Lexique saison 6
Lexique, Saison 6, Episode 18, Guernica
Lien vers le poème " Guernica " : ICI
LES PAVILLONS DE L'ALLEMAGNE ET DE L'U.R.S.S. À L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1937, LA FONTAINE DU TROCADÉRO ET SES CANONS À EAU, PICASSO ET GUERNICA, LE CIMETIÈRE DE PASSY (Guernica)
1/ LES PAVILLONS DE L'ALLEMAGNE ET DE L'U.R.S.S. À L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1937 se faisaient face en ayant l'air de se défier de part et d'autre des bassins dominés par les tout nouveaux canons... à eau du nouveau Trocadéro (remplaçant pour la circonstance l'ancien palais du Trocadéro par le nouveau palais de Chaillot).
Cette exposition également dénommée "Exposition Internationale des Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne" (dont j'ai la médaille photographiée ci-après) s'est déroulée du 25 mai au 25 novembre 1937 à Paris sur l'emplacement habituel des expositions universelles de la capitale.
Au sommet du pavillon allemand haut de 54m, se dressait l'aigle germanique tenant une croix gammée dans ses serres, semblant défier le Monde en marquant sa revanche. C'est du moins ainsi que son architecte, Albert Speer de sinistre mémoire, l'avait conçu, à grand renfort d'acier et de roche.
Lui faisant face, au sommet d'un bâtiment long de 160m aux allures comparables, fait de colonnes rectangulaires aux perspectives imposantes par lesquelles perçait déjà le style Stalinien dit du réalisme soviétique, une sculpture monumentale figurant un "couple" de soviétiques brandissait une faucille et un marteau, tandis qu'un drapeau rouge flottait en façade mentionnant les deux dates des vingt ans de la jeune Union Soviétique : 1917/1937. Cette sculpture dite de l'ouvrier et de la kolkhozienne est l'oeuvre d'une sculptrice vénérée comme l'une des plus grandes sculptrices soviétiques : Vera Moukhina.
Autant dire que la symbolique des idéologies qui allaient bientôt s'affronter était prédestinée !
2/ LA FONTAINE DU TROCADÉRO ET SES CANONS À EAU venait tout juste de remplacer l'ancienne fontaine, construite lors de l'Exposition Universelle de 1878 et démolie tout comme le précédent palais du Trocadéro.
Avec le nouveau palais de Chaillot, se dresse alors tout spécialement pour cette exposition de 1937, un ensemble de plans d'eau et de jardins redessinés mêlant une incroyable batterie de vingt canons obliques dirigés vers la Tour Eiffel capables de déverser leur jet cinquante mètres plus loin ! Et comme si ce n'était pas tout, se dressent parallèlement cinquante-six gerbes d'eau de quatre mètre de haut plus douze colonnes d'eau hautes de douze mètres !
Lors de l'exposition de 1937, un spectacle nocturne illumina cette féérie des eaux grâce à 530 projecteurs.
3/ PICASSO ET GUERNICA sont " l'évènement " que l'Histoire retiendra de cette exposition.
La jeune République espagnole avait demandé à Pablo Picasso de créer une oeuvre de grandes dimensions à l'occasion de cette exposition internationale afin d'illustrer son Pavillon. Peu enthousiaste, mais en acceptant l'idée, Picasso avait songé à une fresque tauromachique.
Mais le bombardement de la petite ville Basque de Guernica le 26 avril 1937 par les avions de la légion Condor nazie de Hitler et par l'aviation Italienne fasciste de Mussolini, venant en aide aux troupes Franquistes, déclencha chez Picasso une horreur indiscible mêlée de révolte. Il venait de l'apprendre en lisant deux jours plus tard, un article de l'Humanité s'insurgeant contre le millier de bombes incendiaires aux victimes civiles brûlées vives.
Dès lors, Picasso se lança dans la réalisation de cette toile cubiste dantesque peinte en noir et blanc (349,3 × 776,6 cm) exécutée dans son atelier du 7 rue des Grands Augustins, en un mois à peine, de mai à juin, avec ses 45 études préliminaires.
Par sa composition, son audace et sa symbolique dramatique, cette toile monumentale, appelée à voyager dans le Monde, deviendra d'abord une oeuvre de propagande aidant la République espagnole à lever des fonds, puis presque aussitôt le symbole de la lutte contre les dictatures sous toutes leurs formes. Du reste, Picasso refusa que sa toile rejoigne l'Espagne tant que Franco serait vivant. De fait, Picasso mort en 1973 et Franco en 1975, Guernica ne partira en Espagne pour le Musée du Prado qu'en 1981, avant que d'être définitivement installée au musée national centre d'art de la Reine Sophie de Madrid en 1992.
En 1940, recevant dans son atelier des Grands-Augustins, l'ambassadeur nazi Otto Abetz, Picasso lui montra des photos de Guernica, lequel lui demanda : « C'est vous qui avez fait cela ? » « Non… vous ! » répondit il...
Je donne ci-après des liens vidéo relatifs à cette oeuvre majeure de Picasso, ainsi que sur l'hommage que lui a rendu l'écrivain et poète Paul Eluard "La victoire de Guernica" en 1938.
4/ LE CIMETIÈRE DE PASSY, du nom de l'ancien village rattaché en 1860 à Paris (16è), est l'un des célèbres cimetières parisiens jouxtant presque le palais de chaillot, puisque lui faisant face de l'autre côté de la Place du Trocadéro.
Ouvert en 1820 à la place du petit cimetière de Passy, bordé de 290 arbres sur un site vallonné de 1,7 hectares il compte pas moins de 2500 tombes parmi lesquelles figurent des personnalités illustres reposant auprès de grandes familles bourgeoises et militaires dont des russes blancs.
Quelques tombes célèbres données ici sans préséance... Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud (Comédiens), Edouard Manet (peintre), Berthe Morisot (peintre), Ernest Cognacq et Marie-Louise Jay ayant fondé la Samaritaine (vous savez : " à vous Cognacq-Jay " disait Guy Lux), Marcel Dassault (avionneur), Jean Giraudoux (romancier), Edgar Faure (Pdt du Conseil), Emmanuel de Las Cases (qui écrivit les mémoires de Napoléon 1er "le mémorial de Sainte Hélène"), Haroun Tazieff (géologue), Robert Mitterand (frère de François), Maurice Genevoix (Académicien dont j'ai largement parlé dans ma romance de Laurine), Claude Debussy (musicien), Jeanne Hugo (petite fille de Victor), Gabriel Fauré (musicien), Alexandre Millerand (Pdt de la République), Tristan Bernard (écrivain), Fernandel (comédien), Maurice Gamelin (général), Leila Pahlavi (Princesse fille du shah d'Iran), Bao-Daï (dernier Empereur du Vietnam), Georges Brassov (Grand-Duc et neveu du Tsar nicolas II), et tant d'autres...
