La palette de Pierre

La palette de Pierre

Journaux

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" Bro Gozh ma Zadoù " (Vieux pays de nos pères)

Hymne national Breton adopté en 2021 par la Région Bretagne comme hymne officiel 

 

et chanté par Nolwenn Leroy :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Rappel, n'oubliez-pas de visiter la rubrique LEXIQUE 

donnant des précisions indispensables de vocabulaire, sites et dates historiques :

Lexique Antonin, Saison 4 , Episode 6, Journaux

 

ainsi que la rubrique SOMMAIRE avec un "résumé"

 Sommaire de La passion d'Antonin

 

et la rubrique CHRONOLOGIE

Chronologie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Journaux

 

 

 

 

Chiffonnant les journaux Austerlitz se morfond,

Laissant se déverser en gargouilles de larmes

La douleur de sa faute en judas que confond

Ce négoce d’un fils exilé sous les armes1.

 

 

Et dans l’estaminet l’on rit de son état,

Brandissant les trophées encrés sur cinq colonnes

De manchettes contant le voyage d’État

De Napoléon trois2 aux succès qu’il jalonne.

 

 

Il n’est qu’à lui relire en moquant son dépit,

Que l’Empereur lui-même en grande gratitude

Décora l’Antonin qui sans aucun répit

Sauva son hôpital3 contre la multitude.

 

 

Il devrait être fier que son fils maintenant,

Soit honoré si bien par la belle Eugénie4,

Et le peuple breton aimant ce Lieutenant,

Mais sa morgue est trop vile à ce mauvais génie.

 

 

À Bayel on ripaille, on trinque à la santé,

À l’honneur d’Antonin de Napoléonville,

À celui dont l’éclat sera partout chanté,

À ce fils du pays, ce verrier d’entre mille.

 

 

Lourdement Maître Louis repart chez le curé

Lui demander pardon avouant l’infanticide,

Lui confier ses remords, précédant la curée,

Pleurer par ses regrets son cœur qui se suicide.

 

 

Le saint Clément5 comprend, sait qu’Antonin l’entend,

Lui, qui venant au monde emporta dans la tombe6

La joie de sa maman comme un présage hantant

Ses parents enchaînés à l’aigle qui retombe.

 

 

Le soleil d’Austerlitz vit poindre petit Louis,

La nuit de Waterloo offrit au jour sa Jeanne,

Et quand elle accoucha, le souvenir enfoui

De l’Empire abattu gronda pour qu’il se damne.

 

 

Confessant ses tourments, le vieux Louis à genoux

Supplie Sainte-Marie de le mettre à l’épreuve

En lui rendant son fils pour que l’amour renoue

Le fil interrompu de l’onde loin du fleuve...

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Voir mon poème « Tourments » (saison 2) où le père d’Antonin, Louis dit « Austerlitz » vendit en quelque sorte son fils en échangeant son numéro de conscrit contre 2000 francs...

 

2 Voyage de Napoléon III en Bretagne en août 1858. Parmi les journaux qui narrèrent son déplacement, citons « La Presse » particulièrement dithyrambique sur l’accueil que les bretons lui réservèrent.

 

3 Hôpital de Scutari à Constantinople (actuelle Istanbul) où dans ma saga Antonin oeuvra à sa réfection avec l’infirmière britannique (qui a existé) Florence Nightingale.

 

4 L’impératrice Eugénie

 

5 Le bon père Clément est le curé de Bayel (voir mon poème « Pitié »)

 

6 La mère d’Antonin, Jeanne, mourut en couche à sa naissance en 1836. Née en 1815, comme la défaite de Waterloo, son mari, Jean qui lui, naquit en 1805 comme la victoire d’Austerlitz, d’où son surnom, vit ce drame comme une malédiction. De fait, il voua une rancune profonde pour Antonin, qui trouva son paroxysme lorsque ce dernier défendit la cause des Républicains contre Napoléon III...

 

 

 

Pierre Barjonet

Septembre 2021

 

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15/01/2022
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