L'escapade
Claude Debussy " La mer - jeux de vagues "
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L’escapade
Elle revoit la mer, l’Océan sans tourments,
Ses plages de galets, de goémon, les mouettes
Chavirant sur la grève en battements gourmands,
Et la menthe des flots qui s’élance et la fouette…
Laurine accoste enfin Paramé, Saint-Servan,
Ne regrettant la Butte en cet été frivole,
Oubliant de juillet son défilé fervent,
Puis rejoignant Alice, une Anglaise un peu folle.
Sa villa de granit a des airs de fortin
Canalisant les vents en sons de cornemuse,
Surplombant l’émeraude au doigt d’un libertin
Noyé devant sa proue, rejeté par sa muse.
Elle a laissé José, mais partage ses bains
Immergeant Valentine ivre de découvertes,
Tonifiant aux embruns leur maintien trop urbain,
Buvant avec Alice de l’absinthe verte.
Le soir, leur vie s’enflamme en ardents cinémas
Ponctués des sanglots muets, romans de jeunes filles,
Conquises par Surcouf, corsaire qui n’aima
Que l’écran des trésors fleurissant les Antilles.
Puis au matin mutin chevauchant Saint-Malo,
Les dunes prolongeant la digue-promenade,
Elles oublient l’écho des armées au galop
Ayant martyrisé l’amour, de leurs grenades.
Une famille en pleurs a perdu six enfants,
Les frères Ruellan dans le sort que reflète
Le destin de la France exsangue qui se fend
De changer d’horizon en découvrant Colette.
La mer de Debussy qui vit frémir Ravel
Emporte les récifs d’un baiser langoureux,
Changeant de partition, bordant sa caravelle
Au sillage des chats, en accords savoureux.
C’est une malouinière enfouissant un secret
Qui livre à Valentine un émoi qui la trouble
Apercevant un homme aux gestes fort discrets
Retaillant un balustre en art qui se dédouble.
Pierre Barjonet
Septembre 2019
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