La médaille de l'exposition que mon grand-père m'a léguée...
Les 2 pavillons allemand et soviétique se faisant face !
Le pavillon allemand
Le pavillon de l'U.R.S.S.
l'ancienne fontaine du Trocadéro démolie
La fontaine du Trocadéro et ses canons à eau
La ville de Guernica... et Picasso
Différentes étapes de la création de "Guernica" par Picasso
Le poème de Paul Eluard "La victoire de Guernica"
Guernica Picasso ou l'engagement politique
au Grand-Palais - youtube
youtube vidéo montage
GUERNICA - Paul ELUARD - Pablo PICASSO - mis en musique sur :
LA CHEVAUCHEE DES WALKYRIES. R. WAGNER. - H. VON KARAJAN
(N.B : cliquer sur la X pour retirer la pub)
Le cimetière de Passy (Paris 16è)
Tombe de Debussy
Tombe de Manet
Lexique, Saison 6, Episode 17, L'espoir
Lien vers le poème " L'espoir " : ICI
LES OBSÈQUES DE GERDA TARO COMPAGNE PHOTOGRAPHE DE GUERRE DE ROBERT CAPA, LES BRIGADES INTERNATIONALES, " L'ESPOIR " D'ANDRÉ MALRAUX (L'espoir)
1/ LES OBSÈQUES DE GERDA TARO COMPAGNE PHOTOGRAPHE DE GUERRE DE ROBERT CAPA, se sont déroulées le 1er août 1937 en présence de plusieurs milliers de personnes au cimetière du Père Lachaise à Paris.
Gerda Taro (1910/1937), de son vraie nom Gerta Pohorylle née à Stuttgart, avait fuit le régime nazi antisémite pour Paris où elle travailla à l'agence Alliance-photo et y rencontra un émigré comme elle, photographe également, Endre Erno Friedmann devenu sous un pseudo célèbre... Robert Capa. Ensemble, devenus compagnons de travail et de vie, ils partirent auprès des Brigades Internationales couvrir la Guerre civile d'Espagne.
Les photos de Capa ont fait le tour du Monde -et notamment plus tard, ayant couvert le débarquement allié sur les plages de Normandie le 6 juin 1944- mais il n'est que justice de lui associer celle qui l'égalait largement pour l'incroyable qualité de ses clichés pris sur le vif en pleins combats : Gerda Taro !
Elle était d'un courage qui forçait l'admiration des Républicains et lorsqu'elle mourut dans des circonstances horribles, écrasée par un char à Brunete le 25 juillet 1937, l'émotion fut immense en Espagne comme dans le Monde.
La 1ère femme oeuvrant comme photo-journaliste tuée au combat donna lieu lors de ses obsèques à Paris à une large manifestation anti-fasciste portant son cercueil en cortège depuis la rue d'Anjou jusqu'au Père Lachaise. À l'appel de personnalités politiques et syndicalistes relayées par la Presse, ce furent des milliers de personnes portant des gerbes de fleurs qui, auprès des poètes de renom comme Louis Aragon ou Pablo Neruda (1) lui rendirent hommage.
Sa tombe fut dessinée par le sculpteur Alberto Giacometti qui l'orna d'une vasque sous les traits d'un faucon (Horus dans mon poème) symbolisant la résurrection par la lumière.
L'impact international populaire était tel que plus tard, en 1942, les nazis revanchards profanèrent sa sépulture !
(1) Pablo Neruda (1904/1973), le grand poète chilien -en sus de ses fonctions de diplomate, d'écrivain et d'homme politique et Prix Nobel de littérature en 1971- fut Consul en Espagne en 1935 et devint l'ami d'un autre grand poète, fusillé par des miliciens de Franco, Fédérico Garcia Lorca (1898/1936) le 18 août 1936. Pour l'histoire, rappelons-nous que Franco censura la totalité des ouvrages de Lorca jusqu'en 1953...
Neruda devint dès lors l'avocat de la République Espagnole. Il décéda officiellement d'un cancer le 23 septembre 1973, juste après le coup d'état du général Pinochet contre le Président du Chili, Salvador Allende, du 11 septembre 1973 et que sa maison fut pillée et ses livres brûlés...
2/ LES BRIGADES INTERNATIONALES furent un mouvement armé de solidarité internationale se portant au secours des Républicains Espagnols assaillis par les troupes nationalistes suite au coup d'état militaire de 1936. Ce fut également un outil de propagande reprenant la doctrine de l'Internationale Communiste et du Kommintern. Mais en septembre 1937, les Républicains les reconnurent officiellement en tant qu'armée composée d'une Légion Étrangère.
Et c'est justement suite à une sorte d'élargissement de la guerre d'Espagne à l'Europe avec l'envoi d'avions allemands demandés par Franco à Hitler -lequel lui répond avec empressement bien au delà des seuls avions- et à Mussolini qui lui expédie 70.000 hommes, tandis que Franco reprend pied en Espagne avec ses troupes coloniales Marocaines, que les partisans de la lutte anti-fasciste se mobilisèrent. Seulement, les gouvernements démocrates français (dirigé par Léon Blum) et anglais, pour ne citer qu'eux, préférèrent jouer la carte de la neutralité et du non interventionnisme.
Du reste, il en alla de même dans un premier temps avec Staline qui, malgré un soutien verbal à aider la République préféra ne pas bouger.
Par la suite, Staline incita des volontaires soviétiques à rejoindre les rangs des Brigadistes et à soutenir les Républicains, mais surtout les communistes espagnols fidèles à lui-même (et non parmi les Républicains anarchistes de la CNT -Confédération Nationale du Travail- ni surtout les communistes Trotskystes anti-Staliniens du POUM -Parti Ouvrier d'Unification Marxiste- via la fameuse "Pasionaria" dirigeant le Parti Communiste Espagnol : Maria Dolorès Ibarruri (1895/1989) dont le fameux slogan "No pasaran - Ils ne passeront pas" resta dans les annales.
Mais Staline ne se fit pas prier gratuitement ; il échangea ses armes et munitions contre les 510 tonnes d'or de la Banque d'Espagne !
Les premiers volontaires arrivèrent durant l'été 1936, rejoignant pour certains l'escadrille aérienne Espana créée par André Malraux. Mais ce fut à l'automne que leur embrigadement s'amplifia pour atteindre 35.000 hommes et femmes entre 1936 et leur départ en octobre 1938. Ils vinrent de 53 pays (dont la France, le Royaume-Uni, la Belgique, la Suisse, le Canada, les U.S.A., l'Australie, l'U.R.S.S...) ! Et 15.000 d'entre-eux périrent au combat sans parler les disparus et les blessés.
