Lexique Antonin, Saison 6, Episode 6, Survie
LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN
SAISON 6 " LUMIÈRE "
ÉPISODE 6 " SURVIE "
Lien vers le poème : Survie
L'ANKOU DE BRETAGNE ET LE PASSEUR CHARON (Survie)
Ces deux personnages font partie selon le cas, des légendes sinistres Celtes et de la mythologie Grecque. De fait, on les retrouve dans la littérature, dans l'art pictural ou sculptural ainsi que sur la façade d'églises ou de monuments funéraires, mais aussi dans la tradition orale.
L'ANKOU figure une sorte de personnage Celte à l'origine, puis de Basse-Bretagne, prenant la forme variable selon le cas, d'un squelette effrayant ou d'un corps décharné bien souvent à demi masqué par une cape sombre ou un linceul noir laissant deviner ses profondes orbites creuses.
Il représente la mort comme étant davantage son serviteur qu'elle-même. Il l'annonce à grand bruit lorsqu'il apparaît de nuit en guidant son attelage tout autant sinistre que grinçant vers la demeure du malheureux choisi par un destin fatal...
Armé d'une faux montée à l'envers, il moissonne les âmes des défunts, mais il est également représenté tenant une flèche fatale ou une lance.
En Bretagne, sa simple évocation figurait parmi les pires mauvais présages, aussi était-il courant de vouloir se garder ses bonnes grâces en lui réservant près de l'âtre, siège du coeur de la maisonnée et des veillées, un plat de crêpes tout spécialement préparées lors des fêtes traditionnelles de Noël ou de la Pâques, sans oublier les Grands Pardons.
Et pour se mettre dans l'ambiance de cette sinistre atmosphère, citons un extrait des légendes de la mort en Bretagne Armoricaine avec celle de Marie-Job Kerguéno de l’Île-Grande :
" Une nuit, en rentrant de Lannion, Marie-Job aurait croisé un vieil homme en détresse au bord d’un chemin. Elle lui vint en aide, et l’accompagna jusqu’au cimetière de l’Île-Grande à sa demande. Arrivés sur les lieux, l’homme prit les traits de la mort. Il s’agissait de Mathias Carvennec, décédé il y a quinze ans, mais errant depuis, faute de n’avoir pas tenu parole, c’est-à-dire ramener les os de son compagnon de régiment mort à la guerre, jusqu’au cimetière de l’Île-Grande. Ce fut donc chose faîte grâce à Marie-Job. L’homme put donc désormais reposer en paix. Hélas, la bonté de Marie-Job lui fut fatale. Le lendemain, Marie-Job fut retrouvée morte dans son lit."
L'Ankou à l'église Sainte-Noyale de Pontivy
L'Ankou à la chapelle Sainte-Anne de Landivisiau
L'Ankou à la chapelle Saint-Fiacre au Cabellou en Concarneau
L'Ankou dans l'ossuaire de la Roche-Maurice
LE PASSEUR CHARON est dans la mythologie grecque le fils d'Érèbe (l'obscurité) et de Nyx (la nuit).
le fameux passeur des enfers est ce vieillard décharné ou selon le cas cette brute épaisse que la mythologie décrit comme étant celui qui fait traverser le fleuve Styx - celui des enfers - (ou l'Archéron) afin de rejoindre le royaume des morts.
Pour ce faire, il pousse sa barque après avoir perçu un droit de passage des âmes défuntes. Il s'agit de la fameuse "obole" dont la tradition grecque exigeait que l'on place une pièce de monnaie dans la bouche des morts.
Sans cette obole, Charon se montrant intraitable, le malheureux ne pourrait entrer au royaume des morts et se trouverait condamné à errer éternellement sur la rive du Styx sans jamais pouvoir trouver la paix...
Le plan des enfers bordés par le Styx
Charon poussant sa barque sur le Styx
Charon
Charon peint dans la Chapelle Sixtine par Michel-Ange
dans sa fresque du Jugement Dernier
Gravure de Gustave Doré pour L'Enfer de Dante
(1er livre de la Divine Comédie)
où l'on voit Charon pousser dans sa barque les malheureux avec sa rame.
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