Brisures
Brisures
J’avais rêvé de Perceval,
De la forêt de Brocéliande,
Et de la quête du Saint Graal,
En m’enfouissant dessous la Lande.
Mais ce n’était que noble songe,
Noyé dans l’onde des brisures
J’avais emprunté le décor
De Roncevaux brisant la foudre,
Soufflant avec Roland du cor,
Par son destin couvert de poudre.
Mais ce n’était que preux qui songe,
Perdu dans l’écho des brisures.
J’étais tombé sous l’acacia
Perlant de sang l’or de ses gemmes,
En condamné que l’on gracia
Devant la Vierge que l’on aime.
Mais ce n’était que trop pieux songe,
Priant dans l’ombre des brisures.
J’étais allé sur le Delta
Rechercher la double couronne
Que Cléopâtre récolta
Avant que la mort ne résonne.
Mais ce n’était que trop vil songe
Enseveli sous les brisures.
J’avais gravi l’Himalaya
Grâce à ma canne en sycomore,
Sacrifiant comme les Mayas
Le cœur d’amour qui n’est pas mort.
Mais ce n’était qu’un triste songe
Désespéré par les brisures.
J’avais recouvert mon chemin
D’un mandala fleuri de poudres,
Cueillant l’encre des parchemins
Que la pluie ne puisse dissoudre.
Mais ce n’était qu’un de mes songes
Non de sommeil, que de brisures.
Pierre Barjonet
Janvier 2019
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