Ces volontaires, de sensibilités fort différentes étaient tous soudés d'un même idéal international à lutter auprès des Républicains contre le franquisme, le fascisme et le nazisme. Leur mouvement fut dissout le 28 octobre 1938. Malraux dira : "Avec eux, c'est toute la Révolution qui s'en va".
Certains d'entre-eux restèrent célèbres, tels les écrivains André Malraux, Ernest Hemingway, Joris Ivens ou George Orwell, des poètes comme Federico Garcia Lorca, le musicien Paul Robeson, les photographes Gerda Taro et Robert Capa militants de la même cause, ou bien encore leur chef français inféodé à Staline, André Marty, l'ancien mutin de la Mer Noire.
3/ " L'ESPOIR " D'ANDRÉ MALRAUX est un ouvrage relatant les débuts de la Guerre d'Espagne que le romancier écrivit à partir de ses notes prises sur place puisqu'il y participa, et qu'il publia en 1937. Il campe intrigue et personnages dans le camp des Républicains.
Lui même constitua une escadrille d'une vingtaine d'avions (l'escadrille Espana) venant en aide aux Républicains en tentant de s'opposer aux troupes putchistes. Il enrôla des aviateurs français et allemands avec l'aide de Jean Moulin (1899/1943).
Gerda Taro
Sur le terrain, photographiée par Robert Capa
Avec Robert Capa
Sa tombe avec le faucon de Giacometti
Robert Capa photographié par Gerda Taro
Quelques-unes des photos de Gerda Taro
La pasionaria
Brigadistes
Pablo Neruda
Pablo Neruda
La fameuse photo d'un Brigadiste fauché en plein assaut,
prise par Robert Capa, bien que de plus en plus d'experts
l'attribuent à Gerda Taro
Statue de Federico Garcia Lorca à Madrid
Monument aux morts des Brigades Internationales à Barcelone
André Malraux
Lexique, Saison 6, Episode 16, Volailles
Lien vers le poème " Volailles " : ICI
LES CONGÉS PAYÉS DE 36, BRUITS DE BOTTES ET GUERRE CIVILE D'ESPAGNE (Volailles)
1/LES CONGÉS PAYÉS DE 36 sont l'une des "victoires" du "Front Populaire" de 1936.
C'est après la victoire électorale aux Législatives de mai/juin 1936 de ce fameux Front Populaire (de gauche) créé par l'alliance du Pari Communiste Français, du Parti socialiste SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière) et du Parti Radical, que furent décidés ces congés payés par l'adoption d'une loi.
Ainsi, pour une durée annuelle de 2 semaines, chaque salarié (soit environ 600.000) pouvait bénéficier pour la 1ère fois de véritables vacances, qui jusqu'alors n'étaient réservées qu'aux nantis, rentiers, professions libérales et commerçants.
Inutile de dire combien cette loi eut de succès, constituant une véritable embellie dans la vie quotidienne ouvrière, pour ne parler que d'elle. D'ailleurs, en 1937, les "congés payés" (ainsi qu'on en nommait par dérision le plus souvent, les bénéficiaires) furent trois fois plus nombreux à prendre le chemin de leurs premières vacances...
2/ BRUITS DE BOTTES ET GUERRE CIVILE D'ESPAGNE
L'année 1936 est celle de tous les bruits, de toutes les craintes et des haines revanchardes qui se font jour à travers l'Europe.
Les dictatures commencent à prendre possession de différents pays avec à chaque fois une idéologie imposée et servie à la fois par le financement de capitalistes nationalistes et par une junte militaire aux ordres de dictateurs naissants, mais se nourrissant aussi de la misère sosio-économique des classes laborieuses et un esprit de revanche suite au conflit de 1914/1918.
Ainsi, on assiste à différents coups de force menés par Hitler et l'Allemagne nazie, Mussolini et l'Italie fasciste, l'Empereur Hiro-Hito et le Japon sous le joug militaire, et l'Espagne prise en tenailles après l'insurrection conduite par Franco, sans oublier les procès et les purges de Staline en URSS.
L'affrontement entre les Fronts populaires de gauche et les totalitarismes de droite ne fait que commencer.
Déjà, avec la guerre civile d'Espagne...
Ce terrible conflit qui servit en quelque sorte de terrain d'entraînement pour les nazis tout comme les fascistes de Mussolini, fit des ravages sans précédent dans la population espagnole, de part et d'autre des belligérants entre juillet 1936 et avril 1939.
Tout remonte à 1931 quand Républicains et socialistes ayant décrété l'expulsion de la Seconde République de la monarchie Espagnole, s'ensuivit une succession de périodes de troubles jusqu'à l'été 1936.
Ainsi, s'opposèrent de façon de plus en plus violente, les gouvernements successifs dont les réformistes modérés s'opposaient aux organisations anarcho-syndicalistes, aux communistes, ou même aux trotskystes, pour ne parler que des luttes fratricides à grand renfort de soulèvements et de grèves à gauche.
Suite aux désordres multiples, survint le risque (pour les non communistes) de révolution prolétaire à l'instar du renversement bolchévique de 1917 en Russie, d'autant que des Soviets sont organisés en 1934 dans la région ouvrière des Asturies conduisant à une insurection dite de "la commune espagnole". Laquelle fut réprimée dans le sang par un certain général Franco commandant des troupes sûres d'Afrique. De fait, après ces 1000 morts pour 20.000 arrestations, un fossé infranchissable fut creusé entre la cause ouvrière et les tenants du pouvoir en place. L'Espagne s'enfonça dans la double peur des communistes et de ligues fascisantes.
Et les choses ne s'arrangèrent pas... La grande misère rendait la moindre réforme fort difficile à mettre en place. Les élections elles-mêmes n'étaient pas assurées d'une majorité nette ; le Front Populaire comprenant le PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) remporta de justesse les élections de février 1936 avec 34,3 % contre 33,2 % pour le Front National de la CEDA (confédération Espagnole des Droites Autonomes). Et comme ces élections furent entâchées de fraude, la violence tous bords confondus s'amplifia.
Puis, après une tentative de coup d'état avortée par une junte putschiste, c'est finalement en juillet 1936 que survient une insurrection menée par des militaires que commande Franco au Maroc Espagnol, avant que de les acheminer vers l'Espagne. Dès lors, aucune réconciliation n'étant plus possible entre le camp Républicain qualifié de loyalistes et celui des militaires insurgés nationalistes, la population s'arma rapidement grâce à la CNT (Confédération Nationale du Travail) et aux milices ouvrières, et bientôt l'Espagne se divisa en deux.
