Lexique Antonin, Saison 1 , Episode 10, Racines
LEXIQUE LA PASSION D'ANTONIN
SAISON 1 " RACINES "
ÉPISODE 10 " RACINES "
Lien vers le poème : Racines
CUISINIÈRE EN FONTE, GUERRE DE CRIMÉE (Racines)
1/ CUISINIÈRE EN FONTE
Depuis la nuit des temps, l'homme (au sens générique) a inventé des techniques pour élaborer de nouvelles méthodes de cuisson, tant du pain que de la soupe ou de la viande, plus pratiques et confortables.
Ainsi est-on passé de la cuisson au bois "sur le feu" à même le sol ou dans un trou creusé dans la terre emplie de braises, à la cuisson dans la cheminée de pierre. L'incontournable marmite était suspendue dans la cheminée grâce à une crémaillère de fer forgé, quand la cuisson n'était pas directement assurée sur le grill, à la broche dans l'âtre, voire dans des miches creusées.
Puis au XVIIIè l'on est passé au "potager". Oui, oui, non pas le jardinet d'à côté, mais bien un grand fourneau maçonné et décoré de carreaux de faïence, muni d'excavations et de niches que l'on emplissait de braises de bois pour cuire distinctement ou faire réchauffer les mets différents.
Un peu plus tard, on eut l'idée d'agrandir un peu les cheminées qui, d'ailleurs, étaient souvent très vastes - tant dans les châteaux que dans les chaumières puisqu'en Provence par exemple, on se regroupait presque "dedans" ce "cantou" pour la veillée - afin d'y intégrer un fourneau de fer.
L'avantage était d'utiliser le même "foyer" au coeur de la maisonnée, mais surtout d'évacuer les fumées grâce au partage de la hotte. Encore un peu plus tard, on disposa ce fourneau de fer puis de fonte, mais toujours à bois (le charbon ne viendra qu'après, mais surtout en ville) à côté ou devant la cheminée avec son propre conduit d'évacuation.
La fin du XVIIIè et tout le XIXè mirent ces fourneaux à l'honneur en les améliorant de détails pratiques et d'ustensiles indispensables, tels les cercles de fonte concentriques amovibles des trous de dessus, le ou les fours, la réserve d'eau bouillante, les tiroirs, le tamis à cendres et le cendrier, la barre de cuivre pour faire sécher les torchons, la pelle et le seau à charbon, le tisonnier et le crochet à tampons indispensable...
Encore de nos jours, on retrouve ces fameux fourneaux (appelés également pianos dans les cuisines professionnelles) qui trônent fièrement dans les cuisines des fermes en campagne, mais pas seulement, car la mode actuelle les a remis au goût du jour avec un design contemporain...
Je me souviens très bien de la cuisinière à bois de mes cousins Champenois sur laquelle se tenaient toujours une bouilloire amovible et le broc à café...
Le Cantou :
La cuisinière sur pieds, en fonte :
2/ LA GUERRE DE CRIMÉE (1853/1856)
Je ne donne ici que quelques éléments, car j'aurai l'occasion de revenir sur ce conflit.
Peu connue de nos jours (sauf par ses stations de métro * ) cette guerre fut pourtant presque mondiale et meutrière préfigurant une " ère nouvelle " laissant de côté les guerres Napoléoniennes pour leur préférer d'autres dispositions tactiques basées sur l'artillerie, le blocus prolongé et déjà... les tranchées.
Du reste, les historiens tracent un parallèle avec la Guerre de Sécession américaine (1861/1865).
La Guerre de Crimée, comme toutes les guerres serais-je tenté de dire... fut déclenchée à partir de rien, ou presque. Elle opposa les plus grandes nations/empires de l'époque (Empire de Russie, Empire Ottoman/Turquie, Empire Britannique, Empire Français ainsi que le Royaume de Sardaigne) pour une histoire invraisemblable née d'une querelle de partage de la garde de la basilique de la Natalité de Bethléem en Palestine entre moines latins et moines Grecs orthodoxes accusés de la disparition d'une étoile décorative...
Mais bien vite, la véritable nature du litige porta sur la question de l'influence et du contrôle des territoires de cette région du Monde, l'Orient, ô combien sulfureuse (déjà ?!), avec la limite des Empires, des échanges maritimes et des droits de passage (détroits des Dardanelles et du Bosphore), des Protectorats et des alliances internationales (comme en 1914...) sur fond inavoué de religion (chrétiens d'Orient, orthodoxes et musulmans).
Le Tsar, Nicolas 1er, déclencha seul les hostilités le 1er juillet 1853 tentant de tirer avantage des dissensions géographiques entre les Anglais et les Français liées au contrôle de la zone, en envahissant la Valachie et la Moldavie qui étaient alors sous contrôle Turc (l'Empire Ottoman). Il en profita au passage, pour régler ses comptes avec les Tchétchènes (déjà ?!)
" La Sublime Porte " d'Omer Pacha se vit alors contrainte de lui déclarer la guerre et par le jeu des alliances, suivie par ses alliés, l'Empire Britannique de la Reine Victoria et le nouvel Empire Français de Napoléon III.
Dès lors, les flottes anglaises et françaises se portent au secours de la malheureuse flotte Ottomane mise à mal en Crimée dans la Mer Noire par la flotte Russe.
Le Corps expéditionnaire franco-britannique - notez bien que c'était la première fois depuis 700 ans que ces deux nations hostiles trouvaient matière à s'allier - débarque en Crimée dans le but de détruire la flotte russe, mais il se heutera bien vite à la résistance héroïque des cosaques russes conduisant au Siège interminable de la ville retranchée de Sébastopol et de sa redoute de Malakoff (on parla plus tard de " Verdun avant l'heure "...).
Dès lors, la guerre de tranchées s'imposera, rythmée par des assauts souvent aussi inutiles qu'impétueux (voir le film " La charge de la brigade légère " 1968), et plusieurs batailles mettant en avant les zouaves français et la cavalerie britannique, dont l'Alma et Inkerman, laissant des dizaines milliers de morts au combat, mais davantage par la maladie (typhus, choléra).
Après la prise de Malakoff (la forteresse surplombant Sébastopol) en septembre 1855, la Russie fut vaincue, au prix des 2/3 des victimes du conflit, pour un total de 700.000 morts, dont :
- 450.000 Russes,
- 120.000 Turcs,
- 100.000 Français,
- 21.000 Britanniques et
- 2.000 Sardes.
À noter que 80 % des victimes le furent par maladie.
Le Traité de Paris signé le 30 mars 1865 mit fin à la Guerre d'Orient, dite Guerre de Crimée.
* De nombreuses stations de métro, places, pont, rues et monuments parisiens, sans oublier le fameux Zouave du Pont de l'Alma ni des rues dans des communes d'île-de-France dont la ville de Malakoff, portent le nom de lieux, batailles et officiers engagés durant la Guerre de Crimée.
Ainsi, chacun connaît ces noms :
- Boulevard de Sébastopol
- Métro Réaumur-Sébastopol
- Métro Alma-Marceau
- Statue de zouave - Pont de l'Alma
- Avenue Bosquet
- Rue Bosquet
- Avenue de Malakoff
- Avenue Mac-Mahon
- Boulevard d'Inkermann
- Rue d'Odessa
- Métro Malakoff-Plateau de Vanves
- Ville de Malakoff (92)
- Statue de chasseur à pied - Redoute de Gravelle
Le Zouave du Pont de l'Alma
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