La palette de Pierre

La palette de Pierre

Liesse

Crepes-Chandeleur

 

 

 

Musique folklorique " les noces d'argent "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Veuillez noter qu'il n'y a pas de lexique afférent à ce poème,

car inutile, d'autant que les notes de bas de page sont détaillées.

 

Sinon, n'oubliez-pas de visiter : 

 

la rubrique SOMMAIRE avec un "résumé" : 

Sommaire de La passion d'Antonin

 

et la rubrique CHRONOLOGIE : 

Chronologie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Liesse

 

 

 

 

Cet hiver, le granit se fend d’un goût de gel,

Figeant les bénitiers dans leur remords de glace,

Enfouissant les semailles sans lueur de dégel,

Et semblant rappeler la fin de ce rapace.

 

 

Quarante jours déjà, que l’on fêta Noël

En feignant d’oublier des flambeaux l’épisode1,

Quand l’infâme marquis en quête criminelle

Trébucha du lavoir vers son funeste exode.

 

 

Si la joie submergea les ragots des cafés,

Elle se fit discrète auprès des lavandières

Qui ne se pressaient plus, craignant de s’esclaffer

Si le corps remontait langé par la rivière !

 

 

Certaines redoutaient du Blavet son rejet,

Se signant chaque fois qu’elles longeaient ses berges.

D’autres s’imaginaient qu’il viendrait y plonger

Les porteuses de perles brandissant des cierges.

 

 

Et quand l’on ressortit, fêtant la Chandeleur,

Les chandelles2 coupables d’imiter la foudre,

Il se fit un silence auprès des bateleurs,

Une gêne avérée de l’abbé pour absoudre.

 

 

La tradition2 s’impose au cœur de chaque hameau,

Des villes et paroisses remisant leur crèche,

De la liesse annoncée, bien avant Les Rameaux,

Se rassasiant de crêpes juste après le prêche.

 

 

Et le soir en veillée l’on avive le feu

Des crêpières chauffant la quête de richesse3 ;

Puis l’on prédit le temps, le labeur loin des jeux,

L’espoir de lendemains habités d’allégresse.

 

 

Durant quarante jours, le moulin s’enticha

Des rencontres blotties des amants peu précoces4,

Qui pourtant s’amendèrent quand on afficha,

Leur promesse au printemps de célébrer leurs noces.

 

 

Et la bise surgit revêtant le moulin

D’un chapelet neigeux de flocons en dentelle,

Nappant de blanc ses aubes frisant l’opalin

D’un filet d’eau glacée que l’amour démantèle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Voir mon poème précédent : « Grâces »  

 

2 La tradition de la Chandeleur remonte à l’époque des Romains en l’honneur du Dieu de la fécondité, Lupercus, vers le 15 février. Depuis, elle est devenue chrétienne et se fête le 2 février, soit quarante jours après l’Épiphanie en mémoire de la présentation de Jésus au Temple ainsi que, plus près de nous, de la purification de la Vierge Marie (la fête des relevailles). Lors de la Chandeleur, il est d’usage d’allumer des chandelles (d’où le nom de Chandeleur) et, ou, toutes les bougies ou lampes à huile de la maison. Il est également traditionnel de se restaurer de crêpes symbolisant l’offrande faite avec le blé précédent pour s’assurer une prochaine récolte abondante.

 

3 Il est également de tradition à la chandeleur, de faire sauter la première crêpe dans la poêle en tenant dans l’autre main une pièce de monnaie, voire un Louis d’or pour les plus fortunés, puis de la placer ensuite tout en haut du buffet afin de garantir la pleine fertilité de la récolte à venir ainsi que la protection et la fortune du foyer.

 

4 Les amants, quels amants ? Vous n’avez pas deviné ?...

 

 

Pierre Barjonet

Décembre 2022

 

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17/01/2023
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