Notons qu'au début de cette guerre civile, se partageant villes et régions, chaque camp disposait d'environ 500.000 hommes. Les monarchistes, phalangistes et conservateurs de droite ayant à leur tête le général Francisco Franco (1892/1975) furent nommés "Franquistes", et face à eux, les communistes, socialistes, anarcho-syndicalistes de gauche, les "rojos" (rouges).
Et c'est dans ce contexte de haine et d'atrocités inouïes (chacun des deux camps exterminant, torturant et terrorisant* ceux du camp adverse, tous sexes, âges et conditions -écclésiastiques- confondus, que Manuel rejoint Madrid aux mains des Républicains, dans mon poème...
* On parla de "terreur rouge" et de "terreur blanche".
Les congés payés de 1936...
Bruits de bottes !
Hitler et Mussolini...
Les débuts de la Guerre civile Espagnole
en 1936
et en 1939
Les Républicains
Franco
Les troupes d'Afrique levées par Franco
avec ses tirailleurs (voir mon poème)
Le fameux mot d'ordre des Républicains Madrilènes : " Ils ne passeront pas "
Exécutions sommaires
L'espoir...
Lexique, Saison 6, Episode 15, Peluches
Lien vers le poème " Peluches " : ICI
LE TOUT NOUVEAU ZOO DE VINCENNES (Peluches)
Il y avait déjà le " Jardin des plantes " (Paris 5ème) fondé en 1794 par Bernardin de Saint-Pierre, professeur de zoologie au Museum d'histoire naturelle, et comptant avec sa ménagerie parmi les zoos les plus anciens du Monde.
Il y avait aussi le légendaire " Jardin d'acclimatation" créé en 1852 " dans le Bois de Boulogne pour " acclimater des animaux " et dont le terrible conflit de 1870 tenaillant de faim les parisiens, vit ses animaux, dont un éléphant, abattus puis dévorés...
Et puis, fut créé en 1934 le " Parc zoologique du Bois de Vincennes ", actuellement " Parc zoologique de Paris ".
Dès son inauguration, on s'attarda sur la contemplation de son fameux rocher, haut de 65 m et préfigurant un décor voulant mettre les animaux dans leur contexte naturel en vue d'en faciliter l'observation comportementale.
C'est suite à l'exposition coloniale de 1931 mettant en scène des animaux exotiques que fut envisagée l'idée d'associer le Museum d'histoire naturelle avec un zoo expérimental installé sur 14,5 hectares dans le Bois de Vincennes.
Très vite, son succès populaire fut incontestable. Et il s'enorgueillit d'accueillir de nombreuses espèces " réintroduites dans leur milieu naturel ", notamment avec une séparation du public par des fosses (ours) pultôt que des barreaux, le " Grand Rocher " ou une immense volière équatoriale de 4000 m2.
Actuellement, il compte 2.000 pensionnaires totalisant 180 espèces animales de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés.
Le Parc a été entièrement rénové en 2014 après trois années de travaux. Et les naissances " in situ " confirment la bonne santé de ses installations remarquables, tant d'un point de vue scientifique que vétérinaire, pour le plus grand plaisir de ses 900.000 visiteurs par an.
Le Jardin des Plantes
Le Jardin d'acclimatation en 1860
Le zoo de Vincennes
Lexique, Saison 6, Episode 14, Mamine
Lien vers le poème " Mamine " : ICI
LA MAISON DES AIGLES DU COMMANDANT HENRY LACHOUQUE (Mamine)
Au 4 rue de l'Abreuvoir à Montmartre, se niche une bien curieuse maison, baptisée " La maison des aigles ". Construite en 1924 à l'emplacement d'une fort vieille maison dont les pierres lui servirent, elle hébergea le Commandant Henry LACHOUQUE (1883/1971), historien de renom spécialiste de Napoléon 1er.
Du reste, ce passionné de l'Empire et de la Grande-Armée combatit et fut blessé en 1914 avec un courage que n'aurait pas renié l'Empereur. L'histoire est d'ailleurs parfois singulière puisque il fut admis à la fameuse école militaire de Saint-Cyr dans la promotion... Austerlitz !
Il écrivit une quinzaine d'ouvrages* sur son illustre Empereur et lui consacra du reste, toute son énergie avec celle d'une association qu'il fonda " l'association des amis de Sainte-Hélène " pour restaurer la Maison de Longwood où Napoléon finit sa vie sur l'île de Sainte-Hélène. Il fut également le conservateur adjoint du musée de la Malmaison (ancien domicile de Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon).
* dont : Secret de Waterloo (1952), Napoléon et la garde impériale (1957), Napoléon en 1814 (1959), Napolon à Austerlitz (1960), Terre héroïque, Iéna (1961), Napoléon, vingt ans de campagne (1964)...
Considéré par ses frères d'arme, mais aussi par des sommités académiques, politiques et historiens comme le plus grand historien militaire de son temps, le Commandant Lachouque, dont les ouvrages furent traduits dans plusieurs langues, jouissait d'une solide réputation, à tel point qu'il était régulièrement consulté par le cinéma et la télévision dès qu'il s'agissait d'évoquer le premier empire.
Inutile de dire que sa propre maison nichée sur la Butte et gardée par deux aigles de pierre s'ouvrait sur une sorte de musée regorgeant d'objets et de reliques insolites, émouvants et historiques ayant appartenu à Napoléon 1er ainsi qu'à ses proches et soldats. C'est bien pourquoi dans mon poème (Mamine), Irena tremble d'un mélange fait de curiosité et d'appréhension...
Lexique Saison 6 Episode 13 Irena
Lien vers le poème " Irena " : ICI
LE KRACH BOURSIER DE 1929 ET LE JEUDI NOIR, LE PRIEURÉ DU SACRÉ-COEUR (Irena)
1/ LE KRACH BOURSIER DE 1929 ET LE JEUDI NOIR
Intervient à la Bourse de New-York, le le fameux "jeudi noir" du 24 octobre 1929 qui se prolonge jusqu'au mardi noir 29. Cette chute spectaculaire des valeurs boursières va provoquer l'une des plus grandes crises économiques mondiales connues dite de "la grande dépression" entraînant son lot de chômage, de pauvreté, de misère et de suicides de capitalistes, industriels et financiers ruinés.
Plus tard, l'ensemble du secteur boursier continuera de s'effondrer et il faudra attendre l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1941 pour que la situation économique et boursière se redresse.
Le krach est suyrvenu suite à l'extraordinnaire prospérité due à la croissance économique de l'Europe et des USA - ce qui est un paradoxe - durant les "années 20" avec des hausses de production industrielle de 50% et donc des cours en bourse de l'ordre de 18% pour un total de... 300%.
