La palette de Pierre

La palette de Pierre

Matelot

 

 

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cliquer pour écouter cette musique, mais avant ou après lecture du poème afin de ne pas brouiller les paroles...

 

 

 

 

 

 

Faisant suite à l'engouement et aux encouragements de mes chers lectrices et lecteurs, j'ai inséré cette magnifique musique "la complainte de la Butte", ici chantée par Mouloudji, dont parlaient mes amies Françoise (lien vers son blog :  ICI ) et Maridan, qui de plus en a fait un poème (lien vers le poème de son blog intitulé " Place des souvenirs, marché Saint-Pierre " ICI ).

 

 

Les en remerciant vivement, j'ai choisi de donner vie à ma triste héroïne LAURINE.

 

 

Cette suite de poèmes prend ainsi place, en sus des derniers articles, directement dans une nouvelle rubrique accessible dans le bandeau latéral de la page d'accueil de mon blog.

 

 

Et Laurine n'en a pas fini avec sa chienne de vie, mais...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La romance de Laurine

Saison 1 "Laurine"

-  4  -

 

" Matelot "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Matelot

 

 

 

 

Glissant sur les pavés de la rue du Calvaire,

Laurine s’agrippait au fer de la rambarde

Car ses larmes noieraient près du diable Vauvert

Son matelot troussant l’horizon des jobardes.

 

 

Ivre d’avoir perdu son gaillard de marin,

Elle n’entendait plus les rumeurs de la ville.

Ses tempes lui rappelaient l’odeur du romarin

De son homme parti, déjà pour d’autres îles.

 

 

C’était au Clos-Montmartre qu’il s’était rendu

Vendangeant ses conquêtes assoupies sur la Butte.

L’élan de son ardeur prit le fruit défendu

Goûtant de ses raisins, par grappes qu’on culbute.

 

 

Laurine en contemplant ses tatouages criards

S’était vue sous le vent, naviguer aux Antilles.

Bien qu’il l’avait soumise à son œil égrillard

Son cœur s’était ouvert, écartant sa mantille.

 

 

Puis il l’avait conduite en de clairs ateliers

Exposer sa pudeur, aux peintres poser nue.

Elle avait même offert à de vils hôteliers

La moitié de sa guelte en gage convenu.

 

 

Quand il la rhabillait pour l’amarrer au bal,

Cynique et séduisant, ondulant dans la houle,

Laurine se damnait, comme un feu qui s’emballe,

Et riait aux éclats, invectivant la foule.

 

 

Par un soir de froidure, las, il l’abandonna,

Brisant dans son sommeil les remous de ses rêves,

Terrassant la sirène au chant qui résonna

Le matin qui suivit la vague sur la grève.

 

 

Laurine l’ouvrière au marché se rendit,

Mais trouva porte close en son état féroce,

Sans le pain ni le sel aux âmes qu’on pendit,

Seulement la misère en clapotis atroces.

 

 

Heurtant tous les pavés de la rue du Calvaire,

Laurine subissant les brûlures de la glace,

S’adossa contre un bec, vacillant en dévers,

Puis reprit son destin, guettant une autre place.

 

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Janvier 2019

 

 

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26/01/2019
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