La palette de Pierre

La palette de Pierre

Lexique Saison 4 Episode 9 LOLO

 

 

Saison 4, Episode 9, Lolo

 

 

 

 

 

- L'ÂNE LOLO & LE PÈRE FRÉDÉ, LE LAPIN AGILE, LE COUP FAMEUX DE R. DORGELÈS AVEC BORONALI (Lolo)

 

 

 

1/ L'ÂNE LOLO & LE PÈRE FRÉDÉ furent des " personnages " originaux de la Butte Montmartre à la fin du XIXè et début du XXè siècles. Inséparables, Frédé (de son vrai nom Frédéric Gérard né en 1860) et son âne Lolo, connu de tout Montmartre, arpentaient les rues pour se faire quelque revenu en vendant divers objet ainsi que du poisson (comme décrit dans mon poème "Lolo"). Frédé avait aussi une petite ménagerie que n'aurait pas renié Picasso, se composant d'un corbeau, d'un chien, de souris blanches, et d'un singe ! 

 

Chanteur et guitariste, c'est ainsi que Frédé acquit à peu de frais " Le Zut " (voir mon poème Lolo), cabaret situé rue de Ravignan et nommé ainsi en hommage aux Autistes de Charles CROS (poète et inventeur français), puis s'y installa en modifiant la clientèle, dès lors composée d'artistes, écrivains et poètes comme Léon Paul Fargue, Max Jacob, Mac-Orlan et bien entendu Picasso qui logeait au Bateau-Lavoir juste à deux pas. Du reste Picasso lui décora deux murs.

 

Ce personnage si typique de Frédé, inspira par ailleurs, le personnage de Frédéric dans " Quai des Brumes " de Mac-Orlan porté à l'écran par Marcel Carné. Tout comme dans le film, une bagarre mémorable survenue de nuit en 1902 conduisit la police à fermer ce cabaret. Le père Frédé n'était pas parvenu à éviter les problèmes récurrents avec d'anciens anarchistes (Gilbert Lenoir l'avait fondé) et surtout des voyous venant des bas quartiers malfamés et de la Goutte d'or. 

 

 

 

 

Frédé_et_Boronali.jpg  frede-4.jpg  

 

 

 

 

2/ LE LAPIN AGILE que fréquenta alors le père Frédé en 1903, laissant sa compagne Berthe Sebource s'occuper de ce cabaret, est un cabaret qui possédait déjà une longue histoire. 

 

Se situant 22 rue des Saules, connu dès 1672 dans ce petit village de Montmartre pour être à l'origine aune auberge de rouliers, ce cabaret qui devait bien plus tard atteindre sa consécration mondiale comme haut lieu des artistes et de la Bohème de la Butte, s'appelait à l'origine " au rendez-vous des voleurs "... En 1869, il devint... " le cabaret des assassins " avec accrochées au mur, des affiches d'assassins notoires comme Ravaillac. 

 

Plus tard, le tenancier confia à André Gill, caricaturiste fréquentant les lieux, le soin d'illustrer l'enseigne du cabaret. Ce qu'il fit avec cette fameuse illustration d'un " lapin à Gill " devenant rapidement le " Lapin agile "... 

 

Racheté en 1886 par Adèle Decerf " La mère Adèle " le cabaret devint ensuite le lieu incontournable des artistes, poètes, auteurs, écrivains, comédiens, personnalités diverses et étudiants de Montmartre : Charles Cros, Alphonse Allais, Jean Rictus, Aristide Bruant, Toulouse-Lautrec, Picasso, Apollinaire, Courteline, Pierre-Mac Orlan, Max Jacob, Charles Dullin et tant d'autres sans oublier le père Frédé, qui l'ont fréquenté.

 

Le père Frédé chantait des romances sentimentales ou plus suggestives en s'accompagnant au violoncelle ou à la guitare. Véritables acteurs de la Bohème de Montmartre, ils nourrissent gratis, contre une toile ou une chanson, nombre de leurs habitués, ne se doutant alors pas de la future fortune amassée en toiles de maîtres, comme Picasso avec ses arlequins... Par la suite, c'est Aristide Bruant qui racheta ce cabaret promis à la démolition... 

 

À de nombreuses reprises, ils eurent des ennuis fâcheux avec les voyous du bas Montmartre, dont parle Roland Dorgelès dans son roman " Le château des brouillards " (voir plus haut, ci-avent dans " Brouillards "). Et les choses s'aggravèrent quand Frédé voulut chasser voyous et anarchistes incontrôlables de son bar. Ainsi, l'un des fils de Frédé, Victor, dit " Totor " fut abattu d'une balle dans la tête... 

 

Cette période faste pour les artistes de " la bande à Picasso " intellectuellement " opposée " à celle de Dorgelès, prit fin avec la Grande Guerre de 14/18. Actuellement, après avoir vécu bien des aventures en dent de scie, notamment sous l'occupation, le cabaret Le lapin agile, fonctionne toujours avec des chansonniers, musiciens et humoristes.

 

 

 

 

 

 

   images.jpg  quai des brumes.jpg

 

 frede-lapin.jpg  Le-lapin-agile-paris-montmartre-1913.jpg  LapinagileSerge.jpg  

 

P1260946_Paris_XVIII_Au_Lapin_Agile_rwk.jpg  

 

 

 

L'Arlequin de Picasso au Lapin Agile

 

arlequin.jpg

 

 

 

 




3/ LE COUP FAMEUX DE R. DORGELÈS AVEC " BORONALI " est un canular organisé par Roland Dorgelès et ses comparses du Lapin agile, consistant à faire peindre un tableau par l'âne Lolo avec sa queue puis à le vendre en l'exposant au Salon des Indépendants afin de moquer les critiques d'Art et collectionneurs snobs.

 

C'est donc le 8 mars 1910 que R. Dorgelès fixa un pinceau à la queue de l'âne Lolo, puis le trempant dans la peinture, lui fit exécuter une toile grâce aux mouvements de sa queue renforcés par l'attrait de carottes par l'âne frétillant de plaisir (...), et ceci, en présence de ses amis réunis, mais aussi d'un huissier de Justice. Puis il s'en vint l'exposer en salle 22 du fameux Salon des Indépendants, au nom d'un de ses amis peintre dont personne n'avait jamais entendu parler (et pour cause !) Joachim-Raphaël Boronali. 

 

Ce tableau est alors baptisé " Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique " renommé par la Presse " Coucher de soleil sur l'Adriatique " (voir mon poème Lolo). Il fera le bonheur de critiques d'art donnant leurs avis contrastés (...) avant que Dorgelès ne vienne déclarer au Directeur de l'Illustration, constat d'huissier à l'appui, que ce tableau n'était qu'un canular exécuté par... un âne !

 

 

 

Toile de " Boronali " (l'âne Lolo) " Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique "

 

Boronali_Impression.jpg  

 

 

 

 

 

 

 



15/06/2019
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres