Rupture
Rupture
Comme autant de larmes pétrifiées par la neige
Ploient les soyeux mélèzes engoncés dans le piège
De ce froid bleuissant, immaculé gazon.
Fleurissent au matin les empreintes d’hermines
Jolies calligraphies d’un amour que termine
La flamme de l’été brunissant le tison.
Nul écho pour regard au chagrin qui s’efface
Donnant au souvenir le mirage qui lasse
Enfouissant sous le gel à jamais, la faveur.
Montant de la vallée la plainte de la brume
Épouse désormais ce trouble qui consume
La belle délaissée d’opaline ferveur.
Voltigent les flocons caressant la joliesse,
Plongeant le fier azur en une folle liesse,
Et parent de passion l’enivrante illusion.
Puis les couleurs étreignent celle que n’égrène
En chapelet d’amour son regret que gangrène
L’abandon d’un amant par froide réclusion.
Que vienne le silence emmitouflé de peine
Recouvrant de pitié cette troublante haine
Et figeant la griffure en d’étranges ruisseaux.
Soudain pâle soleil à l’orée des ténèbres
Semble chasser les affres des pensées funèbres
Éclairant le coton des tendres arbrisseaux.
Giboyeuses collines assoupies dans le marbre
Vous n’enchanterez plus le désir sous les arbres
Le temps s’est arrêté dans un étang cuivré.
Quand les cheveux de verre ont brisé sous la glace
Invitant au néant l’impulsion qui verglace
L’hiver s’est replié sur ce destin livré.
Pierre Barjonet
Janvier 2015
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