Sonnet
Blasons
Un deuxième sonnet, avec des rimes embrassées
Blasons
Soufflant un parfum d’aventure
Au fil des rivages du Rhin,
Je m’en allais brosser le grain
Du lin qu’embrasse ma peinture.
L’azur buvait les plis des vignes,
Et la pourpre des lourds buissons
Rappelait tous ces écussons
Des châteaux dominant les cygnes.
Les siècles ont soufflé la palette
Des fiers écus, des arbalètes
Perdus de gueules, triste sort.
Hélas comme à Constantinople
S’oublient l’argent et le sinople,
Reste le sable orphelin d’or.
Pierre Barjonet
Janvier 2015
Amants maudits
Pour la première fois, je m'essaye au sonnet...
Amants maudits
Lui, qui ne désirait souffrir que de ses charmes,
N'aurait imaginé que cet élan charnel
Aurait sanctuarisé l’essence de ses larmes
En les emprisonnant en calice éternel.
Elle l’accompagnait, abandonnant son âme,
Suffoquant au frisson de quitter le carmel
Débusquant à l’envi, l’aveu de grande Dame,
Refusant le remord d’un futur informel.
Jamais ne trouveraient de pitié pour leurs songes
Perdus sur les chemins de l’infamie qui ronge
Les maudits tant épris, condamnés, affaiblis.
Car les cieux offensés du sinistre mensonge
Affolent leur destin d’un tourbillon qui plonge
Les amants sans pardon, à l’enfer de l’oubli.
Pierre Barjonet
Janvier 2015