Ainsi, la spéculation boursière flairant de bonnes affaires a-t-elle bien vite rejoint puis dépassé la production, entraînant ipso facto un dépassement exagéré de la valeur réelle des profits par l'achat massif, mais à crédit, de titres, alors qu'à partir de 1929, la production -automobile notamment- commence à s'essoufler puis à reculer.
À mi-octobre, on assiste aux premières ventes massives de titres (mise en vente de 6.000.000 d'actions dès le mercredi 23 octobre -toujours, au titre de gains en bénéficies-, mais qui, conjuguées avec l'inquiétude du recul économique, se transforment bien vite en ventes paniquées et... faute d'acheteurs, entraînent l'effondrement des cours. Non seulement les spéculateurs aurons bien vite tout perdus, mais aussi les petits épargnants regagnant les cohortes de sinistrés ruinés.
En 1932, le revenu national américain chutera de 50% avec une perte de 41 milliards d'euros (équivalent dollars) et pas moins de 80.000 faillites !
2/ LE PRIEURÉ DU SACRÉ-COEUR correspond à une communauté monastique de seize Sœurs Bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre vivant à la Basilique dans des locaux adjacents.
C'est une institutrice, Adèle GARNIER, lisant un article relatant la construction de la Basilique du Sacré-Coeur en 1898 qui, "entendant un appel divin", fonda une communauté religieuse "née pour la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre" érigée canoniquement par l'Église. Elle prononça ses voeux en 1901 et devint Mère Marie de Saint-Pierre.
Les Bénédictines du Prieuré du Sacré-Coeur de Montmartre
Lexique Saison 6 Episode 12 Maharadjah
Lien vers le poème " Maharadjah " : ICI
- L'ORIENT-EXPRESS BLOQUÉ PAR LA NEIGE EN 1929 AVEC : René Lalique, Agatha Christie et " le crime de l'Orient-Express " , le Maharadjah aux 7 femmes, oeufs et loups (Maharadjah)
Le prestigieux train de luxe, l'Orient Express, surnommé " Le roi des trains, le train des rois " est ici au coeur de mon poème.
J'en avais déjà parlé au sujet de la fameuse voiture-restaurant n° 2419, construite en 1913 puis affectée au train du Maréchal Foch, qui entra dans l'histoire puisqu'y fut signée l'armistice de 1911 et hélas, plus tard, celle du 22 juin 1940 ; voir ICI.
Ce train, construit en 1883 par la Compagnie Internationale des wagons-lits offrait aux nantis de voyager de Paris à Vienne et Venise, puis à partir de 1919 jusqu'à Constantinople (Istanbul). Mais il desservait aussi bien, sous des appellations différentes selon les tracés et les époques, d'autres villes et capitales européennes telles (dans le désordre) Paris, Athènes, Bucarest, Strasbourg, Ostende, Bruxelles, Munich, Budapest, Berlin, Lausanne, Milan, Sofia, Innsbruck, Zurich, et même Amsterdam ou depuis Londres via Douvres ("La Flèche d'Or")...
Sa ligne se prolongea d'ailleurs vers Damas (Syrie), Bagdad (Iran) et même Le Caire (Égypte) en prenant le nom de "Taurus-Express".
Ainsi, du tout premier Paris/Vienne, il prit les noms d'Express d'Orient, d'Orient-Express, Ostende-Vienne-Orient-Express, Berlin-Budapest-Orient-Express, Simplon-Orient-Express, Ahlberg-Orient-Express, La Flèche d'Or...
Son lent déclin s'opéra à partir de 1948 suite à la dernière guerre, aux propres lignes du Bloc communiste des pays de l'Est avec des arrêts interminables aux frontières, à la lenteur du convoi (environ 50 km/h), au coût de son fonctionnement et de sa maintenance, au prix des voyages, à la concurrence de l'aviation, etc. Après de nombreuses tentatives de reprise, remise en service, etc. ce train légendaire n'existe plus, du moins pas sous sa forme prestigieuse, mais sous un même vocable racheté par l'hôtellerie comme par exemple le Groupe Accor.
Le voyage était long, très long, s'étalant sur près de 3000 km entre Paris et Constantinople (Istanbul) que l'on reliait en 81,5 heures en 1883, soit plus de trois jours !
René LALIQUE (1860/1945), le fameux maître verrier français, créateur de bijoux, joaillier, décorateur, sculpteur et tailleur de verre se chargea en grande partie de sa décoration faite de panneaux de verre, d'appliques de cristal, de naïades lascives (voir mon poème) de lampes et vitrages du train, de bouquets de fleurs d'argent incrusté, tout comme il le fit également sur des paquebots (Le Normandie).
Ce maître de l'Art-Déco remplaçant l'Art -Nouveau, partagea ses talents avec Roger PROU, autre talentueux décorateur chargé notamment du mobilier avec des fauteuils club, du bar en acajou, de cloisons lambrissées de marqueterie loupe, de la voiture-restaurant nommée "le train bleu", etc.
Son talent et sa réputation étaient tels que la voiture-salon de "la Flèche d'Or" (l'Orient-Express provenant de Londres) portera le nom de "Voiture Lalique".
Agatha Christie et " le crime de l'Orient-Express "
S'il est un roman policier que tout le monde connaît, du moins de renom, c'est bien celui là.
Agatha Christie qui, rêvant devant ce train légendaire en gare de Calais, finit par le prendre dès que ses moyens, avec la célébrité, le lui permirent... près de soixante fois ! La célèbre romancière y situera rois de ses romans. Elle y rencontra son mari avec lequel ils firent leur voyage de noces. De nombreuses personnalités et célébrités prirent ce train, dont Ernest Hemingway, Joseph Kessel, Mata-Hari, Marlène Dietrich, Léon Tolstoï, le roi Ferdinand de Bulgarie, Lawrence d'Arabie ou Joséphine Baker.
Laquelle Joséphine Baker, célèbre actrice de music-hall, fut victime d'un attentat ayant provoqué le déraillement du train en septembre 1931, chutant dans un ravin près de Budapest et faisant vingt morts. Elle prit part au sauvetage des passagers en véritable héroïne (N.B : j'avais hésité à situer mon poème sur cet accident).
Elle y narre l'enquête menée par son policier fétiche, Hercule Poirot, dans ce train, suite au crime abominable commis contre un riche américain tué durant la nuit... Elle se fonde sur une affaire authentique qui avait défrayé la chronique aux États-Unis, celle de l'enlèvement de l'enfant de Charles Lindbergh, le célèbre aviateur, mais également sur un incident étant survenu à l'hiver 1929 au célèbre train...
