La palette de Pierre

La palette de Pierre

La beauté de l'automne


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Huile sur toile - format 15P (65x50 cm)

 

 

 

 

 

LA BEAUTÉ DE L’AUTOMNE

 

 

Mon amie Françoise nous ayant offert de superbes « photos tableaux » consacrées cette fois à l’automne,

je lui dédie cette photo d’une toile que je viens d’achever avant l’hiver,

et qui s’inspire de sa publication.

 

 

 

 

 

Je suis donc parti de sa photo n°1.

Voir son article suivant ce lien : http://www.monatelierdepeintre.com/la-beaute-de-l-automne

 

Sa photo/tableau :

 

 DSC_5251.JPG

 

 

 

 

 

 

 

Voici donc mon « journal de bord »

 

 

 

    

J’observe la photo.

Cette photo est très douce, merveilleusement embuée d’une atmosphère envoutante.

 

J’en parlais ainsi :

 

 Capture d’écran 2015-11-12 à 12.13.59.png

 

 

 

Mais cette « photo/tableau » ainsi que Françoise désigne ses créations de « papiers d’argent numériques », appelle sa version entoilée, d’où mon projet.

Seulement, la peinture devra être traitée autrement que sous une forme approchante.

 

 

Je réfléchis, mais je ne trouve pas (encore) de réponse satisfaisante.

La photo ressemble à une soierie, une étoffe rare, mais pas à une toile comme je l’imagine.

 

Je me lance.

 

 

Je commence par décomposer  ce qui me semble traduire la trame de la photo, avec très vite ce que j’imagine être un point de fuite (dans le point supérieur droit).

Je conserve à proximité cette photo ainsi qu’un tirage non crayonné.

 

 

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Je reporte ce croquis au crayon Conté sépia gras sur ma toile de lin

(format 15P, soit 65x50 cm)

 

 

 

IMG_5446.jpg

 

 

 

 

Les lignes de fuite me semblent évidentes et les figures géométriques tracées rapidement me donnent l’impression d’une sorte de danse qui s’organiserait autour d’un axe étoilé.

Je me dis que ce mouvement peut donner la profondeur qui manquait à l’interprétation entoilée de la photo.

 

À ce stade, j’envisage de combler ces facettes géométriques de taches de couleur organisées autour de ce mouvement.

 

 

 

Dont acte…

 

 

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  étapes 4.jpg


  étapes 3.jpg

 

 

 

 

Ce que faisant, je me perds dans la (pro)fusion des teintes et j’abandonne assez vite ces sortes de lignes de fuite.

Me laissant gagner par la poésie trouble du sujet, je délaisse l’idée première d’une toile abstraite faite d’une addition de figures géométriques organisées autour d’un axe en perspective.

 

Du même coup, je multiplie mes teintes chargées de rouge de cadmium, rouge vermillon, ocre rouge, laque de garance, terre d’ombre brûlée, terre de Sienne, ocre jaune, jaune de cadmium, jaune indien, jaune de Naples, bleu de Prusse, bleu de cobalt, bleu turquoise et vert de chrome, sans oublier du blanc de zinc et de titane plus selon le cas, une pointe de gris de Payne.

 

J’utilise pour l’instant un mélange sec fait d’essence de térébenthine, de très peu d’huile de lin et de siccatif de Courtrai.

Je brosse largement avec des brosses plates de soies de porc (10 à 14).

 

Puis je me laisse aller.

 

Je joue avec les pigments.

 

 

Je me fonds dans la « photo » toile en adoucissant les délimitations des formes jusqu’à ce qu’elles n’existent plus, se perdant dans l’enchevêtrement des couleurs.

Je ne regarde pour ainsi dire, plus la photo.

 

 

Je maintiens cependant une sorte de « tranchée » reliant mon point de fuite initial, mais « séparant » verticalement en deux la toile.

Ainsi, les couleurs s’articuleront-elles autour de ce mouvement.

Je prends régulièrement du recul, observant ma toile et son modèle, en plissant les yeux.

 

 étapes (1).jpg

 

 

 

Je vais même jusqu’à la poser à l’envers, tête en bas sur le chevalet pour tenter d’en lire sa cohérence de teintes ; la tranchée est une évidence, ainsi que les coups de brosse nettement marqués, à maintenir !

 

 

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Quand surviennent quelques problèmes…

 

En regardant ma toile rapprochée de son modèle photographique, je suis assez satisfait des teintes.

 

 

Mais en visionnant les premières photos que j’en ai prises, placées en vis-à-vis du modèle, c’est la catastrophe.

La toile m’apparaît nettement trop violacée, tirant vers le bleu plus que le rouge, le rose… Me serais-je trompé ?

 

Je file allumer mon écran pour visionner la photo originale de Fran, non le tirage papier A4 que j’en ai fait. Mais bien sûr, tout est limpide !

Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ?

 

 

L’écart de couleurs entre l’écran et le tirage papier, donc l’imprimante, relève d’un problème bien connu qui passe par le calibrage de l’écran.

Mais c’est complexe à réaliser (sonde + logiciel…), donc j’opte plutôt pour  la solution suivante.

Je photographierai désormais ma toile et son modèle, côte à côte, pour une même vision d’écran, comme cela :

 

 

 IMG_5463.jpg

 

 

 

Vous voyez les différences de colorimétrie ? De quoi y perdre son latin…

 

 

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 IMG_5484.jpg

 

    

Ah, j’oubliais. J’ai avancé…

 

J’ai repris vigoureusement ma peinture, mais cette fois en la travaillant dans la masse plutôt qu’en surface, et en utilisant un médium gras (toujours peindre gras sur maigre et non l’inverse ; sinon, gare aux fissures du séchage).

 

Pris par mon élan, j’ai trop blanchi les fleurs. 

De même, je n’ai pas suffisamment donné de nuances chaudes, orangées, ce que je corrige par des à plat de couleur (à l’huile, tout se mélange aussitôt, donc il me faudra attendre le lendemain pour mieux rectifier les teintes). 

 

Enfin j’opte pour un contraste davantage marqué » que la photo originale, en laissant quasiment tomber mon point de fuite initial. 

Je lui préfère cette tranchée du tiers bas qui maintient deux zones de relief servant d’appui à la composition.

 

 

 

 

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Il me reste à donner de la matière aux couleurs, en rééquilibrant les teintes et en formant plus précisément les taches de lumière et les zones d’ombre, tout en tentant d’harmoniser la profondeur par les reliefs qui jouxtent la tranchée.

 

 

Puis je trace rapidement des traits désordonnés figurant des tiges ou lianes de fleurs…

 

 

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Encore quelques détails, corrections de teintes moins violacées et plus roses, accentuations de lumière et d’ombre en utilisant un médium flamand sur mes couleurs presque sèches, en fines couches durant différents moments des journées, un peu comme un glacis pour donner de la transparence en fusion de teintes.

 

Reste à porter un ultime regard en donnant davantage de rythme aux semblants de pétales, en retravaillant les roses à grand renfort de vermillon coupé de jaune de Naples puis…

Vient le moment fatidique où je décide d’arrêter définitivement en signant la toile.

 

Pierre, novembre 2015

 

 

 

Avec tous mes remerciements à Françoise !

Je vous invite instamment à visiter ses deux merveilleux blogs :

 

http://www.monatelierdepeintre.com

 

et

 

http://www.doc-photos.com 

 

 

 

 

 

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20/11/2015
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