La palette de Pierre

La palette de Pierre

Lexique Saison 5 Episode 10 Marraines

 

 

 

Saison 5, Épisode 10, Marraines

 

 

 

 

Lien vers le poème "Marraines" :  ICI

 

 

 

 

 

 

 

- MORT D'ALINE CHARIGOT (MAUREEN) & RENOIR AUX COLLETTES, LES MARRAINES DE GUERRE, LES  SECOURISTES, LE THÉÂTRE AUX ARMÉES & SARAH BERNHARDT (AMPUTÉE) RENDANT HOMMAGE AUX CATHÉDRALES MEURTRIES (Marraines)

 

 

1/ MORT D'ALINE CHARIGOT (MAUREEN) & RENOIR AUX COLLETTES. En ce mois de juin 1915 (le 27), s'en allait celle qui fut le modèle, la maîtresse, la muse, l'épouse puis la mère des trois enfants qu'elle éleva avec Pierre Auguste RENOIR (Pierre, Jean et Claude).

 

Morte des suites d'un vilain diabète contracté à la naissance de Claude, mais surtout des terribles soucis engrangés par les graves blessures de ses fils Pierre et Paul, ainsi que de la fatigue due à ses voyages à l'hôpital de Gérardmer, elle quitte son mari le peintre à l'immense talent, âgé et handicapé quatre ans avant lui.

 

Auguste Renoir, installé aux Collettes (voir le lexique ci-avant au poème "La Circassienne") mourra en 1919, sera enterré auprès d'elle au cimetière du château à Nice, avant que leurs dépouilles ne soient transférées à Essoyes, sa ville natale. 

 

 

Renoir - Portrait d'Aline en 1885

 

Pierre-Auguste_Renoir_Portrait_of_Madame_Renoir_(c._1885_small).jpg

 

 

Renoir : Portrait d'Aline en 1910

 

Renoir_1910_Madame_Renoir_and_Bob.jpg

 

 

 

 

2/ LES MARRAINES DE GUERRE. Il s'agit là d'une institution créée en janvier 1915, dont l'objectif était de soutenir le moral des soldats des régions occupées (dans le Nord et l'Est). Des femmes et des jeunes filles s'étant porté candidates à cette fonction bénévole, se dévouaient pour soutenir psychologiquement et parfois affectivement les soldats, par leur correspondance régulière et suivie.

 

Elle connut un tel retentissement, bien que les hauts gradés s'en méfiaient, craignant qu'elle ne serve l'espionnage (...) qu'elle réapparut en 1939...

 

C'es donc une association "La famille du soldat", soutenue par le Ministre de la Guerre, Alexandre Millerand, qui se monte en 1915, avec le plein soutien moral de la presse. Très rapidement, cette initiative remporta un succès fait d'un grand nombre de demandes de marraines comme de soldats.

 

Plus tard, on remarqua le glissement qui s'opéra entre la nature des correspondances du début entre les marraines et leurs "filleuls", puis ce qu'elle devint par le relais d'une certaine presse à scandale (Fantasio et La vie parisienne) comme prétexte à séduction, scandalisant la bonne société, même quand des mariages s'en conclurent...

 

Ces marraines écrivaient, tricotaient des écharpes, des gants et passe-montagne (voir mon poème) et envoyaient des colis à leurs filleuls dont nombre d'entre-eux étaient orphelins ou sans famille capable de leur écrire. Imaginer ce que pouvait ressentir un soldat sans courrier partageant son quotidien au front parmi ses camarades plus chanceux  était l'une des causes à la création de cette institution.

 

Il est certain qu'à ses débuts, cette institution originelle dont plusieurs associations virent le jour, était soutenue par des Dames patronnesses hautement moralisatrices et d'obédience catholique comme le terme de "marraine" l'indique. Prenons l'exemple d'une mère en deuil écrivant : "Je n'ai plus de fils, je l'ai donné à la France. Rendez-m'en un autre dans la personne d'un soldat séparé des siens".

 

Ces marraines demeurèrent très populaire malgré les très nombreuses critiques mettant en doute leur patriotisme et désintéressement du début pour d'autres raisons de flirt épistolaire, de séduction traitée même de pornographique (!) ou de "vieilles filles cherchant à profiter de l'occasion" comme certains l'écrivaient, sans parler des militaires du Quartier Général qui craignaient une tentative d'espionnage allemand se servant dans les journaux d'annonces codées...

