Rivale
" La trouée " Huile sur toile , Pierre Barjonet, 2007
J'ai adoré brosser énergiquement la côte sauvage du Pouldu lors de mes vacances en 2007 au fin fond de la Bretagne, comme l'écrivait en son temps, Gauguin. Alrors là, qu'on soit bien d'accord, point de tentative comparative avec ma peinture mais juste l'envie sur les traces d'un tel Maître, de m'emparer à mon tour des paysages aux ciels changeants du littoral Breton. Si vous allez au Pouldu, ne manquez pas le sentier du bord de mer qui, du haut des falaises, invite à la contemplation rythmée par d'astucieuses étapes (bornes) représentant in situ plusieurs toiles de Gauguin.
Greensleeves
Exceptionnellement, il n'y a pas de lexique afférent à ce poème,
car inutile,
Sinon, n'oubliez-pas de visiter :
la rubrique SOMMAIRE avec un "résumé" :
Sommaire de La passion d'Antonin
et la rubrique CHRONOLOGIE :
Rivale
« Victoria s’émouvra de dédier nos vitraux
À son très cher Albert qui réprouvait les guerres »,
Glissèrent Antonin comme Anne, théâtraux,
À leurs amis venus inaugurer ces verres.
L’assemblée sans la reine épuisée par le deuil,
Félicite et se chauffe aux douceurs de leurs hôtes,
Admirant le tracé qui s’en vient piéger l’œil
Des courbes colorées redessinant les côtes
De ces champs de bataille enfouis sous le brouillard
De la brume de poudre se teintant d’ardoise
Et des flots vermillon égorgeant les Boyards1,
Calcinant les pigments de ces terres sournoises.
Le parcours lumineux du fardeau des combats2
Se décline en panneaux dévastés par des larmes
Comme un Chemin de Croix dont la vie succomba
Aux tourments douloureux des guerriers et des armes.
Antonin livrera leurs vitraux à Windsor,
Au cloître du château3 d’ultime pénitence,
Comme il fut établi par le Prince Consort4
Auprès d’Anne signant son bon de compétence.
Le privilège heureux des convives admis
À la présentation des vitraux authentiques
Dans la verrière enfouie sous la neige à demi
Prend des airs gratifiants aux parfums romantiques.
Une élégante ouvrant son journal féminin
Croque l’instant précieux de sa mine orpheline,
Souriant à chaque instant que se trouble Antonin
Par ses prunelles et sourcils de zibeline.
Anne a surpris d’instinct que la douceur des lieux
Échaufferait les sens aux yeux de Lady Jane,
Aussi concocte-t-elle un projet à cent lieues,
Écartant ses Français de l’hostile anglicane.
Tandis que la Lady magnétise Antonin,
Anne sait qu’au printemps la lande de Bretagne
Recouvrira le temps de l’engouement bénin,
Car il n’est de passion que sa patrie n’éloigne.
1 Les Boyards dont je parle dans mon poème « Le manteau » étaient des aristocrates russes.
2 et 3 J’évoque ce « fardeau des combats » dans mon poème « Windsor » où nos amies Irena et Florence découvrent les « panneaux centraux » des verrières reflétant les vitraux du « Cloître en fer à cheval » du château. Comme on l’aura compris, ce sont donc Anne et Antonin qui en furent les auteurs comme « Maîtres de Lumière » ...
4 Le Prince Albert (1819/1861), époux de la reine Victoria depuis 1839 n’obtint, après moult demandes, son titre de Prince consort qu’en 1857.
Pierre Barjonet
Mai 2022
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