Valentine
Chopin - valse en B minor - opus 69 / 2
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La nouvelle saison 6
va s'engouffrer avec une soif de vivre inégalée vers
le Paris des " années folles "...
... celui du soulagement, de la libéralisation des moeurs, des grands cafés et cabarets de Montparnasse, de la Commune libre de Montmartre, de Marcel Proust, d'André Gide, des surréalistes, de la radio Tour Eiffel Radiola, du jazz américain, de l'aviation, de Coco Chanel, de la mode avec ses fume-cigarette féminins et chapeaux cloches, des suffragettes, de Maurice Chevalier, de Misstinguett, de kiki de Montparnasse, du Luna-Park, des bals, des grèves ouvrières, des bains de mer à la mode, de l'art déco, du cinéma, de l'égyptomanie, de l'Orient-Express, de Greta Garbo, d'Hemingway, de Dali, d'Isadora Duncan, de Marlène Dietricht, d'Utrillo, de sa mère et de Picasso toujours.. De Charlot, de Man Ray et de son "violon d'Ingres", des enfants terribles de Cocteau, de la Cochinchine et des vases de chine, de Scott Fitzgerald, de Joséphine Baker, de Louis Jouvet, de la fascination populaire pour l'Union soviétique naissante, des reportages d'Albert Londres, des Jeux olympiques de Paris et de Chamonix, du sport, du tour de France, du vélo, des courses automobiles, des premiers sports d'hiver, du charleston, et tout cela...
...jusqu'au krach boursier de 1929, à la montée des nationalismes européens, puis à l'écrasement de la République espagnole par l'Espagne franquiste et l'aviation nazie à Guernica...
Valentine
Dégoulinant de plâtre elle épouse du front
Ces perles du labeur qu’elle essuie sur sa blouse,
Tandis que par ses mains s’en reviennent du Front
Ces ombres déterrées tirées de mort jalouse.
À Montmartre elle a pied dans l’atelier bruyant,
Sous-traitant jour et nuit des monceaux de sculptures,
Ébarbant les poilus moulés en rangs luisants,
Prêts pour le grand départ en dignes sépultures.
Valentine est coquette, accompagnant ses yeux
D’un noir charbon fumé consumant ses prunelles
D’une passion rouquine embrasant les envieux
En sertissant ses lèvres d’un rubis charnel.
Elle chante en sculptant ces corps en monuments,
Ne voyant en chacun que soupirants dociles
Frémissant à l’envi sans autre dénuement
Que d’offrir au ciseau leur jeunesse fossile.
D’autres fois elle pose offrant son grain de peau
Au moulage éternel d’une vierge Victoire
Tenant son glaive en bronze adorant le drapeau,
Découvrant à dessein des lauriers méritoires.
Retaillant ses cheveux, dominant son miroir,
Valentine se fond dans la France de Jeanne.
Sa jeunesse lui tend tout l’espoir du terroir
Raccompagnant la mort en chérissant ses mânes.
José la voit souvent, lui prodiguant conseils
Que son cœur d’artisan, réveillant ses racines,
Rythme de son maillet ciselant des merveilles,
Accompagnant la main d’un talent qui fascine.
La gaieté s’est fondue dans l’antre du mouleur
Ressuscitant le rire enfoui sous les fossettes
De ces dix-huit printemps refoulant la douleur
Du marbre des gisants secoués par sa massette.
Laurine a retrouvé dans la joyeuse enfant
L’Irlande de Maureen aux pierres serpentines.
Elle ouvre son désir en l’espoir triomphant
De guider le talent de jolie Valentine.
Pierre Barjonet
Septembre 2019
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