La palette de Pierre

La palette de Pierre

L'estafette

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" Halte ! "

Illustration originale de Pierre Barjonet - Juin 2024 - 40/30 -

Deux Sanguines.

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, pour toutes les illustrations)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yvan Rebroff chante le folklore russe " Filait la troïka rapide " 

N.B. vidéo fixe, valable seulement pour le son de basse légendaire...

 

Voir ci-après la traduction des paroles de cette très ancienne chanson qui évoque le Staroste.

 

à écouter en lisant le poème 

 

 

 

 

Conseils pour mieux suivre le déroulement de votre saga :

 

N'oubliez-pas de visiter la rubrique du sommaire

avec un "résumé" de l'épisode en cours :

SOMMAIRE

 

ainsi que la rubrique chronologique :

CHRONOLOGIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'estafette

 

 

 

L’Empereur a choisi d’accélérer son pas,

De berner Koutousov en rompant son étreinte1,

De caler ses grognards à l’abri du trépas,

De rejoindre Smolensk en sa troupe restreinte2.

 

 

En bon observateur pressentant le dépit

D’une ville fermée jalouse de ses vivres,

Il lui faut s’assurer qu’il n’y aura de répit

Qu’au chaud dans la cité bien à l’abri du givre.

 

 

De son État-major partent des éclaireurs,

Des hussards et chasseurs anticipant la marche3,

Du courrier impérial4 remis à des sabreurs

Accompagnant Joseph dans sa digne démarche.

 

 

Dessinateur il fut, estafette4 il devient,

Porteur d’ordres secrets, de plans doublés de cartes.

Le voilà galopant quand l’attaque survient,

Le jetant au fossé comme un ours qu’on écarte.

 

 

Ses trois chevaux saisis5, Joseph est entraîné.

Le cosaque a frappé sa jambe de sa lance,

Le Tartare a ravi ses billets enchaînés6,

Mais il fait front, furieux, les cinglant d’insolence.

 

 

Dès lors il est conduit chez le staroste7 au mir7

Flanqué dans un caveau gardé par des cosaques.

Joseph sait que son sort ne peut que l’affermir,

Mais le chemin sans doute à des airs démoniaques...

 

 

Quand l’Empereur l’apprit, il confia ses remords,

Du coup changea son plan en arpentant la ville,

Sinistre citadelle exsangue sous les morts,

Et les blessés dehors privés du moindre asile8.

 

 

Les vivres sont manquants et commandent des choix9.

La fureur le reprend, la faim court comme un lièvre.

Mais son aigle s’accroche au génie qui déchoit

Et l’amour de la France fait monter la fièvre.

 

 

La nuit dans son cachot Joseph songe à Liouba,

Démêle ses cheveux, dessine son visage,

Esquisse sa beauté, retrace son combat,

Murmure son sourire en guise de présage.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Avril 2024

 

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 3 « glacial », Poème 8 « L'estafette » (Avril 2024)

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À l’approche de Smolensk qu’il rejoindra le 9 novembre, Napoléon subit de plein fouet la chute des températures (jusqu’à - 26°) et troque son chapeau légendaire contre une toque et un manteau de fourrure. Il se désole de l’état de décomposition de son armée. Il observe à la lunette comment les cosaques s’en prennent aux unités de traînards en déshabillant ses grenadiers... Il constate les ravages de la famine et du froid sur le moral des soldats, la désorganisation des bataillons, les conflits fratricides, la perte des chevaux aussitôt dévorés, l’abandon des canons et des fourgons d’intendance. Puis il apprend les échecs militaires comme l’attaque russe du général Miloradovitch coupant l’arrière-garde française le 3 novembre ou la défaite du Prince Eugène sur la rivière Vob (affluent du Dniepr- le 9 novembre. Et pourtant, il est pressé de rentrer, venant d’apprendre la trahison du général Malet à Paris...

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Le maréchal russe Koutousov poursuivait la Grande-Armée sans relâche en alternant la pression de ses troupes fraîches (pour n’avoir pour ainsi dire pas combattu) avec celle des assauts incessants des 20 régiments cosaques de Platov et l’hostilité belliqueuse des paysans. Cela dit, Koutousov préférait laisser l’hiver russe comme la politique de la terre brûlée déjà mise en place à l’aller, faire leur œuvre plutôt que se risquer à affronter l’Empereur de front, se rappelant ses échecs passés, dont Austerlitz...

 

2 Napoléon a compris l’urgence de la situation sitôt que le thermomètre chuta à l’approche de Smolensk de façon vertigineuse. Par ailleurs, l’affaire du coup d’État manqué du général Malet le força à réduire son escorte pour rejoindre Smolensk puis Paris, le plus vite possible.

