La palette de Pierre

La palette de Pierre

Abysse

 

 

 

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" Plus près de toi mon Dieu "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Abysse

 

 

 

 

Le dîner de gala scintillant de bijoux

 Donne au menu mondain le luxe de vestiges

Bombant décolletés en rosissant les joues,

Triomphant des messieurs rutilant de prestige.

 

L’orchestre se fait fort de réchauffer la nuit

Dont le concert se prend à dérouler le rêve,

Quand soudain les violons miaulant après minuit

 Se figent sidérés des secousses qui crèvent.

 

Le colosse se pose en silence de pause,

Et tandis que la soif mordille ses chaudières 

La fin se glisse et joue le sort qu’elle indispose,

Puis un frisson glacé presse les incendiaires.

 

Les gilets sont gelés et les canots absents,

La panique est partout, l’honneur plus bas que terre,

Les 3èmes bloquées, des gredins s’éclipsant,

 Des enfants séparés quand leur vision s’altère.

 

Le vertige bouillonne en dominant le flot

De la détresse noire en notes de musique

Que rythment les fusées accrochant les hublots,

Décrochant l’artifice d’un espoir basique.

 

Maureen en titubant chute dans un canot,

La foule a noyé Paul sur le pont promenade,

La terreur plonge Ruth frappée par un panneau ;

Elle a perdu les siens happés par la tornade.

 

Affalant son canot, l’homme contemple Ruth.

Courageuse héroïne à l’ardeur qui sidère,

Donnant ses couvertures que mord le gel brut,

Elle console et soigne en élans solidaires.

 

Une autre embarcation vient de recueillir Paul,

Renaissant de l’abîme en un sursaut farouche.

La famille de Ruth fuyant la nécropole

Le tient avec Maureen comme un arbre sans souche.

 

Soudain les cris se taisent quand du paquebot

La plainte de sa poupe en onde gigantesque

Hurle d’un son lugubre en cabrant son tombeau

Que brise enfin l’appel de l’abysse dantesque.

 

 

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Mai 2019

 

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10/06/2019
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