Lexique Saison 5 Episode 1 RUTH
- L'EXODE IRLANDAIS, RUTH ÉLISABETH BECKER, LE NAUFRAGE PRÉCÉDENT DU " TITAN ", MESSE OUVERTE À TOUTES LES CLASSES (Ruth)
1/L'EXODE IRLANDAIS fut consécutif à la " grande famine " de 1845 survenue en Irlande du fait de l'infection de la pomme de terre par le mildiou (champignon), l'hygiène dégradée par les épidémies de choléra puis les expulsions de logis par des propriétaires peu scrupuleux profitant de la situation catastrophique pour des milliers de personnes ne pouvant plus payer leur loyer. Dès lors, l'Amérique apparaissait comme un eldorado, espoir de ce nouveau monde plein de promesse et de liberté (vers la statue de la Liberté dans mon poème : Ruth). Plus de deux millions d'irlandais vont s'y installer.
En 1912, la situation de l'Irlande s'est améliorée, mais les vagues d'émigration vers les États-Unis vont se poursuivre compte tenu de la misère générale et du joug britannique impitoyable.
Ainsi, le Titanic transporta 706 passagers de 3ème classe, irlandais pour la plupart, sur 1316, soit plus de la moitié de l'effectif du navire (hors équipage). Et ces malheureux périrent lors du naufrage au nombre de 528 d'entre-eux, soit 74,8 % des victimes de 3ème classe et pour 64,5 % des passagers toutes classes confondues (hors équipage), soit davantage que les 1ères et 2des réunies ! L'émigration massive de la population irlandaise eut pour conséquence numérique de passer de 8 millions d'habitants en 1845 à 4 millions en 1914 !
2/ RUTH ELISABETH BECKER fut l'une des dernières survivantes du Titanic. Née en 1899 et décédée en 1990 donc à 91 ans, elle fit le voyage en 2de classe avec sa mère, ses soeurs et ses frères pour soigner son petit frère gravement malade âgé de 2 ans (voir mon poème Ruth). D'origine indienne, son père, missionnaire Luthérien resta à Guntur.
Afin de ne pas trop scinder les explications, je donne ci-après d'autres informations relatives au rôle de Ruth durant le naufrage dont il n'est pas encore question ici, dans mon poème "Ruth", mais dans le suivant.
Ruth avait donc 13 ans lors du naufrage. La famille ayant rejoint le pont des canots de sauvetage, ruth retourna cependant dans sa cabine (2ème classe) pour prendre des couvertures tant le froid était mordant. Lors de l'évacuation, la famille est alors séparée, la mère paniquée, ayant réussi à monter à bord du canot n°11, crie alors à Ruth qui les rejoint et voit leur canot descendre de monter dans une autre embarcation. Laquelle parvient à se hisser dans le canot 13, mais doit rester debout durant sa descente tant il est chargé. C'est alors, qu'un drame faillit se produire dans la précipitation, un autre canot descendant trop vite et manquant d'écraser celui de Ruth, le 13... (voir dessin ci-dessous)
Ruth, malgré son jeune âge et la situation doublement dramatique du naufrage et de sa séparation d'avec sa famille, eut ensuite un comportement héroïque, exemplaire et altruiste, distribuant en les découpant avec son couteau ses couvertures récupérées dans sa cabine et les distribuant aux femmes et hommes frigorifiés. À un passager hébété dont le doigt est gravement coupé, elle sort son mouchoir pour le panser délicatement improvisant un bandage. Rassurant les femmes éplorées du canot, elle aide l'une d'elles qui prononce des paroles incompréhensibles en allemand. Et, après avoir cherché un traducteur dans le canot, elle se sert de cet interprète improvisé pour comprendre ce qui s'est passé quand l'un des marins avait pris et passé le bébé emmaillotté dans un autre canot avant même que sa mère puisse y monter. Elle lui promet alors de l'aider à retrouver son bébé quand ils seront secourus.
Plus tard, lorsqu'elle fut récupérée avec les autres naufragés par le Carpathia, elle aida sa compagne du canot à rechercher son bébé (Mme Lea Ans l'a finalement retrouvé). C'est seulement à ce moment qu'elle apprit que sa famille était à bord, sauvée... À l'arrivée à New-York, elle fut pressée de questions par la Presse, sa mère préférant que ce soit elle qui réponde.
Par la suite, demeurant aux États-Unis, elle devint institutrice et fonda une famille dans l'Ohio puis dans le Kansas. Elle a toujours refusé de parler du Titanic, même à ses enfants. Et ce n'est qu'après sa retraite qu'elle accepta d'évoquer le naufrage et de ne reprendre la mer, pour la 1ère fois, pour le Mexique qu'en... 1990. Selon ses voeux, ses cendres furent dispersées au dessus du site de l'épave en 1990.
- LE NAUFRAGE PRÉCÉDENT DU TITAN correspond à un roman prémonitoire contant un naufrage en tous points semblable à celui du Titanic, mais survenu 14 ans plus tôt, tel que décrit par Morgan Robertson dans son ouvrage intitulé à l'origine " Futility " PUBLIÉ EN 1898 ! Certains ont vu dans ce roman une véritable "vision" inexpliquée de son auteur, d'autres ont assuré que c'était sa parfaite connaissance de la mer qui put expliquer ce roman réaliste...
Les dimensions du Titan, sa vitesse de 25 noeuds et son armement (comme l'on dit) dont les fameux compartiments étanches (!) étaient semblables à ceux du Titanic. Tout comme son itinéraire et sa collision en avril dans l'Atlantique Nord avec un iceberg aperçu seulement au dernier moment, 3 secondes avant l'impact ! De la même façon, l'iceberg est heurté par tribord et le Titan n'avait pas suffisamment de canots de sauvetage.
Ce nom de " Titan " correspond à la mythologie Grecque dans laquelle Océan et Thétis faisaient partie des divinités primordiales, bien avant les dieux de l'Olympe. Océan était l'aîné des Titans et Thétis la benjamine des Titanides (voir mon poème Ruth).
Vous pouvez vous le procurer en français sous le titre " Le naufrage du Titan " (Corsaires Éditions) car, cet ouvrage relativement ordinaire de pure fiction connut un regain évident d'intérêt avec le naufrage du Titanic, puis à nouveau après la fascination exercée par le film " Titanic " de James Cameron, il bénéficia d'une réédition en 2000 obtenue avec le soutien de l'Association Française du Titanic.
- MESSE OUVERTE À TOUTES LES CLASSES le dimanche 14 avril 1912 (naufrage dans la nuit du 14 au 15).
Le Commandant Edward John Smith, jugeant inutile un exercice d'évacuation en ce dimanche matin en décida l'annulation. Il se rendit en revanche à la célébration religieuse dont il avait autorisé que l'on utilise le grand salon/salle à manger de 1ère classe sur le pont D ce dimanche 14 avril à 10h30 afin que les passagers des 1ères, 2des et 3èmes classes puissent y participer.
Inutile de dire combien les passagers des ponts inférieurs et tout particulièrement ceux de 3ème classe furent sous le choc, émerveillés et intimidés devant le luxe incroyable et l'opulence des salons et espace qui leur étaient naturellement interdits !
La cérémonie religieuse ne devait pas durer plus de cinquante minutes. C'est en grand uniforme qu'il officia lui-même alors que des ecclésiastiques étaient présents, entonnant des chants et des hymnes interprétés par l'orchestre du bord... Pour la petite histoire, disons encore qu'un frisson parcourut l'auditoire lorsque fut dite la prière " Pour ceux qui sont en mer "...
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