamais personne n'espionna sa chambre à coucher - c'eût été un crime de lèse-majesté - et comme l'on connaissait fort bien son goût prononcé pour l'attrait du sexe conjugal découvert donc avec son mari réputé excellent amant et lui ayant donné neuf enfants, bien qu'elle eut horreur de la débauche ou de l'adultère, la moindre apparition d'un homme dans son sillage ne manquait pas d'exciter les commérages...

 

Ainsi, en 1863, elle se prit d'affection " en tout bien, tout honneur, enfin... " pour le garde-chasse de son époux, un écossais du nom de John Brown, de dix ans son cadet, engagé alors pour s'occuper de son château de Balmoral en Écosse.

 

Imaginez donc combien les courtisans et bientôt ses sujets, se scandalisèrent de ce rapprochement inimaginable entre la souveraine de l'Empire britannique et cet homme, un rustre impoli qui ne l'appelait pas Votre Majesté, ni même Madame, mais... " femme " (!), Écossais de surcroît, porté sur la boisson, trop souvent ivre et qui la suivait en permanence comme son ombre...

 

Imaginez les ragots débordant largement la Cour au sujet de ce domestique qui dormait dans une chambre attenante à celle de la reine...

 

Imaginez combien les ministres et autres Lords et Ladies devaient ronger leur frein quand il se permettait de les éconduire, leur refusant l'accès à sa très gracieuse majesté, pour s'enfermer auprès d'elle et lui apprendre...le Gaélique !

 

Mais de ce scandale, Victoria n'en avait cure. Elle s'en moqua éperdument.

 

Ce scandale dura dix ans. Elle ne se remit pas davantage de sa mort en 1883, lui érigea des bustes et toiles l'honorant, des statues un peu partout, imposant aux Écossais, aux fameux chefs de clans les Highlanders de porter une cravate noire à chaque anniversaire de sa mort et allant même jusqu'à prévoir de se faire enterrer avec... une mèche des cheveux de John Brown, plus tard donc, en 1901...

 

 

 

John BROWN

 

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La mèche de cheveux de John Brown

 

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Plus tard, la reine se prit à nouveau d'affection (ou davantage ?) pour un autre confident qui, cette fois, renvoya le précédent "scandale" aux oubliettes, tant celui-ci ne manquait pas de sel, pardon, de curry, si l'on peut dire...

 

En effet, à l'occasion de son Jubilé d'or, souhaitant avoir des serviteurs venant de son empire, elle fut mise en présence d'un serviteur d'origine indienne et musulman de surcroît, nommé Mohamed Abdul Karim (1863/1909). Victoria le prit sous sa coupe et en fit son conseiller spirituel.

 

Le film sorti en 2017 " confident Royal " de Stephen Frears, en retrace l'incroyable épisode... En effet, il a fallu creuser, démêler le vrai du faux et se plonger dans les méandres cachés de cette histoire tout autant invraisemblable que soigneusement cachée par la raison d'État. Et c'est une historienne, journaliste pour le journal " The Telegraph ", Shrabani Basu, qui écrivit un livre à l'origine de ce film, à partir du... curry. Oui, se passionnant pour cette épice, elle découvrit que Victoria en raffolait. Mais pourquoi ? Grâce à Abdul...

 

Son travail ne fut pas simple. Sa quête d'informations fut d'autant plus difficile que toute trace ou presque du lien "spirituel" qui unissait Victoria à son valet indien avait été effacée, déjà par le propre fils de Victoria devenant le roi Édouard VII qui, à la mort de sa mère, s'empressa de le chasser de la cour et de détruire et brûler toutes preuves de son parcours privilégié auprès de la reine Victoria.

 

De fait, elle en fit son précepteur, son " Munshi " (professeur en hindou) qui lui enseigna, oui à la reine, l'urdu, une langue locale du nord de l'Inde, ainsi que des vers de Ghâlib, un poète indien. En " échange " elle lui apprit l'anglais. Elle lui offrit de siéger à la Cour (vous imaginez...), lui fit don d'un domaine en Inde (où il finit ses jours) et d'une propriété à Balmoral. 

 

Malgré les nombreuses tentatives de ses courtisans ainsi que de son fils le futur roi, pour l'écarter de l'entourage de la reine et le renvoyer en Inde, la protection de Victoria était telle que rien n'y réussit avant sa mort.

 

Elle a écrit dans son journal intime : « Il est si bon, si doux, il comprend tout ce que je veux. C'est un réel confort pour moi ».

