La palette de Pierre

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Lexique Saison 4 Episode 7 CHATON ROSE

 

 

Saison 4, Episode 7, Chaton rose

 

 

 

 

 

 

- FEUTRE & PEAUX DE LAPINS, RETOUR DE PABLO (PICASSO) AU BATEAU-LAVOIR (PÉRIODE ROSE) & RENCONTRE DE FERNANDE DONT LE CHATON OFFERT (Chaton rose)

 

 

 

1/ FEUTRE & PEAUX DE LAPINS sont indissociables et correspondent à la fabrication de chapeaux. En ces XIXè et début du XXè siècle, les chapeaux de feutre haut de forme et melons sont une florissante industrie. 

 

Apparus au début du règne de Charles VI au XIVè siècle, les premiers chapeaux de feutre sont alors fabriqués avec des peaux d'agneaux puis de castors. Après de nombreux conflits entre les corporations de chapeliers et les régimes successifs à grand renfort de réglementations royales successives imposant le choix de peaux de castors et limitant par exemple celui de 1/2 castors faits par un assemblage de castors et de peaux de poils diverses, on songea un instant, en 1760, à se tourner vers d'autres fabrications moins couteuses mélangeant par exemple de la laine et de la soie brillante.

 

Et ce n'est qu'au XIXè siècle que la peau de lapin finit par détrôner la peau de castor. Mais cette nouvelle industrie du poil s'opposa bien vite à la concurrence étrangère allemande et britannique. Ce n'est qu'à partir de 1848, mettant fin à des contraintes de prohibition (!) que l'industrie française optimisa le ramassage des peaux de lapin en les récupérant dans toutes les provinces pour les livrer à Paris, centre des couperies de poils, en recrutant à tour de bras des colporteurs et chiffonniers. Notons que les plus efficaces furent les Auvergnats qui dominèrent largement le commerce des peaux.

 

Au début du XXè siècle, ce n'était pas moins de... 80 millions de peaux de lapins qui étaient récupérées ! Partout dans les campagnes, les restaurateurs, ménagères, paysans, cuisinières ou fermières les mettaient soigneusement de côté pour les revendre aux chiffonniers chineurs

 



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 2/ RETOUR DE PABLO (PICASSO) AU BATEAU-LAVOIR & RENCONTRE DE FERNANDE à Paris après de nombreux aller-retours entre Barcelone et Paris. La " période bleue " de Picasso commencée avec la mort de se ami Carlos Casagemas en 1901 (voir ci-avant) s'achève vers 1905. 

 

Picasso laisse son ancien atelier de la rue Gabrielle et s'installe alors en 1904 au " Bateau-Lavoir ", Cité d'artistes se tenant Place Émile Goudeau (18ème). Il y vit de misère jusqu'en 1909, mais conservera son atelier jusqu'en 1912. Cette vaste demeure faite de bric et de broc comprend des " logements " d'une pièce distribués de par et d'autre d'un étroit couloir faisant penser aux coursives d'un bateau. " Ancrée " contre une falaise donc avec le 1er étage en rez-de-chaussée, la " maison du trappeur " (nom d'origine) disposait depuis des modifications faites en 1889 d'ateliers d'artistes situées à l'arrière de la bâtisse. De nombreux artistes s'y succédèrent donc des italiens et des espagnols. Entre autres : Maxime Maufra, Paul Gauguin, Paco Durrio, Juan Gris, Amedeo Modigliani, Pierre Mac Orlan, Max Jacob ou encore le Douanier Rousseau... C'est Max Jacob qui aurait donné le nom de " lavoir " au " bateau " car la maison ne comportait qu'un seul point d'eau !

 

Picasso plus heureux malgré ses finances au plus bas et cette vie de Bohème (d'où son pain qu'il ne veut quémander dans mon poème " Chaton rose "), y entame sa " période rose " avec en début de cubisme, " Les demoiselles d'Avignon " 

 

 

 

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atelier de Picasso :

 

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 3/ RENCONTRE DE FERNANDE DONT LE CHATON OFFERT. Amélie LANG est née en 1881 et après avoir vécu une enfance malheureuse élevée par sa tante (surtout) et son oncle, elle s'enfuit du domicile familial. Rencontrant un jeune sculpteur, elle s'amarre au Bateau-Lavoir...

 

En 1900, elle fait l'impasse sur son nom et ses souvenirs d'enfance sinistre et choisit de s'appeler Fernande OLIVIER. Grande et belle, elle pose pour différents artistes dont certains sont célèbres, en plus de son amant de sculpteur et grâce à ses gains " fait tourner la marmite " (elle est très sensuelle, mais non vulgaire). Avec ses revenus, on peut également se chauffer.

 

Pablo PICASSO la remarque vite et la regarde si amoureusement lorsqu'il la croise qu'elle ne manque pas de s'en rendre compte. Seulement, assez distante, il faudra à Picasso de la patience pour parvenir à la séduire. Elle a écrit dans ses souvenirs : Il y a dans la maison un peintre espagnol qui me regarde avec de grands yeux lourds, aigus et pensifs à la fois, plein d'un feu contenu et si intensément que je ne puis m'empêcher de le regarder moi aussi ".

 

N'y tenant plus, Picasso eut l'idée de lui offrir un chaton abandonné (il y en avait des dizaines) ramassé sur le trottoir du Moulin de la Galette par un soir pluvieux... Elle n'y résista pas... Par la suite, Picasso éleva une souris blanche dans un tiroir. Fernande, malgré le côté macho, dominateur et exclusif de Picasso (il lui interdisait de poser pour les autres et refusait de lui donner des cours de dessin alors qu'elle montrait de sérieuses dispositions pour la peinture) aura eu un effet fort bénéfique pour Picasso entrant dès lors dans sa période rose...

 

 Toiles de Picasso avec Fernande pour modèle :

 

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15/06/2019
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