Givre
Givre
La vitre que ma main caresse
Résiste au baiser de tigresse
Ridant le verre en sa pâleur.
Brille la fine plaie du givre
Luisante arabesque du livre
Prompte à libérer la chaleur.
La glace a forgé son étoile
Plongeant la nuit dessous le voile
Frêle ornement évanescent.
Danse le trait que mon doigt laisse
Chante la vitre que je blesse
Geste à jamais luminescent.
En ce matin que la morsure
D’argent pour ultime blessure
Lègue son sillon trop étroit.
Par ce carreau que je déflore
Crisse le givre qui m’implore
Quand le froid s’étend maladroit.
Dehors la plaine qui frissonne
Éveille un chant qu’elle fredonne
Jolie fenêtre au diapason.
Et doucement je lui murmure
Que mon tracé, frileuse épure
S’offre à l’envi pour son blason.
Pierre Barjonet
Décembre 2014
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