 

La reine eut bien du mal à protéger son " confident royal ", qu'elle fit d'ailleurs en 1899 Commandeur de l'Ordre de Victoria, mais elle se montra ferme !

 

À la mort de Victoria, bien que chassé de la cour par Édouard VII, mais devant la réalité de son chagrin (et probablement aussi l'idée de récupérer d'autres lettres, photographies ou dessins intimes supplémentaires aux courriers déjà brûlés), le roi autorisa Abdul à être le dernier à voir Victoria dans son cercueil et à participer au cortège funéraire à Londres. 

 

 

 

Abdul KARIM

 

 

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La "maison" d'Abdul Karim offerte par la reine Victoria à Balmoral

 

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Et des images du film

 

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2/ LES PERLES DE RIVIÈRE

 

 

On ignore généralement l'existence des perles d'eau douce ou de rivière.

 

Et pourtant, elles sont connues depuis des lustres. Les chinois s'en sont d'ailleurs fait une spécialité ancestrale. Leur particularité, outre le fait qu'elles se trouvent dans des mollusques vivant en eau douce et non en mer dans des huitres, tient dans le fait qu'elles sont entièrement formées de nacre produite par le mollusque (principalement des moules) alors que les perles de mer sont constituées de nacre formée autour d'un noyau constitué d'un corps étranger : le nucléon.

 

Même si, à l'instar des perles de culture, elles sont cultivées et récoltées de façon comparable, elles ne sont pourtant pas semblables. Les perles de mer proviennent donc de la formation de nacre produite par l'huitre autour du nucléon introduit délicatement dans sa coquille par l'homme. Il existe aussi des perles naturelles, et non dites "de culture", mais elles sont extrêmement rares. Alors que les perles de rivière sont obtenues par la greffe humaine d'une partie du manteau provenant d'autres mollusques.

 

De fait, les perles de mer, uniques voire doubles pour chaque huitre, sont généralement plus belles et parfaitement sphériques, alors que les perles d'eau douce ont des formes et des couleurs différentes, en provenance de plusieurs mollusques, car elles peuvent se récolter jusqu'à cinquante par moule.

 

Cela dit, elles n'en sont pas moins qualitatives, bien au contraire. Plus rustiques, elles en sont plus robustes et tout autant authentiques. L'avantage réside dans leur bien plus grande variété de formes (certaines dites de "boutons" sont plates) et de couleurs, sans parler d'un prix nettement moins élevé que leurs cousines de mer.

 

Néanmoins, elles sont souvent dénigrées pour leur provenance majoritairement chinoise (vastes étendues d'eau douce) alors que leur exploitation remonte à l'antiquité, et bien entendu, par nécessité commerciale ! Relevons que certaines perles de rivière ont pourtant été âprement recherchées  pour leur extrême qualité et figurent encore aujourd'hui parmi de nombreux trésors impériaux et royaux, y compris dans le trésor du Vatican.

 

 

Mon amie MARIDAN, qui possède également un merveilleux blog sur blog4ever, réalise, entre autres créations artistiques et littéraires, de magnifiques bijoux (notamment des boucles d'oreilles) garnis de perles de rivière.

 

 

Voir ICI et ICI

 

 

Je vous invite vraiment à la visiter, car ses créations sont non seulement originales et artistiques, mais elles sont techniquement parfaites, uniques et, ce qui ne gâte rien, vraiment très, très abordables au niveau prix (envoyées à domicile avec un petit certificat numéroté).

 

 

 

Perles de rivière

 

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Perles de rivière montées en boucles d'oreilles par Maridan

 

 

 

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12/12/2022
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Lexique Antonin, Saison 6, Episode 1, Verrière

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 6 " LUMIÈRE "

ÉPISODE 1 " VERRIÈRE " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème : Verrière

 

 

 

 

LE CRYSTAL PALACE DE LONDRES  (Verrière)

 

 

 

C'est bien le mari de la reine Victoria, le Prince Albert qui fut à l'origine de la toute première exposition universelle tenue à Londres en 1851, la " Great Exhibition " ou plutôt : " The Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations ". En fait, l'idée elle-même de cette exposition fut celle d'un fonctionnaire anglais Henry Cole, qui reçut l'appui et les encouragements du Prince Albert.

 

Pour accomplir son projet de grande et novatrice envergure, il dut se battre contre tous les esprits hostiles de l'époque, conservateurs à tout crin et autres Lords qui se méfiaient des idées progressistes de " ce prussien ", fût-il l'époux de la reine ! 

