CONTES & LÉGENDES DU BOIS PERDU
Contes et légendes du Bois Perdu
J'inaugure ici un album photos
à feuilleter au fil des nuages qui tournent les pages
de ces Contes et légendes du Bois Perdu *
* n'existent que dans mon imaginaire...
Le passant s'était faufilé dès potron-minet.
Il poussa la porte sans chambranle de son destin...
Levant les yeux, il glissa des larmes de suie sur les tuiles vernissées.
Verrait-il la Belle du Bois Perdu ?
Puis son regard arpenta la façade aux volets bleus,
s'imaginant la belle guettant l'amour depuis son balcon rouillé...
Et le tas de bois s'imposa comme une évidence...
Elle avait froid mais se réchaufferait à la treille d'osier
en attendant que sourdre un épi de soleil...
Diaphane, on lui devinait la sève du trèfle qui la protégeait...
Mais depuis qu'elle s'était livrée à la fontaine de Bois l'Amour,
elle ne craignait plus que l'impatience...
Las, le jour vint à baisser, refoulant de vaines brassées de soleil et
projetant des fumerolles pourpres giflant son amour propre...
Ne lui reste qu'à pleurer son triste Sire probablement égaré au Bois Perdu.
Victime séduite par Dame Racine...
(à suivre)
Cliquer sur ce lien : Bois Perdu 2
Contes et légendes du Bois Perdu (suite)
Contes & Légendes du Bois Perdu
(suite)
NB : Pour revenir à la 1ère partie, suivre ce lien :
Les songes d'une nuit agitée ourlèrent de vapeurs embuées les yeux ambrés de la Belle au Bois Perdu...
Elle ne pouvait se défaire du ressac de la légende du Sire à l'arbre mort...
Prince de sang en vérité, figé d'écorce à jamais, pour avoir plongé la broderie de sa Belle
dans la fontaine de Bois l'Amour, au retour d'un long périple aux rives d'Orient...
" Fontaine Royale " qui vit Colbert l'offrir aux lutins des couloirs du temps :
hommes, femmes et enfants résidant sur le lieu même de leur ouvrage...
Tous rivés à la trame de draps tissés d'indigo, d'écarlate, de grenat, d'azur,
de lapis-lazuli, de malachite, de safran ou de sang de dragon ;
tissus précieux somptueusement rehaussés d'or, d'argent et de perles
pour la plus grande gloire du Roi Soleil
et de son aura orientale...
Si l'eau ne devait plus couler, alors la fabrique aux doigts de fées perdrait la grâce
et les peignes ne démêleraient plus que des lianes de rouille...
Le filtre d'Art ne suffirait plus à protéger les lutins agiles de la forêt
ni les princesses et leurs princes, ni par dessus tout,
les Maîtres tisserands, artisans et commis teinturiers...
Qu'adviendra-t-il de la Manufacture perdue ?
Vous le saurez avec la prochaine gazette...
Suivre ce lien : Bois Perdu 3 et fin
Contes et légendes du Bois Perdu (fin)
Contes & Légendes du Bois Perdu
(suite et fin)
Pour revenir à la 1ère partie, suivre ce lien : Bois Perdu 1
Pour revenir à la 2ème partie, suivre ce lien : Bois Perdu 2
Surgissant des couloirs du temps, l'aigle royal fondit sur la Manufacture.
Il s'empara prestement d'un fil d'azur et repartit aussi vite qu'il était venu, déroulant dans son sillage l'immense et unique bobine de fil précieux...
Puis il offrit la navette de soie aux aiglons nichés au coeur du plus bel arbre de Bois Perdu.
Aussitôt, la Manufacture s'arrêta, hommes, femmes et lutins se figèrent quand l'eau cessa de couler.
Avec l'essor du nid, des lianes d'or vert envahirent le bel édifice...
Faute de Prince, l'amour perdit ses droits et la Belle quitta la " Ville Neuve " de son enfance.
Elle se remémora la Cité prestigieuse que Colbert lui avait dédiée : Villeneuvette (Hérault)
dont les splendeurs d'antan subiraient désormais les meurtrissures végétales...
Pourtant, elle ne pouvait se résigner à l'oublier ; jadis si bruyante, vive et colorée, joyeuse
malgré un travail éreintant, et célèbre au delà des mers...
Ses pièces de drap fin avaient séduit tous les seigneurs que comptait le doux royaume de France,
mais aussi hors des frontières, jusqu'au Sultanat de la Sublime Porte...
Ne pouvant trouver le bonheur avec le Sire à l'arbre mort,
ne restait plus à la Belle au Bois Perdu,
devenue par la magie de l'aigle, l'Alcyon de neige vêtue,
qu'à prendre son envol...
Vers les frondaisons réservées aux oiseaux-lyre
du Bois Perdu.
FIN
Epilogue :
1/
La manufacture royale de VILLENEUVETTE (Hérault, 34) a vraiment existé, fondée par Colbert sous édit du roi Louis XIV en 1677 pour produire des pièces de drap fin de qualité destinées notamment à l'empire Ottoman pour contrer l'influence commerciale des anglais et des hollandais.
Plus tard, bien plus tard, ses draps devinrent du drap de troupe pour les armées de nos récents conflits. La manufacture ferma définitivement en 1954.
Voir ces liens :
Office du tourisme du Clermontais
2/
Je vous invite vivement à visiter l'excellent BLOG d'Yséra, qui figure comme site à découvrir sur mon Blog, dont les magnifiques aquarelles m'ont donné l'idée de me rendre à Villeneuvette et d'en imaginer ce conte. Elle y expose ses oeuvres pour le plus grand bonheur des visiteurs séduits par tant de fraîcheur aux couleurs de l'été.
Voir ces liens :