La palette de Pierre

La palette de Pierre

Lexique Antonin, Saison 1 , Episode 7, Colporteur

LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN

SAISON 1 " RACINES "

ÉPISODE 7 " COLPORTEUR " 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lien vers le poème :  Colporteur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES COLPORTEURS DANS LES CAMPAGNES,  LA RÉPRESSION QUI SUIVIT LE COUP D'ÉTAT DE LOUIS NAPOLÉON BONAPARTE (Colporteur)

 

 

 

1/LES COLPORTEURS DANS LES CAMPAGNES avaient un rôle allant bien au delà leur simple commerce itinérant. Parcourant les campagnes depuis leur Savoie natale pour la plupart, ils traversaient les provinces en apportant aux villages davantage que leurs marchandises (tissus, étoffes, rubans et dentelles,  articles de mercerie, colifichets, images pieuses, livres de cantiques, almanachs, bibelots, objets du quotidien et de cuisine, etc.) puisqu'ils relayaient l'information des "pays" (c'est ainsi qu'on désignait autrefois les bourgs).

 

Ces colporteurs ou " Porte-balle " prenaient le chemin à pied, avec pour les plus riches un âne ou une charrette à bras accompagnée d'un chien, mais le plus souvent portant sur le dos leur " marmotte " composée de caisses de bois emboîtables et leur corne pour annoncer leur arrivée. 

 

Autant dire que les populations attendaient avec impatience leur passage, deux à trois fois l'an. En fait, dans les campagnes isolées comme dans les vallées reculées, d'autres personnes tenaient également ce rôle de "colporter des informations". Il s'agissait des mendiants ou d'hommes de peine à la journée n'ayant plus d'emploi, qui s'en venaient quêter de ferme en ferme un peu de soupe au lard et un quignon de pain près du feu en attendant de dormir une nuit à l'étable, contre de précieuses informations et renseignements divers glanés au fil de leurs déplacements. 

 

Ainsi, en sus des propos rapportés par les colporteurs, des ragots du lavoir ou des dernières nouvelles du marché au bestiaux, les populations agricoles avaient-elles quelque idée sur leur environnement proche, cantonal, régional voire national. Cette communication de bouche à oreilles étaient indispensable, ne serait-ce que pour mieux jalouser l'achat de terres et de bêtes des voisins..., les noces à venir ou les décès du Canton.

 

Présent au Moyen-Âge, c'est sous l'Ancien Régime que le colportage connut sa prériode d'or. À l'origine, il s'agissait de jeunes gens quittant leurs montagnes l'hiver du fait de la double nécessité de glâner quelques sous sur les chemins à la période creuse et de retirer à leur famille une bouche à nourrir. Ainsi, ils partaient vendre en sus de leur camelote habituelle, des objets réalisés lors des veillées, comme les jouets du Queyras (Voir Laurine...), par exemple.

 

De véritables réseaux se constituèrent avec de plus en plus souvent, au XVIIIè siècle, l'octroi d'une autre spécialité accompagnant leur colportage comme celle de remouleur, châtreur d'animaux, rempailleurs, lecteur d'ouvrages pieux et de journaux (pour les plus instruits), chanteur, marchand de vin (avec charrette), ou tailleur. Suivant un édit royal de 1723, ils savaient lire, écrire et payaient taxe ! Mais leur grande majorité passait outre, devenant dès lors des "trafiquants" ou des camelots.

 

Leur profession péréclita au XIXè avec le développement urbain, le déploiement industriel des usines et l'arrivée du chemin de fer. Vers la fin des années 1880, ce furent des enfants de huit à douze ans et des vieillards qui prirent le chemin des hommes d'hier fiers et robustes, avant que l'on n'accuse les colporteurs restants de tous les maux de la terre à l'instar des gitans et des bohémiens.

 

 

 

Peinture de Charles Robert Leslie (1794/1859)

 

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La "marmotte"

 

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Photo personnelle prise au Musée Chasal Lento de Mont-de-Lans (intérieur à la veillée dans l'Oisans)

 

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2/ LA RÉPRESSION QUI SUIVIT LE COUP D'ÉTAT DE LOUIS NAPOLÉON BONAPARTE fut très dure et marqua les esprits pour longtemps...

 

En complément de mon précédent lexique consacré au coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte (voir ICI), disons quelques mots sur la répression qui s'abattit sur les députés et opposants républicains à ce coup de force armé du 2 décembre 1851.

 

Déjà, des parlementaires de renom tels Thiers, Lamoricière, Cavaillac ou Changarnier furent interpellés et emprisonnés en pleine nuit. Puis dès le lendemain, Victor Schoelcher et Victor Hugo ainsi que 220 députés réunis dans la mairie du Xè et tentant en vain d'ameuter le peuple, furent arrêtés sans ménagement.

 

Des barricades furent alors érigées dans les quartiers populaires de l'Est parisien où le député Alphonse Baudin trouva la mort. Puis sur les Grands Boulevards où s'exacerbent les passions sous les cris de jeunes bourgeois et de "gants jaunes" lors d'affrontements violents, la troupe tira sur la foule y faisant 200 morts ! Ce désastre hantera longtemps Louis Napoléon qui aurait préféré un coup d'État pacifique...

 

En fait, le principal instigateur de cette répression brutale fut le Duc de Morny (petit fils de Talleyrand) qui organisa l'arrestation dans les mois qui suivirent de 30.000 opposants et de 10.000 déportations en Algérie et en Guyanne. Au total, ce furent 400 morts et 26.000 arrestations qui ternirent aussitôt la crédibilité du future Napoléon III.

 

On compte enfin 80 députés exilés au premier rang desquels... Victor Hugo !

 

Mais le peuple consulté au suffrage universel masculin (bien entendu...) approuva très largement ce coup d'État, donnant carte blanche à Louis Napoléon Bonaparte pour promulguer une nouvelle Constitution, laquelle instaurera dans un premier temps une apparence de démocratie républicaine, celle du " Prince Président ".

 

Arpentant durant quatre mois les provinces en quête d'opinion populaire favorable, tout en muselant la Presse (Décret de février 1852 limitant la liberté de la Presse), il orienta le peuple et les Sénateurs vers le retour à la monarchie faite pour lui, sur mesure. Ainsi,  un nouveau plébiscite restaura l'Empire par 7.390.000 "oui" contre 253.000 "non" le 20 novembre 1852 au titre " du rétablissement de la dignité impériale en la personne de Louis-Napoléon ".

 

Il sera couronné Empereur le 2 décembre 1852, jour anniversaire su Sacre de Napoléon 1er, de la victoire d'Austerlitz et... de son coup d'État, devenant " Empereur des Français sous le nom de Napoléon III ".

 

Victor Hugo, proscrit et banni pour s'être opposé avec virulence contre ce coup d'État, voua ensuite, toute sa vie, une haine implacable contre Napoléon III.

 

Il fut exilé puis s'exila de lui-même à Bruxelles, à Jersey puis à Guernesey durant... vingt ans ! Il mit tout son talent au service de sa fureur contre celui qu'il nomma " Napoléon le Petit ".  Il lui consacra trois livres et plusieurs pamphlets.Et dans l'un de ses célèbres poèmes des Châtiments, "l'Expiation", il écrit que " Le plus terrible châtiment infligé par Dieu à la dynastie des Bonaparte est de lui avoir donné Louis-Napoléon comme héritier ! "

 

 

 

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13/06/2020
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