 

Mais il y parvint. Et l'inauguration officielle de cette exposition internationale se tint à Hyde Park, à Londres,  le 1er mai 1851 au sein même du fameux Crystal Palace qui fit alors la une de tous les journaux pour son audace et son modernisme.

 

Imaginez plutôt : un immense bâtiment entièrement recouvert de verre (400 tonnes) et charpenté de métal (4.000 tonnes de fonte essentiellement, de fer et de bois), recouvrant une surface de 7,5 hectares, prévu pour accueillir 13.800 exposants représentant 40 pays pour moitié et en sus des différents pays composant l'Empire britannique !

 

Conçu de façon provisoire pour le temps de cette exposition (du 1er mai au 31 octobre 1851) , il fut donc démonté et reconstruit dans un autre parc  du sud Londonien au sommet de Sydenham Hill en 1852. 

 

Par la suite, il fut quasiment abandonné et délaissé avant de reprendre du service comme centre d'entraînement militaire durant la guerre de 1914/1918 , puis d'y accueillir un musée militaire britannique avant que de finir détruit par un gigantesque incendie en 1936 faisant dire à Churchill : " This is the end of an age "... Aujourd'hui, n'en subsiste que le nom d'une station de métro londonien.

 

Pour en revenir à sa construction, non seulement la nouveauté du bâtiment résidait dans sa conception révolutionnaire pour l'époque d'ignorer la pierre, la brique et le ciment remplacés par un dôme gigantesque de verre, des travées transparentes et des murs également de verre, le tout soutenu par une architecture faite de poutrelles et des croisées de métal, mais elle se distinguait aussi par la fabrication d'éléments préfabriqués puis assemblés sur place, ce qui était purement incroyable !

 

D'une taille défiant le bon sens, disait-on alors, avec ses 550 m de long, 120 m de large et surtout, 30 m de haut tout en verre, avant même sa construction, la presse avait relayé " l'effroi du public " qui se voyait déjà enseveli sous les 84.000 m2 de verre et les 4.000 tonnes de gravats de fonte, prédisant un destin terrible au bâtiment.

 

N'avait-on jamais vu une chose pareille, qu'une telle construction de verre ! Et pourtant, il fit honneur au prince et surtout à la reine Victoria qui put ainsi accroître le prestige de l'Empire britannique aux yeux du monde entier.

 

Ce furent pas moins de six millions de visiteurs qui s'y précipitèrent avec un ticket d'entrée fixé à 1 shilling (soit 4 £ anglaises de 2017 = 4,5 €, ce qui n'était pas donné), pour une recette de 195.000 Livres * 

 

* soit £15.636.289,50 de 2017 = 17.760.714 € !

 

N.B. Pour se rendre compte de ce que représentaient £195.000 en 1850, disons que c'était la valeur de 13.000 chevaux, 36.516 vaches ou bien encore 975.000 journées de travail d'un artisan qualifié durant l'Angleterre Victorienne.

 

Les 5.000 ouvriers qui réalisèrent l'exploit de bâtir en très peu de temps le Crystal Palace, ainsi que les jardiniers ayant planté des arbres dans cette sorte de serre géante de 30 m de haut, et mis en eau dans le parc, des cascades et jets d'eau impressionnants, furent bientôt relayés par les constructeurs et artisans présentant leurs ouvrages pour un siècle qui se voulait devenir celui du progrès. Ainsi en allait-il alors de la supériorité industrielle et technique du Royaume-Uni...

 

 

 

 

 

Médailles de la Great Exhibition et du Crystal Palace

 

 

1851_Medal_Crystal_Palace_World_Expo_London,_obverse

 

 

 

 

1854-CrystalPalaceMedallion

 

 

 

Le Crystal Palace

 

 

Crystal_Palace_from_the_northeast_from_Dickinson\\\'s_Comprehensive_Pictures_of_the_Great_Exhibition_of_1851

 

 

The_Crystal_Palace_in_Hyde_Park_for_Grand_International_Exhibition_of_1851

 

 

Crystal_Palace

 

 

Crystal_Palace_General_view_from_Water_Temple

 

 

Crystal_Palace_Centre_transept_&_north_tower_from_south_wing

 

 

Crystal_Palace_-_plan

 

 

1851-crystal-palace

 

 

 

1851-crystal-palace-09

 

 

Crystal_Palace_-_interior

 

 

 

L'incendie...

 

 

1855-crystal-palace

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


11/10/2022
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