La palette de Pierre

La palette de Pierre

Hurrah !

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" Les cosaques "

Illustration originale de Pierre Barjonet - Mars 2024 - 40/30 -

Sanguine, fusain, pierre noire et crayons de couleur.

 

N.B. Cliquer sur la photo pour l'agrandir

(comme d'ailleurs, pour toutes les illustrations)

 

 

 

Chant populaire " Les braves cosaques du Don "

interprété par les choeurs de l'armée rouge (années 60)

 

à écouter en lisant le poème

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conseils pour mieux suivre le déroulement de votre saga :

 

N'oubliez-pas de visiter la rubrique du sommaire

avec un "résumé" de l'épisode en cours :

SOMMAIRE

 

ainsi que la rubrique chronologique :

CHRONOLOGIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hurrah !

 

 

 

Il semble qu’un soupir se glisse dans la nuit

Couvrant les cliquetis rampant non loin des tentes,

Et se coule étouffé par le fiévreux ennui

Des femmes assoupies dans leur nerveuse attente.

 

 

Livreur grogne déjà tandis que Natacha

Qui, d’un bond s’est levée, réveille les dormeuses,

Répartit les poignards que son instinct cacha,

Alerte le piquet1 sans formule charmeuse.

 

 

Nicolas dont la troupe a rejoint leur bivouac

A compris sans un mot les signes de l’alarme.

Et tous de s’équiper en évitant les couacs

En un carré2 formé d’une muraille en armes.

 

 

Les chevaux sont nerveux et les feux recouverts.

Les grenadiers de garde ont camouflé les fosses3

Qu’ils avaient préparées, et que tous approuvèrent,

Élevant en bastion les chariots qui s’adossent.

 

 

Soudain Livreur bondit et fonce dans le bois,

Tandis qu’un cri poussé comme une plainte horrible

Hurle « Hurrah, Hurrah4 ! » dans le galop sournois

De chevaux voltigeurs5 se rendant invisibles.

 

 

À l’abri des fourgons, les femmes et civils

Déchirent les cartouches et tassent la poudre6,

Chargent les lourds fusils en se rendant utiles,

Car la ligne de feu7 ne saurait se dissoudre.

 

 

Les cosaques8 surpris sont fauchés de plein fouet

Et chutent dans les fosses en brisant leurs lances.

Nicolas lève alors son tambour comme un jouet,

Et frappe fort la charge en furieuse insolence.

 

 

La brume et la fumée brassent leur nuage gris

Coiffant d’espoir Liouba, Rose et les demoiselles

Dont la survie dépend de l’ardent feu nourri

Servi comme un festin si gras9 qu’il vous muselle.

 

 

Les « Hurrah » se sont tus dans le sang qui les noie

Et l’odeur du décor déferle en mille miasmes.

Comme après la tempête épongeant leurs minois,

Les belles se consolent en bruissant de spasmes.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mars 2024

 

 

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Saga poétique romancée « Le carnet gelé » créée par Pierre BARJONET

a/c janvier 2023

Saison 3 « glacial », Poème 3 « Hurrah ! » (Mars 2024)

 

   

 

 

 

 

 

 

 

Poursuivant sa route du retour, désabusé malgré sa victoire contre les Russes à Kalouga pour la prise de Maloïaroslavets conduite par Eugène de Beauharnais, Napoléon qui vient de choisir malgré lui d’abandonner la route du sud, reprend celle de l’ouest à contrecœur.  D’autant que, s’il est victorieux, il n’en a pas moins perdu 5.000 hommes (6.000 pour les Russes) et 7 généraux ! Comme il le dira à Caulaincourt : « Je bats toujours les Russes, mais cela ne termine rien ! ». Ce qu’il ne sait pas, c’est que Koutousov vient d’ordonner au grand dam de ses généraux, d’abandonner le « verrou de Maloiaroslavetz » défendu par une forêt impénétrable, pour se replier plus au sud.

 

Le 25 octobre, le lendemain de cette bataille est célèbre, car l’Empereur manqua de peu d’être capturé par des cosaques ! En effet, levé dès 4 heures le matin du 25 octobre 1812, il partit chevaucher en observation du terrain pour vérifier par lui-même si l’armée de Koutousov avait fait retraite, seulement suivi par les quelques cavaliers de sa garde rapprochée (des lanciers polonais) et quelques officiers de son État-major.  Mais c’est stupéfait qu’aux cris de Hurrah ! il découvre qu’il est encerclé par des cosaques. Les 6.000 cosaques du général Hetman Platov. Dès lors, aidé par Rapp, Caulaincourt et Berthier ainsi que par les quelques hommes du piquet, ayant tous dégainé leur épée, ils parviennent à se sortir de ce guêpier, tandis que les escadrons de service de la Garde viennent à leur secours. Ce combat de Gorodnia fit tout de même 15 tués et 7 blessés auprès de l’empereur. Plus tard, il s’en amusera. Et pourtant, Platov avait promis sa fille en mariage à celui qui le capturerait !

 

Dès le lendemain, il confirmera la route de Smolensk, déjà dévastée à l’aller...

 

 

 

NOTES DE LECTURE ET DE SITUATION HISTORIQUE

 

 

1 Le piquet est en langage militaire, la constitution d’une petite unité de soldats gardant un bâtiment ou une zone, ou bien encore capable d’intervenir rapidement.

 

2 Le carré est une formation défensive militaire héritée des Romains et employée par l’infanterie pour se protéger des charges de la cavalerie (impossible à franchir sans encombre).

 

3 Les fosses sont des sortes de tranchées munies de pieux, ensuite masquées à la vue par un camouflage afin d’y faire chuter fantassins et cavaliers.

 

« Hurrah ! » Le fameux cri de guerre de nombreuses armées, prenant ici également l’usage d’un cri d’honneur employé trois fois par les Russes et plus particulièrement les cosaques.

 

5 Les petits chevaux des cosaques étaient par eux, considérés comme de véritables membres de leur famille. Ils les soignaient, les chouchoutaient et lorsqu’ils ne faisaient pas la guerre, les employaient aux travaux des champs. Ces petits chevaux très robustes et se nourrissant de peu, infatigables et sobres, rapides et polyvalents, proviennent des steppes nordiques descendant des poneys de Mongolie. Attila à la tête des Huns les utilisait déjà. Ils devinrent par la suite les chevaux du haras du Don sous l’impulsion du fameux général ataman* Matveï Platov (1753/1818) qui combattit Napoléon avec ses 60.000 cosaques montés sur les chevaux du Don, particulièrement adaptés au rude climat de Russie. * Un ataman était un chef guerrier cosaque.

 

6 Charger son fusil sous le 1er empire n’était pas une sinécure. D’abord, il pesait lourd, 4kg375 pour 1m52 avec un gros calibre (diamètre de la balle) de 17,5mm (par rapport aux armes modernes de 5,56 pour le Famas ou de 7,62). Ensuite, il fallait exécuter avec précision une manœuvre assez longue pour le charger, d’où l’organisation d’une « ligne » sur trois rangs : le premier rang tire suivi par le deuxième tandis que le troisième et selon le cas, avec le deuxième, s’activent à recharger les armes. Il fallait ouvrir le bassinet, déchirer la cartouche de papier dur avec ses dents, remplir de poudre le bassinet, le refermer, puis verser le reste de poudre dans le canon. Ensuite, l’on retirait la baguette parallèle au canon du fusil pour bourrer à deux reprises la poudre du canon, puis introduire toujours dans le canon la balle de plomb (de 1,75 cm !). On replaçait la baguette dans son fourreau. Enfin, le tireur armait (reculait) le chien muni d’un silex (à changer après cinquante coups). Les gibernes (sacs) contenant les cartouches devaient absolument être préservées de l’humidité.

 

7 La ligne de feu est constituée des premier et deuxième rang faisant feu, de la ligne des fantassins.

 

8 Les cosaques étaient de redoutables cavaliers servant alors les Tsars. Leur origine est confuse, se partageant entre nomades, pillards et mercenaires menant des razzias (raids) libres et indépendants, fonctionnant avec leurs propres règles (élisant leurs atamans). Ils se situaient plutôt au nord de la mer noire en Ukraine et Biélorussie, s’étant ensuite regroupés dans le Don, l’Oural, puis en Sibérie, en Astrakhan, sur le fleuve Amour, sur le Danube, etc. De fait, leurs ennemis principaux étaient les Tatars (Turcs), puis donc les Français de la Grande-Armée Napoléonienne. Leur chef, que le tsar fit comte pour le remercier, était donc Matveï Platov.

 

9 Du fait d’une poudre fort grasse, faite d’un mélange de charbon, de salpêtre et de soufre, il fallait après chaque tir nettoyer soigneusement les fusils en les démontant puis en les séchant et en les graissant de propre.

 

 

 

QUELQUES ILLUSTRATIONS

 

 

N.B. Photos tirées en partie du site " Russia Beyond " qui retrace entre autres, et à mon avis de façon fort objective, l'histoire de la Russie.

Voir le site en suivant ce lien : Russia Beyond français

 

 

 

Carte situant les différents peuples de cosaques installés en Europe au XIXè

 

 

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Cosaques munis de leur fameuse lance

 

 

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Une cosaque

 

 

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Le général Hetman Matveï Platov

 

 

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Capture d’écran 2024-02-05 à 17

 

 

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Platov

 

 

 

Les petits chevaux des cosaques du Don

 

 

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06/04/2024
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