Lexique Antonin, Saison 3, Episode 3, Victoria
LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN
SAISON 3 " ESPOIRS "
ÉPISODE 3 " VICTORIA "
Lien vers le poème : Victoria
L'INFIRMIÈRE BRITANNIQUE FLORENCE NIGHTINGALE, (Victoria)
Je reprends ici, puis complète la brève information que j'avais donnée s'agissant de Florence NIGHTINGALE...
Florence Nightingale (1820/1910) fut une héroïne de la Guerre de Crimée, infirmière portée volontaire au secours des anglais et des français engagés dans ce conflit et considérée comme la véritable pionnière des soins infirmiers modernes.
Issue de la haute société britannique, rien ne la destinait à embrasser sa passion pour les soins médicaux. Se découvrant enfant une véritable empathie pour les autres, pour les plus démunis et les conditions de vie des miséreux, mais aussi les malades, comme ceux de la grippe (épidémie de 1937). Elle ne cesse de répéter qu'elle veut devenir infirmière au grand dam de ses parents qui s'y opposent.
Scandalisée par l'attitude générale de cette société qui estime qu'une jeune fille de bonne famille doit savoir tenir son rang et sa place, et qu'il est purement inconvenant qu'elle travaille, surtout comme infirmière dans un hôpital (alors réservé aux pauvres quand les riches se faisaient soigner à domicile) elle se forge des convictions bien ancrées pour se donner tous les moyens de participer puis d'améliorer la nature des soins prodigués à son époque. Divers drames comme la mort d'un patient mal soigné finissent de la convaincre dans cette voie.
Ce n'est qu'en 1852, donc à l'âge de 32 ans, que ses parents, de guerre lasse, finissent par accepter sa décision de devenir infirmière et de la pensionner largement, sans quoi elle n'aurait pu s'investir avec autant d'aisance.
Passons sur les débuts de sa carrière révélant des talents certains d'organisatrice réformatrice des soins dans un institut réputé, la conduisant à devenir rapidement infirmière en chef à l'hôpital King's college de Londres.
Et c'est la guerre de Crimée qui lui donnera l'occasion de révéler pleinement ses capacités.
Elle obtient en effet en octobre 1854, l'autorisation de partir rejoindre l'expédition d'Orient à la tête d'une mission sanitaire et humanitaire composée de 38 infirmières volontaires en Crimée. Rejoignant bientôt le camp de Scutari (la caserne Selimiye), elle est confrontée à un désordre total de ce qui s'apparente vaguement à un hôpital où les malheureux blessés, mais surtout malades du choléra, du typhus et de la dysentrie, sont littéralement délaissés et laissés pour compte dans des conditions effroyables d'absence d'hygiène et de soins réels (voir mes poèmes " Naufrages ", " Victoria " et " Rencontres ").
Confrontée à un taux de mortalité de dix fois supérieur par les maladies aux blessures des combats, elle n'a alors de cesse de récurer, désinfecter, nettoyer l'hôpital, d'en réorganiser le fonctionnement et d'en articuler autrement les soins, avec un souci d'hygiène permanent doublé d'une compassion humaine admirable.
Ne comptant ni son énergie, ni son temps, elle déploie tous azimuts sa force de conviction en écrivant tant à l'administration britannique, à ses contacts anglais qu'aux autorités turques pour améliorer le sort des moribonds de son hôpital de Scutari. Elle obtient des résultats puisqu'une commission britannique sanitaire se déplace en Crimée lui donnant alors les moyens de récurer les égoûts, de nettoyer les systèmes de ventilation et de désinfecter efficacement l'infrastructure opérationnelle de l'hôpital.
En outre, elle accorde une place importante à l'amélioration de la nourriture , à l'agencement des réserves de vivres, à l'administration régulière des médicaments, comme au confort des soins portés par du personnel reposé et en bonne santé. Très vite, l'abaissement significatif du taux de mortalité lui donnera raison contre l'avis d'officiers aux méthodes brutales et rétrogrades.
N.B. Dans mes poèmes pré-cités, j'avoque avec une faible marge de libertés son rôle dans cette affaire, aidée par mes personnages de fiction que sont Antonin et Jean.
À son retour en Angleterre, la paix obtenue en 1856, elle est accueillie en véritable héroïne nationale par ses concitoyens, vénérant son courage, son abnégation et surtout la pertinence de sa réforme des soins.
La Reine Victoria la visitera malgré son confinement volontaire suite à une maladie contractée en Crimée (fièvre brucellose).
Ne pouvant participer en tant que femme à la Commission Royale pour la Santé des Armées, elle n'en rédige pas moins un mémoire de mille pages aidant à réformer la médecine de guerre et à créer une École de médecins militaires.
Un Fonds Nightingale est créé que préside le Duc de Cambridge. Lequel fonds servira notamment à monter une école d'infirmières et de sage-femmes, toujours en vigueur aujourd'hui (Florence Nightingale School of Nursing and Midwifery).
Puis elle écrit, forme, intervient auprès d'étudiants, de médecins et d'infirmières en consacrant le reste de sa vie à améliorer et peaufiner le métier d'infirmière, ouvrant la voie à la conception moderne de cette profession, notamment en Amérique et même au Japon. Ses travaux atteindront une réputation internationale à tel point que les États-Unis (les Nordistes) la consulteront durant la Guerre de Sécession !
Largement fétée, honorée et décorée, notamment de la Royal Red Cross par la Reine Victoria puis de l'Ordre du Mérite (seule femme ayant obtenu cette distinction), elle termine sa vie le 13 août 1910 auprès des siens à Londres.
Les hommages du Monde entier comme de la Croix-Rouge (le C.I.C.R. a créé la Médaille Florence Nightingale) ne cessent depuis plus d'un siècle d'affluer en reconnaissance de sa contribution à la profession moderne d'infirmière. La postérité la mentionne dans nombres de monuments, de statues, de musées, par son nom donné à des écoles, hôpiteaux, places et rues, par des médailles à son effigie, journées, mais aussi en littérature, au cinéma, à la télévision et même comme modèle de mouvements féministes.
Florence Nightingale à l'hôpital de Scutari
Le quartier Scutari à Istambul
Extrait d'étude de F. N. diagramme sur la mortalité durant la guerre de Crimée
La médaille Florence Nightingale
Sa statue à Londres (Waterloo Place)
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