Napoléonville
Jean, dans mon poème, rentrant chez lui à Napoléonville, en uniforme du 1er Régiment de Hussards
Marche de la garde consulaire à Marengo
(musique du 1er Empire)
Rappel, n'oubliez-pas de visiter la rubrique LEXIQUE
donnant des précisions indispensables de vocabulaire, sites et dates historiques :
Lexique Antonin, Saison 3 , Episode 10, Napoléonville
ainsi que la rubrique SOMMAIRE avec un "résumé"
Sommaire de La passion d'Antonin
et la rubrique CHRONOLOGIE
Napoléonville1
Le château des Rohan2 qui surplombe les toits
Bruisse d’un air nouveau priant la Sainte Vierge.
Il abrite les vœux de nonnes que côtoient
Les nobles descendants d’un passé fait de cierges.
Les « Sœurs de Kermaria3 » font l’école au château
Que leur confia le Duc2, instruisant les fillettes
En éclairant leur foi modeste en ce plateau
Pour s’ouvrir au dehors, bien loin des oubliettes.
Une nonnette aimée de sa congrégation
S’offrit au réconfort d’une famille en peine,
De malheureux parents dans la dénégation
D’un enfant naufragé victime de déveine.
Chaque jeudi s’en vient les trouver rue du Fil4
Leur offrir l’évasion de sa foi pétillante,
Consolant les sanglots d’un chagrin qui défile
Quand Aubin5 disparut avec La Sémillante5.
C’est un jeudi que Jean, précédé de gamins,
Cogna l’huis du logis dans son fier équipage.
Embrassant sa demeure en rapide examen,
Son retour s’annonçait comme un heureux tapage.
Sortant à cet instant, Elen6 croisa ses yeux.
Il redressa son buste aux brandebourgs féroces
Mais son regard lointain semblait perdu de Dieu,
Le souvenir d’Aubin l’agrippant de sa crosse.
Puis ses parents brassèrent des flots de baisers,
De pleurs qui l’étouffèrent en nommant son frère,
Tandis qu’Elen priait cherchant à l’apaiser,
Mais ses pensées pesaient des siècles de misère...
Enfin, la mère prit le sabre de son fils,
Son shako de hussard, sa lourde sabretache,
Sa veste rutilante aux festons d’artifice,
Et sa douce pelisse en dégrafant l’attache.
Lors, Elen murmurant le bénédicité
Chacun rompit son pain puis buvant ses paroles,
Dévora tout de Jean, sa véridicité,
Laissant tiédir la soupe et flétrir la scarole.
1 L’actuelle ville de Pontivy en Bretagne (Morbihan) avait été rebaptisée Napoléonville par Napoléon 1er en 1805, puis à nouveau débaptisée en 1815, Pontivy redevint Napoléonville en 1852 sous le règne de Napoléon III, avant que de recouvrer son nom d’origine en 1870.
2 Le château féodal de Pontivy fut à l’origine au IXe siècle la propriété des Comtes de Porhöet avant que d’appartenir plus tard au XVe aux Vicomtes de Rohan, puis au Duché de Rohan.
3 La congrégation des « Filles de Jésus » ou « Sœurs de Kermaria » louèrent le château des Rohan en 1841 avant de l’acheter en 1857, et de le revendre en 1876, en vue d’y aménager une école de filles.
4 La rue du Fil qui monte à partir de la rue Nationale, anciennement rue Impériale puis Royale, est une ancienne rue pittoresque bordée de maisons moyenâgeuses à encorbellement.
5 Aubin est le frère cadet de Jean, mort à 20 ans dans le naufrage de la Sémillante en février 1855 (voir mon poème « Naufrages »).
6 Elen est, dans mon poème de fiction, une jeune religieuse de la congrégation des « Sœurs de Kermaria ou Sœurs de Jésus » enseignant dans les locaux du château des Rohan.
Pierre Barjonet
Mai 2021
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 27 autres membres