L'écran
L’écran
Il y a longtemps qu’il a pendu
Son bel Instamatic Kodak
Des plombes qu’il a dépendu
L’image de Michel Polac
Mais la télé de ses soirées
Jamais ne seront séparées
Belle lurette qu’il n’a ouï
La voix TSF à galène
S’est démuni, mais c’est inouï
De son sofa percé d’alène
Mais la télé de ses soirées
Jamais ne seront séparées
Un monde qu’il a entrepris
De classer ses cartes postales
Des lustres qu’il s’était épris
Des toilettes de ses vestales
Mais la télé de ses soirées
Jamais ne seront séparées
Trop souvent qu’il a regardé
Les vedettes de son enfance
Chasseur Français pour attardé
Vieux messieurs manquant d’espérance
Mais la télé de ses soirées
Jamais ne seront séparées
Ne s’en allait plus à l’usine
Ne recevrait plus son journal
Se réfugiait dans sa cuisine
Buvant, gobant tout le Journal
Mais la télé de ses soirées
Jamais ne seront séparées
Un siècle qu’il jeta le masque
De la tristesse ou de la plume
Vieil auditeur jamais fantasque
Pestant en montant le volume
Mais la télé de ses soirées
Jamais ne seront séparées
Des émissions sur cinq colonnes
Du sport, son catch pour divertir
Échec aux courses, tristes félonnes
Météo pour ne plus sortir
Mais la télé de ses soirées
Jamais ne seront séparées
La TNT de bon matin
Rompit la chaîne, amour, passion
Silence aveugle, aucun potin
Le Poste est mort sans compassion
Quand la télé l’a rejeté
Par la fenêtre il s’est jeté
Pierre Barjonet
Juin 2014
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