Elle publia son fameux roman en 1934 après s'être inspirée d'un fait divers survenu à ce train (appelé le "Simplon-Orient-Express) en février 1929 suite à une tempête de neige l'ayant alors bloqué durant cinq jours près de Çerkezköy en Turquie. D'ailleurs, son roman débute avec Hercule Poirot, son héros, prenant le "Taurus Express" (voir ci-avant) ralliant Istanbul depuis la gare d'Alep en Syrie.
Deux films reprennent le roman d'Agatha Christie. L'un, britannique, que je vous recommande, sorti en 1974 avec Albert Finney dans le rôle d'Hercule Poirot, l'autre, américain, de 2017.
Et c'est cet incident que je place également dans mon poème...
Le Maharadjah aux 7 femmes, oeufs et loups
Bloqué pendant cinq jours par une température polaire de moins 25° atteignant moins 10° à l'intérieur du train, les passagers durent se résoudre à affronter cette situation plutôt... inconfortable !
L'un des passagers, Maharadjah de son état, acheta à prix d'or à ses voisines, leurs manteaux pour revêtir ses... sept femmes ! (Je n'ai pas résisté à placer cette anecdote dans mon poème qui y a trouvé son nom).
C'est ainsi qu'ils achetèrent également contre des bijoux des oeufs (!) et quelques volailles aux autochtones, certainement ravis de l'aubaine, avant qu'un train chasse-neige puisse les délivrer des congères de glace. Ils se mirent même en quête de chasser des loups (voir mon poème) servis au wagon-restaurant !
Avec les décors de René Lalique...
Lexique Saison 6 Episode 11 Clarée
Lien vers le poème " Clarée " : ICI
- QUEYRAS ET LIBERTAIRES DU PIÉMONT, ÉMILIE CARLES ET LA VALLÉE DE LA CLARÉE (Clarée)
1/ QUEYRAS ET LIBERTAIRES DU PIÉMONT donnent le ton de ce nouvel épisode. En effet, je tente de faire passer eux Italie, via les hautes vallées du Queyras, mes deux protagonistes de la Romance de Laurine : Manuel et Nathan, mais bloqués par la neige (voir mon poème Clarée), ils renoncent à ce passage et bifurquent après Briançon vers la vallée de la Clarée, attendant de franchir ultérieurement le Col de Montgenèvre. Ils s'arrêtent donc à Val-des-Près...
À la fin des " années folles ", dix ans après 1919, on s'engage dans " les années difficiles " puis... la 2ème guerre mondiale, dix ans après 1929.
Tout commence avec le Krach boursier de Wall Street puis du Monde, en octobre 1929 (j'y reviendrai). Mais en fait, les "ingrédients" de la marmotte mondiale qui va bientôt exploser sont déjà réunis :
- L'U.R.S.S. depuis sa révolution de 1917 a remplacé la Russie, et les bolchéviques internationalisent leur mouvement avec des dissidences internes fortes, notamment entre Trotski et Staline.
- l'Allemagne ne connaît pas encore le nazisme, mais implose littéralement sous la crise et son endettement imposé après la 1ère guerre mondiale par le traité de Versailles, le chômage massif, la déliquescence des institutions politiques et l'hyperinflation du mark depuis 1923/1924 passant par exemple de 4,2 marks pour 1 dollar en 1914 à 42 marks en 1920, 420 marks en 1922 puis...
- 49 000 marks en janvier 1923
- 4 900 000 marks en août 1923
- 440 000 000 marks le 3 octobre 1923
- 42 000 000 000 marks le 22 octobre 1923
- 420 000 000 000 marks le 3 novembre 1923
- 4 200 000 000 000 marks le 20 novembre 1923 !
- l'Italie voit les ligues populistes d'extrême droite suivre le tout nouveau "Duce", Mussolini qui fait sa "marche sur Rome" en 1922 avec l'aide des squadristi paramilitaires.
De fait, communistes et anarchistes prennent de l'ampleur partout, tandis que les droites patriotiques se radicalisent...
Le Piémont italien (pour en revenir à mon poème), comme la Campanie voient des anarchistes italiens comme Errico Malatesta ou Luigi Galleani, aux doctrines libertaires héritées du Russe Bakounine, prendre de l'assurance, d'où (dans mon poème Clarée) l'attraction sur Manuel (révolté dans l'âme) et son nouvel adepte venant du Queyras, Nathan.
On se rend au Queyras (dont est issu Nathan dans mes poèmes) après Briançon (sans passer par Guillestre que l'on rejoint plutôt en venant de Gap au Sud) puis Cervières, le Col de l'Izoard et Arvieux, puis en bifurquant à l'Est vers l'une des 4 hautes vallées et vers les 8 villages dont Château-Ville-Vieille, Aiguilles, Abriès, Molines, Saint-Veran ou La-Monta (mon poème).
2/ ÉMILIE CARLES (née ALLAIS) ET LA VALLÉE DE LA CLARÉE
C'était une Grande Dame, institutrice et écrivaine, née avec le siècle en 1900 à Val-des-Prés et décédée en 1979 dans sa même vallée de la Clarée.
Élevée avec ses 6 frères et soeurs dans une famille montagnarde vivant péniblement de l'agriculture pour un travail pénible, perdant sa mère foudroyée dans un champ quand elle a 5 ans, elle ne cesse d'étudier en sus des travaux de la ferme, y compris en se rendant à pied à Briançon (8 km), à force de courage et de volonté, pour devenir institutrice. Après des études poursuivies à Paris, elle enseignera dans sa chère vallée, mais aussi dans des hameaux reculés du Queyras.
Rencontrant lors d'un déplacement en 1927 son futur mari, Jean Carles, elle deviendra bien vite adepte de ses théories libertaires, pacifistes et de libre penseur. Il faut dire qu'elle avait été fort éprouvée par les drames consécutifs à la 1ère guerre.
En 1936, elle transforme sa ferme en gîte et avec son mari, accueillent des "camarades citadins" venant s'aérer et refaire le monde dans l'air pur de la montagne (et m'ayant inspiré l'accueil fait à Manuel et Nathan quelques années plus tôt dans mon poème Clarée).
Pendant la dernière guerre, Jean rejoignit le maquis. Plus près de nous, écologiste avant l'heure, elle milita activement contre l'implantation d'une autoroute dans sa vallée et obtint gain de cause.
Toute sa vie elle milita pour la paix, la tolérance et la fierté des traditions paysannes, mais son plus grand bonheur était d'enseigner...
Elle est connue du grand public par son livre autobiographique admirable : " Une soupe aux herbes sauvages " paru en 1977 puis par le téléfilm réalisé sur elle avec Annie Girardot en 1997 qui tous deux, connurent un vif succès ; son livre fut tiré à plusieurs millions d'exemplaires.
