Marie
Marie Skłodowska-Curie
Chopin " Polonaise opus 40 n° 1 " par Samson François
N.B : Il va de soit que le rapprochement entre ma Romance de Laurine et la vie de Marie Curie n'est que pure création romanesque sortie tout droit de mon imagination - Pierre
Marie
La neige s’est ouverte aux marchés du midi
En cet hiver « quatorze » emporté de poudreuse
Déroulant ses reflets de givre en perfidie
Scintillant en guirlandes juste filandreuses.
Laurine a réussi des « œufs-neige » étonnants
Vibrant d’un velouté d’atomes de banquise,
Lorsque son pas de porte s’ouvre en détonnant
Sur une frêle dame en son Salon conquise.
Modeste et fort discrète entourée de suédois
Qu’elle guide à Paris d’une colline à l’autre,
De Sainte-Geneviève où nul ne la soudoie
À la Butte Montmartre où nul art ne se vautre.
Marie qui n’est d’ici, fleurant ce « Cœur de pain »,
Se surprend comparer à son laboratoire
L’antre de ce fournil au clair Salon repeint,
L’austère précision d’un goût libératoire.
Elle y revient depuis, cherchant mille raisons
Qui font de la boutique un mariage homogène
Entre la science et l’art prouvant leur floraison,
Puis en souriant invente un soufflé chromogène.
Émerveillant Laurine en quête de vertus,
Marie l’entraîne à voir, retraversant la Seine,
Son labo, sa raison, son goût qui s’évertue
A polir les rayons d’une passion bien saine.
En nourrissant le corps, l’une ouvrage sa faim,
Quand explorant le cœur, l’autre atomise en fièvre
La vision que ne plombe la physique enfin,
Réussissant l’exploit de soulever des lièvres.
L’alchimie des pétrins vaincus par volonté
Entre la boulangère, l’éclair bonapartiste
Se riant du génie de son Salon dompté
Et Marie la savante, éblouit les artistes.
Que ce Salon bouillonne en ignorant l’hiver !
Laurine est au piano jouant une Polonaise,
Marie calcule et perce enfin son univers,
Et rayonne du thé d’infusion japonaise…
Pierre Barjonet
Mai 2019
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