La palette de Pierre

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L'électron libre, l'octet libéré et le pixel mort

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L’électron libre, l’octet libéré et le pixel mort

 

 

Un électron hardi noyé dessous l’ondée,

Rêvait de s’échauffer en vil rayonnement.

Un octet libéré d’une clé déchargée,

Savourait de quitter l’affreux ronronnement.

Un pixel décédé d’un coup de magnétisme,

Pleurait ses lueurs perdues en flots de pathétisme.

 

Par l’enchevêtrement de bases de données,

Nos trois sieurs se retrouvent en troublant équipage.

Diantre, ôtez-moi d’un fil, que sont ces randonnées ?

S’exclame l’électron, fâché par ce tapage.

Ah ! Respecteras-tu mes connexions d’argent ?

Lui répond sur le fait, le pixel divergent.

 

Parbleu je veux la clé aux LEDS numérisées

Qui me fera briller en grande société.

S’extirpant de la casse aux consoles irisées

Mort Pixel, son alias l’insulte à satiété.

Libéré depuis peu, l’octet perdait mémoire,

Laissant choir dans le noir, la clé pour son déboire.

 

Céans, s’invectivaient, bannis de la barrette,

Bataillaient, s’étripaient, juraient nos trois compères.

L’électron ce coquin, fuyant cette charrette,

Ravit la clé des champs, volant quelques ampères.

L’énergie retrouvée, honte au jeune insolent,

Le voilà qui s’enquiert d’un meilleur isolant.

 

Adieu, mes pauvres niais, par ma jolie prestance

Puissant, fort beau du Net, je m’accouple à la clé.

Dédaignant vos tracas, je fuis votre assistance.

Sombrez dans le néant, votre sort est bouclé.

Le voici chevauchant la clé de son salut

Abandonnant les preux aux mailles du chalut.

 

Ainsi va la jeunesse, assène vieil Octet.

Larrons de grand chemin, martèle le Pixel !

Gageons qu’on en finisse et pendus au bosquet,

Jurons qu’on ne se fâche avant le triple axel.

Mais par un coup du sort, s’étant raccommodés,

Les voilà requinqués, nullement démodés.

 

Un quidam en patrouille, explorateur de Toile

S’émeut de l’infortune des deux vieux binaires.

Par téléchargement, ils miroitent l’étoile

De l’hospitalité en savants séminaires.

La fusion opérant, les plonge au nirvana.

Sauvé de l’abandon, chacun se pavana.

 

Coureuse de remparts, la clé s’affaiblissait,  

Et n’allait pas tarder à payer son tribut.

Suppliant l’électron, ne se rétablissait.

Je perds mon énergie, m'éteins si près du but.

Te donner ma livrée ? Ne manque pas de zèle !

Adieu nos accordailles, m’en vais trouver donzelle.

 

Mais en ces temps lointains, les chemins sont risqués.

Jeune électron l’apprend, pour n’avoir de monture.

Une corde tendue par des brigands masqués,

Lui ôte le débit, le fiel de sa nature.

Le lien fait de métal, il se produit un arc,

Restaurant l’électron, l’exilant dans un parc.

 

  

Morale :

 

Qui suit l’insolente jeunesse,

Au fond du puits se risquera.

Qui fuit l’éprouvante vieillesse,

Seul dans la nuit se trouvera.

 

Dans la Cité,

Assurément,

Fol excité,

Devient dément.

 

Sans l’unité,

Certainement,

D’humanité

Le détriment.

 

 

 

Pierre Barjonet

Septembre 2014

 



22/09/2014
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