Mademoiselle
F. Chopin " Fantaisie impromptu opus 66 "
Mademoiselle
La boutique discrète aux effluves de pain
N’est plus qu’un souvenir du temps des turbulences.
Le quartier désormais sifflote du Chopin
Quand franchissant le seuil il se prend d’opulence.
S’enracinant à l’angle de la rue Drevet
Et de la Gabrielle à deux pas du Calvaire
La Maison « Cœur-de-pain » s’enrichit de brevets
De fraisiers pâtissiers et de crèmes au verre.
Le comptoir s’est ouvert en des salons gourmands
Goûtant confiseries, chocolats d’origine,
Accompagnés parfois au piano sans tourments
D’arpèges de Laurine entre deux thés de Chine.
C’est bien « Mademoiselle » au doux tempérament
Qui donne à sa Maison l’harmonie chatoyante
D’un éden délicat fait de rose flamand,
De fruits confits nappés de parfums flamboyants.
Les années ont ambré la Butte et son regain.
Maureen a deux enfants qu’elle forge dans l’Aube.
Le Chantier diminué, José change ses gains,
Formant des aspirants levés vaillants dès l’aube.
Jean s’applique au fournil mordorant ses cheveux
Dont le foyer le dore en goûts et préférences.
Boudoirs bien maniérés le rendent trop nerveux,
Son domaine est au four, sa sole en référence !
Mademoiselle étonne, intriguant ses clients,
Par son maintien modeste, intronisée régente
Du commerce établi, rutilant, si brillant,
Donnant au Cœur-de-pain le miroir qu’elle argente !
Elle a fait de ses murs un florissant « Salon »
De peintres et d’auteurs, d’éditeurs bien en vogue,
Lissant sans disséquer les courbes et vallons
Des nus de Pierre Auguste en estimés dialogues.
Des perfides ravies de ces obscénités,
Gobant leurs religieuses, clament que Laurine
Réside hors du mariage en toute impunité
Avec un étranger sortant sans pèlerine !
Pierre Barjonet
Mars 2019
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