Je ne puis que vous encourager vivement à vous les procurer, tant on découvre avec émotion la vie difficile "d'un autre temps" que menaient ces gens simples au XXè siècle, non loin de Briançon. Si vos pas vous conduisent dans cette région, allez arpenter la vallée de la Clarée dont la beauté admirable est restée authentique.
Il va sans dire que je lui dédie mon poème Clarée.
Le Queyras
La vallée de la Clarée depuis Briançon
Briançon
La Clarée
Le livre
Le film
Lexique Saison 6 Episode 10 Jeux
Lien vers le poème " Jeux " : ICI
- LES 1ers JEUX OLYMPIQUES D'HIVER À CHAMONIX (1924), LES J.O. DE PARIS EN 1924 AVEC : Le stade de Colombes, Johnny Weissmuller, Abrahams et Liddell - Les chariots de feu - l'Olympic-City, Pierre de Coubertin (Jeux).
1/LES 1ers JEUX OLYMPIQUES D'HIVER À CHAMONIX (1924) furent le résultat d'âpres négociations car ils risquaient notamment de porter préjudice aux fameux " Jeux Nordiques " réunissant la Scandinavie et la Finlande (1901/1926).
Malgré tout, ces premiers Jeux organisés donc par le Comité International Olympique (C.I.O.) remportèrent un vif succès avec plus de 258 athlètes représentant 16 nations engagées dans 16 épreuves pour 6 sports distincts, suivies par plus de 10.000 spectateurs.
Organisés durant 13 jours du 24 février au 5 mars 1924, ces jeux coûtèrent 3,5 millions de francs. Les sports retenus étaient le Bobsleigh, le Combiné nordique, le Curling, le Hockey sur glace, le Patinage artistique, le Patinage de vitesse, la "Patrouille militaire", le Saut à skis et le Ski de fond. La France se classa au 8ème rang pour une 9ème place avec 3 médailles de bronze contre 17 médailles dont 4 d'or pour la Norvège finissant 1ère.
la patinoire dite "Stade Olympique de Chamonix", la plus vaste du monde avec 36.000 m2
le tremplin de saut à ski (79,40 m) près du glacier des Bossons
2/ LES J.O. DE PARIS EN 1924 AVEC : Le stade de Colombes, Johnny Weissmuller, Citius-Altius-Fortius, Abrahams et Liddell - Les chariots de feu - l'Olympic-City, Pierre de Coubertin (Jeux).
Ces Jeux sont la 8ème édition des Jeux Olympiques d'été, après ceux d'Athènes (1896), Paris (1900), St-Louis aux U.S.A. (1904), Londres (1908), Stockolm (1912), Berlin " Jeux annulés par la guerre" (1916) et Anvers (1920).
Ils se sont déroulés du 4 mai au 28 juillet 1924 (d'où le glissement printanier de mon poème...) et ont accueilli 3089 athlètes dont 135 femmes engagés dans 126 épreuves réparties sur 17 sports et représentant 44 pays (sauf l'Allemagne non invitée).
Avec 38 médailles dont 13 d'or, la France se classa au 3ème rang derrière les USA et la Finlande. Ce sont pas moins de 700 journalistes qui couvrirent l'évènement.
Bien que le stade Pershing puis le Parc des Princes étaient largement favoris pour l'installation du Stade Olympique, devant des problèmes de financement de la ville de Paris (déjà...), c'est finalement Colombes qui fut choisie en transformant l'ancien stade du Matin en nouveau stade d'une capacité de 45.000 places dont 20.000 assises en tribunes (d'où la resquille de mon poème...).
Il y avait naturellement d'autres installations sportives dans les diverses agglomérations de la région parisienne (Boulogne, Versailles, Meudon, Argenteuil, St-cloud, Bagatelle, Issy-les-Moulineaux...).
La piscine était celle des Tourelles (Paris 20è). Et le fameux nageur américain Johnny Weissmuller (1904/1984) - voir mon poème - qui joua plus tard le rôle de Tarzan au cinéma (1932), y remporta 4 médailles dont 3 d'or et une de bronze !
Citius-Altius-Fortius est la devise des J.O.
Elle signifie : Plus vite, Plus haut, Plus fort ! (Que j'ai ainsi repris dans mon poème).
Harold Abrahams (1899/1978) et Éric Liddell(1902/1945) étaient deux champions britanniques d'athlétisme portés ensuite à l'écran dans le fameux film de Hugh Hudson sorti en 1981 " Les chariots de feu " avec la musique somptueuse de Vangelis. Le film retrace leur aventure. Ces deux sprinters, étaient des champions rivaux, mais qui, du fait de leurs convictions religieuses marquées (juive pour Harold Abrahams et protestante- presbytérienne pour l'écossais Éric Liddell) ont rencontré des difficultés à concourir aux dates initialement fixées, incompatibles avec leurs religions.
Malgré ces péripéties Abrahams remporta l'or à la surprise générale sur le 100m en 10"6 et l'argent au relais 4x100m. Liddell s'octroya l'or au 400m et le bronze au 200m.
L'Olympic-City était le village Olympique attenant au site de Colombes pour la première fois dans l'histoire des Jeux qui, en sus de ses installations d'hébergement couvrant 22 hectares, disposait d'une multitude de baraques en bois proposant des boissons, café, restauration rapide, accessoires et divers souvenirs tenus par des centaines de commerçants et de forains (ainsi que mon poème l'expose avec Laurine).
Est-il utile de présenter le Baron Pierre de Coubertin (1863/1937), humaniste et pédagogue, internationaliste et fondateur des Jeux Olympiques modernes, qui consacra sa vie à les restaurer dans l'esprit d'Athènes et des valeurs altruistes du sport ?
Il milita pour la popularité de la gymnastique et de l'éducation physique. Mais il défendit toute la place qui revient à la compétition admettant donc une certaine violence physique ainsi qu'il le précisa : « Le sport, ce n’est pas l’exercice physique bon pour tous au point de vue de l’hygiène à condition d’être sage et modéré. Le sport est le plaisir des forts ou de ceux qui veulent le devenir physiquement et moralement. Il comporte donc la violence, l’excès, l’imprudence. Rien ne le tuerait plus sûrement que de le vouloir emprisonner dans une modération qui est contraire à son essence »
Quant sa Charte Olympique, elle affirme que : " le but de l’olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’homme en vue de promouvoir une société pacifique soucieuse de préserver la dignité humaine », et que « l’esprit olympique exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play ».
Les Jeux de Paris-1924 virent son retrait de l'organisation du CIO qu'il avait fondé en 1894.
Médaille Olympique :
Stade Olympique de Colombes
Johnny Weissmuller âgé de 19 ans aux J.O.
l'arrivée du 100m nage libre
et en Tarzan...