 

 

brevet-marraines-guerre-08-2016.jpg

 

 

La Vicomtesse Benoits d'azu, marraine du Fort de Douaumont

 

articles_vicontesse_benoistd_azy_0.jpg

 

 

Marraine_de_guerre.png

 

 

 

3/ LES SECOURISTES. Très vite également, se développèrent des formations de secourisme sous forme de stages à l'hôpital. De nombreuses femmes, déjà infirmières de leur état, se dévouèrent pour former des religieuses ou des civiles bénévoles aux gestes et soins de secours. 

 

Comme l'on pensait que la guerre serait promptement menée, rien n'avait été prévu en termes de soins hospitaliers. De fait, de nombreux "hôpitaux de campagne" furent vite montés et la formation accélérée d'infirmières fut mise en place avec le soutien de la Croix Rouge Française, mais aussi d'infirmières des pays alliés. 1.000 religieuses furent formées parmi les premières volontaires, puis 7.000 civiles bénévoles (dont Laurine dans mon poème)...

 

L'immense dévouement de ces femmes confrontées soudain à la souffrance terrible des poilus, des jeunes hommes massacrés, mutilés, gazés, grièvement blessés, à l'odeur permanente du sang, de la vermine, aux sanglots et aux cris inhumains lors d'opérations menées la plupart du temps sans anesthésie, mérite respect, reconnaissance et humilité de la Nation !

 

 

Charlotte Maitre, infirmière militaire principale de première classe, reçoit la croix de la Légion d’honneur en 1919 dans la cour des Invalides à Paris,

 

scale~2800x0x0x0~infirmierem-1510680062-31.jpg

 

 

 

 

 

4/ LE THÉÂTRE AUX ARMÉES & SARAH BERNHARDT (AMPUTÉE) RENDANT HOMMAGE AUX CATHÉDRALES MEURTRIES.

 

Femme et Comédienne d'exception, la "Divine" avait déjà reçu la Légion d'Honneur en 1914 pour "avoir répandu la langue française dans le Monde entier" et pour ses faits de service durant la guerre contre la Prusse en 1870/71. 

 

Amputée de la jambe droite en 1815 suite à une tuberculose osseuse, elle a alors 70 ans, mais cela ne l'empêche nullement  d'exprimer son patriotisme en participant à une manifestation de soutien aux poilus durant l'été 1915. Puis elle se rendra à Reims à l'automne 1916, la ville "où il faut être vue", se portant au chevet de la cathédrale qui a terriblement souffert des bombardements par l'artillerie, y jouant un rôle d'infirmière pour le cinéma.

 

Elle se porte alors au Front pour animer le théâtre aux armées. C'est ainsi, que ce "théâtre aux armées de la République" constitué à l'initiative de la Comédie Française en 1916, s'adjoint auprès de comédiens de talent, d'autres acteurs plus modestes dont des hommes de troupe eux-mêmes pour 234 hommes et 222 femmes ayant assuré gracieusement 1172 représentations devant 1,5 millions de soldats et spectateurs de 1916 à 1919. Chaque représentation se terminait par La Marseillaise.

 

Sarah Bernhardt ne tarissait pas d'éloges pour cette belle et généreuse initiative créée par l'Administrateur de la Comédie Française. Bien qu'amputée, elle se rendit auprès des poilus à chaque fois qu'elle le put, jouant son répertoire, à peine à quelques km des premières lignes du Front. Les acteurs avaient d'ailleurs dû signer une décharge stipulant qu'ils jouaient la Comédie à leurs risques et périls (!)

 

Elle y joua notamment un poème dramatique d'Eugène Morand "Les cathédrales" (voir mon poème), en une pièce "donnant la parole" aux cathédrales meurtries par la guerre ; elle-même y jouant la cathédrale de Strasbourg.

 

Morte en 1923, elle sera honorée par des funérailles (presque) nationales à Paris.

 

 

Sarah Bernhardt jouant devant la Cathédrale de Reims

 

ob_8c63b7_2.jpg

 

 

 

 

sarah_bernhard_texte_0005.jpg

 

sarah_bernhardt_theatre.jpg

 

 

main_theatre_aux_armees.jpg

 

 

 

 



09/08/2019
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres