Clairon
Marche des tirailleurs
(N.B : Régiment de José)
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Avec ce dernier épisode " Clairon ", se termine la Saison 5 " Femmes ".
Elle aura traversé bien des drames, depuis le naufrage du Titanic
jusqu'à celui de l'Europe.
Laurine aura perdu Maureen.
Elle aura pris sur elle l'envie folle de se noyer dans ses larmes, guêtant le facteur, la peur nouée au ventre.
Elle s'est engagée de toute son âme auprès de Marie, l'aidant tout près du front, dans les p'tites Curie.
Elle aura retrouvé Manuel, blessé.
Et face aux destins croisés de tous ces hommes perdus, elle porte désormais au front les stigmates indélébiles de cette horreur indicible que l'on nomma :
la Grande-Guerre.
Avec José, elle n'a plus qu'une envie :
VIVRE
C'est ce que vous verrez
dans la Saison 6 " Valentine "
à paraître très prochainement.
Elle m'a chargé de vous remercier pour votre fidélité
Pierre (16/10/2019)
* * *
Clairon
Et même en fin de guerre ils ont commis l’impair
D’un clairon dédoublé se morfondant en veille
Du « sept » avant qu’un « onze » en deux dates impaires
Sonne pour l’occasion la paix que l’on réveille.
José n’y croyait plus lorsqu’il se redressa
Croyant humer ces notes portées par la brise
En ce matin d’automne au sol qu’il caressa
Laissant s’ouvrir la clé de sol en sept reprises.
Puis ce fut le silence opprimant les tympans
Des poilus hébétés, des hommes incrédules
Délivrés du canon, de leur tranchée grimpant,
Tremblant de désarroi quand l’armistice ondule.
À Montmartre et partout, les cloches ont tinté,
Chauffant de leur métal l’alliage indescriptible
De la joie claironnée des poilus éreintés,
Des femmes libérées du drame imprescriptible.
Il paraît qu’un wagon de bien noble facture
Prolongea sa carrière en céleste clairière
Oubliant ses trajets, ses repas sans fracture,
Troquant ses passagers pour leur muse guerrière.
On pavoise en chantant comme il y a quatre ans,
On parade à cheval et l’on sourit aux belles,
On oublie la terreur des charognes en sang,
On trinque entre vantards loin des filles rebelles.
Laurine et son José sont restés bien longtemps
Sans parler ni toucher leurs yeux cerclés de larmes
Se contentant du pain que leur chagrin montant
Égrenait tout en mie sous la croûte du charme.
Perclus de tremblements devant l’âtre du four,
Le fournil attisait en José sa souffrance,
D’avoir guetté la mort à chaque carrefour
De boyaux et tranchées prolongeant son errance.
Laurine s’est levée décrochant le panneau
Dont le voile masquait « Cœur-de-pain » sur la ruelle,
Puis elle a déployé sous la forme d’anneaux
Des galettes sucrées pour leur bonheur actuel.
Pierre Barjonet
Août 2019
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