Abrahams et Liddell
L'Olympic City
Arrivée d'Abrahams au 100m
Pierre de Coubertin
Lexique Saison 6 Episode 9 Violon
Lien vers le poème " violon " : ICI
- ARCHET, KIKI DE MONTPARNASSE AU "BAL NÈGRE", LE VIOLON D'INGRES DE MAN RAY (Violon)
1/ ARCHET. L'archet d'un violon est presque aussi difficile à réaliser que le violon lui-même, et son coût ne l'est pas moins !
On n'imagine pas en effet, le nombre de pièces et de gestes professionnels réalisés par des artisans très qualifiés qu'il faut pour en confectionner un.
On pense qu'un violon se vend avec son archet, non pas, sauf naturellement pour de simples violons de débutants, d'étude ou même vendus en grandes surfaces...
Un violon est l'oeuvre d'un luthier quand l'archet est celui d'un archetier. Les meilleurs sont encore fabriqués à Mirecourt (Vosges) dont la tradition remonte à plus de quatre siècles. Sachez qu'il existe à Mirecourt depuis 1970, une remarquable École Nationale de Lutherie formant des apprentis en trois ans.
Comme pour les violons dont les plus prestigieux furent conçus par des maîtres italiens tel Stradivarius, les archets ont également connu leur créateur de génie comme François-Xavier Tourte, ancien horloger, surnommé le stradivarius de l'archet dont l'un d'entre-eux s'est vendu pour la somme astronomique de... 576.000€ !
De même, différents prix régissent l'achat d'archets de premier prix ou de qualité.
Ainsi pour les violons, on trouvera sur le marché des violons chinois à 60€ (contreplaqué, chevilles en plastique, vernis au pistolet...), des violons d'entrée de gamme jusqu'à 300€, des violons d'étude jusqu'à 800€ puis des violons d'étude supérieurs allant jusqu'à 2.000€, et des violons de concert atteignant 10.000€. Enfin, on trouve des violons de luthier neufs hauts de gamme jusqu'à 50.000€. Quant aux Stradivarius, tous recensés et désignés d'un nom, ils peuvent atteindre 20.000.000 de dollars US comme le Messie ou 15.900.000 USD comme le fameux Lady Blunt...
Les archets couvrent de la même façon la gamme de prix allant de 70€ à plus de 10.000€, 50.000€, mais à 300€, on a déjà un bel archet.
Pourquoi ces coûts élevés ? Tout simplement, et j'en viens à mon poème "Violon" parce qu'un archet se compose à la fois de crin de cheval et de bois rare.
Les meilleurs crins proviennent de régions très froides ou se trouvent de petits chevaux mongols ou des étalons de Sibérie voire du Canada. Les mèches de crins (blanches pour le violon, foncées pour le violoncelle) se composent d'au moins 80 à 150 crins mesurant au moins 80 cm uniquement sur des étalons (plus robustes).
Quant au bois, la baguette doit être également équilibrée, souple et résistante, légère et nerveuse, faite de bois de Pernambouc ou d'amourette provenant du Brésil. On est donc très loin du crin synthétique ou de la baguette en bois ordinaire, mais il existe une alternative économique avec des archets en carbone.
une mèche de crins
2/ KIKI DE MONTPARNASSE AU "BAL NÈGRE".
Kiki, de son vrai nom Alice Ernestine PRIN (1901/1953), fut sans conteste "l'artiste" des nuits de l'entre-deux guerres surnommée " la reine de Montparnasse ". Ses talents étaient multiples : modèle et muse (ayant posé nue pour de nombreux peintres et photographes), chanteuse, actrice de cinéma, danseuse, gérante de cabaret et même artiste peintre.
Après une enfance malheureuse et de grande misère, elle pose nue pour s'en sortir et, compte tenu de sa plastique irréprochable si bien assortie à ses multiples talents comme à son goût pour l'art, l'ancienne bonne à tout faire révoltée rencontre de nombreux artistes, tels Maurice Mendjizki, Chaïm Soutine, Moïse Kisling, Amedeo Modigliani ou Tsugouharu Foujita qui exposa son fameux "Nu couché à la toile de Jouy" créant l'évènement du Salon d'Automne de 1922.
Elle coupe ses cheveux court, en bol, se maquille les lèvres d'un rouge rubis et les yeux d'un noir ardent de khôl, lançant la mode...
Mais c'est avec Man Ray (1890/1976) - peintre, photographe, réalisateur de cinéma américain - dont elle deviendra la compagne en 1921 qu'elle verra son dos devenir célèbre. Elle posa également pour le célèbre photographe de nus parisiens : Julien Mandel (1872/1935).
Ces photographies de " Kiki de Montparnasse " (son nom de scène) sont magnifiques. Vous pouvez les voir en fin d'article publié par Wikipedia :
Elle finira sa vie dans la détresse, seule, victime de la boisson, allant jusqu'à peser 80 kg, à l'hôpital Laennec. Hemingway lui rendit un vibrant hommage : "Ernest Hemingway lui rend un brillant hommage : " Elle chantait comme elle vivait, à l’instinct et à la classe, pas en lady mais en reine ! "
Quant au fameux " Bal nègre " se tenant dans une vaste salle au fond d'un bar tabac en 1924, puis rebaptisé le Bal Blomet (33, rue Blomet - Paris 15è), il s'agissait d'un cabaret antillais formant durant les années folles, un club de jazz très couru.
De très nombreux artistes en ont fait la réputation tels, en sus des déjà nommés : Joséphine Baker, Maurice chevalier, Ernest Hemingway, Scott Fitzgerald, Henri Miller, Jean Cocteau, Joan Miro, Jacques Prévert, Jean-Paul sartre, Boris via, Albert Camus et même, s'échappant d'une réception... le Prince de Galles !
Ces photographies de " Kiki de Montparnasse " (son nom de scène) sont magnifiques. Vous pouvez les voir en fin d'article publié par Wikipedia :
Foujita : " Nu couché à la toile de Jouy "
Le Bal Blomet
La Biguine au Bal nègre
3/ LE VIOLON D'INGRES DE MAN RAY est la célèbre photographie en noir et blanc du dos de Kiki de Montparnasse, prise en 1924, à laquelle son auteur, l'américain Man Ray rajouta deux ouïes de violon.
On l'appelle ainsi en référence au tableau d'Ingres " Le bain Turc ", mais surtout à l'expression "violon d'Ingres" en rapport avec la deuxième passion du peintre Ingres, pour le violon, sachant que pour Man Ray, les femmes constituaient don deuxième passe temps après la photographie...
Ingres : " Le bain Turc "
Ernest Hemingway lui rend un brillant hommage : Elle chantait comme elle vivait, à l’instinct et à la
Tombe de Man Rayclasse, pas en lady mais en reine !
Tombe de Man Ray