Octets d'automne
Les pages de nos blogs respectifs projettent des parfums de liberté grisante.
Les parcourir, ouvrir puis refermer et encore rouvrir au gré de nos octets cérébraux est une sorte d'opium aux volutes délicieuses sans risquer sombrer dans une addiction quelconque pour qui sait gérer ce nouveau solfège des émotions numériques.
En guise de reconnaissance à cette communauté virtuelle, à ses blogueurs mais principalement blogueuses (les messieurs sont assez rares), à l'inspiration artistique sans cesse renouvelée, je dédie ces vers.
Octets d’automne
J’ai posé mon regard sur l’écran de nos blogues
Essuyé la vapeur des onglets parfumés
Parcouru mille pages sans trouver d’homologues
Déniché les trésors des octets enfumés
Dès l’aube fredonnant le murmure des pages
J’aime à m’imaginer dans ces lointains décors
Refléter l’horizon messager des alpages
Nymphes aux jolies fontaines et prairies du Vercors
Que la Toile est aphone sans mes octets d’automne
Puis je repousserai l’ombre de mon chemin
Prolongeant chaque lieue s’ouvrant sur la beauté
Flamboyante épopée servie sous parchemin
Élixirs et potions brûlant de loyauté
Éternelle légende aux contours magnifiés
Sur toi j’épancherai le roman de mes songes
Chimérique récit aux destins glorifiés
Je te partagerai sans savoir où tu plonges
Que la Toile est aphone sans mes octets d’automne
Délaissant mon écran l’espace d’un refrain
La mélodie chantonne en quittant bel octet
La passion t’abandonne en oubliant le grain
De la Toile fermée souffle-t-elle à regret
Butinant du regard parcourant le jardin
Enfouissant ma souris dessous la frondaison
Rude métaphore pour Teilhard de Chardin
Je me repens sitôt, risquant la pendaison
Que la Toile est aphone sans mes octets d’automne
Tombe le crépuscule sans que donne le somme
Et viennent s’embraser nos octets sans rivages
J’effeuille le virtuel velouté de la Pomme
En cette closerie à l’abri des clivages
Et me livre à mon tour, aux dieux du numérique
Déclamant sans façon les sonnets de mon rêve
Goûtant à profusion le nectar homérique
D’artistes fraternel(le)s qui enfantent sans trêve
Tant la Toile se donne à mes octets d’automne
Pierre Barjonet
Septembre 2014
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