La palette de Pierre

La palette de Pierre

Lettres

 

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Suite pour violoncelle n°1 de J.S. Bach

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Rappel, n'oubliez-pas de visiter les rubriques :  "LEXIQUE" (qui donne des précisions indispensables de vocabulaire, sites et dates historiques), LEXIQUE Saison 5 Lettres
"SOMMAIRE"  et  "REPÈRES CHRONOLOGIQUES"    Il suffit de cliquer dans les liens de ce bandeau ou dans l'onglet LA ROMANCE DE LAURINE du bandeau vertical droite, puis dans le sous-onglet correspondant.

 

 

 

 

 N.B. Je fais suivre ce poème " Lettres "  d'un autre, " Lettre " distinct de la romance de Laurine, alors composé en novembre 2014 en hommage aux veuves de la Grande-Guerre et du texte qui s'en inspirait lors d'un concours organisé par Blog4Ever en 2015, auquel j'avais participé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lettres

 

 

 

 

 

 

 

À ma très chère épouse… Ton José t’aime tant…

Ô ma tendre adorée… Ton mari qui t’espère…

À ma douce Laurine… Ta chaleur que j’attends…

Ô toi ma bien-aimée dont je me désespère.

 

 

En brodant son supplice à guetter le facteur,

Laurine se surprend à regretter le timbre

De la porte qui s’ouvre sur ses chers acteurs

De cette tragédie réduite à quelques timbres.

 

 

Et voici que Maureen ayant visité Jean,

Son fils blessé par balle après que ce fut Pierre,

Lui décrit sa douleur, sa colère enrageant

Contre l’absurdité submergeant ses paupières.

 

 

Ils voulaient l’amputer, son beau chasseur alpin,

Mais s’il se sortira du frisson des bourrasques

C’est Maureen qui se plaint du séjour transalpin

Aggravant son diabète en l’aveuglant d’un masque.

 

 

Faut-il que le destin se montre bien odieux

Pour empêcher Maureen de sombrer sous les glaces

Et vienne maintenant la rapprocher de Dieu

La menant au naufrage en son âme si lasse !

 

 

La guerre offrait son lot de nouvelles de plomb,

Quand vint une autre carte en franchise postale

De Roland dénonçant avec un bel aplomb

Ces croix de bois dressées dans la mort qui s’installe.

 

 

Blessé, ce bel ami loin des joies du « Lapin »,

Contant ses camarades enfouis sous les marnes

  Disant combien Maurice en voulait à Scapin

De cette comédie qui s’embourbe et s’acharne.

 

 

« Ceux de quatorze » ont vu se trancher les boyaux

Des copains dévastés pleurant de nuit leur mère,

Quand ceux de quinze voient que les enfants loyaux

Succombent sacrifiés pour d’obscures chimères.

 

 

Accablée, mais voulant accomplir son devoir,

Enfouissant ses courriers dans sa boîte de nacre,

Mademoiselle entend soigner et recevoir

Les veuves du quartier malgré du thé bien âcre.

 

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mai 2019

 

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En novembre 2014, rendant hommage aux veuves de la Grande-Guerre, j'avais écrit ce poème " Lettre " (Lien ICI)

 

 

 

 

 

Lettre

 

 

 

L’encre à jamais te blesse pauvre amour meurtri

De toi, ma plume est sèche en ton destin brisé

J’ai fleuri les épis fanés par la patrie

Et cueilli les bleuets qui t’avaient tant grisé

 

Ma souffrance est rebelle Ô mon soldat figé

Je porte ton anneau, notre enfant, l’horizon

Je vibre du remords, sentiment mitigé 

De ne t’avoir gardé, passée ta guérison

 

Tu ne savais combler l’absence de mitraille

T’enfouissant dans la laine en chaudes voluptés

Laissant le temps fiévreux avant qu’il ne tiraille

Ces parfums de sursis que nous pensions dompter

 

Tes yeux ne me parlaient, mais pouvaient me pleurer

La détresse infinie dont tu faisais moisson

Blottis dans le passé d’un bonheur effleuré

Nous goûtions le silence aux vapeurs de boisson

 

Pour toi j’avais choisi de planter un lilas

Priant pour que la terre un jour ne te renverse

Et que par son parfum, la paix se profilât

Mais c’était compter sans la misérable averse

 

  L’encre à jamais me laisse à tes lettres froissées

Reçues deux jours après que ma porte résonne,

Que j’ai lues, que j’ai bues, j’en frissonne angoissée

Mon pauvre amour brisé, dans la boue de l’automne

 

 

 

En hommage aux veuves de 14… 

Pierre Barjonet

Novembre 2014

 

 

 

 

Puis, en prenant appui sur ce poème, j'avais ensuite participé à un concours organisé en 2015 par la plateforme de BLOG4EVER, sur le thème de " Ma plus belle histoire " :

 

 

 

MAI 2015 : CONCOURS DU MEILLEUR TEXTE

 

 

Il s'agissait de rédiger un texte très court (moins de 1000 à 2000 caractères) narrant une histoire émouvante survenue sur la plateforme ; en fait, "sa meilleure histoire".

 

J'avais choisi de raconter tout simplement l'émotion qui m'étreignit lorsque j'avais composé un poème rendant hommage aux veuves de 14/18 dans ma Lettre (lien ICI)

 

 

 

Voici mon texte (" brut " : sans présentation particulière) :

 

- MA PLUS BELLE HISTOIRE SUR BLOG4EVER -

En ce triste novembre mouillé de froid glissant, je m’étais agrippé à l’écran de mes songes. Pris par l’anniversaire de 14/18, me revenait l’écho des repas de famille où s’invitaient les morts. Enfant, marchant dans la glaise champenoise, je m’entendais répondre pour mes souliers crottés que ce n’était pas ma faute malgré mon sobriquet de p’tit poilu. J’imaginais que la boue me happait. C’est elle aujourd’hui que fouille mon écran quand le soir venu je renverse la boîte aux trésors. Devant les photos voilées de l’aïeul, j’ai saisi mon clavier. Ployant sous la mitraille des mots que chevauchaient mes vers engloutissant l’horreur, j’ai endossé le bleu d’une encre souillant de sang la « Lettre » à mon aimée. Puis quand je l’ai postée aux lignes de l’écran, le silence se fit. Pris dans le tourbillon d’une écriture glacée, je devins la victime de l’émotion virtuelle. Mais quand le clairon des messages en rompit la torpeur, découvrant l’empathie du blog, alors tout doucement, j’ai pleuré. 

 

 

 



28/07/2019
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