Pupilles
Les enfants des victimes des attentats de Paris de novembre seront faits :
" Pupilles de la Nation"
voir ce lien : pupilles de la Nation
Ce statut hérité de la guerre de 14/18, m'a inspiré ce poème.
L'histoire retiendra que novembre ne marque pas toujours l'armistice de l'enfance et de la jeunesse martyrisées...
Pupilles
Novembre avait quitté le spectre des tranchées
Léguant à la patrie son butin d’orphelins
Pleurant au firmament des lunes débranchées
Leur horizon de bronze aux cloches sans drelin.
Enfouissant sous la boue le destin de leurs pères
Brumaire avait laissé les crimes sans remords
Des guerres engagées sans que rien ne tempère
La haine de la vie, la fureur de la mort.
Accomplissant le vœu d’offrir au sacrifice
Des soldats massacrés l’amour de leurs enfants,
L’élan républicain sans aucun artifice,
Adopte la couvée des arbres que l’on fend.
Les temps nous ont légué le miroir de l’outrage
Que porte à la jeunesse le triste indicateur
Des mondes sans lumière à portée de vitrage
Brisé sous les assauts d’odieux prédicateurs.
La mémoire a gardé la pitié de Marianne
Blottissant ses petits sous les plis des couleurs
D’un pays bucolique aux amères gentianes,
Ne veillant plus la nuit, sombrant dans la douleur.
Et la ville meurtrie par la rage d’écume
Voit son pavé violé sous des flots de grenat
Blessant d’éternité nos cœurs, nous qui vécûmes
Ployant sous la terreur des morts qu’elle égrena.
Pouvaient-ils deviner, nos anges de tendresse
Qu’en immolant le ciel sous le froid des grêlons
Ceux-là seraient vaincus par l’amour que redresse
La Nation qui se prend à bercer ses aiglons.
Pierre Barjonet
Novembre 2015
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