 

3 C’est le rôle de ces unités de « cavalerie légère » donc rapides, mais aussi de « reconnaissance » que de précéder les régiments afin de se porter en « éclaireur » de la situation et de la position des troupes adverses.

 

4 Le courrier impérial ne souffrait aucun retard. Il était prioritaire en toutes circonstances et confié à des estafettes recrutées par Antoine Marie Chamant de Lavalette, Directeur général des postes nommé en 1804 par Napoléon 1er qui en réorganisa l’infrastructure. Le bon fonctionnement des postes compte tenu de l’étendue de l’Empire, tant en temps de paix qu’en campagnes militaires, était essentiel à la politique et au gouvernement de l’Empereur. Le service des estafettes se voyait confié des dépêches confidentielles enveloppées dans des portefeuilles du courrier impérial fermant à clef. Il s’appuyait sur les relais de poste disposant de portillons toujours prêts à enfourcher des montures prêtes. Les maîtres de postes contrôlaient et visaient le livret que chaque postillon (ou estafette) transmettait au suivant.

 

5 Estafette spéciale de l’État-major impérial, Joseph (dans ma saga) dispose de trois chevaux (ce qui était souvent le cas) afin de se garantir une chance d’échapper aux cosaques et de prolonger ses déplacements.

 

6 Le tartare a donc récupéré le portefeuille impérial contenant les billets d’instructions que Napoléon entendait remettre à ses généraux des corps éloignés.

 

7 Le Staroste de l'ancienne Pologne était un noble, haut-fonctionnaire de la Couronne, qui possédait un fief appelé la Starostie qu'il gérait comme l'un de ses domaines. En revanche, dans la Russie impériale, le nom de Staroste désignait le chef d’une communauté de paysans regroupés de façon plus ou moins autonome dans une unité de fonctionnement local appelée Mir.

Voir ci-après la traduction des paroles de cette très ancienne chanson qui évoque le Staroste.

 

8 Contrairement à ce qu’imaginait Napoléon, ayant conservé le bon souvenir de son passage en court séjour à Smolensk à l’aller, cette fois la ville ne lui fit pas bon accueil. Surtout, elle était exsangue de vivres, fourrage et montures, avec un froid mordant de ses -16°. Il n’y trouva aucune troupe fraîche, seulement des unités disparates et désorganisées ainsi que des blessés râlants et succombant à même les rues, faute de place aux ambulances et à l’hôpital... Il y séjournera du 9 au 14 novembre 1812.

 

9 Face à cette situation catastrophique, Napoléon doit faire des choix. Il exige que l’on dresse la liste des blessés par ordre de priorité (5 niveaux), susceptibles de se rétablir de 8 à 30 jours ou de mourir sous une à deux semaines, et ordonne de ne conserver que ceux de la 1re catégorie, abandonnant à leur sort environ 5.000 blessés et malades. Il ordonne qu’on abandonne les voitures chargées de butin pour affecter leurs chevaux à l’artillerie prioritaire. De même en ce qui concerne les officiers possédant plusieurs chevaux. Etc.

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

N.B. Photos tirées en partie du site " Russia Beyond " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.

Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français

 

 

 

 

La retraite

 

 

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Napoléon emmitouflé...

 

 

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Musique traditionnelle russe avec balalaïka " La troïka rapide "

voir la vidéo ici (en pensant à couper la précédente de début d'article) : 

 

 

Filait la troïka rapide,
Un soir d’hiver sur la Volga
Tout en chantant d’une voix triste
Le cocher penchait son front las.

« Quels noirs soucis as-tu mon brave ? »
Dit un aimable voyageur.
« Dis-moi ce qui te rend si grave ;
Qui te cause, enfin, du malheur ? »

« Un homme, un païen, un barbare
Est la cause de mon chagrin
C’est le staroste, ce tartare ;
Il me prend mon unique bien.

Depuis un an j’aime une fille
Et voici le temps de l’avent
C’est lui qui l’épouse : il est riche,
Sans attendre son agrément.

Et triste, le cocher soupire.
« Allons ! dit-il, son fouet en main;
Il est tard, il faut qu’on arrive ! »
Accablé, poursuit son chemin. bis

 

 

 

 

 

Unités de cavalerie légère (hussards et chasseurs)

 

 

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Uniforme de postillon du 1er empire

 

 

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Portefeuille d'estafette du courrier impérial de l'Empereur

 

 

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Portefeuille à soufflet

 

 

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Smolensk aujourd'hui

 

 

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Blason de Smolensk

 

 

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16/06/2024
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