La palette de Pierre

La palette de Pierre

Chaton rose

 

chaton.jpg

 

 

 

 

 

 

Charles Aznavour " La Bohème " 

Cliquer pour écouter cette musique, mais avant ou après lecture du poème afin de ne pas brouiller les paroles...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Rappel, n'oubliez-pas de visiter les rubriques :  "LEXIQUE" (qui donne des précisions indispensables de vocabulaire, sites et dates historiques),  "SOMMAIRE"  et  "REPÈRES CHRONOLOGIQUES"    Il suffit de cliquer dans les liens de ce bandeau ou dans l'onglet LA ROMANCE DE LAURINE du bandeau vertical droite, puis dans le sous-onglet correspondant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaton rose

 

 

 

 

 

« Peau d’lapin, peau d’lapin ! » Crie-t-il troublant les chats !

Agitant sa clochette en guise de démarche,

Le chineur a fourré sous ses soyeux achats

Une montre brisée, débris d’un patriarche.

 

 

Traquerait bien des chats, mais ce sont des lapins

À défaut de castors que l’on ouvrage en feutre.

Et pourtant sur la Butte un fou mit son grappin

Sur un tendre chaton, se sauvant comme un pleutre.

 

 

Essoufflé, transpirant, Pablo se croit un loup

Emmaillotant sa proie pour un vil sacrifice,

Mais c’est comme un agneau s’écartant des marlous

Que sa belle il séduit, par ce riche artifice.

 

 

Laurine avait prédit qu’à jouer les conquérants,

Pablo n’aurait de toit ni d’ici, ni d’Espagne.

De fait, le revoilà comme un fantôme errant

Entre ses toiles bleues grimaçant sans compagne.

 

 

S’arrimant au Lavoir échoué dans ce Bateau,

Trop fier pour quémander le pain de sa famille,

Il se noie le Pablo, se croit dans un château

N’entend que sa sirène en poses qu’il habille.

 

 

Bien que seul en son art, il peint tel un sculpteur

Modelant son modèle en baisers teints de glaise.

Il en veut à Laurine au regard occulteur

Des cubes disgracieux soulignant son malaise.  

 

 

Mais un jour, il s’arma d’un saisissant chaton,

Le fourrant tout de go dans les bras de Fernande.

Et la voici qui pleure en miaulant à tâtons

La bouche de Pablo, félin de contrebande.

 

 

Lors, il se prit de rire offrant une souris,

Élevant ses petits tel un dieu sur son arche,

Donnant à son esquif l’aube qui lui sourit

Par la rose des vents lui soufflant sa démarche.

 

 

La bohème avait fait du misérable abri

Un logis bien exquis des amis, de sa muse,

Inspirés par le chat sautant comme un cabri

Sur des toiles joyeuses de rose et de ruse. 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Avril 2019

 

à suivre.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 



14/05/2019
11 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 27 autres membres