La palette de Pierre

La palette de Pierre

Moissons

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Ah, c'est la guerre ! (chanson populaire d'époque)

 

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Moissons

 

 

 

 

 

Le blé s’est affaibli d’un soleil négligent

En cet été « quatorze » enfiévré par les miasmes

De ces rumeurs de guerre en échos affligeants

À cet assassinat sans nul autre enthousiasme.

 

 

Puis ils ont tué Jaurès, fauchant l’épi de paix

Que la colombe emporte au sombre crépuscule.

Et quand s’est mise en branle leur forge d’épées

Ne restait au pays qu’un grenier minuscule.

 

 

Mademoiselle entend pour qui sonne le glas,

Pour qui bat le tocsin de l’amour éphémère,

Pour quoi perce la peur des sens qu’on aveugla,

Pour quand tonne la mort des épouses, des mères.

 

 

José s’en est allé souriant aux aspirants

Qu’accompagne déjà cet autre tour de France

Portant de leur Devoir l’espoir en soupirant

De revenir grandis, compagnons sans souffrance.

 

 

La gare débordait de mouchoirs et vivats,

De flonflons tricolores enfouis d’embrassades

D’âcre souffle des hommes en chœur de diva

Poussant la Marseillaise en cet été maussade.

 

 

Les femmes ont rejoint leur nouvel univers

Guidées par leur instinct aux frontières des larmes

Se disant que demain ne sera plus qu’hiver

Et se voyant creuser des rides pour tout charme.

 

 

José n’a rien perdu de l’allure bon train,

Marchant de jour, de nuit, en sinueuse colonne

Ravinant les ornières d’horizon restreint,

Découvrant le saccage en canons qui pilonnent.

 

 

Et puis soudain le feu, ces premiers morts surpris,

La vie qui s’évanouit pliant sous la faucheuse,

Ces cris insupportables leur brûlant l’esprit,

Et les balles qui tondent l’herbe des rocheuses.

 

 

La ligne est derrière eux, le front s’est déplacé

La retraite s’emballe en entendant les boches

C’est un pari perdu de chevaux mal placés

Mais que Paris défend en taxis et caboches.  

 

 

 

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mai 2019

 

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20/07/2019
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