L'offrande
L’offrande
Empêtrée dans sa crinoline,
Échevelée sans ses rubans,
Souffrant, criant dans les collines,
Elle riait en titubant,
En s’enfonçant sous la bourrasque,
Se riant qu’on moque ses frasques.
La rumeur l’avait fécondée
Chevauchant ses draps de satin
Blessant sa candeur inondée
Sous un torrent nommé catin ;
Belle de jour non sans glamour,
Pour un plaisir ivre d’amour.
La pluie ruisselait sur ses lèvres,
Le vent dépêchait sa clameur,
La lande étouffait sous la fièvre,
Le ciel se faisant affameur
Quand sa terre brûlant de tourbes
Sacrifierait ses chaudes courbes.
En s’en allant battre l’écume,
Formant dessein d’anéantir
Sur la jetée trempée de brume
L’honneur perdu du repentir,
La naufragée se briserait
Contre un amant qui criserait.
Piquée de vivre après ses rêves,
Lassée de fuir enfin son corps,
Se donne aux dieux dessous la grève,
Se blottissant dans ce décor
En gémissant sur la flexure
Et s’enfouissant dans la luxure.
Pierre Barjonet
Décembre 2015
Pour vous, mon offrande comme "explication de texte"...
Mon amie Françoise (Aquarella) ayant percé à jour le décalage d'émotions de la belle abandonnée que je viens de dépeindre.
Je me devais pour la remercier de sa fidélité comme de sa clairvoyance, de lui en donner la genèse...
Ce que j'ai choisi de faire à livre ouvert, pour vous tous mes amis.
Au départ, je voulais conter l'errance d'une fille perdue de la noblesse du 18ème fuguant sur la Lande...
Puis, je la vis en femme tout simplement, poursuivie par les vieux démons de la haine populaire n'acceptant pas la "faute".
Alors, je lui choisis un destin fatal à l'abîme d'une jetée, en nommant mon poème "Tempête".
Avant de mettre mon poème en ligne, comme à chaque fois, j'écoutai différentes musiques devant accompagner mon "chant poétique".
Et la chanson de Rose (Titanic) me parut soudain évidente ! Mais Rose, c'est l'Amour impossible que le destin transforme en érotisme désespéré brûlant d'éternité. Il n'y a plus de "faute", seulement de la passion magnifique à travers la fusion mêlée des larmes de joie de deux êtres que l'éternel fait se rejoindre dans la mort.
Je n'avais plus qu'à reprendre mon texte en en changeant le dessein pour donner vie à ma belle dont le désespoir changeait d'horizon. De fait, ce n'était plus tant le regard mauvais des autres qu'elle fuyait que son univers sensuel ordinaire au contact d'amants étrangers à son coeur, pour atteindre la félicité du don de ses sens aux dieux de l'amour, là bas, au bout de la jetée, sous la grève, entre ciel et terre, entre terre et eau, entre l'onde et l'âme, entre elle et l'infini...
Voilà ma chère Françoise, mes chers amis, vous savez tout.
Pierre
PS : j'avais commenté le film "Titanic" en publiant ma critique sur ce blog,
ici => Les fusains du TITANIC
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 27 autres membres