La palette de Pierre

La palette de Pierre

Lexique Saison 5 Episode 8 Lettres

 

 

 

Saison 5, Épisode 8, Lettres

 

 

 

Lien vers le poème " Lettres " : ICI

 

 

 

 

 

- ALINE CHARIGOT (MAUREEN) MOURANTE & SES FILS BLESSÉS, LES ÉCRIVAINS BLESSÉS, LIEN VERS "MA LETTRE" 

 

 

1/ ALINE CHARIGOT (MAUREEN) MOURANTE & SES FILS BLESSÉS, femme d'Auguste Renoir, ressortit très éprouvée de sa visite à son fils Jean blessé. N.B. Jean fut le grand cinéaste au retentissement international célèbre (1894/1979).

 

Souffrant d'un diabète développé après la naissance de Claude (Céramiste ; 1901/1969), Aline (1859/1915) se rendit fin juin 1915 à l'hôpital de Gérardmer voir son fils Jean grièvement blessé par balle à la jambe droite. Jean, après avoir été Dragon dans la cavalerie, devint Chasseur Alpin et nommé sous-Lieutenant. Victime d'un tir dans le Mont Hohneck d'un "bon tireur Bavarois" (selon ses souvenirs), il manqua de peu l'amputation, mais boita toute sa vie.

 

Le choc fut rude pour sa mère car son autre fils, Pierre (qui fut l'acteur prodigieux qu'on sait - 1885/1952) avait également été grièvement blessé en perdant l'usage de son bras droit en septembre 1914.

 

Après ces terribles émotions et l'aggravation de son diabète, elle mourut deux mois plus tard, quatre ans avant son mari Pierre-Auguste Renoir (1841/1919).

 

 

 

Jean Renoir auprès de son père Auguste en 1914

 

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N.B : si je ne devais retenir qu'un seul film de Jean RENOIR, ce serait peut-être :

"La grande illusion"

 

 

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2/ LES ÉCRIVAINS BLESSÉS dont j'ai déjà parlé ci-avant dans le Lexique (poème "Fauchés"), ont écrit des feuillets, noirci des carnets du fond de leurs tranchées ou lits d'hôpital, qui rassemblés, deviendront les ouvrages et romans de référence sur la Grande-Guerre.

 

Citons pour mémoire, guillaume Apollinaire et ses fameuses "Lettre à Lou", mort en 1918 ; Roland Dorgelès et ses "Croix de bois", Maurice Genevoix avec "Ceux de 14", les lettres de Drieu la Rochelle, Henri Barbusse qui obtint le Prix Goncourt 1916 avec "Le feu", Georges Duhamel médecin/chirurgien qui publia ses mémoires, Blaise Cendrars et... sa "Main coupée", sans oublier les allemands dont Erich Maria Remarque et son célèbre "À l'Ouest, rien de nouveau" ni non plus Ernst Jünger dont la bataille des Éparges (de l'autre côté que Maurice Genevoix) le conduisit entre autre à écrire "Orages d'acier" dont André Gide en dit : " Le livre d'Ernst Jünger sur la guerre de 14, "Orages d'acier" est incontestablement le plus beau livre de guerre que j'ai lu, d'une bonne foi, d'une honnêteté, d'une véracité parfaites".

 

 

Guillaume Apollinaire en 1916

 

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Ernst Jünger, sous-officier allemand

 

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Mais ils ont aussi utilisé comme tous les poilus, des cartes sous franchise postale, sans enveloppe pour faciliter le rôle de la censure militaire.

 

Les officiers n'y échappaient pas et je vous offre ci-après en " devoir de mémoire " copie de cartes échangées entre mon grand-père et mon grand-oncle, tous deux officiers durant la Grande-Guerre.

 

Il n'est de souvenir que l'émotion que ces écrits, sans trop d'espoir de lendemain, suscitent encore aujourd'hui... Pierre

 

 

 

Le verso des cartes se trouve après dans le même ordre

 

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Lettre recto/verso manuscrite puis ensuite dactylographiée

 

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3/ LIEN VERS " MA LETTRE "

 

En novembre 2014, rendant hommage aux veuves de la Grande-Guerre, j'avais écrit ce poème " Lettre " (Lien ICI)

 

 

 

 

Lettre

 

 

 

L’encre à jamais te blesse pauvre amour meurtri

De toi, ma plume est sèche en ton destin brisé

J’ai fleuri les épis fanés par la patrie

Et cueilli les bleuets qui t’avaient tant grisé

 

Ma souffrance est rebelle Ô mon soldat figé

Je porte ton anneau, notre enfant, l’horizon

Je vibre du remords, sentiment mitigé 

De ne t’avoir gardé, passée ta guérison

 

Tu ne savais combler l’absence de mitraille

T’enfouissant dans la laine en chaudes voluptés

Laissant le temps fiévreux avant qu’il ne tiraille

Ces parfums de sursis que nous pensions dompter

 

Tes yeux ne me parlaient, mais pouvaient me pleurer

La détresse infinie dont tu faisais moisson

Blottis dans le passé d’un bonheur effleuré

Nous goûtions le silence aux vapeurs de boisson

 

Pour toi j’avais choisi de planter un lilas

Priant pour que la terre un jour ne te renverse

Et que par son parfum, la paix se profilât

Mais c’était compter sans la misérable averse

 

  L’encre à jamais me laisse à tes lettres froissées

Reçues deux jours après que ma porte résonne,

Que j’ai lues, que j’ai bues, j’en frissonne angoissée

Mon pauvre amour brisé, dans la boue de l’automne

 

 

 

En hommage aux veuves de 14… 

Pierre Barjonet

Novembre 2014

 

 

 

Puis, en prenant appui sur ce poème, j'avais ensuite participé à un concours organisé en 2015 par la plateforme de BLOG4EVER, sur le thème de " Ma plus belle histoire " :

 

 

 

MAI 2015 : CONCOURS DU MEILLEUR TEXTE

 

 

Il s'agissait de rédiger un texte très court (moins de 1000 à 2000 caractères) narrant une histoire émouvante survenue sur la plateforme ; en fait, "sa meilleure histoire".

 

J'avais choisi de raconter tout simplement l'émotion qui m'étreignit lorsque j'avais composé un poème rendant hommage aux veuves de 14/18 dans ma Lettre (lien ICI)

 

 

Voici mon texte (" brut " : sans présentation particulière) :

 

 

- MA PLUS BELLE HISTOIRE SUR BLOG4EVER -

En ce triste novembre mouillé de froid glissant, je m’étais agrippé à l’écran de mes songes. Pris par l’anniversaire de 14/18, me revenait l’écho des repas de famille où s’invitaient les morts. Enfant, marchant dans la glaise champenoise, je m’entendais répondre pour mes souliers crottés que ce n’était pas ma faute malgré mon sobriquet de p’tit poilu. J’imaginais que la boue me happait. C’est elle aujourd’hui que fouille mon écran quand le soir venu je renverse la boîte aux trésors. Devant les photos voilées de l’aïeul, j’ai saisi mon clavier. Ployant sous la mitraille des mots que chevauchaient mes vers engloutissant l’horreur, j’ai endossé le bleu d’une encre souillant de sang la « Lettre » à mon aimée. Puis quand je l’ai postée aux lignes de l’écran, le silence se fit. Pris dans le tourbillon d’une écriture glacée, je devins la victime de l’émotion virtuelle. Mais quand le clairon des messages en rompit la torpeur, découvrant l’empathie du blog, alors tout doucement, j’ai pleuré. 

 

 

J'en avais remporté le 1er prix.

 

 

 

 

 

 



28/07/2019
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