Lexique Saison 5 Episode 14 Clairon
Lien vers le poème " Clairon " : ICI
- DEUX SONNERIES POUR LE "CLAIRON DE L'ARMISTICE", SONNERIE DU CESSEZ-LE-FEU, LE WAGON 2419D (DE L'ARMISTICE) (Clairon)
1/ DEUX SONNERIES POUR LE "CLAIRON DE L'ARMISTICE". Eh oui, chacun pense au 11 novembre 1918, mais les pourparlers avec les allemands ayant duré de très, très longues heures, ce fut le 7 novembre à la Capelle (Aisne) que se fit entendre la première sonnerie.
C'est le Caporal Pierre Sellier qui en eut le premier, l'honneur (il y eut d'autres sonneries relayées évidemment sur le front, ainsi que le 11 novembre). D'ailleurs, quand on évoque "l'armistice", comme son nom l'indique, ce n'est pas tant la fin de la guerre qu'une trêve des combats théorique.
Ainsi, quand le clairon retentit à nouveau dans la clairière de Rethondes à Compiègne (Oise) à la 11 ème heure, du 11ème jour, du 11ème mois de 1918, il ne fut pas le premier ! N.B : l'armistice a été signée dans le fameux wagon-restaurant (voir ci-après) à 5h15 du matin, effectif à 11h00, suite aux pourparlers engagés en amont depuis le 8 novembre.
Pierre Sellier fut désigné pour accompagner les plénipotentiaires allemands mandatés pour négocier les conditions de l'armistice avec les français et leurs alliés car de fait, il leur fallait traverser les lignes du front sans être la cible des poilus français ! L'officier qui l'a désigné, le Capitaine Lhuillier dont l'unité se tient justement là où la délégation allemande doit passer, informé depuis le matin à 7h, doit attendre le soir à 20h30 après avoir pris les dispositions nécessaires pour préserver le convoi des tirs, puis ordonne au caporal Sellier de remplacer le trompette allemand (Arthur Zubrowski) sur le marchepied du véhicule de tête muni de drapeaux blancs.
Chargé de conduire cette délégation, Ô combien importante ! sur ordre du Maréchal Foch, à la Capelle, PC du 171è Régiment d'Infanterie où un officier d'État-Major prendra le relais, le Capitaine Lhuillier fait sonner du clairon l'air du cessez-le-feu pour franchir sans encombre les lignes. Arrivé à bon port, on joua la Marseillaise. Puis, les combats reprirent à minuit... Et ce ne fut que le 11 novembre qu'il put à nouveau le jouer, relayé de part et d'autre du front, par de très nombreux autres Clairons...
En août 1919, il obtint le titre de "Clairon de l'armistice", ayant connu son heure de gloire un certain 7 novembre 1918... Par la suite, les américains lui offrirent de participer à une tournée aux USA avec l'American Legion, prenant dès lors la forme d'un show ! Ce qu'il déclina, préférant vivre en France modestement, encore meurtri par la guerre...
Il fit don de son clairon, qu'il refusa également de vendre aux américains (...) au Musée des Invalides en 1925, mais la fameuse Maison Couesnon, lui en fabriqua une réplique lui permettant de participer à diverses cérémonies en France dont la clairière de Rethondes et ce, pratiquement jusqu'à sa mort en 1949 (d'ailleurs engagé dans la Résistance en 1944).
En revanche, l'ultime combat fut conduit à Vrigne-Meuse dans les Ardennes et fit le dernier mort de la Grande-Guerre, Augustin Trébuchon (40 ans) du 415è RI, le 11 novembre à... 10h50 ! Et son compagnon le soldat Delalucque qui devant jouer au clairon le cessez-le-feu à 11h, ne s'en rappelait plus (la dernière fois qu'il avait joué cet air remontait à 1911) ! C'est son Capitaine qui le lui siffla discrètement...
L'authentique clairon de l'armistice
2/ SONNERIE DU CESSEZ-LE-FEU
Cet air fait d'un sol (clé de sol - voir mon poème) répété sept fois, fut joué à quatre reprises, à chaque fois dans chaque direction des quatre points cardinaux.
Le voici : ICI
3/ LE WAGON 2419D (DE L'ARMISTICE), toujours en place dans la clairière de l'armistice à Rethondes, près de Compiègne (Oise), est en réalité une copie de l'original de 1918, puis de 1940...
Il faisait partie d'une ligne de la Compagnie Internationale des wagons-lits desservant les lignes de l'Ouest. Cette voiture restaurant frappée du numéro 2419D faite traditionnellement d'un châssis d'acier et de bois, a pris du service en...1914. Elle fut par la suite réquisitionnée comme beaucoup d'autres, et transformée en voiture salon-bureau pour le général Weygand, puis incorporée au train du Grand-Quartier-Général du Maréchal Foch qui commandait le front de l'Ouest.
C'est dans cette voiture que fut signée le 11 novembre 1918 l'armistice, dans une clairière isolée de la forêt de Compiègne à Rethondes, choisie tout exprès pour le passage d'une voie ferrée secondaire depuis Compiègne destinée à l'artillerie lourde mobile, sa discrétion et sa relative neutralité proche du front.
En fait, les allemands disposèrent de leur propre train aménagé spécialement ; les français/alliés disposant également du leur, dont cette fameuse voiture.
Par la suite, cette voiture historique fut réaffectée au service des lignes de l'Ouest où y déjeunèrent des passagers pour un autre menu (ligne de Saint-Lazare/Évreux)... puis, sous l'impulsion de Clémenceau, elle fut exposée au Musée de l'Armée, des Invalides à Paris. Mais ce n'est pas fini... Elle fut un peu après réaffectée au service du Président de la République Alexandre Millerand qui visita avec... Verdun en 1920, avant que d'être à nouveau placée dans la Cour d'honneur des Invalides jusqu'en 1927 où elle rejoignit la clairière (élargie) de Rethondes, en grande pompe, dès lors installée dans un bâtiment spécialement dédié.
On connaît la suite...
1940 et sa défaite, changeant de camp, mais pas de voiture pour la signature de l'armistice dictée par les allemands aux français le 22 juin 1940. On retire les drapeaux alliés qui la décoraient pour les remplacer par la croix gammée et permettre à Hitler de la fouler de son mépris chargé de rancune. Sur son ordre, le site fut transformé, rasé (sauf la statue du Maréchal Foch) et cultivé (agriculture)... Quant à la voiture doublement historique, elle rejoignit Berlin pour y être exposée jusqu'en 1944. Elle fut détruite par les SS à l'approche des troupes alliées en 1945.
Le site de Rethondes fut réaménagé à l'identique en 1950 et une copie de cette voiture portant le n° 2439D y fut installée, avec une extension du musée afférent menée par la suite et notamment en 1992.
Pour visiter le Mémorial de l'armistice dans la clairière de Rethondes, c'est : ICI
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