Neige
Neige
Le jour bruissait par les abeilles
Perlées de sourdes illusions,
Perdues dans des cristaux sans veille
En suffoquant sous l’effusion
Et me revient la Dame blanche
Qui fredonnait aux vieilles planches:
« Flocons que nous avions cueillis,
Noyaient leur âme en vil taillis »
La nuit frisait l’écorce mate
Des volets clos du vieil aïeul,
D’un ciel si bas que ne colmate
L’azur perdu sous le linceul
Et me revient la Dame blanche
Qui fredonnait aux vieilles planches:
« Flocons que nous avions cueillis,
Noyaient leur âme en vil taillis »
Le temps plongeait sous les racines
Sans la chaleur de la splendeur
Du bois givré qui me fascine,
Offrant ses fibres de candeur
Et me revient la Dame blanche
Qui fredonnait aux vieilles planches:
« Flocons que nous avions cueillis,
Noyaient leur âme en vil taillis »
La vie figée par l’agonie
Des fusains gelés en bosquets,
Parés de jais sans harmonie,
Contemplait l’horizon frisquet
Et me revient la Dame blanche
Qui fredonnait aux vieilles planches:
« Flocons que nous avions cueillis,
Noyaient leur âme en vil taillis »
C’était l’hiver, tapi de neige
Que s’enhardit son chant d’un jour,
Ou cet été devant la Meije
Que se rompit son bel amour
Et me revient la Dame blanche
Qui fredonnait aux vieilles planches:
« Flocons que nous avions cueillis,
Noyaient leur âme en vil taillis »
Pierre Barjonet
Juillet 2018
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